Disponible dès aujourd’hui sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One et Xbox Series X|S pour les possesseurs de l’édition Champions, EA Sports F1 22, ou tout simplement F1 22, sortira ce vendredi 1er juillet pour tous et toutes les autres joueurs et joueuses du monde entier. Développé par Codemasters et édité par Electronic Arts, cet opus est le premier de la licence dédié à la nouvelle réglementation de la célèbre discipline automobile et le deuxième faisant la transition entre l’ancienne et la nouvelle génération de consoles de Sony et de Microsoft.
Depuis l’officialisation de son existence en avril dernier, nous avons eu l’opportunité de l’approcher à deux reprises, huit heures en mai et huit heures de plus début juin, afin d’évaluer son potentiel. Cette fois-ci, il est temps de vous partager notre avis définitif sur la version finale du titre. Alors, celui-ci signe-t-il une entrée dans la nouvelle ère de la Formule 1 aussi solide et convaincante sur le fond que sur la forme ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé sur les versions 1.002 et 1.003 avec une manette DualSense sur PlayStation 5 et un téléviseur 4K (HDR désactivé) pendant environ 22h, durée nécessaire pour effectuer les deux tiers d’une première saison en mode Mon Écurie/My Team (budget de départ « Tête de course », qualifications complètes et distance de course fixée à 25%), débuter une Carrière Pilote en passant par la Formule 2, débloquer toutes les supercars, participer à la quasi-totalité des Tours Rapides Pirelli ainsi qu’à quelques Grands Prix et sessions de contre-la-montre sur les différents circuits du calendrier, le tout en jouant avec les nombreux paramètres à notre disposition (aides à la conduite, difficulté, accessibilité, immersion…). Notez que les fonctionnalités multijoueur n’ont pas été testées, de même que la compatibilité VR qui est accessible uniquement sur PC par l’intermédiaire des casques suivants : Oculus Quest 2 (avec câble Link), Oculus Rift S, HTC Vive, HTC Vive Cosmos et Valve Index. Rappelons également que le cross-play est au programme de cet épisode mais son intégration n’est prévue que plus tard cette année à une date indéterminée.
Sommaire
ToggleUn gameplay qui bénéficie d’une refonte de poids
Après nous avoir gratifié d’une conduite qui n’a pas forcément plu à tout le monde l’an dernier, notamment suite aux déploiements de plusieurs mises à jour post-lancement qui ont légèrement accentué le manque d’appui général sur les voitures au point de rendre les passages sur les vibreurs imprévisibles, Codemasters fait presque table rase du passé en matière de gameplay dans F1 22.
Si sa vision de la licence reste identique, à savoir proposer une expérience de jeu plutôt orientée simulation mais à destination d’un large public, l’aérodynamique, les suspensions et la maniabilité des monoplaces ont été entièrement retravaillées. Objectif : coller au maximum à la nouvelle réglementation mise en place par la FIA depuis le début de la saison (phénomène de marsouinage exclu).
Outre le changement de design qui fait penser à celui des F2, les véhicules ont surtout gagné en poids sans trop sacrifier le sentiment grisant de vitesse propre à la discipline. Malgré une physique des collisions toujours aussi discutable qui donne l’impression de heurter un mur ou d’être heurté par une voiture en carton, ça se ressent en permanence manette en mains, avec ou sans utiliser les fonctionnalités du retour haptique et des gâchettes adaptatives de la DualSense qui sont toujours bien exploitées, ainsi que dans nos chronos en piste même si nous sommes moins vissés au bitume que dans la bêta de mai dernier.
Autrement dit, à moins de désactiver totalement l’antipatinage, de poser une roue sur un vibreur à ne pas prendre ou d’avoir des gommes trop froides ou usées, il est difficile de partir en tête-à-queue. Une nouvelle qui ravira les réfractaires à la nervosité des bolides de F1 2021.
Autres modifications au programme, la taille des roues passe de 13 à 18 pouces et le diffuseur arrière est plus large. Dans le premier cas, cela rend le pilotage plus délicat lorsque la température des pneus n’est pas suffisamment élevée et faire chauffer la gomme nécessite davantage de temps. Dans le second, ça augmente l’effet de sol et améliore la tenue de route des bolides dans le but de leur permettre de pouvoir se suivre, se dépasser et donc batailler plus facilement. Est-ce que ça s’est vérifié en course ? Globalement, oui.
