Comme l’an dernier, la période estivale accueille la sortie du jeu vidéo officiel du championnat du monde de Formule 1 sur PC et consoles et pour la première fois sur les plateformes next-gen de Sony et de Microsoft. Toujours développé par Codemasters mais désormais édité par Electronic Arts, F1 2021 parvient-il à nous satisfaire autant que les épisodes précédents ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé à la manette sur PlayStation 5 et un téléviseur 4K pendant environ 19h, temps nécessaire pour terminer le mode scénarisé Point de Rupture et faire le tour de ce que le titre a à proposer en version 1.03 tout en jouant avec ses différents paramètres et aides à la conduite.
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ToggleUn retour à la scénarisation réussi ?
Après s’être offert un premier galop d’essai dans la Carrière Pilote de F1 2019, la scénarisation fait son grand retour dans F1 2021 par l’intermédiaire d’un mode dédié intitulé « Point de Rupture ». Celui-ci vous invite à suivre les premiers pas en Formule 1 d’Aiden Jackson, un rookie champion du monde de Formule 2, dans l’une des cinq écuries suivantes que vous choisissez dès le début de la partie : AlphaTauri, Racing Point/Aston Martin, Alfa Romeo, Haas ou Williams.
Bien entendu, la transition du jeune pilote vers la discipline reine du sport automobile ne se fera pas sans heurts. Différents événements sur et en-dehors de la piste ne lui rendront pas toujours la tâche facile et pourront le pousser à se confronter à son coéquipier, l’expérimenté Casper Akkerman, ainsi qu’à un certain Devon Butler, dont la mentalité n’a pas du tout évolué depuis F1 2019. Comment son histoire va-t-elle se dérouler ? A vous de le découvrir.
Malgré une durée de vie assez courte (six heures environ pour en voir le bout), Point de Rupture bénéficie d’une mise en scène convaincante, de jolies cinématiques et d’un doublage audio français de qualité. Les différents événements s’enchaînent bien et quelques idées sympathiques viennent habilement renforcer l’immersion comme le suivi de l’actualité via une télévision (changement de nom de Racing Point, transfert de Ricciardo chez McLaren, retour d’Alonso en F1…), les réactions des fans sur les réseaux sociaux ou encore les appels téléphoniques de l’entourage du personnage que vous contrôlez.
Toutefois, ne vous attendez pas non plus à assister à un chef-d’œuvre digne du 7e art, on en est très loin. Certes, les développeurs ont fait des efforts pour nous faire passer un moment agréable mais ça ne va pas chercher plus loin que ça. L’écriture manque cruellement de profondeur, les relations entre les personnages sont à peine travaillées et les passages scriptés se voient venir à des kilomètres. Bref, ce mode nous occupe pendant un temps mais il ne marque jamais les esprits et, une fois terminé, on l’oublie assez rapidement.
Autre défaut, la personnalisation de notre expérience est trop restreinte. Si ce choix de conception est compréhensible, on aurait apprécié au minimum pouvoir fixer librement la difficulté de l’IA plutôt qu’être contraint de choisir entre les modes Facile, Normal ou Difficile. Dans les deux premiers cas, les habitués de la licence et des jeux de course de manière générale trouveront le challenge inexistant. En optant pour la troisième option, enlever la quasi-totalité des aides à la conduite est obligatoire pour atteindre les objectifs imposés par le titre car, la progression étant linéaire, un échec provoquera un game over.
Des Carrières et un gameplay qui se bonifient
En plus de Point de Rupture, F1 2021 reçoit bon nombre de petits ajouts et ajustements dont la majeure partie était déjà inclus dans la version bêta essayée début juin via une preview. Le gameplay orienté simulation grand public gagne en profondeur grâce à l’exploitation du retour haptique et des gâchettes adaptatives de la DualSense. Loin d’être un simple effet gadget, il s’agit d’un vrai plus qui devrait inciter les joueurs et joueuses les moins confiants à se passer de quelques aides au pilotage pour profiter de meilleures sensations en piste.
Le nouveau système de dégâts, qui concerne désormais l’ensemble du véhicule, vous oblige à sécuriser au maximum vos dépassements puisque l’IA reste capable du meilleur comme du pire (surtout sur le circuit de Bakou) et ne comptez pas sur le jeu pour obtenir gain de cause lors d’un accrochage. Vous serez toujours le fautif à ses yeux, que ce soit avec un règlement Normal, trop laxiste, ou Sévère, trop strict.
