Farming Simulator 22, c’est d’abord un retour de la célèbre simulation agricole après 3 ans d’attente. Si l’on met de côté la version Switch et mobiles au rabais (Farming Simulator 20), Farming Simulator 19 nous avait laissé sur un constat mitigé tant les apports étaient insuffisantes. Avec ce nouvel épisode, voyons si le studio Giants Software a su profiter de cette période de jachère pour revenir avec une plus belle récolte. Précisons que les développeurs signent également leur premier jeu auto-édité après une longue aventure avec Focus Home Interactive.
Conditions de test : Nous avons joué une bonne trentaine d’heures au titre sur PC, et principalement sur la carte Haut-Beyleron en démarrant normalement avec une nouvelle ferme. Par la suite, nous avons « joué » avec le montant de notre budget afin d’essayer un maximum d’activités et de machines. Nous n’avons pas non plus essayé le mode multijoueur étant donné que nous avions accès au jeu en avance.
Sommaire
ToggleFarming Simulator : un bref résumé pour les nouveaux
Farming Simulator est une simulation grandement appréciée par ses fans et surtout sa communauté très active, mais elle est aussi très critiquée par ces derniers, et à juste titre. En effet, on retrouve souvent des défauts récurrents et des nouveautés souvent considérées comme insuffisantes. Il faut dire que les adeptes sont biberonnés aux mods depuis belle lurette, ce qui permet aux fermiers d’atteindre un contenu colossale de manière non-officielle. Giants Software est d’ailleurs très proche de cette frange de la communauté et s’en sert même pour améliorer son jeu. Si vous êtes nouveau dans la franchise, c’est une composante à prendre en compte et qui fait presque entièrement partie de l’expérience.
Ce test a été réalisé sans utiliser ses fameux mods (qui ne sont pas obligatoires) car le titre propose déjà des bases très solides. Avec les années, Farming Simulator s’est enrichi et diversifié. La gestion des exploitations a gagné en contenu, avec l’ajout de nouvelles cultures par exemple, ainsi qu’en réalisme avec de nouvelles tâches à effectuer demandant des outils ou véhicules particuliers (cet opus introduit par exemple les cailloux que l’on doit déblayer sur nos champs). Avec ce jeu, vous entrez dans une pure simulation où vous devez pratiquement tout faire de A à Z : travail de la terre, transport, manipulation des outils, récolte, gestion du temps… Avec plus de 400 machines et outils pour plus de 100 marques présentes, les passionnés seront comblés.
Pour démarrer, le titre propose trois modes déjà présents dans Farming Simulator 19 :
- Nouveau fermier où l’on possède déjà des équipements et un terrain. C’est sans aucun doute le mode le plus simple pour démarrer.
- Gérant de ferme où l’on démarre avec uniquement une grosse somme d’argent pour acheter des terrains, des équipements…
- Partir de zéro : la version ultra réaliste de ce que peuvent vivre les agriculteurs d’aujourd’hui. On démarre avec des fonds limités, l’économie est mauvaise, et les prix sont bas.
Pour les nouveaux, le premier est bien évidemment celui qui est conseillé. Toutefois, Farming Simulator 22 ne corrige pas l’un des plus gros défauts récurrents, à savoir l’accueil des nouveaux. La richesse que l’on a évoqué est un poids à ce niveau puisqu’en tant que néophyte, il faut se familiariser avec un tas de procédures et de machines. Le tutoriel de base très succinct est totalement insuffisant. Vous disposez bien d’un menu « Assistance » qui va un peu plus loin, mais là encore cela reste trop limité. La série a réellement besoin d’une campagne ou de plusieurs scénarios où l’on pratique des activités bien précises. Le magasin du jeu propose tout de même une nouvelle section qui peut bien aider avec les « packs » qui donnent une liste des véhicules et outils indispensables à acheter par secteur d’activité.
Giants Software est sans aucun doute conscient du problème et à même lancé une Farming Simulator Academy regroupant des articles explicatifs, mais uniquement en anglais. Dans tous les cas, rien ne vaut la pratique.
Toujours en retard techniquement mais avec plus de charme
Comme pour chaque opus, les graphismes sont sujets à de grands débats. Le studio avait grandement amélioré son moteur, toutefois on reste sur quelque chose de très en deçà de ce que l’on peut attendre d’un titre qui est un succès commercial à chaque épisode. On comprend tout de même que Giants vise un parc de machines très large afin de toucher le plus de monde, mais impossible de passer à côté de ce défaut récurrent.
Cela ne veut pas dire que rien n’a été fait pour autant. Les habitués remarqueront les retouches qui améliorent encore le moteur avec de nouveaux effets comme la poussière et le mouvement de la terre lorsque l’on utilise un outil sur un champ ou encore des récoltes plus chatoyantes. C’est souvent de l’ordre du détail, mais l’accumulation nous fait tout de même porter un regard différent par rapport au précédent. On note une nette amélioration de la distance d’affichage (sur PC en tout cas) mais le souci est encore trop présent. On constate aussi quelques bugs (cageot coincé dans la serre, une palette bloqué au sol…) même si rien de grave n’est venu nous pénaliser durant nos sessions. La franchise garde bien sûr ses plus grandes forces que sont la modélisation impeccable des véhicules, ainsi qu’un sound-design encore plus réaliste. Vous entendrez par exemple votre moteur avoir du mal dans les montées.
