Cela fait maintenant quelques années que Square Enix remasterise la plupart de ses grands titres, pour le meilleur mais aussi pour le pire : ces nouvelles versions sont souvent assez paresseuses et ne manquent pas de soulever la grogne des joueurs. Parmi ces jeux, on trouvait notamment la plupart des Final Fantasy cultes, pourtant Final Fantasy VIII laissait un curieux trou entre les épisodes VII et IX, trou désormais rebouché avec la sortie de son remastered. Verdict.
Conditions de test : Test réalisé sur PlayStation 4 sur une partie complétée en environ 25h avec quelques pérégrinations sur le côté. Les cheats code intégrés ont tous été testés durant la partie afin de pouvoir en parler, et une forte utilisation de la vitesse X3 est à noter. Enfin, sachez que c’est sans connaissance aucune du jeu d’origine que votre testeur dévoué s’est lancé dans ce jeu mythique.
Sommaire
ToggleContextualisation du Final Fantasy VIII d’origine
Pour ce test, il me semble important de faire la distinction entre deux choses : tout d’abord, nous aborderons la partie « jeu » de Final Fantasy VIII. Ce qu’il valait à l’époque, et ce qu’il en ressort aujourd’hui. Ensuite, nous parlerons de la remasterisation en elle-même dans un encart dédié.
Sorti initialement en 1999, Final Fantasy VIII nous conte l’histoire de Squall, jeune homme introverti et peu bavard, ayant beaucoup de mal à exprimer ses sentiments. Cela se ressent d’ailleurs énormément dans la narration, notre jeune héros nous offrant énormément de textes où il ne fait que se parler à lui-même, en pleine introspection.
Squall vit dans une fac un peu spéciale. En effet, celle-ci forme ses étudiants à devenir des mercenaires, appelés « Seed ». Alors que Squall s’apprête à passer l’examen pour devenir Seed, des événements inattendus vont avoir lieu et il se retrouvera embarqué dans un conflit qui le dépasse complètement, à base de « voyages » dans le temps, de sorcières et de conflits militaires. Ces événements permettront à notre protagoniste de rencontrer divers personnages qui le feront progresser en tant que personne.
Le scénario de Final Fantasy VIII sait se montrer diversifié et plutôt bien rythmé, et malgré quelques niaiseries par-ci par-là, le jeu arrive à nous tenir en haleine de bout en bout, notamment grâce à des rebondissements assez fréquents qui nous poussent à toujours vouloir continuer l’aventure.
En terme de mise en scène, on aurait pu craindre le pire, le jeu ayant aujourd’hui pratiquement 20 ans, mais il n’en est rien. Les plans de caméra des cutscenes sont souvent bien cadrés, la composition des tableaux savamment étudiée, et un bon nombre des cinématiques en images de synthèse restent surprenamment impressionnantes tant par leur qualité visuelle que par leur intensité.
Les musiques, toujours composées par Nobuo Uematsu, sont une fois de plus un régal pour les oreilles, et certains thèmes musicaux vous resteront en tête un bon moment (Man With the Machine Gun, Balamb Garden et My Mind, je pense à vous).
Se battre comme un Lion(heart)
Le gameplay du jeu se présente sous la forme de combats avec jauge ATB (active time battle), c’est-à-dire un pseudo tour par tour. Concrètement, chaque entité présente sur le champ de bataille (alliée ou ennemie) possède une jauge qui se remplit avec le temps. Lorsque celle-ci est pleine, l’entité peut attaquer. Classique me direz-vous, tout comme les actions disponibles (attaque, magies, objets, invocations) excepté une d’entre elles : « voler ».
L’action voler n’est pas la même que dans la plupart des JRPG où elle permet de voler un objet à l’ennemi. Non, ici, cette commande vous permet de dérober les magies des adversaire pour les ajouter à votre stock (voire les utiliser immédiatement). Ce système est capital dans Final Fantasy VIII, car en plus de leur potentiel en tant que sorts, les magies vont vous permettre de modifier en profondeur vos personnages. Explications.