Cependant, sachez que, si les adeptes du style de conduite Décontracté/Casual bénéficie cette année d’une toute nouvelle IA adaptative leur offrant un challenge évoluant en fonction de leur position sur la grille, les autres devront se contenter de l’IA traditionnelle dont les performances ont visiblement été réhaussées puisqu’il nous a fallu baisser la difficulté pour éviter d’être trop à la traîne sur l’asphalte.
A part ça et malgré un comportement qui nous a semblé légèrement plus intelligent et « humain » sur le circuit puisqu’elle est désormais capable, par exemple, de bloquer les roues à l’entrée d’un virage, sa jugeote n’a d’égale que sa stupidité au point de tenter des actions osées, voire kamikazes, dont elle seule à encore le secret.
Et, bien entendu, ne vous attendez pas à voir le jeu la sanctionner d’une pénalité. Comme à son habitude, le système des commissaires est trop laxiste ou strict en fonction de la situation dans laquelle on se trouve. C’est bien gentil d’apporter des ajustements ici et là mais, à ce stade, c’est d’une refonte complète dont l’IA a vraiment besoin et on espère qu’elle aura lieu dès 2023.
Des ajouts plus intéressants que d’autres
Vous le savez sans doute déjà, contrairement à F1 2021, F1 22 n’intègre aucun mode scénarisé, faute de temps pour le terminer dans les délais qu’imposent le développement d’une licence annuelle. Par conséquent, le studio britannique a dû revoir ses plans en trouvant d’autres moyens de densifier et d’améliorer le contenu et la qualité de l’expérience de jeu.
En plus d’accueillir les courses F1 Sprint, une mise à jour des tracés d’Australie, d’Espagne et d’Abu Dhabi, ainsi que les dernières évolutions apportées à la réglementation (choix du type de gommes avant un GP entièrement libre et indépendant des qualifications, changement de la boîte de vitesse se fait de la même manière que les autres pièces du moteur à raison de quatre maximum par saison sous peine de recevoir une pénalité sur la grille), il a un peu repensé la dimension immersive de sa production lors des tours de formation, des arrêts aux stands et des phases sous régime de voiture de sécurité.
En sélectionnant l’option « Diffusion », on profite de ces séquences comme si nous regardions un Grand Prix depuis notre chambre ou notre salon par l’intermédiaire de cinématiques inédites, mais rapidement répétitives, commentées par Julien Fébreau. En mode « Immersif », on gère ces situations nous-mêmes. Dans le cas de la voiture de sécurité, cela ne change rien par rapport à d’habitude. A la fin du tour de formation, on doit placer manuellement notre monoplace sur la grille de départ et, lors d’un arrêt aux stands, il faut appuyer avec un timing optimal sur la touche Croix de la manette pour perdre le moins de temps possible.
Côté Carrière My Team et Pilote, là aussi, il y a eu quelques petits changements. Dans le premier, on peut notamment choisir entre trois types de début de partie au moment de la création de son écurie (« Bleusaille », « Étoile montante » ou « Tête de course »). Une décision qui a un impact sur notre budget, notre réputation et nos infrastructures de départ et qui est une manière d’aider les joueurs et les joueuses les moins patient(e)s à éviter de se farcir une première saison trop frustrante. De plus, on a l’opportunité de modifier la finition de la peinture utilisée pendant la création de la livrée (brillante, satinée, mate, métallique).
Autres ajouts sympathiques : trois nouvelles icônes légendaires de la F1 peuvent rejoindre notre équipe comme second pilote (Mark Webber, Jacques Villeneuve et Nico Hülkenberg), on a accès à des informations plus fournies et précises concernant nos performances durant les programmes d’entrainements durant les essais libres, on peut améliorer modérément le temps nécessaire pour faire un arrêt aux stands en investissant dans le service des Ressources Humaines (RH) et on a l’impression que les décisions prises lors des événements de départements n’ont plus seulement des effets à court mais également à moyen terme quand l’occasion se présente.
En revanche, notez que, malheureusement, les interviews avec la presse ont presque totalement disparues sans aucune justification. Résultat, le choix du rival ne se fait plus au micro de la journaliste dédiée dans les paddocks mais via le service Communication & Marketing de notre écurie.
