Pour revoir un nouvel épisode de Far Cry, il n’aura pas fallu attendre longtemps. Après un bon Far Cry : New Dawn il y a deux ans, la licence est de retour avec Far Cry 6. En comptant les épisodes Primal et New Dawn, nous en sommes donc au huitième épisode de la franchise. Sur ce nouvel opus, le soft s’attarde un peu plus en détails sur le contexte de guérilla urbaine sous le joug d’un dictateur tyrannique interprété par Giancarlo Esposito.
Avec un excellent acteur en guise de grand méchant, Far Cry 6, développé par Ubisoft Toronto qui s’était entre autre occupé de Far Cry 4, n’atteint pas non plus la révolution tant espérée. Cependant, la formule monde ouvert fonctionne toujours.
Conditions de test : Nous avons terminé les missions principales de Far Cry 6 en 30 heures de jeu en faisant quelques quêtes annexes, ainsi que des destructions d’avant-postes, de bases et de canon antiaérien. Le titre a été testé sur PS5.
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Comme Far Cry 5, Far Cry 6 donne la possibilité au joueur de choisir le sexe de son personnage. Vous y incarnez ainsi Dani Rojas en version homme ou femme qui, après avoir perdu ses amis tués par Anton Castillo, parvient à survivre. A ce moment là, notre héros ou héroïne devra venir en aide à Clara du clan Libertad, réunir d’autres factions à sa cause et ainsi éliminer une bonne fois pour toute Castillo, et libérer Yara de son emprise tyrannique.
Il faut bien l’avouer, la trame que propose ce Far Cry 6 est des plus génériques. Hormis l’interprétation majestueuse de Giancarlo Esposito dans le rôle du dictateur tyrannique Anton Castillo et sa psychologie complexe et bien amenée, les autres personnages que l’on est amené à rencontrer dans le jeu restent clichés et peu marquants, du côté des sbires de Castillo comme de nos alliés. Et si quelques révélations sur l’intrigue permettent de bien cerner le thème de la révolution voire l’horreur de la dictature et de la manipulation, la narration ne parvient jamais vraiment à nous époustoufler.
C’est ce point là qui est bien regrettable, surtout quand on sait que Far Cry 3 et 5 avaient eu le don de surprendre, ce qui n’est pas le cas de ce sixième opus qui ne parvient pas à proposer une fin originale. Cela dit, on pourra se satisfaire de l’esthétique de l’île fictive de Yara. D’environnements verdoyants et paradisiaques en passant par des villes hispaniques faisant largement penser à Cuba, Far Cry 6 maitrise bien sa direction artistique. Il y a toutefois un air de déjà vu, étant donné que la plupart des assets et décors font quand même penser à Far Cry 3 ou 5. Un certain manque de folie se fait aussi sentir, mais l’habillage artistique sous fond de guérilla urbaine en jette.
Qui plus est, le terrain de jeu que propose Far Cry 6 est immense. Si Far Cry 5 avait déjà une map bien fournie, ce nouveau volet n’est pas en reste en proposant clairement une carte bien plus gargantuesque et pleine de vie, avec des passants interagissant avec vous ainsi que d’une belle pléthore d’activités à réaliser sur cette dernière. Un endgame est d’ailleurs de la partie, et reste relativement satisfaisant une fois les missions principales terminées.
Quelques nouveautés et une nouvelle approche intéressante
Avant de rentrer plus en détails sur le gameplay de la production d’Ubisoft Toronto, il est important de souligner les nouveautés de ce Far Cry 6. Tout d’abord, sachez que les arbres à compétences de Far Cry 5 voire Far Cry : New Dawn ne sont plus de la partie, et sont remplacés par des vêtements à équiper sur Dani. Ces habits incluent un casque, un accessoire, un haut, un bas et des chaussures, et vous procureront des bonus passifs comme vous protéger d’explosions, de balles perforantes ou encore de vous donner la possibilité de récupérer plus de ressources.
Ils sont d’ailleurs récupérables en les achetant ou en trouvant quelques caisses spéciales sur la map. Cependant, cette feature deviendra rapidement sous-exploitée et redondante, car vous ne vous en servirez que ponctuellement. Cette idée là aurait dû être exploitée plus en profondeur, mais le titre a au moins approfondi son aspect personnalisation des armes. Via l’établi et moyennant des ressources à trouver dans des caisses spéciales ou en accomplissant des missions, vous pouvez débloquer de nouveaux éléments de personnalisation comme divers types de balles, de silencieux, de viseurs et j’en passe.
Les possibilités sont vraiment immenses pour le coup, comme le nombre d’armes que l’on peut dégoter en se baladant sur la map ou en les achetant. D’ailleurs, Far Cry 6 adopte une approche des plus sympathiques avec cette fois-ci un aspect plus « stratégique ». Effectivement, certains ennemis seront plus vulnérables à certains types de balles, vous forçant à mieux préparer vos attaques sur les nombreuses bases, avant-postes ou lors de vos missions. Voilà un petit vent de fraicheur non-négligeable sur la licence, qui adopte comme Far Cry : New Dawn un aspect light-RPG, avec les barres de vie s’affichant sur vos adversaires ainsi que leur vulnérabilité.
