Depuis 2017, la licence vidéoludique dédiée à la Formule 1 et développée par Codemasters ne cesse de s’améliorer dans tous les domaines afin de proposer aux joueurs et aux joueuses une simulation réaliste et agréable à prendre en mains sur le long terme. F1 2020 parvient-il lui aussi à faire progresser la franchise ? Réponse avec ce test.
Conditions de test : Test réalisé à la manette sur un PC possédant une mémoire vive de 8 Go de RAM et équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz) et d’une NVIDA GeForce RTX 2060. L’édition standard du jeu a tourné en configuration Ultra dans sa version 1.03. La phase d’essai a duré une vingtaine d’heures et a été essentiellement consacrée au nouveau mode Mon Equipe (moitié de la première saison effectuée dans les conditions suivantes : sessions d’essais libres et de qualifications complètes, 25 % de la distance totale de course). Nous avons également passé un peu de temps sur les autres modes de jeu et essayé différents paramètres de conduite. Le niveau de difficulté est resté le même pendant toute la durée du test (Expert – 80).
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ToggleC’est vous le patron
Après avoir su créer un mode Carrière plus immersif en 2019, Codemasters a conçu un mode de jeu inédit pour F1 2020 intitulé « Mon Equipe ». Celui-ci vous place à la tête de votre propre écurie automobile, la onzième du paddock, qui va devoir se faire une solide réputation si elle souhaite écrire sa légende dans l’histoire de la discipline sportive.
Autant vous le dire tout de suite, ce mode est une très grande réussite et vous occupera pendant des dizaines et des dizaines d’heures de jeu. Entre la personnalisation de la livrée, le choix de votre motoriste (Honda, Renault, Mercedes ou Ferrari), le recrutement de votre coéquipier, la gestion des finances, des contrats de sponsoring et du planning, il y a de quoi faire. Bien que Motorsport Manager soit un cran au-dessus en terme de contenu, le studio britannique a fourni un travail dantesque pour proposer l’expérience de jeu la plus complète qui soit.
Pour preuve, en plus de revoir entièrement son système de calendrier qui ne se gère plus week-end par week-end mais au jour le jour, la branche Recherche & Développement de la série a subi une refonte totale. Apportant une touche stratégique sans précédent, les performances de votre monoplace dépendent énormément de la qualité de vos infrastructures. Composé de six départements dédiés à l’aérodynamisme, au châssis, à la chaîne motrice, à la fiabilité de votre bloc propulseur, aux ressources humaines et au service marketing, votre quartier général est un atout considérable dans votre quête du succès. Investir dedans est essentiel pour déverrouiller de nouvelles améliorations mais aussi réduire les délais et les erreurs de conception des différentes pièces.
Toutefois, n’oubliez pas qu’avoir une bonne voiture ne fait pas tout et des résultats probants sur la piste sont essentiels car, si l’argent ne rentre pas, votre entreprise risque de faire faillite. S’il vous est possible de repousser l’échéance en fermant une ou plusieurs sections, cela ne vous sauvera pas éternellement. Tout est une question d’équilibre.
Un modèle économique osé mais équilibré
Découvrons une autre nouveauté de F1 2020 qui ne plaira pas forcément à tout le monde : le Podium Pass. Contrairement aux années précédentes, la saga dispose de sa propre monnaie virtuelle in-game appelée « PitCoin », que l’on abrégera PC. Celle-ci permet d’acheter des livrées, des combinaisons ou encore des emotes de célébration pour les podiums dans une boutique en ligne et surtout de s’offrir le fameux Podium Pass.
Renouvelé toutes les huit semaines, il en existe deux types : un gratuit et un payant contre la somme de 9000 PC. Le premier contient treize récompenses cosmétiques et 2500 PC réparties sur trente échelons. Chaque niveau se déverrouille en amassant 3500 points d’XP. Le second en ajoute trente supplémentaires, plus rares dont 7500 PC, et débloque les défis VIP permettant d’engranger un peu plus facilement de l’expérience.
