Avant d’entamer ce test, je tiens à rendre hommage à Jules Bianchi, un champion parti bien trop tôt. Toutes nos pensées et nos condoléances aux amis, aux proches et à la famille de cet homme incroyable. Un pilote d’exception repose désormais en paix.
Fer de lance dans son secteur, Codemasters nous fait parvenir sans surprise son édition annuelle au goût du jour de sa fameuse série de jeux Formula One. Estampillé F1 2015 et puisé aux sources de la compétition automobile actuelle, ce volet signe le premier opus à débarquer sur nos consoles nouvelle génération, à savoir PlayStation 4 et Xbox One. Malheureusement, qui dit nouvelle étape, dit aussi prise de risques…
Sommaire
ToggleEt la formule magique ?
Rapidement, pour les néophytes, sachez que la franchise Formula One revient chaque année depuis maintenant 20 ans, pour nous faire vivre et revivre la saison de Formule 1, manette en main. Depuis des lustres, c’est une référence en son genre, et faute d’avoir de véritables adversaires spécialisés en la matière, c’est aussi le seul maître à bord.
Une fois le jeu lancé, je dois vous avouer que je ne peux m’empêcher d’être nostalgique en voyant la cinématique quasi inexistante, me rappelant sans cesse l’opening proposée dans F1 05 qui nous fanfaronnait la musique de Muse à l’époque. Ici, c’est une simple session de quelques secondes qui nous présentent les courbes des bolides et nous projettent sur les menus du soft… plutôt austères.
La première petite surprise sera d’apercevoir qu’il est possible de revivre les moments forts de l’année 2014 avec la possibilité de choisir entre la saison actuelle ou celle de l’année passée. Petit détail, certes, mais qui prend tout son sens lorsque l’on a acquis une PlayStation 4 ou Xbox One à sa sortie sans avoir eu le droit à l’édition de l’année passée. Cependant, c’est le seul contenu vraiment intéressant et supplémentaire… Le reste… Et bien…
Retour aux stands ce tour-ci !
Vous l’avez compris, le gros point noir du soft provient de son manque de contenu. Ou plutôt, de ces différents modes amputés, à commencer par un mode carrière rayé de la carte. Purement et simplement supprimé. Ce qui faisait une bonne partie du charme de la franchise s’envole et il ne sera plus possible d’incarner un jeune pilote et de le hisser au rang de champion du monde. Ainsi, il faudra se contenter des pilotes officiels et cette absence de mode carrière vient clairement porter défaut à cette édition 2015. Qu’on se le dise, grimper les échelons dans la peau d’un nouveau venu avait du mordant et l’on prenait plaisir à pousser toujours plus haut notre poulain, passant de pilote d’essai à titulaire d’une grande écurie.
Simplement ici, Codemasters ne propose pas ce mode devenu pilier et se contente de proposer les traditionnels modes que l’on peut attendre : Championnat du monde, course simple, contre-la-montre et le fameux multijoueur. Cependant, si l’on s’arrête sur le championnat du monde, on regrette une nouvelle fois le manque de personnalisation des courses en elle-même. Certes, la difficulté est réglable comme la plupart des aides au pilotage, mais il n’est désormais plus possible de choisir avec précision les paramètres souhaités. On nous impose un week-end abrégé, un long et un… entre les deux. Adieu la possibilité de faire une saison avec des courses de 5 tours. Adieu la possibilité de changer la durée des courses en plein championnat. Non, « tu fais au moins tout ça comme tours, et après on en reparle ». Et au regret de ne plus avoir de carrière, on se contentera d’enchaîner les essais, les tours de circuit et de compter les points, bêtement. « Toi, t’as 10 points, toi t’as 5 points, c’est toi qui gagne. Hop, à l’année prochaine. »
Et pour terminer ce paragraphe un tantinet cinglant, notons l’absence de mode coopératif, aussi bien en ligne qu’en multijoueur. Même si l’expérience Formula One est loin d’être pleine en écran scindé, c’est toujours dommage de supprimer ces petits détails qui faisaient tant plaisir auparavant… Oh, je vois déjà venir l’édition 2016 sous le feu des projecteurs avec quelque chose de révolutionnaire, réintroduisant simplement le mode carrière…
Toute une flopée de qualités au volant
Toutefois, si les premières minutes laissent clairement un goût amer aux aficionados de la licence, F1 2015 est loin d’être une catastrophe. Bien au contraire, il faut se lancer sur la piste pour s’adonner aux joies des longues lignes droites et autres chicanes à négocier.