Et attendez, ce n’est pas fini. Vous ne pensiez quand même pas qu’on oublierait de vous partager nos impressions sur F1 Life et les supercars. Étant donné qu’il s’agit de nouveautés « majeures » en matière de contenu selon Codemasters, vous vous demandez peut-être pourquoi nous ne vous en avons pas parlé plus tôt. Réponse : parce que leur présence est complètement anecdotique et vite oubliée.
Bien qu’elles nous permettent de respirer brièvement entre deux week-ends de course en participant à des épreuves, appelées « Tour Rapide Pirelli », assez nombreuses et variées (Vitesse moyenne, Drift, Points de contrôle, Autocross, Contre-la-Montre, Duel Rival) dans différents niveaux de difficulté (Normal, Exigeant et Difficile), conduire les dix ou douze supercars disponibles au lancement revient à manier des espèces de paquebot sur roues offrant des sensations de vitesse minimes et avec lesquels il faut freiner plus tôt et fort qu’à l’accoutumée. Ce n’est pas désagréable mais on ne prend clairement pas autant de plaisir à les piloter que les monoplaces (F1, F2, modèles rétro de F1 2020).
Quant au mode F1 Life, il s’agit d’un hub entièrement personnalisable (vêtements, chaussures, décorations, mobilier…) où l’on retrouve les « supercars » possédées et exposées, le showroom virtuel, notre salle de projection ainsi que notre vitrine de trophées. Rien d’extraordinaire au final et son ajout est surtout l’occasion rêvée pour le studio britannique et l’éditeur américain de vendre une flopée d’articles cosmétiques de marques à coups de Pit Coins et donc de microtransactions.
Rassurez-vous, le modèle économique du titre ne s’en trouve pas pour autant bouleversé, tout du moins pour les possesseurs de l’édition Champions, et rentabiliser l’achat d’un Podium Pass se fait toujours en jouant. Sachant que le jeu est commercialisé entre 60 et 80€ en numérique comme en physique sur toutes les plateformes, encore heureux !
Des améliorations graphiques subtiles
Terminons ce tour d’horizon de F1 22 en faisant un point sur ses performances techniques. Dans l’ensemble, le moteur affiche une esthétique et une fluidité très similaires à ce que proposait F1 2021 sur PS5, aussi bien en mode Qualité (ray-tracing activé) que Performance (60 fps constant). Le rendu général est donc joli, voire très joli par moments, mais on reste assez loin de la claque graphique. Rien de surprenant pour une production cross-gen.
Toutefois et même si ça ne saute pas vraiment aux yeux, nous avons le sentiment que de subtiles améliorations visuelles ont été apportées au mode Qualité. Certaines textures semblent avoir été affinées, l’intégration des reflets du soleil, notamment sur les carrosseries des voitures, est légèrement plus travaillée et agréable à l’œil et, à l’image de ce que nous avons constaté lors du départ du dernier GP de Monaco, le manque de lisibilité est davantage percutant lorsqu’on se trouve derrière un autre véhicule et qu’on roule sur une piste très humide.
Le sound design est de très bonne qualité. Les playlists musicales sous licences et thématiques sont sympathiques pour les oreilles. Quelques retouches ont été apportées à l’interface utilisateur. Quant aux commentaires audios, les développeurs ont tenté de les rafraîchir un peu en invitant Jean Eric Vergne et Jacques Villeneuve à livrer leur expertise aux côtés de Julien Fébreau et Nicolas Martin. Toutefois, si le pilote de Formule E paraît plutôt à l’aise dans cet exercice du doublage, ce n’est pas du tout le cas de l’ancien champion du monde de F1 qui force constamment son jeu d’acteur.
Enfin, notez que, malgré le déploiement d’un premier patch lundi 28 juin, le titre souffre encore de pas mal de bugs divers et variés au lancement. Espérons que les prochaines mises à jour proposées par Codemasters viennent rapidement corriger tout ça et si elles peuvent également éviter de faire apparaitre de nouveaux soucis techniques comme cela avait été le cas l’an dernier, au point de casser temporairement le netcode du multijoueur, ce sera encore mieux.
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