Filament est un jeu indépendant développé par Beard Envy et édité par Kasedo Games sorti le 23 avril sur PC et Mac. Dans ce jeu de puzzles et d’énigmes, vous contrôlerez un astronaute dans un vaisseau spatial dans lequel vous semblez seul au premier abord. Mais vous ferez rapidement la rencontre d’une jeune femme du nom de Jupiner qui semble être la navigatrice du navire et qui vous demandera de rétablir le courant afin de redémarrer l’engin sur lequel vous vous trouvez.
Conditions de test : Partie jouée sur Steam avec 6H de jeu à la manette dans des paramètres graphiques au maximum. Plusieurs sortes d’énigmes différentes testées aux quatre coins du vaisseau afin de voir le potentiel et le renouvellement des mécaniques.
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ToggleBienvenue à bord
Vous vous réveillez donc à bord de l’Albâtre, vaisseau spatial à la dérive et découvrez que vous êtes seul … Enfin a priori car une voix se fait entendre dans la pièce et elle n’est pas, au premier abord, très sympathique. Il s’agit de Jupiner, la navigatrice du navire qui vous indique que le vaisseau est à l’arrêt et que pour vous en sortir, il vous faudra résoudre des énigmes à base de nœuds (si vous comptiez juste appuyer sur un interrupteur c’est raté).
Vous allez donc devoir vous rendre dans chaque partie du bâtiment afin de rétablir le courant, station par station, afin de déterminer où se trouve Jupiner et comprendre ce qui est arrivé aux autres membres de l’équipage. Après avoir remis en marche une station, Jupiner vous parlera un peu plus de la vie à bord et vous en apprendra davantage sur le background de l’univers dans lequel vous évoluez, ce qui vous encourage à en finir un maximum afin de comprendre ce qui s’est réellement tramé.
Scintillements de génie
Avec 300 niveaux répartis dans différentes parties du vaisseau, chacune d’entre elles délivrant des puzzles propres à sa zone, vous n’aurez pas le temps de chômer. Si les premiers niveaux ne sont là que pour vous apprendre le principe du titre, la difficulté va rapidement se corser. Et c’est peu de le dire quand on active la première station en se disant « Tranquille ça va encore être les bases afin de se familiariser avec le jeu » et que vous commencez à parler chinois avec des casse-têtes éprouvants.
Lorsque vous allez activer une station dite principale, vous allez entrer dans une série de 5 tableaux à résoudre afin de valider le générateur et pouvoir alimenter la station suivante. A l’aide d’un petit robot qui se contrôle très facilement, vous allez devoir remplir l’objectif afin d’ouvrir la porte et de passer au tableau suivant. Et l’objectif est simple : toucher tous les piliers présents dans la salle avec le fil qui se déroule derrière vous.
Bien entendu tout ceci serait bien trop simple si le titre ne nous concoctait pas des niveaux à se tordre les neurones. Il y a donc des règles simples à comprendre et à respecter sous peine de ne pas atteindre votre objectif. Vous ne pouvez pas recroiser un fil que vous avec déjà tendu et vous devrez, dans certaines situations, les allumer soit par couleur, par zone ou dans un ordre précis afin d’ouvrir la précieuse porte finale.
Croyez moi qu’après avoir résolu certaines salles, vous aurez un sentiment de fierté et d’exultation libératoire. Et même si vous passez 30 minutes sur une seule salle (comment ça c’est du vécu ?), le système est tellement bien pensé que vous en redemanderez. Vous disposez également d’une option de rebobinage pour revenir en arrière de manière rapide ainsi que de la possibilité de repartir de zéro à tout moment sans être pénalisé. Vous pourrez donc, sans craintes, tenter différentes stratégies afin de résoudre les puzzles.
Mais les énigmes ne sont pas les seules activités à bord dans Filament. Vous pourrez vous balader dans l’Albâtre à votre guise entre deux stations afin de récupérer des morceaux de cartes ainsi que des ‘énigmes’ cachées qui vous permettront, via un ordinateur, de découvrir les archives et d’en apprendre plus sur chaque membre de l’équipage. Ce sont ces petits ajouts qui vous feront revenir sur le jeu et qui vous y attacheront sur la durée.
On ne s’emmêle pas les pinceaux
Ce qui fait aussi le sel du jeu, c’est sa simplicité de compréhension par tous. La façon dont les puzzles s’offrent à vous et les contrôles intuitifs qui ne se font qu’avec quelques boutons, sans avoir à retenir tout un tas de combinaisons, sont un véritable plaisir. Et une énigme qui peut être simple de prime à bord, peut vite devenir un casse-tête sur lequel vous allez passer plusieurs minutes en y ajoutant seulement un ou deux éléments à contraintes.
Filament est une vision unique du puzzle-game moderne. Satisfaisant, coloré, avec des personnages attachants qui vous donneront envie d’en savoir plus sur le contexte dans lequel vous vous évoluez, le titre de Beard Envy est une franche réussite. Avec une idée centrale commune, chaque mini-collection possède ses propres règles qui accroîtront la difficulté au gré de vos pérégrinations.
Le jeu se retrouve malgré tout face à un petit problème qui peut vite devenir majeur en fonction de la patience de la personne derrière l’écran. En effet, certaines salles particulièrement difficiles vous feront attraper des cheveux blancs et vous bloqueront nette dans votre progression (et pas forcément en endgame). On regrettera qu’un système d’indice ne soit pas au rendez-vous, ne serait-ce que dans certaines situations (et en quantité limitée évidemment) où vous pourriez rester bloqué pendant des heures.
Néanmoins cela n’entache pas la direction artistique du titre qui est tout simplement relaxante. Le tout est très doux pour les yeux (et pour les oreilles mais on y reviendra) et l’interface se veut la plus simple possible afin d’épurer votre expérience de jeu. Les décors sont lumineux et les ambiances dans chaque collection de puzzles sont uniques et suffisamment variées que pour ne pas ressentir de lassitude après plusieurs heures de jeu.
Revenons un instant sur la musique. Si elle a le mérite d’être très calme et relaxante au début, elle va vite vous taper sur le système nerveux car on a l’impression d’entendre les mêmes notes en boucle pendant des heures. Ce ne sont pourtant pas les variations de musiques calmes qui pourraient manquer mais c’est ici un vrai défaut qui aurait pu être éviter facilement si les développeurs s’étaient un peu plus investis du côté de la bande sonore. Il ne sera donc pas impossible que vous mettiez le volume des musiques à zéro dans le menu et que vous écoutiez votre propre playlist détente sur le côté.
Si vous voulez allez plus loin et voir si le jeu vous plaît/tourne sur votre machine (bien qu’il ne soit pas gourmand du tout en ressource), une version démo est disponible sur Steam, seule plateforme où Filament est vendu pour un prix de 16,99 €.
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