Nouvelle année, nouveau FIFA. FIFA 23 sera d’ailleurs le dernier sous le joug d’EA, qui renommera sa licence EA Sports FC l’année prochaine. Malgré le boulevard significativement laissé au titre après la chute assez violente de eFootball – merci à Konami d’avoir fait les pires choix du monde -, FIFA 23 n’a pas réussi à se dépasser cette année, en restant focalisé sur ses vieux démons que l’on connait depuis trop longtemps désormais.
Conditions de test : Nous avons tout d’abord testé les modes coup d’envoi, carrière, FUT, Volta X Club Pro, ainsi que Saisons durant plusieurs heures, histoire d’avoir un aperçu suffisant des réelles nouveautés qu’apportent ce nouvel opus. De plus, nous avons aussi testé les différents clubs féminins, qui représentent l’un des gros ajouts du soft. Le jeu a été testé sur PS5.
Sommaire
ToggleUn mode carrière toujours complet avec quelques ajouts bienvenus
FIFA 23 revient cette année avec un mode carrière toujours aussi complet, mais doté seulement de petites nouveautés pour l’embellir. EA Sports a tout d’abord ajouté de nouveaux avatars au niveau des managers, mais également d’autres coachs connus. Le choix est conséquent de ce côté-là, même si l’on peut déjà déplorer l’absence de plusieurs entraineurs de ligue 1. Effectivement, nous n’aurons que Christophe Galtier dans les coachs du championnat de ligue 1 à incarner dans le mode carrière. Chose décevante, nous aurions adoré avoir plus de têtes comme Igor Tudor, Antoine Kombouaré, et j’en passe. Le championnat de France ne semble pas trop attractif finalement, mais sachez que vous pourrez avoir à la tête de votre club d’autres coachs de renommée mondiale comme Guardiola ou Jürgen Klopp.
En dehors de ça, qu’apporte finalement ce mode carrière de FIFA 23 ? Sur l’aspect manager, et outre la possibilité de choisir son coach, force est d’admettre que l’on reste hélas sur la même disposition que l’année précédente. Nous restons concrètement sur un réalisme assez poussé avec des objectifs à atteindre avec notre club, et des conférences de presse ou interview d’après match, qui gonfleront ou non le moral de l’équipe ou du joueur visé en fonction de nos réponses. La possibilité de fixer des jours d’entrainement sera une nouvelle fois de la partie afin d’améliorer la forme et le tranchant de nos joueurs en plein match officiel. En somme rien de bien nouveau, excepté les temps forts.
Au lieu de simuler totalement le match ou bien le jouer de manière traditionnelle, vous pourrez désormais juste jouer les temps forts de votre équipe. De contre-attaques, en passant par jouer les corners ou coups-franc intéressants pour mener à la marque ou égaliser, voilà ce que vous pourrez faire sur ces temps forts. De quoi finalement ne pas perdre du temps à jouer un match entièrement, et ainsi permettre quand même aux joueurs de se focaliser sur la partie management ou transfert, voire recrutement de jeunes joueurs, un peu à la manière d’un Football Manager en définitive. D’ailleurs, les transferts restent les mêmes que les précédentes années, et nous déplorons une nouvelle fois le fait que les cinématiques ne soient pas doublées, comme les conférences de presse ou interviews.
À boire et à manger sur le côté manager en définitive, ce mode reste aussi profond qu’efficace dans la pratique, et plus ou moins cohérent comme complet dans pratiquement tous les domaines. Qui plus est, sachez que le mode carrière propose aussi de suivre la carrière d’un joueur. Ici, la disposition restera la même que du côté manager, si ce n’est que vous contrôlez comme bon vous semble la progression de votre joueur, mais aussi ses activités extra-sportives.
