Lorsque deux pointes du J-RPG, Spike Chunsoft et Tri-Ace, s’allient pour créer un titre novateur, la curiosité est forcément au rendez-vous et soulève tout un tas de questions quant à cette nouvelle œuvre. Voyons ensemble ce que vaut le titre dans ce test de Exist Archive.
Sommaire
ToggleUn héritage évident !
À la suite d’un mystérieux accident en plein centre de Tokyo, plusieurs blessés se retrouvent prisonniers de décombres et de gravas, à plusieurs mètres sous terre. Parmi les victimes, il y a notre héros, Kanata ainsi que sa petite amie Ranze. Avant que tout ne s’éteigne et que les deux personnages se laissent embarquer par la mort, cette dernière tient des propos pour le moins énigmatiques à son fiancé : « Mourir à tes côtés me répugne ! ». Et puis… Plus rien !
Ce n’est que plus tard que Kanata se réveillera dans un monde pour le moins surprenant, très édulcoré et composé essentiellement d’îles volantes et autres débris flottants. La première chose qui vient à l’esprit : « Ca y est, il est mort ! ». D’ailleurs, notre héros se fait exactement la même réflexion, et tente de trouver des causes rationnelles à sa présence dans ce nouveau monde, sans en trouver (du moins au début).
L’univers et le scénario sont les gros points forts du titre !
Très vite, l’heure est donc à l’exploration, et Kanata sera vite rejoint par d’autres de ses amis, témoins de l’accident et non victimes, et qui ne peuvent pas non plus expliquer leurs présences ici. De plus en plus de mystères se soulèveront tandis que la bande de joyeux drilles tentera tant bien que mal de trouver des réponses.
Si Exist Archive se place dans une certaine continuité spirituelle à Valkyrie Profile, ce n’est pas pour rien, tant les points communs entre les deux titres sont flagrants. Pourtant, force est d’admettre que s’il y a une réelle intention d’assoir une identité propre, le titre n’arrive pas à se détacher de cet héritage et, je vous le dis tout de suite, l’aventure proposée est légèrement en deçà de ce que le studio nous avait habitué auparavant. Ce n’est pas bien méchant, je vous rassure, car le soft possède tout de même des qualités indéniables qui satisferont les fans du genre.
Ainsi, la progression se déconstruit à la manière d’un D-RPG, à savoir que vous ne cessez d’arpenter des donjons afin de découvrir les secrets qu’ils recèlent et éventuellement trouver plusieurs voies qui vous permettront de progresser dans le scénario. Nous sommes dans la même veine qu’un Persona ou encore d’un Conception, le côté « génération aléatoire » en moins. Vous évoluez dans des décors en 2D, comprenez que vous vous déplacez de manière horizontale dans les donjons, à la manière d’un jeu de plateforme.
Il court, il court, Kanata, il repassera par là !
Vous aurez donc diverses raisons de repasser plusieurs fois par le même donjon, soit pour débloquer de nouvelles issues indisponibles auparavant par manque de compétences vous permettant d’y accéder, soit pour looter ou encore réaliser certaines quêtes annexes. C’est donc à vous de voir comment vous souhaitez progresser : soit en continuant le scénario quoiqu’il en coûte, soit en mettant ce dernier en « pause » le temps de farmer, de prendre quelques niveaux et de mieux vous équiper. Soyons clair, bien que facultative, le jeu vous « pousse » très doucement vers la deuxième option.
Concernant le système de combat, nous avons là du tour par tour, ou devrions-nous dire du « phase par phase » lors desquelles chaque personnage de votre équipe sera assigné à un bouton de la manette (croix, carré, rond, triangle). Il y a deux phases, celle d’attaque et celle de défense, et il est crucial de noter que tous les héros se partagent une même jauge d’action.
Par exemple, si votre jauge possède trente points d’actions, et qu’une attaque d’un de vos héros consomme quinze points, vos trois autres personnages devront se débrouiller avec les quinze points restants.
Les joutes, bien qu’ingénieuses, deviennent lassantes sur le long terme !
Ce n’est pas aussi difficile qu’il n’y paraît, il suffit simplement de faire attention aux actions que vous désirez faire, mais il faut néanmoins garder à l’esprit que vous pouvez déclencher des combos dévastateurs si vous savez correctement gérer votre équipe et l’ordre dans laquelle celle-ci attaque.
Une fois cette phase d’attaque passée, vient celle de la défense, où, comme vous, les ennemis attaquent à leurs tours. Cependant, en appuyant sur le bouton correspondant à votre personnage, vous pouvez lui faire adopter une posture de défense qui réduira les dégâts encaissés, mais au prix de plusieurs points d’actions. Quand on sait que les adversaires prennent un malin plaisir à vous feinter pour que vous vous protégiez pour rien, on y réfléchit à deux fois avant de décider de se défendre.
En soi, ce système ne révolutionne en rien le domaine du J-RPG. Toutefois, il a le mérite de ne pas vouloir faire « comme tout le monde » et apporte cette petite touche « tactique » qui est très appréciable. De plus, on se prend vite au jeu de vouloir faire une chaîne de combo la plus grande possible afin de maximiser les dégâts.
Bon dans le fond, pas dans la forme !
En revanche, ce principe a une faille. En effet, le contrecoup est que les joutes se suivent… Et se ressemblent. Un peu trop, même, et l’on en prend conscience au moment où la progression dans les donjons se veut tout aussi linéaire. On se fait alors une remarque simple, mais essentielle : le jeu manque de rythme !
La direction artistique est somptueuse. L’univers parvient à nous accrocher, et nous sommes en permanence curieux d’en apprendre plus sur ce monde étrange. La bande son est elle aussi à la hauteur du titre et propose des pistes qui varient entre côté enchanteur, combats dynamiques et moments paisibles, presque introspectifs.
La linéarité mal gérée porte préjudice au titre !
Exist Archive a un peu les fesses entre deux chaises. D’un côté, nous avons un scénario qu’il est intéressant de suivre, avec des personnages hauts en couleurs, un univers travaillé, somptueux et prenant, mais de l’autre, nous avons tout un gameplay qui, en plus d’être lent, se veut d’une linéarité qui lui porte préjudice. Entendons-nous bien, une progression linéaire est le propre d’un D-RPG, on est bien d’accord. Cependant, d’autres, à l’instar des Persona, savent combler les manques avec des « à-côtés » qui parviennent à nous faire oublier ce manque de rythme dans les donjons.
De plus, les scènes de dialogue sont nombreuses, mais ne s’attardent pas plus que cela, afin de ne pas trop ennuyer, ce qui est un bon point. Le doublage japonais est, comme d’habitude, d’excellente facture, mais sachez d’ores et déjà que le titre n’est disponible qu’en U.S., et ne possède pas de traduction Française. Non anglophone s’abstenir.
Cet article peut contenir des liens affiliés