Dix ans déjà. Plus de dix années se sont déjà écoulées depuis la sortie de Final Fantasy XII en 2006 sur PlayStation 2. Puis, en 2007, nous avons eu droit à une mouture « Internationale » avec « Zodiac Job System » qui permettait d’approfondir quelques mécaniques de gameplay. 2017 signe le retour de cet épisode canonique, cette fois sur PlayStation 4 et en profite pour se faire une beauté graphique.
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Ce douzième épisode à la légendaire série de Square Enix a fait couler beaucoup d’encre à l’époque. Si aujourd’hui, cela ne surprendra personne qu’un RPG prenne des risques en s’acheminant sur le plan action ou qu’il tente d’instaurer de nouvelles mécaniques de gameplay, en 2006, il a été considéré comme un tournant majeur. Final Fantasy XII fait partie de ceux qu’on adule, ceux qui nous ont marqué à tout jamais. Et pour cause, il faut dire que l’on a derrière une équipe talentueuse. On se souvient tous de son développement particulièrement longuet, faisant de ce douzième volet, le Final Fantasy le plus long à atterrir. Alors, oui, rangeons nos mauvaises langues, ce n’est rien par rapport à maintenant et Final Fantasy XV. Mais initialement prévu pour 2004, le projet se voit finalement repousser suite à des soucis de santé et le départ de Yasumi Matsuno, le créateur du titre.
Le génie créatif laisse ainsi l’avancée du projet en suspens et deux hommes en prennent la tutelle, Hiroyuki Ito et Hiroshi Minagawa. Ce changement de direction laisse en suspens certains éléments et le projet ne connaîtra jamais l’aboutissement initialement souhaité et laissera derrière lui quelques imperfections, malheureusement. Du coup, on retiendra bon nombre d’artistes derrière ce Final Fantasy. Akitoshi Kawazu, Hideo Minaba, Akihiko Yoshida, Hitoshi Sakimoto, Nobuo Uematsu sont quelques noms qui sont venus sublimer cette oeuvre.
Ce retour en Ivalice est une véritable invitation au dépaysement
Mais tournons-nous un peu sur l’histoire du titre, bien évidemment inchangée ici. Final Fantasy XII se déroule à Ivalice, le monde dans lequel nous voyagerons. Après une courte introduction qui nous parle de conflits politiques et qui sert surtout de prétexte à nous faire découvrir le système de combats, nous incarnerons Vaan, un jeune orphelin de 17 ans quelques années après ces dramatiques événements. Rapidement, on fera la connaissance de plusieurs autres aventuriers comme Fran, Balthier, Penelo ou encore Ashe et Basch. Des héros tous aussi sympathiques que stéréotypés de leurs origines et caractères. Certes, bien moins charismatiques que certains personnages des autres Final Fantasy mais l’on y retrouve la jeune amie d’enfance de Vaan, soucieuse de son bien-être, Balthier, le pirate quelque peu cynique et arrogant, Ashe, la princesse en quête de vengeance et qu’il faut protéger… Et j’en passe.
On retrouvera notre protagoniste à Rabanastre où il va finalement être pris dans les querelles politiques et ce, malgré lui. Notre jeune homme, qui rêve de devenir pirate du ciel pour être libre et ne plus se sentir oppressé par cette malheureuse routine d’orphelin qu’il mène, va rapidement revoir ses idéaux suite à sa rencontre avec Balthier et Fran. Le héros de l’histoire n’est finalement pas le plus impliqué dans tous ce qui va se déroulait puisque le seul vrai lien qu’il a, c’est son frère tué deux années auparavant. Il se retrouve contraint à partager cette aventure qui le dépasse et devra mener un combat qu’il ne voulait pas. On en saura ainsi davantage sur la mort de son frère et tout ce qui s’est passé pour en arriver à ce désastre politique.