En accomplissant des matchs vous allez gagner des points de personnalité en fonction de votre façon de jouer – solitaire, virtuose ou fiable -, mais également en dehors du terrain en achetant diverses activités. De fait, cela façonnera fatalement vos statistiques sur des points bien précis – dribble, conduite de balle, vista, placement offensif etc… -. Qu’on se le dise, ce système, bien qu’assez peu compréhensible au début, parvient à prendre tout son sens et à apporter une véritable différenciation entre les modes manager et joueur du mode carrière.
Également, il faudra, comme toujours sur ce mode, participer à des entrainements, gagner sa place sur la feuille de match, et surtout gérer la jauge de satisfaction de votre coach. Car si ladite jauge retombe, celui-ci pourrait bien avoir envie de vous prêter ou vous transférer dans un autre club. Ce sera un autre point à manier avec un certain doigté. En clair, le mode carrière cette année sera réellement plus intéressant du côté joueur que du manager, qui stagne un peu.
FUT, Volta X Club Pro… Rien à signaler sauf pour le foot féminin
Dans les autres modes de jeu de FIFA 23, on ne peut pas parler non plus de révolution. FUT est toujours égal à lui-même, avec une fois de plus un aspect pay-to-win présent via la boutique. Le seul véritable ajout dont a bénéficié FIFA Ultimate Team, réside dans l’apparition d’une nouvelle monnaie, l’étoile. En réalisant quelques moments forts ornés d’objectifs à remplir en match, vous gagnez une étoile. Celles-ci serviront à débloquer de nouvelles récompenses voire éventuellement de nouvelles cartes de joueurs.
Ce n’est donc pas réellement la folie, mais sachez que les modes Volta et Clubs pro ont désormais fusionné. Si les deux modes seront toujours dissociés bien évidemment, la progression sera plus ou moins connectée, afin d’éviter de perdre des heures de jeu pour rien. Toutefois, les changements ne sont pas réellement significatifs, et l’interface comme le système de jeu n’ont pas bougé d’un iota. Ceci dit, les amateurs de club pro devraient y trouver leur compte avec un mode toujours addictif.
Outre les éternels modes saison et coup d’envoi qui restent identiques à FIFA 22, le foot féminin y est quand même allé de ses petits ajouts. Attendez-vous en plus des sélections nationales, à retrouver la D1 Arkema, mais aussi le championnat d’Angleterre. De quoi ravir certainement les amateurs de football féminin. Bien que l’apparition de seulement deux championnats fait extrêmement tâche, nous poussant à croire qu’EA les a ajouté pour qu’ils fassent juste acte de présence...
Il n’y a pas à dire, ce sera donc extrêmement pauvre pour le foot féminin cette année, et force est d’admettre que les licences disposent aussi de couacs. Effectivement, si la plupart des clubs seront de la partie, nous avons pu repérer l’absence des appellations officielles de l’AS Rome, Naples, la Lazio de Rome ou encore l’Atalanta Bergame. Ces derniers sont ainsi remplacés respectivement par Roma FC, Napoli FC, Latium ou encore Bergamo Calcio… EA semble avoir eu un mal fou à avoir les droits sur ces clubs mais cela ne restera qu’une broutille, vu que le niveau proposé de licences est encore et toujours colossal cette année.
De nettes améliorations, avec les mêmes accrocs de l’an passé
Le gameplay de FIFA 23 a finalement subit quelques améliorations notables. Il y a tout d’abord l’Hypermotion 2 qui arrive réellement à faire des merveilles sur les animations et la physique, impeccables pour le coup. Que ce soit dans certaines frappes de balle jusque dans les interventions défensives voire les frappes contrées, la technologie d’EA fait le boulot sur PS5 et Xbox Series.
Autant dire que FIFA 23 part du bon pied, et arrive même à nous surprendre rien que sur la vitesse de jeu. Comparé à l’année passée, la mouture 2023 d’EA Sports s’avère un peu plus lente, ce qui apporte un chouïa de réalisme. Le plaisir de construire le jeu est un peu plus présent également, mais nous restons hélas sur des passes à mi-chemin entre assistées et manuelles, pour un mélange assez étrange qui n’est pas réellement agréable. Il peut vous arriver de rater des passes simples qui finissent dans les pieds de l’adversaire, alors que vous avez orienté le joystick au bon endroit au moment d’envoyer la balle.
