L’an dernier, le remake tant attendu de Final Fantasy VII Remake n’a laissé personne indifférent, en s’imposant non seulement comme un des meilleurs jeux de 2020, mais aussi comme une réinterprétation du mythe assez risquée, qui a forcément divisé. Un an plus tard, alors que l’on attend des nouvelles de la deuxième partie, Square Enix s’essaye à la PS5 en tentant de la dompter avec un premier galop d’essai grâce au DLC Intermission, exclusif à la version PS5 du jeu, nommée Final Fantasy VII Remake Intergrade. Et cet entrainement nous laisse espérer de grandes choses pour la suite.
Conditions de test : Nous avons rejoué à différents chapitres du remake afin de constater les améliorations visuelles, après l’avoir fini 2 fois sur PS4. Nous avons également terminé à nouveau le dernier chapitre pour voir s’il y avait des changements dans l’histoire (il n’y en a pas). Nous avons ensuite joué 5 heures au DLC pour voir tout ce qu’il avait à offrir.
Sommaire
ToggleUn modèle économique qui fait débat
On ne va pas revenir sur ce qu’est Final Fantasy VII Remake Intergrade tant on l’a déjà expliqué en long et en large dans notre aperçu, que l’on vous invite à lire. Pour faire simple, cette version PS5 est accessible à tous ceux qui ont acheté Final Fantasy VII Remake sur PS4 (pas via le PS Plus donc), mais le DLC lui ne l’est pas, et doit être acheté en plus (sauf si on achète la version PS5 directement). On pourrait d’ailleurs parler durant des heures du modèle économique pratiqué ici, qui rend disponible un DLC seulement sur une autre console du jeu que l’on possède.
Chacun aura son avis sur la question, étant donné que la pratique est inédite. Ici, on est bien enclin à comprendre les enjeux marketing et de développement d’une telle décision, qui va être justifiée par les besoins de l’équipe à s’entrainer à maitriser la console pour la suite. Mais on n’est pas dupe non plus, et on sait bien que c’est avant tout une histoire de gros sous. Quoi qu’il en soit, on ne pourra être que peiné de voir que les joueurs PS4 sont mis sur le carreau concernant un DLC d’un jeu qu’ils possèdent sur cette console, qu’importe s’ils aient prévu d’acheter la PS5 pour jouer à Final Fantasy VII Remake Part II ou non.
Quoi qu’il en soit, les choses sont désormais ce qu’elles sont, et il est temps de voir si ce DLC est vraiment indispensable, afin d’alourdir ou soulager la peine des personnes n’y ayant pas accès de suite. Mais avant de parler de nos retrouvailles avec Yuffie, retrouvons Cloud, Tifa et les autres pour voir si l’aventure initiale profite bien cette nouvelle console.
Une version PS5 plus qu’agréable
Le premier constat que l’on tire de cet upgrade PS5 est qu’il nous est maintenant impossible de rejouer à la version PS4 tant le confort visuel apporté par la dernière machine de Sony est important. Attention, on ne parle pas d’un vrai gap visuel ici, même si tout est évidemment mieux, à commencer par certaines textures retravaillées (comme celle de la fameuse porte de la chambre de Cloud), même si l’on notera encore des « oublis », si on peut les nommer ainsi.
Celles et ceux qui ont joué au remake se souviennent sans doute du look des bidonvilles dans le chapitre 6, qui n’était rien d’autre qu’une image format .jpg mal incrustée, ou encore des textures des fleurs d’Aerith, loin d’être aussi jolies que ce que la jeune femme veut nous faire croire. Tout cela n’a pas vraiment changé, et Square Enix a clairement manqué une occasion d’affiner ces petits détails qui jurent dans un tableau global qui reste splendide.
La version PS5 bénéficie grandement du travail sur l’éclairage, qui fait des merveilles en combat avec des effets qui impressionnent. Les modèles de personnages gagnent aussi en réalisme grâce à cela, et si l’on a conscience d’être encore sur un jeu PS4 upgradé, force est de constater que le rendu est époustouflant. On pourra d’autant plus l’admirer grâce au mode Photo, qui est malheureusement plutôt limité mais qui peut être déclenché n’importe quand, offrant de jolis clichés en combat.
Mais la vraie force de cette version, en dehors de cela et de ces temps de chargement très courts, vient de l’ajout d’un mode fluidité avec la possibilité de jouer en 60 fps, et croyez-nous, cela est loin d’être un simple détail ou un gimmick sans intérêt. Une fois avoir passé le jeu en 60 fps, la marche arrière est impossible. On en vient presque à se demander comment l’on a pu passer des heures entières sur le jeu sans ce confort visuel, qui est non seulement diablement important dans les combats, mais également dans la toute la scénographie du jeu d’une manière plus générale.
Yuffie joue le premier rôle pour l’entracte
Et il fallait bien gagner en clarté durant les affrontements pour accueillir comme il se doit Yuffie, qui virevolte dans tous les sens dans son histoire inédite, disponible via le DLC Intermission.
Si vous vous demandez ce que Yuffie, personnage emblématique de Final Fantasy VII, trafique à Midgar à ce moment de l’histoire, la raison est simple : la jeune ninja est en mission pour le Wutai afin de dérober une matéria très dangereuse fabriquée par la Shinra. Pour l’aider, elle pourra compter sur les membres d’Avalanche, du moins sur la partie du groupe la moins extrême, contrairement à la troupe de Barrett. Mais son vrai allié sera avant tout Sonon, un nouveau personnage qui vient lui aussi du Wutai et qui a été formé au combat par le père de Yuffie. Les deux compères vont alors devoir trouver un moyen d’infiltrer la Shinra en passant par le bidonville du secteur 7.
