Ceux qui me connaissent savent pertinemment que les jeux de Formule 1 m’ont toujours passionné. Et pour cause, rêve de gamin oblige, devenir coureur automobile sur les fameux circuits de Monaco ou de Melbourne était une douce utopie. Aujourd’hui, je me retrouve à les parcourir, manette et volant en main, derrière une télé. Maigre récompense allez-vous me dire, mais plus les années passent et plus je savoure les sensations de pilotage que nous offrent la technologie.
Mettez votre charlotte, prenez votre casque et allons faire chauffer le bitume, je vous partage mon impression dans ce test de F1 2016.
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ToggleLa carrière la plus complète de tous les temps
Mais avant de poursuivre et d’entamer le contenu du jeu, il n’est pas étonnant de faire une parenthèse sur l’épisode 2015, qui nous avait tous plus ou moins déçu. Souvenez-vous, c’était en juillet dernier que sortait F1 2015, après un développement hasardeux et des changements d’éditeurs.
Codemasters, à qui l’ont doit désormais le libellé de la série, avait tenté de proposer un passage à la nouvelle-génération, plutôt bien réussi sur sa dynamique de course et ses performances sur circuit, avec un gameplay aux petits oignons. Mais si les développeurs avaient proposé les deux saisons officielles en un opus, cela n’a pas suffit pour compenser son manque cruel de contenu, avec l’absence de mode carrière, d’options et de paramètres évidents et un sentiment de superflu évident.
Mais ce grand frère avait posé les bases, essayant malgré lui de s’habituer à nos PlayStation 4, Xbox One et PC de maintenant, tout en souhaitant garder l’essence même de la série. Et ce manque de fraîcheur évident s’est rapidement fait ressentir.
F1 2016, lui, tente de corriger tout cela. Et pour cause, les p’tits gars de chez Codemasters nous avaient promis, en annonçant cette nouvelle itération, le mode carrière le plus complet de la série et le retour de nombreuses features souhaitées par la communauté. Choses promises, choses dues, plongeons-nous dans la vie de coureur automobile.
Un mode carrière incroyablement complet et un retour fracassant de la franchise
A peine arrivé sur l’écran titre, nous aurons l’habituel choix que de se plonger en carrière, en championnat du monde ou tout autre mode comme à l’accoutumé. Mais bien sûr, jeune pilote que nous sommes, on se lancera à corps perdu sur le fameux mode carrière, qui nous proposera pour le coup, un Mode Carrière simple et un Mode Carrière Pro, celui-ci nous incitant simplement à être encore meilleur, avec des prérequis bien plus exigeants.
Le retour d’une véritable carrière fait plaisir et ici, le studio s’en ai donné à cœur joie : Nous n’incarnerons pas une personnalité prédéfinie mais bel et bien un pilote personnalisable. Alors certes, tout ceci est très ledge mais pour une première, on ne peut bouder l’initiative. Nationalité, trait du visage, numéro, casque, les options de personnalisations sont simplistes, mais feront sourire les habitués de la licence, qui adoreront ce petit vent de fraîcheur.
Mais au-delà de ces quelques spécifications visuelles, vous allez vite remarquer que ce ne sont pas les seuls changements. Vous serez directement propulsés dans différents décors et non cloîtrés dans un bureau (comme les angoissants murs que l’on avait dans les épisodes des années 2010), où votre manager – au féminin ou votre responsable technique viendront vous consulter. Ainsi, vous n’interagissez plus seulement par mails et messages mais directement à travers quelques animations.
Le tout est bien évidemment très léger, je vous le concède, mais qui sait, on se retrouvera là peut-être avec une véritable carrière scénarisée dans quelques années – ou dizaines d’années, si les évolutions se font comme les années précédentes. Mais pour ce qui est du reste, tout est bien classique, votre messagerie sera votre meilleure amie avec votre tableau de bord habituel sur l’ordinateur.
Au-delà de cette petite nouveauté, vous remarquerez aussi assez rapidement, que vous pourrez incarner qui vous voulez dès le début de votre carrière. Oui, vous avez bien entendu. Pourquoi forcément commencer en bas de l’échelle quand on peut déjà concourir aux côtés de Räikkönen, Vettel ou encore Rosberg dès sa première course ?
C’est à vous de choisir quelle histoire vous allez écrire et cela vous permet de varier un peu les plaisirs. Tantôt en partant de tout en bas pour devenir le meilleur pilote, en cravachant selon votre expertise et le mode de difficulté choisi, tantôt en partant de la meilleure écurie pour enchaîner les courses et les différents tracés proposés.