Sur plusieurs matchs, ce petit détail parvient assez vite à agacer, au même titre que les tacles. Bien qu’ils soient globalement plus satisfaisants que sur l’opus précédent et permettent d’un peu mieux défendre, ils peuvent vite devenir trop puissants, notamment les tacles debout qui sont dévastateurs. En comptant qui plus est les divers contres favorables totalement surréalistes et donnant souvent l’avantage à l’adversaire, on obtient pas mal de frustration sur cet épisode du point de vue de la construction globale, pourtant prometteuse.
Dans les mauvaises idées que nous a apportées EA cette année, il y aura les tirs surpuissants. En combinant L1, R1 et rond, vous pourrez déclencher des frappes très lourdes en pleine course, et celles-ci finissent trop facilement au fond dans les 20-25 mètres de la surface. De quoi casser le réalisme tant certaines frappes demeurent démesurées. En combinant cela avec les frappes classiques des précédents FIFA qui rentrent toujours face aux gardiens qui sont moins bons que chez FIFA 22, autant dire que le résultat n’est pas folichon.
La déception est de taille sur ces points-là, même si tout n’est pas à jeter. Le titre est quand même plaisant à jouer, il y a un certain degré de réalisme sur les centres. Les passes voire la physique de balle, et même l’arbitrage semblent corrects, sans plus. Car oui, notre homme en noir ne prendra pas encore les bonnes décisions, et sifflera dans la surface ou en dehors sur le moindre contact. Il y a donc encore du boulot à réaliser pour les prochains volets.
Dernière chose à voir et pas des moindres, à savoir les coups de pieds arrêtés et les pénaltys, qui ont cette année changé de système. Les réticules laissent la place à des flèches pour les coups francs et corners, tout en choisissant le type de frappe à effectuer – intérieur du pied brossé, trajectoire flottante ou piquée … -. Concernant les pénalty, il s’agit désormais de frapper au bon moment quand le réticule passe au vert au niveau du ballon pour effectuer un tir parfait. Dans la pratique, ces nouveaux de coups de pieds arrêtés apportent un peu de fraicheur. En effet, il n’en reste pas moins difficile de marquer sur coup franc ou corner, mais plus facile de planter sur pénalty, ce qui reste cohérent avec la réalité.
Les commentaires, l’aspect technique, ça passe encore
Cette année évidemment, les commentateurs ont changé, et pour notre plus grand bien. Alors qu’Hervé Mathoux était seul aux commentaires l’année passée, ce sont désormais Benjamin Da Silva et Omar Da Fonseca aux commandes de ce FIFA 23. Et il faut bien l’avouer, hormis le surjeu du second, qui est coutumier du fait, les commentaires sont rafraichissants et avec de bonnes transitions pragmatiques, mais aussi une analyse plus pertinente que par le passé. Il n’y a pas à dire, ils sont infiniment meilleurs que sur les précédents volets.
Sur l’aspect technique, le frostbite engine semble encore tenir la route. La modélisation de la pelouse ressemble enfin à quelque chose, et nous pouvons même voir les mottes de terres s’enlever à chaque tacle. Ceci dit, cette feature est un peu trop exagérée, et attendez-vous à vous retrouver sur un terrain digne d’une équipe de district au fil du match. Néanmoins, les textures restent décentes comme divers effets graphiques, même si le tout commence indéniablement à prendre de l’âge. De plus, l’optimisation proposée sur PS5 et Xbox Series est impeccable comme le moteur physique évoqué plus haut, qui propose quelque chose d’assez crédible. Autrement dit, les graphismes passent encore, mais il faudrait peut-être changer de moteur à un moment donné…
Cet article peut contenir des liens affiliés