Premier jeu du jeune studio Endroad, les membres le composant ne sont pas pour autant des débutants puisqu’ils sont passés par d’autres gros studio prestigieux. Avec Fallback, l’équipe a voulu montrer de quoi elle était capable en offrant un roguelite maîtrisé. Nous avions d’ailleurs pu parler du projet lors d’une interview avec le producteur à l’occasion de l’AG French Direct. Alors que le titre sortira sur Switch plus tard dans l’année, nous avons voulu prendre en main la version PC sortie en octobre 2019 pour voir s’il mérite vraiment les louanges accordées par une majorité d’avis positifs sur Steam.
Conditions de test : Nous avons joué une quinzaine d’heures sur PC avec les options graphiques au maximum (GTX 1660 Ti, 16Go Ram DDR4, Ryzen 5 2600).
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ToggleUn jeu underground
Fallback est un roguelite comme il en existe beaucoup désormais sur la scène indépendante, mais le studio Endroad a tout de même réussi à lui donner un caractère unique grâce à une concentration de ressources sur ses plus grandes qualités. A commencer par une identité visuelle forte, qui nous est introduite dès les premières minutes où l’on suit une descente dans des profondeurs inconnues.
Malheureusement, ce pari de miser sur des points clés comme celui-ci donne indéniablement des faiblesses ailleurs. La narration est un bon exemple puisque l’on nous place brièvement dans un contexte post-apocalyptique. Après un cataclysme qui a ravagé la surface, les humains se sont réfugiés sous terre et vivent reclus depuis des lustres. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu dans l’Eden, et vous allez devoir vous rebeller pour gagner votre liberté.
Pour ainsi dire, ne comptez pas sur Fallback pour suivre une histoire palpitante. Car paradoxalement, ce monde dystopique et robotique manque de vivacité. Au cours de notre progression pour atteindre la surface, rien ne vient vraiment donner du corps à l’univers. A part de courts dialogues avec les prisonniers ou les messages avant de battre un boss, il faut se contenter de rares artworks ponctués par quelques dialogues.
Un terrier sombrement accrocheur
Surtout pour un roguelite où les morceaux de lore peuvent être de bonnes distractions pour mieux faire passer les boucles répétitives. Des titres comme Hadès ou Children or Mortha ont très bien maitrisé ce principe. Endroad a tout de même réussi à retranscrire son univers à travers ses magnifiques décors en 3D. Avec des graphismes assez sublimes de base, et surtout ses jeux de lumières et autres effets de particules, Fallback nous dépeint un grande variété de panoramas.
Les souterrains sont riches en détails, et nous avons régulièrement de la profondeur en arrière-plan. Le meilleur dans tout ça est que ces environnements en 3D utilisent admirablement la plateforme en 2.5D. On peut ainsi par exemple parcourir une salle entière à 360 degrés grâce à une disposition labyrinthique. Quand la profondeur de champ ne nous livre pas un indice pour comprendre où nous sommes, elle sert le joueur en lui indiquant où sont d’éventuels secrets ou passages cachés.
Fallback to back
Non content de proposer des niveaux tape à l’œil, Endroad a en plus créé des salles ayant un level design très fouillé. Oubliez vos références en matières de 2.5D tel que Nier Automata, ici il ne s’agit pas de simples virages. Les salles peuvent être de véritables casse-têtes bourrés de pistes à emprunter.
Un moindre luxe pour ce Roguelite où l’on enchaîne les mêmes salles disposées aléatoirement à chaque run. Cela permet de ne pas tomber dans la répétitivité trop rapidement en plus de donner une véritable satisfaction lorsque l’on connait du bout des doigts les recoins d’un niveau. Ce qui permet en outre de proposer des phases de plateformes très classiques mais solide à base de sauts et de dash.
En matière de combat, on reste sur quelque chose de classique à base de coups d’épée et d’esquives. La palette d’action n’est pas non plus très fournie à première vue avec une attaque normale, une attaque secondaire et enfin une attaque ultime. Heureusement, Fallback propose de nombreuses classes qui permettent de ne pas tomber dans la lassitude. Même si le manque d’armes se fait tout de même sentir, chaque rebelle dispose de ses propres facultés qui nous oblige à jouer différemment.
Il y en a 6 au total ; le sismologue pourra faire plus de dégâts en frappant à mi-distance, le biochimiste infligera des stacks de poison, le technophobe fera plus de dégât en tapant dans le dos… On vous laisse découvrir le reste. Le jeu offre ainsi une belle marge de manœuvre dans les approches puisqu’il est possible de jouer assez bourrin, de miser sur ses réflexes ou encore le soin. En outre, rebelle chaque dispose d’un arbre de compétences propre qu’il faut développer en gagnant de l’expérience.
Fallback pour mieux sauter
Lors de nos aventures dans les différentes salles, dénicher des stations de module pour créer un build complet est un autre moyen astucieux pour personnaliser son escapade. En libérant des prisonniers ou en lootant, vous disposez d’une monnaie permettant d’acheter et d’améliorer des compétences supplémentaires offrant de jolis bonus d’attaque notamment.
La montée en puissance est ainsi l’autre attrait réussi de Fallback avec un autre arbre de compétences disponible dans le HUB, et qui s’applique à toutes les classes, qui nous fait gagner de précieux bonus passif en dépensant de la monnaie Delta. Pour en amasser, il est nécessaire de battre des tas de robots, ce qui ne sera pas le plus drôle étant donné que le bestiaire du soft s’essouffle assez vite. On dispose ainsi souvent de redites un peu plus dangereuses.
Les boss rattrapent un peu le coup à ce niveau-là avec des affrontements demandant à la fois une connaissance de l’ennemi et un peu d’habileté d’autant qu’aucun ne ressemble à un autre. On aurait tout de même apprécié des thèmes musicaux marquant lors de ces phases. Fallback dispose d’un sound design plutôt propre, mais on ne peut pas vraiment en dire autant de la bande-son qui est assez effacée en général.
Concernant la durée de vie, tout dépendra de votre habileté bien que la mise à jour Uprising (ajoutée après la sortie du jeu) rallonge l’expérience. Toutefois, si vous avez peur de ne pas en avoir pour votre argent, sachez qu’il coûte actuellement une dizaine d’euros sur Steam, ce qui est plus qu’honnête au vu de la qualité de l’expérience.
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