Lancée il y a environ deux ans par Frontier Developments (Planet Coaster, Planet Zoo, Jurassic World Evolution…), la licence F1 Manager avait et a toujours comme objectif de devenir et rester la principale référence des jeux de gestion/management d’écurie automobile sur le long terme. Mais, contrairement à Football Manager pour le foot et Pro Cycling Manager pour le cyclisme, le défi s’avère plus difficile que prévu à relever. Si l’opus de 2022 avait pourtant réussi à poser des bases solides pour l’avenir, celui de 2023 a moins convaincu la critique et le public, au point de ne pas se vendre autant qu’espéré par le studio britannique.
Disponible depuis le 23 juillet dernier sur PC, via Steam et l’Epic Games Store, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch, F1 Manager 2024 fait-il mieux que ses prédécesseurs ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé à l’aide d’une édition Deluxe numérique fournie par l’éditeur et tournant sur un PC portable AORUS 17H BXF (2023) équipé d’un processeur Intel Core i7-13700H (2,4 GHz), d’une NVIDIA GeForce RTX 4080 Laptop, d’une mémoire vive de 16 Go de RAM DDR5 et d’un écran LCD 17,3 pouces de résolution 1080p. Notre session sur les versions 1.2 et 1.3 du titre a duré environ 19h, temps nécessaire pour effectuer une demi-saison en mode Création d’écurie et prendre part à quelques événements Race Replay, le tout en configuration graphique Ultra et en difficulté Normal. Notez que le point de vue exposé dans cet article est celui d’une personne ayant joué plus d’une cinquantaine d’heures à F1 Manager 2022 mais pas à F1 Manager 2023. Bonne lecture à toutes et à tous !
Sommaire
ToggleF1 Manager tient son mode My Team/Mon Ecurie
Outre sa Carrière, où nous sommes invités à diriger une des dix équipes officielles de la grille, et Race Replay, nous proposant de réécrire le déroulement de la saison en cours et relever quelques défis exclusifs à l’édition Deluxe, F1 Manager 2024 introduit surtout la possibilité de gérer sa propre écurie de Formule 1. Un peu à la manière du mode My Team/Mon Ecurie présent dans les jeux de la série F1 de Codemasters depuis 2020, nous pouvons tenter de marquer l’histoire de ce sport en tant que onzième constructeur du paddock. Pour y parvenir, plusieurs options s’offrent à nous : choisir un des backgrounds spécifiques disponibles ou concevoir le nôtre de A à Z, ce que nous avons fait lors de ce test.
Dans ce second cas, nous devons fixer le montant du budget financier de départ de notre team, le niveau de qualité de ses infrastructures et de performances communs à ses deux monoplaces, décider quels sont les pilotes et membres du staff qui la composent, qu’ils soient réels ou fictifs, et sélectionner son fournisseur moteur pour la saison à venir. Nous définissons ensuite son identité visuelle en personnalisant la livrée, les jantes, les combinaisons, les casques et le logo de notre équipe. Pour cela, nous avons l’opportunité de nous servir parmi un large panel de créations provenant de sources diverses et variées ou tout designer nous-mêmes par l’intermédiaire d’un éditeur suffisamment complet pour laisser libre cours à notre imagination.
Il ne nous reste alors plus qu’à indiquer si nous sommes une personne néophyte ou habituée de la franchise, ce qui permettra d’être guidé ou non par des tutoriels détaillés, et choisir le degré de difficulté souhaité en matière de développement de la voiture et gestion des week-ends de course. Plutôt sympa comme ajout, bien qu’il puisse proposer un contenu encore plus étoffé à l’avenir, non ?
Un gameplay plus profond et réaliste que par le passé
S’appuyant sur les bases convaincantes établies deux ans auparavant, le gameplay de F1 Manager a continué de gagner en profondeur par la suite. Par exemple, en 2023, le studio britannique a intégré les courses Sprint, la simulation des championnats de Formule 2 et Formule 3 en parallèle de l’avancée de celui de Formule 1, le rôle de directeur sportif, qui a un impact sur la préparation et l’efficacité des mécaniciens lors des arrêts aux stands, et un système de confiance des pilotes, évoluant en fonction de leurs performances en piste, des réglages effectués sur leur monoplace pendant les essais libres et des consignes que nous leur donnons.