Toujours est-il que la physique reste encore à revoir, et que certains éléments font tâches dans le décor comme les intérieurs des maisons qui sont des « jpeg ». A la limite, on peut se dire que ce n’est pas trop grave, mais on retrouve malheureusement le même procédé sur les cultures comme le raisin sur les vignes ou les cageots de fraises. On ne parle pas de la radio qui n’est même plus activée par défaut. Vous pouvez clairement vous en passer.
En revanche, là où Farming Simulator 22 fait bien mieux, c’est au niveau de ses cartes qui ont plus de charme qu’auparavant. Elles sont au nombre de 3 : Erlengrat (une zone montagneuse inspirée des Alpes bavaroises), Elmcreek (le cadre américain par excellence), et Haut-Beyleron (la carte française inspirée par de nombreuses régions bien de chez nous dont le sud-ouest en Nouvelle-Aquitaine ou encore la région PACA). Cela peut paraître peu, mais la proposition est suffisamment variée pour nous plonger dedans un bon moment. On sent un réel effort pour nous offrir des cadres magnifiques qui nous donne en plus envie d’explorer. Ca tombe bien, le titre vous propose de trouver des collectibles qui vous feront gagner un paquet d’argent. On prendra volontiers quelques pauses pour se balader pendant que nos ouvriers sont à la tâche.
On fait le points sur les nouveautés
Farming Simulator 22 propose cette année des nouveautés qui enrichissent davantage le contenu, et d’autres qui vont nous faciliter la vie. Selon nous, le plus important est sans aucun doute la gestion plus poussée de l’IA des ouvriers qui va vous économiser un temps de dingue pour des tâches souvent ingrates. On pense surtout aux transports. Avec ce nouvel outil, vous pouvez simplement choisir un véhicule et le faire aller d’un point A à un point B. Vous pouvez même le faire se garer dans le sens voulu. Vous pouvez également assigner directement des tâches précises à un ouvrier, qui pourra même les répéter en boucle si besoin, à partir du menu comme cultiver un champ (plus besoin de bien placer la machine et d’appuyer sur H).
L’autre apport, très bien exécuté, est le système de saisons qui se révèlent bien moins contraignant que l’on ne pensait. On avait surtout en tête l’hiver, mais le studio a pensé à tout en mettant une option qui nous évite de nous occuper de la neige (nécessaire surtout en début de partie), et permet désormais la construction de serres afin d’avoir une source de revenu en ces temps difficiles. Cela apporte surtout plus de cohérence, et donc de réalisme, à l’aventure agricole. Sans toutefois en subir les contraintes puisqu’un dodo à votre ferme équivaut à un mois écoulé. Comme dans la réalité, on pourra planter et récolter de nombreuses cultures à des mois différents. En outre, on revient sur le charme des cartes évoquées précédemment. L’impact des saisons sur ces dernières participent grandement à la beauté du cadre avec un environnement qui évolue en permanence.
Une progression mieux structurée
Ce qui nous a plu aussi dans ce Farming Simulator 22, c’est un meilleur encadrement de la progression. Tout d’abord avec les cartes qui correspondent à des envies bien distinctes. Avec ses montagnes où il y a peu de champs cultivables, Erlengrat est idéal pour l’élevage d’animaux ou les activités forestières a l’inverse de Elmcreek. Cela pourra paraitre chauvin, mais Haut-Beyleron est sans doute la plus intéressante car plus touche-à-tout. De plus, elle met en avant les nouvelle cultures, le raisin et les olives, qui proposent un vrai dépaysement en matière de production agricole. Ce cas de figure est d’ailleurs typique de la nécessité des mods puisque le jeu ne peut pas se permettre d’inclure la production de vin (un comble sur une carte française avec des vignes) afin de garder son « PEGI 3 sans alcool ». Il faut alors se contenter de raisins secs et de jus de raisin.
Ce qui structure d’autant plus notre épopée fermière une fois sur place, ce sont les chaînes de production. Concrètement, tout ce que vous produisez pourra servir à produire une denrée plus élaborée, et surtout plus rentable. Au lieu d’attendre que les prix du blé soient intéressants, on peut transformer notre récolte en farine en ayant acquis un moulin à grain, et pourquoi pas en pain par la suite si l’on possède une boulangerie. On peut ainsi se fixer plus facilement un but en développant notre ferme pour créer et vendre et produits bien plus satisfaisant à concevoir et qui rapporteront gros. En ce qui concerne la boulangerie, les gâteaux sont ce qu’il y a de plus compliqué à fabriquer. Mais cette motivation nous pousse justement à développer notre exploitation en conséquence.
Un poulailler pour les œufs, une grange pour produire du lait de vache, une usine laitière pour du beurre… On en profite pour noter que le mode de construction à été amélioré et est un peu plus intuitif qu’avant même si certaines manipulations restent encore assez imprécises tels la profondeur des sols. Dernière chose, on peut saluer les efforts de Giants pour nous offrir une personnalisation plus poussée de notre avatar avec de nombreux vêtements. Il était temps.
Cet article peut contenir des liens affiliés