Etrian Odyssey est le Dungeon Crawler phare d’Atlus, il a su garder un cercle de fans bien restreint mais répondant toujours présent. Etrian Odyssey V : Beyond the Myth est sorti le 4 août 2016 au Japon, c’est donc avec un peu de retard que l’on accède à ce titre 3DS chez nous.
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TogglePur et dur
Il est toujours agréable de constater que la 3DS accueille un grand panel de jeux s’adressant à plusieurs catégories de joueurs et d’âges différents. La licence Etrian Odyssey, qui est maintenant bien installée sur les consoles portables de Nintendo depuis la DS, est avant tout destinée à des joueurs aguerris n’ayant pas peur de la difficulté et armés d’une patience sans faille. Contrairement au précédent titre sorti chez nous, Etrian Odyssey 2 Untold : The Fafnir Knight qui proposait un mode de jeu scénarisé et plus accessible aux débutants, ce Beyond the Myth est aux antipodes puisqu’il passe totalement l’aspect scénaristique à la trappe, et propose un gameplay corsé dès le départ. Pour être plus précis, il reprend son titre de « jeu de niche » pour la joie des habitués. De ce fait, on conseillera l’autre soft cité si vous voulez découvrir la série dans de bonnes conditions sous peine de prendre une douche froide.
Etrian Odyssey V : Beyond the Myth plaira aux habitués qui retrouveront un opus classique qui ne fait pas dans la dentelle
Le pitch est banal et est une bonne excuse à une ascension de longue haleine. Dans le royaume d’Arcania, l’arbre légendaire Yggdrasil surplombe toute la contrée. Ce qui se trouve au sommet est source de nombreuses légendes, chacun ayant sa propre idée sur la question : un pouvoir divin, des réponses aux grands mystères du monde, des trésors incroyables, la recette secrète du Coca-Cola…, nul ne le sait. C’est donc à vous et à votre équipe d’explorateurs de grimper tout en haut pour mettre tout le monde d’accord. C’est à ce moment que l’on vous introduit la guilde afin de recruter les premiers membres de votre équipe. On revient véritablement à l’ADN d’Etrian Odyssey, les joueurs des deux premiers volets seront en terrain connu et ce n’est pas forcément pour nous déplaire. Il faut tout de même avouer que la formule se renouvelle peu, mais Atlus a tout de même mis l’accent sur un aspect du jeu histoire de sortir quand même des sentiers battus. A savoir la personnalisation.
Sur mesure
Sur Beyond The Myth, il est enfin possible de pleinement customiser les personnages que l’on recrute et pas seulement en choisissant entre plusieurs portraits prédéfinis. Il est possible de modifier un tas de couleurs comme la peau, les vêtements, les yeux, et même de modifier la voix. Ça n’a l’air de rien comme ça mais c’est un grand pas en avant pour la licence. Outre la personnalisation esthétique, vient ensuite le choix des races qui sont au nombre de 4. En plus de posséder chacune des capacités uniques, elles accueillent également des sets de classes qui le sont tout autant. Sachant que vous pouvez partir en expédition avec maximum 5 personnes, on passe un moment à concevoir l’équipe parfaite pour qu’elle soit à la fois un minimum équilibrée et qu’elle corresponde à notre style de jeu. Encore une preuve que cet opus s’adresse avant tout aux habitués qui connaissent déjà quelques ficelles, toutefois, les nouveautés redonnent un minimum d’intérêt.
Composer son équipe et choisir les classes n’a jamais été aussi passionnant
De quoi pimenter les combats au tour par tour, avec les nombreuses compétences sachant que les races possèdent également des traits uniques. Avec trois membres sur la ligne de front et deux à l’arrière, la recherche de la complémentarité entre les classes est un vrai plaisir d’autant que l’on peut trouver un grand nombre de combos différents et souvent très puissants. D’autant que très tôt dans le jeu, il est possible de reclasser ses personnages sans être limité par la race. Il est bon d’être face à un RPG où l’on doit constamment réfléchir et pas seulement gagner des levels pour taper plus fort. Les boss demandent qu’on s’y penche sous peine de voir un combat s’éterniser par un monstre qui se régénère de manière abusive ou bien de se prendre une attaque qui décime notre escouade en un coup. Et quand l’on croit que l’on a trouvé la parfaite symbiose de classes et de skills, le passage aux étages suivants nous remet les pieds sur terre. Un vrai régal pour les amateurs de stratégie donc.
A la carte
Cependant ne vous attendez pas non plus à un renouvellement important, le reste ne change pas beaucoup. Malgré tout, la licence peut compter sur ses forces toujours présentes qui font le charme de ce Donjon Crawler. C’est du déjà vu mais du très bon. On parcourt les nombreux étages à la première personne, l’exploration étant une composante majeure de la franchise. Il faut cartographier les recoins des étages entiers puisque les allers-retours entre la ville et les étages de l’arbre sont légion. On l’oublie facilement, mais la 3DS possède un écran tactile qui peut être plus qu’un « support à menus ». Comme à l’accoutumée, on dispose de tout un tas d’outils pour créer la carte la plus détaillée possible avec les points de récolte, de pêche, des différentes énigmes… On tombe sans arrêt sur de nombreux évents qui ponctuent l’exploration avec des choix simples (comme manger des baies sauvages ou non par exemple) ou des rencontres donnant lieux à des quêtes que l’on n’avait pas prévues d’accomplir au départ. Sans oublier les FOE qui sont une tradition de la série. Ces mini-boss qui se baladent sur la carte ne sont pas à prendre à la légère. Il faut souvent les éviter, mais cela représente également un autre défi quand on a les armes qu’il faut, et même avec ça, il faut parfois s’accrocher.
Etrian Odyssey V : Beyond the Myth ne chamboule pas les codes de la série, c’est peu de le dire
Quand on dit que rien ne change vraiment, cela se voit surtout visuellement. Difficile de faire mieux au niveau du chara-design et du bestiaire mais le problème est surtout que ce volet manque terriblement d’identité. Il ressemble aux premiers Etrian Odyssey comme nous l’avons déjà signalé, mais peut-être un peu trop. Rien ne sort vraiment de l’ordinaire, c’est à l’image de l’impression global que l’on a. En revanche, on ne pourra jamais enlever le talent incroyable du compositeur japonais Yuzo Koshiro pour nous pondre de nouveaux morceaux aussi réussis les uns que les autres. Les thèmes de combat en particulier qui nous mettent tout de suite dans l’ambiance. Dernier point qui qualifie doublement de « jeu de niche » à la série Etrian Odyssey est qu’Atlus ne localise toujours pas ses jeux pour l’Europe. Déjà que Persona 5 n’a pas eu cette chance, nous n’avions aucun espoir ici, et c’est bien dommage.
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