Sorti le 13 juillet 2018, Epic Loon est disponible sur PC, Xbox One, et Switch. Une version PS4 devrait normalement arriver, mais aucune date n’a encore été communiquée à ce sujet.
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L’avantage qu’ont les jeux indépendants par rapport à de plus grosses productions, c’est qu’ils peuvent proposer des expériences totalement bizarres ou loufoques en matière de gameplay, d’ambiance, et d’humour. C’est un peu le cas pour Epic Loon qui peut se voir comme un jeu créé par une bande de potes qui y auraient mis tous les délires qui leur font rire. Il suffit de jeter un coup d’oeil aux options qui proposent tout un tas de paramètres complètement débiles comme un mode vegan avec deux choix possibles : non et non. (il faut dire que certains niveaux sont de vraies boucheries). Ou encore un mode bière car oui, il est possible de jouer à une main pour savourer sa délicieuse boisson avec l’autre (si l’on a plus de 18 ans évidemment). Sachez que vous pouvez même changer tous les textes et menus en Klingon si vous êtes un féru de Star Trek.
Toutefois la palme du burlesque revient à la VF qui est l’option délirante ultime des développeurs souhaitant surement y mettre une ambiance bien à eux. Une voix atroce (on peut voir la pince à linge positionnée sur le nez de notre « commentateur » grâce à une petite photo donnant délibérément cet affreux rendu) décrivant ce qu’il se passe tout en nous bombardant de répliques de films (comme celle du chewing gum dans Invasion Los Angeles) sans aucune cohérence avec l’action. Evidemment, l’humour souvent très gras ne plaira pas à tout le monde surtout à notre époque où les mœurs concernant ce point ne sont plus les mêmes qu’auparavant. Toutefois, on vous conseille tout de même de l’essayer car certains y seront bien réceptifs, notamment la génération 80/90.
C’est d’ailleurs dans ces époques où puise Epic Loon pour illustrer son univers et son histoire. Plus particulièrement dans le domaine du cinéma sur VHS. Vous savez ? Ces cassettes que l’on insérait dans un magnétoscope avec une bande usée qui pouvait parfois faire sauter l’image. Sans parler du fastidieux rembobinage. Bref, on vous épargne les « de mon temps » pour passer au pitch de jeu.
Nous suivons donc Joe, un cinéphile invétéré qui va chercher le moyen de nettoyer son magnétoscope. Il se rend alors chez un vieux marchand qui va lui donner une cassette de nettoyage étrange avec de nombreuses instructions à respecter. Le vieux marchand chinois mystérieux ou encore l’instruction de ne pas utiliser cette objet après minuit, là encore vous avez quelques bonnes références bien connues. Bien entendu, Joe ne respecte pas ces indications et libère quatre aliens qui vont envahir son téléviseur. Pour les réduire à néant, notre homme va insérer quatre de ses VHS préférées. Il s’agit de parodies de films bien célèbres : Dracula, Godzilla, Alien, et Jurassic Park.
Epic-lownesque
Ces quatre créatures sont celles que vos amis et vous allez contrôler afin de venir à bout de ces long-métrages. Epic Loon est un jeu de plateforme multijoueur en local qui mise avant tout sur ce côté convivial. C’est en tout cas comme ça qu’il nous est présenté d’où ses contrôles simples, et ses mécaniques de jeu très limitées. En clair, la prise en main est immédiate et le gameplay se maîtrise presque instantanément. Néanmoins, il demande tout de même des réflexes, un bon sens du timing, et une bonne dose l’adresse. Car le soft est avant tout une course où chaque joueur doit atteindre la sortie lumineuse en premier sous peine de recevoir quelques malus avec un Joe qui utilise l’avance rapide via sa télécommande par exemple.
Nous sommes donc devant un mélange entre Mario Party et Worms. Il faut dire que nos aliens ressemblent beaucoup aux vers de terre. Ils sont lents et ils sautent comme s’ils pesaient trois tonnes. Heureusement, grâce à une transformation s’effectuant via une simple touche, il peuvent bondir dans toutes les directions. Dans cette forme, ressemblant à un métronome, ils sont capables de s’accrocher aux murs et à de nombreux éléments du décor. On choisit sa direction, via un curseur qui se balance dans un angle de 180° environ, en appuyant au bon moment. A première vue, le système de jeu paraît pauvre, mais il est tout à fait cohérent avec l’expérience qu’il veut offrir. Il reste simple dans ses contrôles permettant à une personne n’ayant pas le jeu de ne pas avoir un trop grand écart de niveau avec le reste d’une bande.
Néanmoins, pour pallier à cette simplicité, Epic Loon dispose d’un level design inspiré. Chaque tableau profite d’une traversée bien particulière même si quelques uns sont parfois réutilisés avec un chouia de changements. Certains vous donneront vraiment du fil à retordre. Bien que le titre soit très axé multi, il a la bonne idée de miser sur le speedrun pour dynamiser un tant soit peu son solo. Cependant, si vous n’êtes pas un amateur de cette discipline, vous profiterez sûrement du voyage une seule fois. On imagine aussi que les chasseurs de défis vont s’arracher les cheveux pour réaliser quelques prouesses étant donné que certains sauts demandent parfois une grande précision et un timing très précis. Les chutes contrôlées en plein vol (en appuyant sur la touche de transformation pendant un saut) sont un bon exemple de cette exigence en matière de précision dans le gameplay si l’on veut faire le meilleur temps. Vous l’aurez donc compris, Epic Loon s’apprécie essentiellement à plusieurs que ce soit pour traverser les cassettes en bonne compagnie ou faire la course dans le mode battle.
Pryapisme en met plein les oreilles
Après avoir terminé chaque VHS, vous débloquez des costumes pour vos aliens mais aussi un mode hardcore (encore un appel du pied pour les amateurs de gros gros défis). Voilà tout pour le contenu global du jeu, ce qui reste relativement honnête pour une quinzaine d’euros. De plus, le jeu indépendant possède une direction artistique très inspiré. Ce ton noir et blanc est en parfaite adéquation avec le monde du cinéma surtout qu’il permet de bien repérer les zones meurtrières indiquées en rouge dans les environnements. Chaque film est revisité avec un style très unique, et de nombreuses scènes sont facilement reconnaissables pour peu que vous ayez vu les films en question. Dans un autre registre visuel, on aime particulièrement le menu dans la chambre de Joe, les options sur un magazine Télé Z, et l’effet donnant l’impression de jouer sur une vielle télé cathodique.
Finissons par la bande-son exceptionnelle qui accompagne nos aliens en tout temps. Pour l’occasion, Macrales Studio s’est offert les services du groupe Pryapisme afin d’égailler nos oreilles. Les compositions, à l’image du groupe, sont à la fois bizarres et captivantes. Un mélange de métal, de sons électroniques et de nombreux autres genres. On a donc à chaque fois des styles différents selon les parodies de films que l’on parcourt, et ça colle plutôt bien.
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