Le réchauffement climatique et l’activité humaine n’ont de cesse d’inquiéter ces dernières années. Pour preuve les quantités astronomiques de forêts détruites par les activités humaines mais aussi la somme d’espèces menacées ou en voie d’extinction. Il n’est pas rare que le jeu vidéo s’intéresse à la cause écologique et animale de manière plus ou moins engagée, ce qui est plus rare, c’est d’apercevoir les vastes changements de notre monde du point de vue de ceux qui sont la plupart du temps directement impactés, à savoir les animaux et leurs descendance.
Le tout premier jeu des Espagnols de Herobeat Studios, Endling : Extinction is forever met en scène une renarde qui est prête à tout pour sauver ses petits d’un véritable désastre écologique qui est en train de détruire leur habitat et la forêt alentour. Edité par HandyGames du groupe THQ Nordic, Endling : Extinction is forever est sorti le 19 juillet dernier sur PC, PlayStation 4, Xbox One et Nintendo Switch pour environ 30€ et semble se positionner comme un sérieux concurrent pour le jeu indé de l’été.
Conditions de test : Endling : Extinction is forever nous a occupés le temps d’une partie complète d’environ 3h de jeu, le tout sur PlayStation 5 via une copie PlayStation 4 fournie par l’éditeur. Nous avons débloqué une très grande partie des trophées disponibles, y compris celui de sauver l’ensemble de la fratrie. Ce test contient quelques spoilers mineurs, la plupart déjà connus via la campagne marketing du jeu.
Sommaire
ToggleRenarde, lève-toi et fuis
Endling : Extinction is forever débute de manière abrupte. Vous vous retrouvez aux commandes d’un renard, qui court à en perdre haleine au sein d’une forêt en proie aux flammes. Tout est détruit autour de vous et plusieurs chemins d’ordinaire accessibles ne le sont plus. Alors que vous parvenez à trouver un abri pour la nuit loin des flammes de la forêt, le renard en question, qui est finalement une renarde, met au monde, seule, 4 petits renardeaux.
Afin que vous puissiez encore plus vous attacher à ces petits êtres, il vous est possible de personnaliser un tantinet la couleur de leur pelage. Ceci fait, il vous faudra désormais faire tout ce qui sera en votre pouvoir pour sauver vos enfants et survivre à ce monde devenu fou.
Car on se rend bien compte que ce qui a détruit votre habitat naturel, sûrement une partie de la faune mais aussi tout le reste de la flore n’est autrement lié qu’à l’activité humaine, de personnes mal intentionnées venues récupérer des terres pour les industrialiser et a fortiori capturer et éradiquer toute forme de vie animale restante dans les parages. Un postulat qui fait bien évidemment froid dans le dos mais qui demeure ô combien réaliste de nos jours où l’écologie et la mondialisation ne font pas bon mélange.
Alors que vos petits semblent prendre petit à petit leurs marques, un événement des plus odieux se déroule dès le début du jeu : un de vos petits se fait kidnapper par une équipe de ramasseurs et vous n’êtes en rien certaine de le retrouver, et encore moins vivant. Toute l’histoire de Endling : Extinction is forever sera orientée vers la recherche de votre petit et le suivi de ses traces. Traces qui seront représentées par des trainées violettes que vous pourrez flairer toutes les 3 nuits en moyenne afin de faire progresser l’histoire, jusqu’à la résolution finale de votre épopée qui interviendra au bout de 3h de jeu environ.
Un récit court, mais poignant et jamais redondant. Car tout n’aura jamais été aussi incertain. Vous pouvez très bien terminer l’histoire de Endling : Extinction is forever avec vos 4 petits sains et saufs, comme les perdre quasiment tous au fil des nuits et des activités humaines ou animales, voire même ne jamais retrouver votre petit égaré si vous ne prêtez pas attention aux trainées pour le localiser et qui disparaissent rapidement.