N’attendez pas de cette nouvelle histoire des révélations fracassantes, tant elle semble annexe, même pour le personnage de Yuffie. Malgré tout, le personnage de Sonon est un vrai plus dans ce récit, étant donné le charisme de ce dernier et le joli travail de son seiyu en VO, Yoshimasa Hosoya (Reiner dans Attack on Titan, Asahi dans Haikyuu ou encore Fumikage dans My Hero Academia).
On retrouve bien quelques têtes en provenance de Dirge of Cerberus qui feront certainement vibrer les fans, mais leur intégration au récit reste accessoire, et n’a aucune ampleur sur l’intrigue générale de ce remake. On appréciera tout de même les scènes bonus de fin, qui ne sont qu’un petit bonbon pour nous faire patienter jusqu’au deuxième épisode, mais qui ont le mérite d’être là.
Heureusement, pourront s’exclamer certains étant donné que ce DLC a pour vocation de n’être qu’un supplément. L’histoire se suit néanmoins sans déplaisir, et on appréciera la légèreté apporté par Yuffie, dont l’extravagance apporte un peu de fraicheur au sein de la triste Midgar.
Le Fort Condor de retour
Une légèreté qui se voit aussi dans les déplacements de l’héroïne, étant donné qu’elle est capable de s’accrocher à certains éléments du décor. Yuffie ne se glisse pas dans la peau de Lara Croft pour autant, le tout reste très scripté et enfermé dans des couloirs, avec des puzzles environnementaux à résoudre qui n’ont rien de bien compliqué et qui sont heureusement moins pénibles que ces satanés bras mécaniques du remake. Yuffie peut également lancer son étoile ninja sur les caisses au alentours pour dénicher des objets, et cela laisse même la place à un mini-jeu spécial qui demande de briser des caisses.
Rien de bien palpitant, et on ira plutôt lorgner du côté du retour du Fort Condor pour trouver une occupation plus intéressante. Cette fois-ci, le jeu opte pour une caméra bien différente que dans le jeu original, tout comme la structure du terrain qui est plus simple que par le passé. Le principe reste le même, ou presque, et nous demande faire tomber les bases ennemis en plaçant des unités sur un système de pierre-papier-ciseaux à la Fire Emblem, où les unité vertes seront avantagées face aux bleues, mais faibles face aux rouges, etc. On note également la possibilité d’user de magie pour soutenir nos alliés, ou pour lancer des sorts offensifs en cas de besoin.
Un mini-jeu sympathique qui ne transcende pas l’expérience, mais qui pourra rallonger un peu la durée de vie du DLC, qui est forcément bien faible. Comptez 2 à 3 heures maximum pour en voir le bout en ligne droite, et 5 à 6 heures en prenant votre temps pour tout explorer et faire les quêtes annexes.
Parmi le nouveau contenu, on retrouvera de nouveaux défis dans le simulateur de combat, notamment Weiss, qui est incroyablement redoutable. On note aussi l’arrivée de Ramuh, qu’il faudra battre avant de pouvoir l’invoquer. Invocation qui est d’ailleurs aussi impressionnante que les autres, avec une mise en scène toujours épique.
Les ninjas prennent le relais
C’est l’occasion d’évoquer le dernier point de ce DLC, à savoir les affrontements, qui conservent la base instaurée par le remake tout en s’adaptant à Yuffie. Bien qu’accompagnée de Sonon, Yuffie est la seule héroïne jouable, et se doit donc d’être très polyvalente pour subvenir à tous les besoins. Le jeu a la bonne idée d’intégrer des ninjutsu, qui enchantent les attaques de Yuffie avec des affinités élémentaires sans avoir besoin de l’équiper de matérias. Ce qui est forcément indispensable pour faire face à tous les ennemis.
L’arme de Yuffie est également unique, dans la mesure où elle peut la lancer. Une fois lancée, l’arme ne reviendra pas de suite te continuera d’infliger des dégâts pendant un temps, et étant donnée qu’elle est désarmée, c’est à ce moment-là que Yuffie se battra avec des ninjutsu. Jongler entre les attaques traditionnelles et le ninjutsu apporte alors un incroyable élan de dynamisme au gameplay, qui est même parfois trop rapide lorsque l’on commence à l’apprivoiser, ce qui a tendance à exacerber les problèmes de caméra du jeu.
Sonon rajoute de la profondeur à ce gameplay avec les attaques synchronisées. Même s’il ne peut être joué, il est possible de lui donner des ordres via la pause active comme n’importe quel compagnon, tandis que l’on peut également faire en sorte qu’il synchronise ses attaques avec celles de Yuffie.
D’une simple pression sur R2, il attaquera alors de la même manière que Yuffie sur le même ennemi, vous permettant ainsi de concentrer vos efforts sur une même cible de la façon dont vous le décidez. Si les deux personnages disposent d’une jauge plein d’ATB, ils peuvent aussi lancer deux compétences spéciales en duo, qui font de lourds dégâts. Ainsi, même s’ils ne sont que deux, Yuffie et Sonon offrent un spectacle visuel particulièrement grisant en plus d’une jouabilité assez technique, qui demande un petit temps d’adaptation et qui révèle toute sa profondeur lors des défis les plus coriaces.
Terminons simplement par préciser une nouvelle fois que les musiques de ce DLC sont à la hauteur du reste du remake, avec des touches de jazz uniques qui donnent une vraie identité à cette aventure inédite. On s’y attendait, mais l’OST fait toujours un sans-faute.
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