Outre la personnalisation des pétoires, Far Cry 6 introduit l’arrivée du Supremo. Cet outil aura plusieurs variantes, et s’activera à la manière d’une compétence en pressant deux touches en simultané. En fonction du Supremo équipé, vous pourrez soit lancer une belle pluie de missiles, vous soigner ou bien balancer une sacrée gerbe de flammes pour repousser vos ennemis. Très fun à utiliser, ce nouveau joujou est finalement une super bonne idée, et est personnalisable, ce qui vous permet de vous sortir de situations compliquées face à plusieurs ennemis, tanks et hélicos.
Far Cry 6, c’est aussi un nouveau système de progression par niveaux pour notre Dani national. En gagnant de l’expérience vous montez en niveau, et cela vous permet de mieux négocier certaines parties de la map, ornées d’un niveau de difficulté. Forcément, si vous êtes niveau 3 et que la partie de la map est au niveau 6, attendez-vous à avoir des ennemis un peu plus robustes qui vont vous faire plus de dégâts. C’est plutôt bien amené, et sachez qu’en faisant tomber l’un des sbires de Castillo, le niveau de difficulté augmentera systématiquement sur les nombreuses sections de la map. Autre bonne nouvelle, les combats de boss des précédents volets ont été enlevés et c’est tant mieux, ces derniers étant peu réussis chez ses prédécesseurs.
L’amélioration des camps, une idée à moitié bonne
Dans le rayon des nouveautés pour le moins intéressantes dans la théorie, mais moins dans la pratique, c’est l’amélioration des camps. En vue à la troisième personne, vous pourrez vous balader dans les camps des trois factions du jeu, et ainsi mettre la main à la patte en améliorant lesdits camps. Via différentes ressources à récolter en fouillant les moindres recoins de Yara, vous aurez le choix d’installer deux améliorations par camps. Cela aura le don de vous débloquer des services complémentaires pour vous révéler des coins de chasse, de pêche, des planques mais aussi de vous préparer des repas avec ce que vous aurez chassé, et ainsi vous donner quelques bonus temporaires.
Bien foutu sur l’aspect, ce système d’amélioration des camps sera assez vite lui aussi sous-exploité, et limiter deux améliorations par camp n’est pas une super bonne idée. Qui plus est, les services que proposent ces améliorations ne sont qu’au final un aspect déjà vu sur les précédents volets, à l’exception à la rigueur du système de repas bien ficelé, la caserne des bandidos donnant accès à de nouveaux habits à acheter ou la garnison des guérilleros vous donnant accès à des personnages contrôlés par l’IA pour vous donner un coup de main, et avec possibilité d’acheter des armes d’un niveau plus ou moins avancé si vous avez upgradé le camp trois fois par exemple.
Vous l’aurez compris, cette amélioration des camps est complète mais est exécutée de manière maladroite, comme son système économique. En dehors des ressources à ramasser qui déverrouillent principalement des accessoires pour les armes ou améliore vos camps, le titre propose une panoplie hallucinante de monnaies. De l’uranium appauvri en passant par des pesos yarans ou de la moneda, ces trois thunes permettent d’acheter respectivement de nouvelles Supremo, des armes ou habits ainsi que d’autres pétoires et d’autres joyeusetés. Cela fait beaucoup, d’autant que la moneda ne sert finalement pas à grand-chose, et ce trop plein de monnaies nuit un peu à la clarté de l’interface.
Derniers points à voir, qui sont les amigos et les opération de bandidos. Le premier élément sera les divers animaux qui pourront vous accompagner dans votre périple. Vous aurez un crocodile ou encore un toutou en l’occurrence, et ces amigos seront de précieuses bêbêtes qui pourront vous sortir de situations périlleuses ou mâcher votre travail. C’est encore mieux géré que sur Far Cry 5, et il y en a pas mal à débloquer en finissant diverses quêtes annexes.
Concernant les opérations de bandidos, nous pouvons appeler cela un bon moyen de gagner des récompenses intéressantes sans se fouler. Vous devrez assigner un chef sur l’une des missions, attendre un certain nombre d’heures, et ainsi débuter votre mission en faisant des choix, qui s’ornent d’un pourcentage de réussite. Tout ceci se fait en trois étapes et une fois cette mission terminée, vous obtenez votre récompense finale en supplément des récompenses de vos précédents choix. Le système est bien huilé, mais finalement très anecdotique car vous vous en servirez trop peu.
