La licence Evoland est née grâce à Nicolas Cannasse, vainqueur du 24ème Ludum Dare, une compétition où les participants ont 48h pour créer un jeu à partir de zéro sur un thème donné. Les frenchies de Shiro Games en ont fait un premier jeu (que l’on vous propose de redécouvrir ici), pour ensuite aboutir à Evoland 2 : A Slight Case of Spacetime Continuum Disorder, la suite logique de ce premier opus. Va t-il corriger le tir des quelques défauts qu’il avait ? Est-il plus ambitieux ?
Allons-y Alonzo !
Evoland, premier du nom, n’avait pas de scénario à proprement parlé. Ce deuxième volet corrige le tir en proposant une aventure agréable à suivre avec une intrigue correcte. Vous incarnez un jeune homme amnésique sauvé par une jeune fille qui vous offrira l’hospitalité dans son village. Mais si on se retrouve avec une trame scénaristique pas forcément très mise en valeur, c’est au joueur de découvrir ce que lui réserve son aventure : le scénario et l’intrigue se développent petit à petit et c’est à vous d’en comprendre la profondeur.
De fil en aiguille, vous serez amenés à voyager dans le temps contre votre volonté et vous serez témoin de nombreuses catastrophes. Ce périple à travers les âges sera aussi l’occasion de faire de nouvelles rencontres qui rejoindront votre équipe, chacun ayant des objectifs différents. Sans pour autant casser des briques, on apprécie rapidement les différents personnages récurrents grâce à l’humour très présent et plus particulièrement dans les dialogues. Cette dernière est une composante majeure puisque que l’on retrouve tous les clichés (souvent ridicules) de l’univers du jeu vidéo. Globalement, l’ambiance rappelle tout de même certains RPG heroic-fantasy voir des J-RPG qui sont les genres qui dominent le plus ici, même si nous verrons qu’ils ne sont pas les seuls.
L’originalité d’Evoland est de mettre en scène l’évolution de l’univers du jeu vidéo, que ce soit au niveau du gameplay et au niveau des graphismes. Mais également de manière plus général, nous avons droit à de nombreuses références diverses venant aussi de la culture geek. Du Doctor Who avec les voyages dans le temps, ou du Alien dans un vieux laboratoire sont quelques exemples de ce que vous pourrez découvrir. Cependant, le plus grand intérêt du soft réside dans les différents passages proposant autre chose que de l’action RPG. Toujours amené de manière fluide grâce au scénario, on peut profiter de différents courts moments permettant de s’essayer à différents gameplay. Sans pour autant vous gâcher la surprise, on peut citer quelques exemples comme une phase de shoot’em up ou encore du semi tour par tour façon Chrono Trigger. Sans oublier que vous pouvez profiter de différentes compétences appartenant aux membres de votre équipe pour interagir avec le décor.
Pour les Nostalgeek
Attendez-vous donc à du renouvellement perpétuel, ce qui donne un bon rythme à la progression. De plus, vous en aurez pour votre argent puisque la durée de vie est d’environ vingt heures, voire plus si vous voulez le terminer à fond. Si les dix premières heures sont très linéaires, les dix suivantes permettent d’explorer l’univers de manière plus libre à travers différentes époques évidemment. Des quêtes annexes comme la collecte d’étoiles ou le jeu de cartes (déjà présent dans le premier) seront bien évidemment de la partie et permettra d’ajouter quelques heures supplémentaires à la trame principale.
Au niveau de la difficulté, Shiro Games nous en offre pas mal avec tout juste ce qu’il faut de challenge – même si certains boss peuvent s’avérer être agaçant si l’on ne connait pas les patterns par cœur.
Finissons par la touche graphique qui est surement la marque la plus représentative de ce Evoland 2. Chaque époque correspond à un style graphique que l’on connait bien. Les joueurs reconnaîtront les graphismes de la NES pour le passé, la super NES pour le présent, et des graphismes plus modernes pour le futur. Difficile de juger ce critère sans être happé par la nostalgie qui nous submerge, mais il faut avouer que Shiro Games a très bien travaillé les décors surtout quand lorsqu’on les compare dans différentes époques. Seul le chara-design des personnages manque de style si l’on veut chipoter un peu.
Oh, et puis pour terminer sur une petite touche musicale, la bande-son est géniale. Les musiques sont chouettes, et nous avons droit à de beaux morceaux et beaucoup de bruitages de bonnes qualités. Rien à redire à ce niveau-là.
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