Lorsque vous vous rendez sur la fiche de vos personnages, vous pouvez vérifier leurs caractéristiques mais surtout, vous pouvez assigner à celles-ci vos magies volées afin d’en booster les effets. Ainsi, en assignant le sort soin à vos HP, ceux-ci se verront augmentés.
Un système plutôt malin, qui permet de vraiment personnaliser vos builds afin de spécialiser vos personnages comme vous l’entendez. Enfin, ça c’est en théorie, car dans les faits, il sera bien plus rentable de booster vos personnages de la même façon dans le but de leur faire spammer des attaques physiques et des limit break surpuissantes, un peu dommage.
Reste que le système en lui-même est plutôt profond et poussera les joueurs les plus assidus à du bon theory crafting des familles, du moins s’ils acceptent de faire l’impasse sur les menus parfois peu ergonomiques du jeu qui n’ont pas été revus avec ce remastered. De plus, sachez que le jeu aura la fâcheuse habitude de modifier votre groupe subitement, vous obligeant souvent à revoir à la fois vos stratégies mais également toutes vos assignations (invocations, magies, bonus de statistiques) ce qui, si ce n’est pas réellement grave, est assez agaçant au bout de la 5e fois.
Pour en terminer avec les points négatifs du Final Fantasy VIII d’origine, on notera des tutoriels assez indigestes sous la forme de (petites) montagnes de textes à lire, ou encore des tableaux manquant de clarté, nous piégeant parfois quelques instants sur un écran, ne sachant plus où aller.
Un remastered qui a mangé du lion?
Il est désormais temps de parler de la qualité de la remasterisation en elle-même. Petite précision avant d’approfondir : bien qu’il y ait une part de fainéantise évidente dans la manière dont cette mouture a été traitée, il faut souligner le fait que Square Enix a dû faire face à des difficultés un peu spéciales qui excusent en partie la qualité du portage. En effet, la firme avait perdu le code du jeu, les obligeant à « réparer » le jeu en tirant des éléments d’autres opus afin de les intégrer à FFVIII (par exemple, le modèle de Squall dans ce remastered vient d’un opus de Final Fantasy Dissidia sur PSP).
Concernant le lissage graphique du jeu, il est vraiment très sommaire. En dehors des modèles 3D des personnages qui sont réellement très propres, le reste est finalement assez peu convaincant. Certains décors pré-calculés sont flous, quelques modèles de PNJ sont tout simplement hideux (amas de pixels), certains menus n’ont pas été lissés et sont donc très pixelisés, et c’est sans parler des cinématiques en images de synthèses qui ne sont pas en HD, au point qu’on puisse y voir une bouillie de pixels se manifester lorsque beaucoup d’éléments visuels y bougent rapidement.
Dernière chose concernant l’aspect visuel : l’écran est en 4/3 (impossible à changer), cela signifie que l’écran du jeu ne prendra pas toute votre TV et donc que de grosses bandes noires seront présentes de chaque côtés de l’écran. Cela dit, on s’y habitude assez vite, au point de finir par oublier ce détail.
Mais tout n’est pas à jeter dans ce remastered. Outre le fait qu’il propose de (re)jouer à un jeu culte (et qui plus est, très bon), cette version ajoute quelques cheats codes à activer très facilement avec des touches raccourcis, tout comme le faisait FFVII remastered par exemple.
On retrouve ainsi le fameux mode « pas de combat aléatoire », « vitesse X3 » et « Régénération de vie et de Limit Break ». Totalement optionnels, ces cheats codes apportent un vrai plus à un jeu dont certains aspects ont assez mal vieilli. Le mode X3 vous sera particulièrement utile afin de contourner des déplacements assez lents, des séquences de farm ennuyeuses ou encore des cutscenes s’éternisant (pas de risque de les passer complètement sans le vouloir puisqu’il vous faut valider chaque dialogue avec une touche, permettant ainsi de profiter des textes à son rythme).
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