Pas mal de développeurs ont une certaine nostalgie des FPS des années 90, dont Zarc Attack. C’est avec Exophobia que le studio portugais, composé d’une seule personne, tente de raviver cette flamme passionnelle des shooters d’antan que furent Wolfenstein 3D ou encore DOOM. Le titre nous emmène dans un mix entre FPS rétro et metroidvania. Et force est d’admettre que le résultat est plus que mitigé, tout en restant honnête dans sa conception.
Condition de test : Nous avons terminé Exophobia en 7h, en prenant notre temps, et en explorant les moindres recoins du soft. Le titre a été testé sur PlayStation 5.
Sommaire
ToggleDe l’esthétique au lore, il y a un fossé
L’histoire d’Exophobia commence un peu comme les jeux de tir rétro des années 90 (DOOM, Wolfenstein 3D…), à savoir une trame qui sera plus ou moins soumise à interprétation. En effet, vous commencez avec votre personnage dans une salle jonchée de moult cadavres. Vous devrez explorer un vaisseau spatial humain qui s’est vraisemblablement crashé, tout en dézinguant des hordes d’aliens, présentes mystérieusement à bord.
Concrètement, c’est en progressant plus ou moins dans le titre de Zarc Attack que l’on commencera à comprendre un peu le lore. Via des CD que l’on peut visualiser dans la salle de sauvegarde, et uniquement par ce biais, on en apprendra un peu plus sur le background du soft. Dans l’absolu c’est une bonne idée, même si le lore n’est finalement pas si développé que ça. Cela dit, sachez qu’il y a tout de même deux types de fins pour le soft (une mauvaise et une secrète).
Qui plus est, on ne pourra s’empêcher de déceler quelques clins d’œil bien sentis à Wolfenstein voire DOOM, que l’on ne finit plus de citer vu que cela reste de vraies références en la matière. En revanche, il faut malheureusement souligner le final du jeu en définitive très classique, et sans grande surprise. En même temps, on ne pouvait pas attendre mieux d’un shooter rétro/metroidvania de cette trempe.
Qu’à cela ne tienne, Exophobia puise malgré tout sa force dans son habillage rétro particulièrement soigné. Les décors regorgent de détails à n’en plus finir, et les animations rétro comme sa physique, auront de quoi ravir les nostalgiques. Chaque étage du vaisseau dispose systématiquement d’un environnement différent, en plus d’une fluidité clairement à toute épreuve. Tout y est bien ficelé en matière d’optimisation, et très peu d’accrocs sont à noter. Pour un titre développé par une seule personne, le produit fini est clairement bien travaillé et bichonné.
Un aspect shooter doux
Exophobia est mine de rien une pure réussite sur sa partie shooter. Si vous avez déjà joué au DOOM de 1993, vous retrouverez les mêmes sensations en matière de gunfights. C’est rapide, très nerveux, et le soft y ajoute de manière assez habile une touche pour permettre à votre personnage d’effectuer une glissade, et ainsi lui donner la possibilité d’éviter les attaques et projectiles ennemis.
Vous l’aurez compris, les affrontements sont clairement tops, et avec une visée à l’ancienne qui fera plaisir aux vétérans. Une partie amélioration est aussi de la partie. Effectivement, en vadrouillant dans les divers étages du vaisseau, vous tomberez sur des salles spécifiques, où vous pourrez trouver de quoi vous donner un point de vie supplémentaire, et ainsi aborder les lieux remplis d’ennemis plus sereinement.
Qui plus est, vous trouverez également des endroits où votre pistolet pourra être amélioré. De fait, vous pourrez avoir une arme techniquement plus puissante, et dotée de nouvelles capacités comme charger son tir à la Samus Aran, ou envoyer des décharges électriques. Ces features apportent un petit plus au gameplay, tout en donnant la possibilité d’accéder à d’autres zones auparavant inaccessibles. Cependant, il est dommage de seulement voir une montée en puissance de votre pétoire, qui est l’unique arme du jeu.
Le fait de n’avoir qu’une seule arme dans tout le jeu est rédhibitoire, et on aurait bien vu la possibilité d’en dénicher d’autres. Egalement, des imprécisions subsistent dans le gameplay, et une hitbox un peu hasardeuse vient parfois jouer les troubles fêtes. Cependant, rien de bien méchant étant donné que les trois quarts du temps, Exophobia nous offre des gunfights contre des mobs et des boss suffisamment jouissifs pour arriver à passer outre.
Avec un côté Metroidania amer
Si le côté shooter est plaisant, malgré quelques défauts, la partie metroidvania est quant à elle discutable. D’ores et déjà, il y a cette carte qui apparait sur votre interface virtuelle, dont la batterie se vide trop rapidement. De ce fait, vous devrez systématiquement trouver une salle de sauvegarde pour recharger ladite batterie, et ainsi voir la map à nouveau pour vous repérer et progresser convenablement.
Cet élément est très irritant, au même titre que la première moitié du jeu, trop confuse sur la progression. Le jeu nous balade en effet sur deux étages en simultané, sans aucune logique. De plus, le Level Design offre quelque chose d’assez hasardeux, au point que l’on ressent un travail assez bancal et brouillon sur cette première partie. Cela va un poil mieux par la suite mais il faut bien avouer que cela, couplé à des énigmes qui ne collent pas vraiment au gameplay en plus d’être maladroites et imprécises, aura le don de nous faire sauter de notre chaise.
Même le côté exploration est finalement trop artificiel, et peu engageant. S’il est parfois satisfaisant de récupérer quelques secrets conférant une armure supplémentaire ou encore une mini tourelle mécanique pouvant toucher nos adversaires, le reste est franchement redondant. Bien évidemment, si l’on retrouve une progression un minimum grisante avec un cheminement à base de clés à retrouver pour déverrouiller les portes comme les anciens DOOM par exemple, il faut avouer que l’aspect metroidvania a du mal à prendre. Nous sentons clairement que le développeur a voulu gonfler artificiellement la durée de vie du soft, qui peut se finir en moins de deux heures si vous arrivez à rusher sans vous perdre.
Tout n’est cependant pas à jeter, car le côté connecté des quatre étages reste plaisant. Les objectifs pour évoluer restent variés. On ne fait pas systématiquement la même chose, et le bestiaire proposé parvient à se diversifier un tant soit peu. Il y a également ce côté satisfaisant de pouvoir accéder à de nouveaux endroits une fois notre arme améliorée. Néanmoins nous en revenons au même point : nous avons ressenti cette sensation que le mélange metroidvania et shooter rétro ne prend pas tant que ça, même s’il arrive parfois à être plaisant.
Pour finir, la bande-son du jeu est au mieux sympa, sans plus. Elle ne colle pas trop mal à l’ambiance rétro du soft. Cependant, force est de constater qu’après avoir terminé Exophobia, aucune musique ne marque plus que ça. C’est bien dommage car dans l’ensemble le travail effectué sur les musiques, comme sur les bruitages, est quand même de bonne facture.
Cet article peut contenir des liens affiliés