Roule ma poule
Autre chose qui m’a également fait tilt au démarrage et si cela peut paraître anodin pour certains, pour d’autres, c’est l’ensemble de ces petites choses qui caractérisent la bonne ou mauvaise expérience. Et je parle ici des différentes options de courses et paramétrages de celles-ci.
En effet, si l’on a pris l’habitude d’avoir les différentes aides au pilotage, les informations à l’affichage ou encore, les détails techniques du circuit, trois éléments m’ont plus ou moins plu. Comme vous le savez, que vous soyez joueur érudit ou néophyte, tout le monde avance à sa manière. Certains préfèrent de longues courses tandis que d’autres voudront enchaîner les tracés pour se perfectionner. A contrario, des joueurs voudront coller au mieux à la réalité tandis que d’autres se la joueront arcade.
Un épisode complet qui ose prendre des risques
Le premier élément que j’ai remarqué, ce sont les nombreux modes de difficulté. Habituellement tablé sur du Facile au Difficile, on retrouve ici du Très Facile, Facile, Moyen, poussant même au niveau de Légende. De ce fait, tout le monde peut trouver son compte et ajuster la difficulté des prérequis en carrière – par exemple, ou de l’IA à sa juste valeur, et donc se tabler sur quelque chose qui nous ressemble.
Ensuite, et c’est un point qui m’a un peu chagriné, j’ai remarqué que la longueur de circuit était moins personnalisable. Cinq tours, 25%, 100%, le tout est peu paramétrable et il n’est pas possible de profiter de courses plus rapides que le quart, et donc de jongler entre des week-end mi-distance ou distance complète. Néanmoins, une autre option m’a fait jubiler : la possibilité de choisir sa météo, dynamique, certes, mais également de la faire varier au cours de votre course.
De ce fait, vous pouvez très bien choisir un temps nuageux pour commencer suivi d’un temps plus clair pour finir sur une bonne grosse averse orageuse. Et bien sûr, vous pouvez opter pour plusieurs périodes en dynamique. Une feature intéressante pour les joueurs qui aimeraient justement se faire un petit scénario et pourquoi pas, forcer le destin en préparant des gommes spécifiques au temps qui arrivera au fil des tours.
La réussite ne tient qu’à vous, prouvez vos compétences de pilote
Codemasters a vraiment souhaité faire plaisir aux fans en incorporant ces quelques nouveautés. On regrettait l’absence de carrière alors en voilà une, plus complète que jamais, et qui même si elle est perfectible et loin d’être poussée à son paroxysme, les développeurs auront essayé et on ne peut que les féliciter, en espérant que celle-ci se bonifiera au fil du temps.
Mais bien évidemment, son contenu annexe n’est pas en reste et comme chaque année, on y retrouve l’intégralité de la saison officielle, à savoir, tous les pilotes, les écuries et notamment le retour de Lotus et bien sûr, les fameux circuits avec l’arrivée de celui d’Allemagne notamment. Qu’il est jouissif d’arpenter les rues étroites de Monaco à quasiment 300km/h ou de démarrer une nouvelle saison sur l’emblématique tracé de Melbourne…
Cependant, et pour continuer sur le contenu du soft, on remarquera l’absence une nouvelle fois, de l’écran scindé. Petit à petit, la coopération à deux joueurs disparaît et si l’on espérait son retour cette année avec toutes ces belles promesses, faîtes l’impasse dessus. Bien que je vous le concède, un écran scindé sur ce type de jeux exigeants n’est pas la meilleure chose à faire pour se perfectionner, cela reste drôlement une belle chose à faire entre ami, ne serait-ce que pour lui faire découvrir cette itération 2016. Dommage.
Fort heureusement Codemasters compense avec un mode multijoueur complet, et tout comme son prédécesseur, le tout est de bonne facture. Là où le mode online puise ses forces, c’est bien évidemment la possibilité de courir aux côtés de 21 pilotes. Oui oui, 22 joueurs sur une même piste, et ça, c’est vraiment quelque chose à essayer, je vous le garantis. Les serveurs semblent stables, même si – le test étant réalisé en partie avant sa sortie officielle, le tout reste un poil long. On verra bien dans les semaines de lancement.
Un pilotage accessible mais incroyablement complexe
Mais F1 2016, ce n’est pas juste un mode carrière et quelques modes pour saupoudrer la durée de vie. Non, ce sont des sensations de conduite, cette volonté que de gagner de précieuses petites secondes au tour, à force d’emprunter la bonne trajectoire et de pousser au maximum son moteur.