Nous ne pouvons pas vous révéler tous les ressorts narratifs qui baignent l’épilogue du jeu si ce n’est qu’il fut même dérangeant de réalisme et d’une atrocité sans nom, si tant est que vous soyez un peu concerné par les thèmes abordés par ce jeu. On pourra peut-être regretter l’absence d’événements venant rythmer davantage la narration, mais on sent clairement que les intentions des développeurs n’étaient pas focalisées là dessus.
Apprendre sur le tas… de cendres
Vous démarrez ainsi votre aventure dans Endling : Extinction is forever avec ce qui sera finalement un jeu de survie pure : vous n’aurez la possibilité de quitter votre « nid douillet » qu’uniquement pendant les nuits, en suivant pléthores de chemins tout tracés et pour certains bloqués, dans le but de trouver un havre de paix mais surtout de nourrir vos petits afin qu’ils survivent à ce désastre écologique.
Mais attention, car vous devrez revenir à votre tanière avant le lever du jour, sous peine de rencontrer davantage d’humains sur votre route et que votre périple s’arrête là. Les nuits sont d’ailleurs très courtes, puisqu’elles ne dureront en moyenne que 6 à 8 minutes, le temps pour vous de visiter un tant soi peu votre environnement avant d’envisager un retour express à l’abri. A vous de surveiller la barre en bas et au milieu de l’écran afin de visualiser où vous en êtes dans votre nuit de labeur. D’ailleurs, une fois la fin de nuit arrivant, le jeu vous indique l’abri le plus proche via un curseur à suivre sur l’écran.
Pour trouver diverses sources d’alimentation, vous aurez plusieurs choix : trouver des œufs dans des nids, fouiller des poubelles ou encore tuer des lapins et autres poulets par exemple. Mais attention, car vous tomberez parfois sur plus fort que vous et il faudra faire usage de vos crocs pour vous en sortir avec une patte foulée ou un bébé blessé. Attention également aux poubelles qui pourraient bien vous étouffer avec leurs sacs plastiques jetés dans la nature et qui resteront accrochés à votre cou en guise de médaille sinistre.
Vous pouvez ainsi suivre des traces vertes qu’il vous faudra flairer et qui vous mèneront vers ces sources de nourriture, tout en prenant garde aux humains qui rôdent et qui sont localisables grâce à un petit symbole sur le bord de l’écran quand vous vous en approcher.
A ce stade, une seule solution : fuir dans l’autre direction avant que ceux-ci ne vous attrapent et ne vous règlent votre sort, réduisant à néant vos souhaits d’échappatoire, tout comme si la lampe torche de votre ennemi se pose sur vous, vous ponctuant d’une balle bien placée… Cependant, bien que l’extinction soit pour toujours, si vous mourrez, vous reprenez au début de la nuit en question. Ce qui ne sera pas le cas de vos petits qui périront définitivement en cas de famine trop poussée ou d’attaque de hiboux et autres pièges sordides. Pour cela, vous pourrez apercevoir en bas de l’écran, une barre de vie qu’il vous faudra surveiller continuellement, d’autant plus qu’un retour à l’abri est souvent synonyme de chute de la barre le temps d’une sieste bien méritée.
A vous de les maintenir le plus longtemps vivants jusqu’à la résolution de votre aventure, qui interviendra au bout de 29 nuits à l’extérieur. Notez donc que le temps est compté pour nourrir et éduquer vos petits, tout en vous affairant à la recherche de votre renardeau disparu. De notre côté, nous avons pu sauver tous nos petits une fois l’aventure achevée, bien que cela n’ait pas été simple par moments.
Comme la nature est bien faite, vos renardeaux voudront rapidement vous aider et voler de leurs propres ailes. Pour cela, dans Endling : Extinction is forever, vous avez la capacité de leur apprendre des mouvements spéciaux comme grimper, creuser, se laisser pendre pour attraper des objets, chasser, se faufiler etc. dont une capacité spéciale par renardeau. Il vous faudra trouver les endroits adéquats pour leurs apprentissages, que vous croiserez pour la plupart naturellement dans votre périple. Une fois activées, ces compétences vous seront d’une grande aide pour trouver de la nourriture notamment. Vous ne contrôlerez pas directement ces petits êtres mais vous devrez leur indiquer quoi faire au bon moment via des touches contextuelles à l’écran.
