Cela fait quelques années que les jeux agricoles débarquent en masse sur PC & consoles, notamment sur Switch qui dispose d’un public plus large et très friand de ce genre de jeu à la fois calme et accessible. Fae Farm rentre ainsi dans la catégorie des jeux estampillés « Wholesome », ce qui se traduit par « sain » ou « bienveillant ».
Loin d’une pure simulation à la Farming Simulator, Fae Farm est bien plus proche d’un Stardew Valley ou encore d’un Rune Factory en proposant une expérience multicouche et touche-à-tout pour cocher bon nombre de cases des jeux accessibles à succès. Une formule qui se ressent comme un calcul mûrement réfléchi, mais est-ce qu’une petite dose de magie supplémentaire peut lui permettre de se démarquer ?
Conditions de test : Nous avons joué pendant une vingtaine d’heures au titre sur PC via Steam. Ce test a aussi été effectué, à notre grand regret, en solitaire. Nous n’avons ainsi pas pu essayer le mode coopération.
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En 2022, c’était le sympathique Harvestella de Square Enix qui apportait un peu de fraicheur dans cette floppée de « Farming Games » sortant chaque année. Fae Farm est sans doute celui qui marquera l’année 2023, grâce à une panoplie de mécaniques variées et surtout très accessibles, qui font de lui un jeu relaxant et sans prise de tête.
Malgré son look simpliste, aux limites du gros jeu mobile, Fae Farm est plutôt charmant grâce à un monde coloré et mignon avec des PNJ tout sourire. Etant donné que le titre vise d’abord la Switch et son public, il ne faut pas s’attendre à des graphismes impressionnants. Comme bon nombre d’éléments relatifs au gameplay, le jeu semble avoir été parfaitement calibré visuellement pour taper dans l’œil d’un public à la recherche de ce genre d’univers. Il est très attrayant visuellement, mais sans pour autant dégager quelque chose de réellement original. Nous avions essayé la version Switch il y a deux mois et le résultat s’est avéré assez convainquant. Cette version PC n’est finalement qu’une version un tout petit peu plus propre et affinée, mais que l’on ne recommandera pas pour autant si vous avez le choix. En effet, il s’agit typiquement du titre que l’on veut avoir sur une console portable comme la Switch (ou le Steam Deck pour ceux qui la possèdent).
Pour résumer le concept de Fae Farm, on peut le considérer comme un mélange entre Rune Factory et Animal Crossing. Vous pouvez faire un tas de chose telles que l’agriculture, la pêche, le minage, l’exploration de donjons, du craft et bien d’autres activités. Phoenix Labs a pris le meilleur des deux mondes, tout en apportant quelques petites touches personnelles qui vont sans doute plaire au grand public, et à ceux qui trouvent que la simulation agricole sauce RPG peut être encore plus confortable.
En outre, le soft est habilement calibré pour que les parents puissent jouer avec leurs enfants, toutefois il ne s’avère pas déplaisant en tant que joueur habitué si vous aimez les références du genre comme Harvest Moon, Rune Factory ou Stardew Valley. Il est d’ailleurs possible d’y jouer jusqu’à quatre en rejoignant la ferme d’une autre personne en ligne ou bien en ajoutant un joueur en local.
Fluide Farm
Le gros avantage de Fae Farm réside indéniablement dans les nombreux éléments de confort qu’il propose pour aborder le jeu en toute tranquillité. Les outils de base en sont un excellent exemple, avec une sélection automatique qui assure une transition fluide entre les différentes activités. Que ce soit pour récolter de l’herbe, abattre un arbre ou arroser des cultures, la touche d’action choisit automatiquement l’outil approprié. Cela se traduit par une sélection simplifiée, avec uniquement la canne à pêche, le filet à papillons et votre bâton de combat à choisir manuellement.
De plus, il convient de saluer le level design, qui met une fois de plus l’accent sur la fluidité. Fae Farm facilite ainsi les nombreux déplacements et allers-retours. Malgré une vue isométrique, l’environnement en 3D permet une excellente liberté de mouvement en nous laissant sauter sur les toits ou dans l’eau de n’importe où, ainsi que la prise de nombreux raccourcis via des tremplins, sans oublier les points de téléportation à débloquer.
Il ajoute une dimension supplémentaire grâce à un game design qui renforce ce confort en utilisant la magie. Dans le monde enchanteur d’Azoria, vous incarnez un humain fraîchement débarqué sur une mystérieuse île pour y rétablir la paix et l’harmonie. Au fil de votre quête, vous obtenez des pouvoirs magiques qui vous permettent de lancer des sorts offensifs, mais aussi de faciliter les tâches manuelles. Vous pouvez ainsi miner des filons en AOE, arroser plusieurs cases de votre champ en un coup, ou même réaliser un double saut grâce à vos ailes de fée.
Le seul point faible de ce système bien huilé réside dans les combats. Outre le manque de défi et la simplicité des affrontements, où il suffit de marteler le bouton pour effectuer un seul combo, les sorts offensifs se révèlent inutiles et gaspillent simplement votre magie. Comme dans d’autres jeux du genre, il est nécessaire de maximiser votre efficacité chaque jour, car chaque action consomme de l’endurance. La magie permet ainsi d’obtenir de nombreuses ressources avec peu d’efforts, mais elle dispose de sa propre jauge.
Les sorts restent donc en grande partie inutilisés, et il est impossible de trouver un peu d’amusement lors des combats.
Quand les meubles vous sauvent
Il est indéniable que Fae Farm puise certaines inspirations dans l’une des franchises les plus prolifiques sur Switch, destinée au grand public : Animal Crossing. Ceci se reflète particulièrement dans la composante décoration du jeu, qui vous permet de concevoir de nombreux éléments pour agrémenter votre intérieur, votre jardin, vos vêtements, et bien d’autres aspects.
Ces éléments de décoration jouent même un rôle important dans le développement de votre personnage, car placer certains types de décorations dans votre maison vous octroie des bonus statistiques, tels que des points de vie, de l’endurance et de la magie. On ne peut pas dire que Fae Farm ne soit pas généreux en matière de contenu. En plus de 20 heures de jeu, on vous avoue que l’on n’a pas encore vu le bout de la quête principale tant il y a à faire. Cependant, cette abondance de contenu peut parfois être écrasante et pesante, car il devient difficile de savoir par où commencer. Le « grind », parfois intense, contribue également à cette sensation.
On se retrouve avec des champs à cultiver, des bêtes à nourrir, des donjons à explorer, et une quinzaine d’ateliers à gérer sur ses terres. Sans oublier les nombreuses quêtes annexes proposées par les PNJ de l’île, avec lesquels vous pouvez même développer des liens amicaux ou romantiques. Malheureusement, cette facette du jeu est sans aucun doute la moins aboutie, avec des dialogues dépourvus d’âme et des PNJ relativement peu développés (ce qui contraste avec la profondeur de Stardew Valley sur ce point). En fin de compte, vos journées seront bien remplies, mais il vous arrivera souvent d’oublier plusieurs tâches quotidiennes alors que vous êtes concentré sur une seule.
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