Et c’est ça que j’aime avec la franchise Formula One : Que vous soyez un aficionado des jeux de course ou un nouveau joueur qui veut s’essayer à la discipline, tout le monde trouve chaussure à son pied – ou plutôt, casque à sa tête. Le gameplay se veut à la fois incroyablement accessible et intuitif et pourtant, la conduite, elle, se veut terriblement exigeante.
Au plus vous enlevez les aides au pilotage, au plus vous remarquerez que votre voiture écoute vos mouvements et vous répondrez de vos actes lorsque vous aurez foncé dans un vibreur un peu trop vite. Les sorties de piste sont punitives, certes, mais vous aurez cette sensation que cela vient bien de vous, et non de votre bolide qui ne vous écoute pas. Chaque seconde grappillée au tour peut être précieuse, si ce n’est l’élément clé pour la victoire finale, et c’est vraiment une mécanique de gameplay intéressante.
Des sensations de pilotage uniques, entre accessibilité et perfectionnisme
Cette conduite se prend facilement en main mais il vous faudra de nombreuses heures pour vous perfectionner et comprendre toutes ces mécaniques. De plus, l’incroyable personnalisation et gestion, même en course, appuie ce sentiment d’immersion : vous pouvez notamment, questionner vos mécaniciens avec les commandes vocales (en jeu, bien sûr), pour connaître davantage d’informations sur la course, le pilote devant, derrière, votre carburant, l’usure de vos pneus. Votre interlocuteur n’hésitera pas également à vous proposer de changer de stratégie dans les courses un peu plus longues, s’il voit que vous n’arrivez pas à prendre l’ascendant sur votre adversaire, et vous conseillera peut-être de changer de pneu ou de revenir au stand plus vite.
Un tableau de bord est également disponible, comme à chaque itération de la franchise, vous permettant de visualiser l’usure de vos pneus et l’utilisation de votre carburant. Cela vous permet entre autre, de choisir le mélange de carburant ou le type de gomme que vous souhaitez opter au prochain arrêt. Cette interface a été légèrement revue, et même si elle paraît un peu brouillonne et avec beaucoup d’informations pour les nouveaux, elle se veut très complète et l’on peut lui reprocher un peu la même chose que le tableau de bord du mode carrière : complet, mais avec beaucoup de choses à assimiler.
Ce côté perfectionniste, si ce n’est tatillon, se retrouve notamment dans le choix de vos pneus. Les différentes gommes y sont et opter pour des Super-Tendres, au moment opportun, peut clairement décider de l’issue de la course. Et qui sait, pourquoi pas, de l’avenir de votre championnat. Alors, allez-y, arpenter les courbes des différents tracés proposés et apprenez à devenir la meilleure légende de la Formule 1. Mais patience, il vous en faudra des tours d’essai.
On notera que la major-partie du test a été réalisée à la fois à la manette et au volant, pour tester les différentes sensations de pilotage et tenter de répondre à la fois aux personnes exigeantes et aux nouveaux joueurs qui découvrent la Formule 1, à la manette.
Un épisode surprenant, mais encore des efforts à faire
Je pense qu’il est futile de dire que Codemasters n’a pas fait le fainéant avec ce nouvel épisode, avec une carrière complète et une conduite et un gameplay toujours aux petits soins. Mais soit, il y a encore quelque chose à dire. Si l’absence du mode coop local est déplorable, il est également regrettable de voir que l’aspect technique peine un peu.
Aliasing, baisses de framerate, souvent inexplicables et lags en cinématique et carrière. Si cela ne gêne pas l’expérience de jeu en pleine course, cela a cependant le don d’agacer et c’est bien dommage lorsque l’on connaît les prouesses du studio cette année, avec notamment l’excellent DiRT Rally. Et graphiquement, si la modélisation des bolides est de bonne facture, l’ensemble reste un poil limite, et bien que le tout soit respectable, on est loin de ce que l’on retrouve dans les autres simulations automobiles, pour ne pas citer les grands noms et les franchises habituelles, qui se disputent le titre de meilleur jeu de course.
Concernant l’IA, on notera qu’elle est en amélioration depuis son prédécesseur et qu’elle fait davantage attention à vous. Elle est néanmoins loin d’être parfaite puisque si en temps général, elle vous laissera bien sa place en cas de drapeau bleu, s’écartera pour doubler, il n’est pas rare de la voir débouler de nulle part pour vous foncer dedans et emporter au passage un aileron ou une roue. Heureusement que le flashback – pénible à utiliser – est présent. Mais bon, rappelons que nous sommes dans une simulation automobile et que nous ne sommes pas censés utiliser un retour en arrière, mais simplement nos talents de pilote…
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