Reprenant l’intégralité des circuits et des pilotes officiels, le dernier-né de Codemasters a une bonne tenue de route. Et pour cause, à contrario de proposer du contenu intéressant, il se défend bien, voir plus que bien, côté gameplay.
Les aides à la conduite sont bien là et permettent à tout joueur de trouver le juste milieu. Joueur émérite ou néophyte, tout le monde en prend pour son grade et vous pourrez jongler sur les différents paramètres, allant de l’assistance au freinage, à la trajectoire en virage en passant par l’anti-blocage des pneus.
Mais bien sûr, le gameplay ne s’arrête pas là, et il est temps pour nous de quitter les stands : le rendu sur la piste est tout simplement génial. Les développeurs ont ainsi préféré le fond sur la forme et l’on ressent clairement une nette amélioration de l’expérience face à ces prédécesseurs. Même si l’on est loin d’un Assetto Corsa ou de Project Cars question sensations de pilotage, F1 2015 s’en sort bien, voire même très bien. Les mouvements sont reproduits de manière fluide et quasi immédiate, le joueur ressentira les effets d’un freinage tardif ou d’un virage un peu trop sec et le tout intègre une bonne dynamique de manière générale.
Au niveau de l’IA, celle-ci reste très perfectible. A plusieurs reprises, elle nous a surpris en attaquant furieusement, reprenant tour après tour quelques dixièmes de seconde pour finalement faire un dépassement incroyablement propre et profitant de l’inspiration. Et parfois, comme s’il ne fallait pas trop en faire, elle décide jouer les bourrins, soit en oubliant la présence de votre véhicule, soit en effectuant une drôle de manœuvre ou encore, en se jetant dans le décor et les barrières pour vous laisser passer sous l’influence d’un drapeau bleu…
Pro de la gomme
Le soft inclut un mode Saison Pro. Là où les joueurs néophytes peuvent profiter des aides au pilotage en Course Simple, les joueurs chevronnés pourront quant à eux se lancer dans une aventure un peu plus folle. Cette Saison Pro amorce une bonne dose de défi et présente un championnat où l’erreur n’est pas permise. Les aides ne sont pas disponibles, les informations à l’écran sont limités et il vous faudra parcourir de nombreux tours dans une course effrénée aux côtés de pilotes talentueux et à la difficulté accrue.
Notons également qu’il n’est possible de jouer qu’en vue cockpit, tel un véritable coureur automobile. Cette Saison Pro s’amorce finalement comme le seul mode qui présente un véritable intérêt pour les plus courageux d’entre vous. Mais croyez-moi, celui-ci vaut le coup d’être testé, et il vous en fera baver. Malgré l’éventuelle déception de ne pouvoir modifier aucun réglage (durée, avancer le temps), le défi de suivre la saison sans faire d’erreur pourra en appâter plus d’un.
On reste sur sa F1 …
Le passage sur nouvelle génération ne se fait pas qu’en terme de fonctionnalités et de contenu, mais aussi au niveau visuel. Bien qu’il tourne en 1080p et à 60fps (pas toujours constants), le soft n’est ni beau, ni moche et n’apporte qu’une série de contrastes. Ainsi, la modélisation des véhicules est très bien réalisée à l’inverse de celle des personnages, où le niveau de détails laissent à désirer. La météo, bien que magnifique en temps pluvieux, n’a rien d’incroyable lors les rayons du soleil permettent de scruter l’horizon des décors.
Le nouveau moteur graphique n’apporte en soit, que peu de satisfaction côté utilisateurs. C’est beau, c’est chouette et c’est mieux que l’édition 2014. Mais l’on se demande si l’on est vraiment sur nouvelle génération. Et petit bât qui blesse avec un lancement assez difficile, contenant son lot de bugs et de problèmes techniques, majoritairement sur la version PC qui s’est vue attribuer pas mal de patchs correctifs.
Quoiqu’il en advienne, si vous recherchez la meilleure expérience possible sur consoles pour vivre ce sport, F1 2015 reste la meilleure simulation en ce jour. Et pour finir sur une note positive, les podiums font leur grand retour et proposent une petite cinématique si vous faites partis des trois meilleurs de la course. C’est vrai, c’est inutile et très répétitif comme scène, mais qu’est ce qu’on adore ça.
Cet article peut contenir des liens affiliés