Le pilotage Expert, qui est l’équivalent de la conduite Standard des précédents opus de la série, fait son apparition ; le mélange riche a complètement disparu ; le changement de régime moteur en course est possible uniquement lorsque la voiture de sécurité est déployée et on peut maintenant régler le degré de fiabilité des prévisions météorologiques et l’impact d’une faible quantité de carburant sur la vitesse de pointe de la monoplace.
Les Carrières Pilote et Mon Écurie embarquent elles aussi plusieurs nouveautés plaisantes. Par exemple, la personnalisation de l’expérience de jeu est plus poussée et des modifications ont été apportées aux séances d’essais libres pour les rendre moins redondantes et plus intéressantes (trois programmes d’entrainement par week-end au lieu de six, mainmise sur une session simulée, objectifs secondaires permettant de booster le développement de certaines pièces).
De plus, l’interface R&D a gagné en modernité ce qu’elle a un peu perdu en ergonomie et chaque pilote du paddock possède une statistique liée à sa motivation qui évoluera en fonction de ses performances et de vos réponses en interview.
Cependant, les ajouts les plus importants sont essentiellement présents dans la Carrière Pilote avec l’option « Début saison réelle », qui vous donne le droit de remplacer un pilote à un moment précis de la saison en cours de F1 en prenant en compte ses résultats passés, et l’arrivée d’une dimension coopérative en étant coéquipiers ou rivaux. Attention, cette fonctionnalité est disponible uniquement en ligne et avec une personne possédant le jeu sur la même plateforme que vous car, malheureusement, la simulation ne prend pas en charge le crossplay.
Sachez également que le mode Mon Écurie vous demandera à plusieurs occasions d’agir en qualité de patron ou patronne par l’intermédiaire d’événements aléatoires pouvant toucher n’importe quel département de votre équipe. Chaque choix ou presque aura des effets positifs et négatifs et pourront faire l’objet de questions additionnelles durant vos futures interviews. Une bonne manière d’éviter la répétitivité des échanges avec la presse même si on imagine que ce défaut finira par redevenir visible sur le long terme.
Un mot sur le modèle économique. A l’image de F1 2020, F1 2021 intègre un système de monnaie virtuelle (PitCoin) et de Podium Pass (gratuit et VIP) incluant de nombreux éléments cosmétiques (livrées, casques, gants, insignes, célébrations radio en cas de victoire…) dont le contenu est renouvelé environ tous les deux mois.
Comme l’année dernière, il faut 9000 PC pour accéder à la branche VIP, ce qui n’est pas un problème pour les possesseurs de l’édition Deluxe. En revanche, celles et ceux qui opteront pour la version standard devront passer par la case « Microtransactions » puisqu’elles et ils obtiendront 5000 PC au lancement du jeu et ne pourront en récupérer que 2500 de plus via le Pass gratuit.
A moins que les cinq ultimes échelons de ce dernier ne dissimulent des PC surprises, vous devrez donc débourser 1,99€ pour récupérer les pièces manquantes en vue de « l’achat » du pass VIP. Ce n’est pas une grosse dépense mais il est toujours regrettable de devoir payer un supplément pour profiter pleinement du contenu d’un titre vendu plein pot.
La claque graphique ? Ce n’est pas encore pour tout de suite mais…
Terminons ce tour d’horizon de la simulation de Codemasters avec un focus sur ses performances techniques. Si la différence ne sautait pas aux yeux sur la version bêta, les graphismes de F1 2021 sont bel et bien meilleurs que ceux de F1 2020.
A aucun moment on ne prend une claque et les dégâts manquent de réalisme, la faute sans doute au fait que le titre soit cross-gen, mais le rendu reste très agréable à l’œil, peu importe la météo, le lieu ou l’heure à laquelle on roule. Les visages des pilotes, des patrons d’écurie (sauf celui de Christian Horner qui est raté) et même des mécaniciens semblent également avoir profité des améliorations visuelles apportées par le studio britannique.
Sur PlayStation 5, le titre exploite à merveille le SSD de la console au point que les temps de chargement sont quasiment inexistants. Enfin, même si le duo 4K native/60 fps n’est pas supporté étant donné qu’il faut choisir entre un mode Qualité (ray-tracing activé) et un mode Performance (60 fps constant), l’expérience de jeu en course reste fluide dans les deux cas, ne brisant ainsi jamais la sensation de vitesse. Un vrai plaisir.
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