Far Cry fait du Far Cry
Maintenant que les nouveautés sont posées, force est de constater que le gameplay en lui même n’a pas réellement bougé. Si l’on loue les gunfights bien fun et avec un super feeling sur le claquement des armes qui n’en reste pas moins jouissif à tous les instants, l’IA est toujours la même depuis les derniers épisodes. Elle est la plupart du temps assez stupide, parfois peu réactive, et dotée aussi de réactions parfois étranges sur de simples alertes.
Ici, ce point n’a clairement pas été amélioré, comme les nombreux bugs de scripts qui peuvent apparaître arbitrairement lors de certaines missions à cause d’un spawn des ennemis mal géré par le jeu. Heureusement que les gunfights sauvent le tout, notamment avec les gâchettes adaptatives et le retour haptique de la DualSense qui apportent une vraie plus value pour le réalisme. Egalement, le côté infiltration fonctionne très bien, et le plaisir est instantané d’asséner des coups de machette sur nos adversaires en exécution silencieuse. On regrette juste un corps à corps hasardeux.
Même si y aller en infiltration est plaisant, la répétitivité des situations se fera vite sentir. En dépit d’un système de balistique forçant le joueur à réfléchir à deux fois avant de foncer tête baissée sur les ennemis, on retrouvera fréquemment le même type d’adversaires à affronter, et avec les mêmes vulnérabilités les trois quart du temps. Il s’agit d’un point qui est un peu décevant, mais sachez que les activités varient un peu plus sur cet opus néanmoins.
Si nous retrouvons les traditionnelles prises d’avant-postes, de bases militaires ainsi que les mythiques chasses aux trésors, le soft accueille des courses de voitures, des combats de coqs, un mini-jeu de dominos et bien évidemment des missions secondaires. La panoplie d’activités annexes est pour le coup assez complète, mais nous pesterons une nouvelle fois contre la répétitivité du jeu dans sa progression.
Grossièrement, vous enchainerez les missions principales avec la liberté de commencer par n’importe laquelle, jusqu’à arriver à l’un des sbires de Castillo à éliminer. Le schéma sera donc plus ou moins toujours le même, jusqu’à atteindre Anton Castillo. Les divers objectifs de missions n’en seront pas moins assez monotones avec très peu d’originalité pour ces derniers. En même temps, on ne pouvait pas s’attendre à quelque chose d’original sur un Far Cry.
Côté véhicules qui plus est, l’ossature de Far Cry 5 est inévitablement reprise. Il faudra de manière générale aller sur des endroits spécifiques pour utiliser hélicos, avions, véhicules, chars ou bateaux et jet ski. Devoir à chaque fois faire des déplacements rapides de camps en camps et de planques en planques devient vite redondant, même si la roue des armes bien fichue permet de récupérer un véhicule entièrement customisable sur ses armes comme ses défenses. Par contre, encore faut-il être sur une route pour voir le bolide apparaitre, ce qui peut être problématique si vous êtes en pleine forêt en l’occurrence.
En somme, le système d’apparition des véhicules aurait pu être mieux peaufiné et être plus intuitif que ça. En sus, la physique des véhicules est toujours aussi étrange, comme la conduite, parfois imprécise sur certains type de voiture ou hélicos. Cependant, cela reste jouable, et c’est tout ce qu’on lui demande.
On termine avec la chasse et la pêche. Introduites depuis de nombreux épisodes, ces deux activités sont une fois encore des plus barbantes. Si la nourriture récoltée apporte éventuellement des repas à bonus passif ou de nouveau matériaux, et que la canne à pêche toujours customisable est sympathique, ce ne sera qu’assez peu intéressant. Pareil pour le gameplay de la pêche, qui n’a pas bougé d’un iota et qui devrait être peaufiné lui aussi.
Assez beau, mais assez bugué aussi
Alors que le titre n’aura que du ray tracing sur PC et non sur consoles next gen, Far Cry 6 est-il aussi beau que ça ? En partie, oui. Il faut le dire, certains panoramas sont plutôt agréables à regarder, le cycle jour/nuit fait le café et visuellement, le titre arrive parfois à devenir relativement flatteur pour la rétine sur les nombreuses textures. Certaines modélisations faciales s’en tirent bien, mais le titre est hélas fortement inégal graphiquement.
On sent en effet que le moteur commence à être assez daté, et les différents effets d’explosion frôlent parfois le ridicule de par leur pixellisation extrême. Reste que le jeu, que l’on a testé principalement sur PS5, est en définitive plutôt beau à regarder, et avec une fluidité assez optimale. Le seul point noir sera les divers freezes sur quelques cinématiques, voire quelques bugs de collisions et de scripts qui ternissent un chouïa l’expérience de jeu.
L’ambiance sonore sera par contre d’assez bonne facture. Avec une VF assez convenable sans être non plus exceptionnelle, Far Cry 6 reste dans les clous de ses aînés. Qui plus est, les diverses musiques hispaniques collent super bien à cette ambiance totalement cubaine de Far Cry 6, pour un résultat assez satisfaisant. Sans pour autant sauter au plafond, l’atmosphère sonore de Far Cry 6 fait donc le job.
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