Sans surprise, F1 Manager 2024 accueille également plusieurs nouveautés, changements et ajustements venant à la fois densifier, complexifier et améliorer l’expérience de jeu pour notre plus grand plaisir. Hormis la mise à jour du format F1 Sprint, la simplification drastique des objectifs à fixer en amont de chaque week-end de grand prix, que nous regrettons un peu d’ailleurs, le remplacement des pilotes de réserve par des pilotes affiliés, et nous donner le droit de simuler entièrement une course sans avoir besoin d’y prendre part, le système de confiance des pilotes a été étendu à la totalité des membres de notre staff.
Concrètement, la notion de bonheur de notre personnel a davantage de conséquences sur sa bonne synergie. Dans le but d’accomplir nos objectifs à court et long terme, il faut s’assurer que nos employé(e)s soient satisfait(e)s de leur situation personnelle, des performances et de notre façon de gérer l’équipe. Si nous n’y arrivons pas, ils/elles travailleront avec moins d’entrain et seront plus intéressé(e)s à l’idée de signer chez nos concurrents que de renouveler leur contrat.
Les développeurs ont aussi modifié la mécanique liée au fonctionnement des sponsors. Désormais, nous devons créer un programme de parrainage qui nous assurera un gain de revenus constant pendant toute la durée de la saison. Cependant, il faut bien réfléchir aux partenaires avec lesquels nous associer ou non puisque certains exigeront de nous de bons, très bons, voire d’excellents résultats en retour. De plus, un taux d’engagement minimal est requis pour faire grossir notre budget et essayer de compenser autant que possible nos divers investissements financiers.
Ainsi, pour chaque période de six semaines, il faut planifier des activités facultatives, en plus de celles qui sont obligatoires, afin de combler nos sponsors. Apparition d’un pilote lors d’un jour de course, tournages publicitaires, expérience simulateur pour des VIP, débriefing sur les réseaux avec des fans… toutes appliqueront un léger malus à l’efficacité de notre écurie. Trouver le juste équilibre entre travail et événements commerciaux est donc indispensable pour espérer performer.
Pour finir, la notion de panne mécanique prend enfin une dimension davantage réaliste dans cet épisode. Plus nombreuses à se manifester, elles sont susceptibles de toucher le moteur, l’ERS et/ou la boite de vitesses de nos monoplaces, le tout à des stades différents : mineure, majeure ou critique. C’est pourquoi, nous ne devons pas négliger les problèmes rencontrés par nos pilotes en piste car, si certains n’affectent que modérément et/ou temporairement leurs performances, d’autres peuvent réduire leurs espoirs à néant. Et, bien entendu, l’IA adverse est logée à la même enseigne.
Une partie technique enfin à la hauteur des ambitions de la saga ?
Sur le plan technique, dès 2022, F1 Manager s’était lancé le pari osé de proposer une réalisation ambitieuse pour le genre des jeux de gestion/management et, si beaucoup d’efforts avaient effectivement été fournis dans ce domaine, le rendu visuel global demeurait malheureusement perfectible et assez décevant à nos yeux. Est-ce toujours le cas deux ans plus tard ? Sincèrement, non, il est nettement meilleur.
Modélisation des visages, des véhicules, des livrées et des tracés, animations et « mise en scène » des erreurs de pilotage, accrochages et accidents en piste, sound design des moteurs et des échanges radios… les diverses améliorations apportées par Frontier Developments permettent enfin à la saga de se montrer quasiment à la hauteur des promesses qu’elle nous avait vendue initialement. Nous apprécions également la manière dont l’interface utilisateur à été retouchée, l’ajout de la caméra dans le casque depuis 2023 et l’hélicam cette année.
Toutefois, il existe une réelle marge de progression sur plusieurs aspects. Le travail autour du comportement de l’IA pourrait être plus précis afin de le rendre plus naturel et moins kamikaze. Nous avons parfois du mal à comprendre les sanctions infligées ou non par les commissaires de course. Les graphismes peuvent être davantage affinés. Même si des premiers correctifs ont déjà été déployés, des bugs variés subsistent et viennent plus ou moins gangrener notre expérience et/ou briser l’immersion en jeu. Quant aux commentaires français, ils sont toujours aussi difficiles à supporter. C’est dommage.
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