Votre renarde a également la possibilité de rappeler ses petits en utilisant la fonction d’aboiement ou pour faire fuir des animaux ou attraper des bêtes, mais vous pourrez aussi courir, porter un petit dans votre gueule, creuser pour libérer des passages, vous terrer dans l’ombre pour surprendre vos proies, gratter des endroits pour créer diversion, vous cacher dans des buissons et attaquer pour vous défendre lors de mauvaises passes etc.. Un gameplay somme toute classique mais qui fait le job en ne proposant pas des dizaines de possibilités pour un ensemble cohérent, dynamique et jamais redondant.
Le cataclysme environnemental dans toute sa splendeur
Parlons par ailleurs de la qualité des animations de nos animaux. Evoluant de la plus belle des manières, la maman aura même la possibilité de cajoler ses petits effrayés ou tout simplement pour leur faire plaisir. De petits moments de douceurs qui tranchent agréablement avec la dureté de la vie fragile qui nous est présentée. Bien que Endling : Extinction is forever tente par ses mécaniques et ses caricatures de ternir (à raison) l’image des humains et de leurs agissements, il faut tout de même souligner la présence d’une poignée d’autres hommes, femmes et enfants qui vous aideront dans votre périple en vous donnant à manger ou en vous caressant pour exprimer leur soutien.
Nous pourrions tout de même exprimer notre retenue sur la modélisation des visages de nos renardeaux qui nous ont semblé un peu simplistes, là où leur maman, de sa belle robe rousse volant au vent, nous gratifie de son élégance et de sa force à toute épreuve. Car il en faudra du courage pour traverser les 3 vastes zones qui composent le jeu à savoir la rivière, la forêt et la décharge. Des indices donc sur les paysages que l’on pourra retrouver et dans lesquels nous apercevrons au loin les manigances des humains qui n’hésitent pas à contaminer les eaux avec leurs déchets ou à poursuivre leur destruction d’écosystèmes à tours de bras.
Pour vous repérer dans ce vaste monde, vous aurez à votre disposition une carte se dévoilant au fur et à mesure, et qui vous permettra de repérer les chemins, escaliers, et autres événements du monde à découvrir, tandis que les chemins auparavant bloqués, se dévoileront au fil des nuits, permettant votre progression. Avec un système de décors en 3D avec défilement horizontal, vous n’aurez pas le choix de votre direction mais le choix de vos embranchements, pouvant mener à divers endroits.
Attention cependant à ne pas emprunter de chemins impossibles pour vos petits, sous peine de les abandonner trop longtemps à leur sort le temps que vous reveniez, au risque de ne pas les retrouver vivants. Une construction savamment étudiée, précise et assez directive sans trop l’être, votre progression étant pour l’ensemble suffisamment libre pour cela.
Afin de passer plus rapidement d’un espace à l’autre, vous pourrez utiliser les terriers du blaireau, uniquement accessibles une fois que vous aurez réalisé une quête annexe, totalement accessoire, dans laquelle vous devrez aider une maman blaireau à retrouver son bébé égaré lui aussi, le tout à plusieurs moments de votre périple. Une feature bienvenue qui vous permettra de faire une petite pause bien méritée dans votre course contre la montre.
Avec sa direction artistique au poil, aux couleurs certes très sombres mais à la fois suffisamment colorées pour engager l’espoir, le jeu nous transporte dans ce qui semble être une réussite sur de nombreux points pour le studio. Que dire de l’habillage musical de ce Endling : Extinction is forever, qui sera forcément sans paroles (mais qui n’en a pas besoin pour se faire comprendre) et magnifié par de courtes séquences musicales bien choisies et toutes mélodieuses, jusqu’à l’épilogue poignant, qui ne vous permettra d’ailleurs pas de faire demi-tour une fois entamé. Pas de choix de chapitres ou de nuit possible non plus, l’aventure devra être rejouée depuis le début une fois terminée.
Cet article peut contenir des liens affiliés