Normalement, vous devriez avoir un total de 10000 PC lorsque vous lancerez le jeu pour la première fois ce qui vous permettra de souscrire au Pass payant sans problème. Si ce n’est pas le cas… vous devrez passer à la caisse. Oui, F1 2020, un titre vendu plein tarif sur PC, PlayStation 4, Xbox One et Google Stadia, se paye le luxe d’intégrer des microtransactions allant de 1,99€ pour 2000 PC à 34,99€ pour 50000 PC.
Rassurez-vous, bien que l’implémentation d’achats en jeu fasse toujours grincer des dents, le modèle économique proposé par les développeurs nous a paru satisfaisant puisque jouer est suffisamment bien récompensé pour compenser la perte de nos PC, n’incitant jamais à sortir la carte bleue sauf si vous dépensez à tort et à travers pour vous offrir tous les articles mis en vente chaque jour dans la boutique.
Cependant, on aurait préféré avoir droit à un système de progression moins dépendant du Podium Pass VIP. Celui-ci est nécessaire pour obtenir un maximum d’éléments de personnalisation pour notre avatar et notre écurie sous peine d’être assez limité dans nos choix malgré la présence de sa version gratuite. Sachez aussi qu’une connexion internet est obligatoire pour obtenir les différentes récompenses.
Des ajustements plus réussis que d’autres
Terminons ce tour d’horizon de la simulation automobile en abordant les ajustements mineures effectués par Codemasters. Le mode Carrière a été légèrement revu afin d’intégrer les fonctionnalités présentes dans Mon Equipe (aspects liés à la gestion de l’entreprise exclus) et d’offrir la possibilité aux joueurs et aux joueuses de participer à la totalité du championnat du monde de Formule 2 avant de se lancer en F1. Malheureusement, le scénario mis en place dans F1 2019 a été purement et simplement retiré ce qui relègue ce mode au second plan.
Autre modification, renouveler son contrat ne se déroule plus que deux fois dans la saison et se résume uniquement à prendre plus ou moins de risques dans la négociation de son salaire. Il est aussi possible d’utiliser le capital personnel de son pilote afin de booster sa popularité, réduire l’usure du moteur, obtenir des points de ressources supplémentaires et même débloquer des réponses additionnelles pour les interviews. L’ajout de ce dernier avantage ce fait au détriment de celui qui nous permettait l’an passé d’améliorer l’efficacité des mécaniciens lors des arrêts aux stands et on ne pourra que le regretter.
Le titre tente également d’attirer un nouveau public en proposant une prise en main « décontractée ». Cette dernière facilite la conduite sur les surfaces hors piste, simplifie les menus Options et Aides et propose plus d’assistance à la direction pour les débutant(e)s. Quant aux habitué(e)s, ils/elles pourront toujours profiter d’un gameplay réaliste mettant en valeur chaque circuit du calendrier, y compris ceux d’Hanoï et de Zandvoort qui sont inédits, même si nous avons remarqué que le pilotage est très légèrement plus accessible sous la pluie. Le système de l’ERS a également été repensée afin que l’on puisse basculer d’une utilisation standard au mode dépassement en appuyant sur un simple bouton plutôt que de devoir naviguer constamment dans l’AMF (affichage multifonction).
Côté IA, nos concurrents semblent constamment avoir du mal à appuyer sur la pédale d’accélération à chaque départ ce qui nous fait gagner plusieurs places un peu trop facilement dès le début d’un Grand Prix. Pour le reste, rien n’a changé puisque vos adversaires lutteront ardemment pour vous surpasser dans le bon sens du terme. En revanche, il nous est arrivé à deux ou trois occasions que notre ingénieur de course propose des changements de stratégie étonnants sous régime de drapeau jaune ou lorsque la voiture de sécurité entre en piste. Par exemple, ce cher Jeff souhaite faire durer nos pneus jusqu’à ce que l’on franchisse la ligne d’arrivée sans passer aux stands… sauf que cela va à l’encontre du règlement qui oblige toutes les voitures à changer de gommes au moins une fois durant une course par temps sec !
Concernant l’interface utilisateur, elle a été modifiée afin de mieux coller à l’habillage TV officiel de la discipline sportive. Même si elle prend un peu plus de place sur l’écran, les informations affichées sont plus lisibles et, pour la première fois dans l’histoire de la saga, les écarts avec les autres concurrents s’affichent en temps réel. Un atout non négligeable pour les pilotes.
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