Très clairement, Final Fantasy XII dispose d’un scénario complexe. Mais c’est aussi ce qui le rend incroyablement délicieux. Une saveur que l’on retrouve rarement, aidée par une narration vraiment bien aboutie. Jamais, Ô grand jamais on se sentira dépassé par des événements que l’on ne comprendra pas. Mais il faudra toujours creuser pour réussir à suivre et si l’on peut reprocher au personnage principal d’être finalement assez en retrait par rapport à ce qu’il se passe, on s’identifiera facilement à lui : entre spectateur du récit fabuleux et acteur d’une histoire imposée. Le tout est clairement aidé par une direction artistique magnifique, qui a l’époque, faisait de Final Fantasy XII l’un des plus beaux jeux pour la PlayStation 2. Et c’est sans compter sur la bande-son magistrale que ce dépaysement opère.
Changement complet avec Final Fantasy XII
Mais revenons un peu sur le système de combats avant de partir sur les nouveautés de cette édition Zodiac Age. Si au jour d’aujourd’hui, les tournures action-RPG sont devenues monnaie courante, à l’époque, ce douzième opus était une véritable révolution dans le domaine. Un pari risqué mais une prise de risque réussie puisque malgré une approche difficile, ce rendu dynamique a fait mouche dans le cœur des joueurs. Nous faisant penser à des mécaniques MMO, notamment avec sa grande carte ouverte où il est possible de se téléporter à travers différents points stratégiques, c’est surtout son mode de combat en direct qui a bouleversé les codes de la saga. Pas d’écran de chargement, pas de tour par tour, on joue selon nos actions directes.
Ainsi, on se baladera sur la carte puis on fera la rencontre d’un loup ou d’un boss optionnel et l’on rentrera directement en combat. On pourra maintenir la touche R2 pour passer en mode fuite et donc éviter l’affrontement mais il faudra courir et espérer ne pas se prendre un mauvais coup pour rester en vie. On se fait alors laminer par des monstres trop puissants au début parce qu’on fonce la tête baissée sans savoir la puissance de notre ennemi et l’on finit par connaître les endroits à éviter. Cette transition fluide entre l’exploration et les combats procurent une sensation de liberté incroyable, comme tout MMORPG qui se respecte. On s’approche d’un monstre, l’attaque se fait automatiquement et l’on choisira un sort ou une compétence si l’on veut abréger le combat ou soigner un allié. Puis, aléatoirement, des récompensent tombent parfois avec des butins lâchés ci et là. On prend un réel plaisir à faire des détours pour battre quelques monstruosités sur notre passage sans pour autant se sentir obligé de les affronter. Le retour sur les zones de bas niveau ne sont donc pas rébarbatives, à laquelle s’ajouteront d’ailleurs des contres de chasse où il faudra vaincre des ennemis parfois particulièrement tenaces.
Mais qu’à cela ne tienne, les développeurs ne sont pas tombés dans la simplicité en proposant simplement de l’action. Il y a une véritable dimension tactique derrière ce système de combat, et celle-ci se traduit par les gambits. En reprenant le fameux modèle « Si .. Alors », les gambits permettent d’assigner des actions à effectuer à vos personnages si certaines conditions sont remplies. Par exemple, vous pouvez dire à un personnage de soigner un joueur si ses points de vie sont inférieures à 40%. Attaquer un ennemi, si celui-ci est ciblé par le personnage principal. Et bien d’autres combinaisons sont encore faisables.
Si au début du jeu, les possibilités sont assez limitées, rapidement, on pourra réaliser une bonne dizaine de lignes de gambits et donc assigner telle et telle action à un personnage. Cette anticipation est très importante si ce n’est primordiale puisqu’en plein combat de boss, si ces derniers ne sont pas activés ou bien mis en place, vous allez devoir soigner un personnage in-extremis ou jongler entre différents leaders pour faire front. Bien sûr, bien que cela automatise les affrontements, on peut toujours se la jouer manuellement et agir en temps réel. De toute manière, vous contrôlerez un leader et même si ces gambits seront activés, ce sera à vous de choisir lorsqu’il lance un sort ou une compétence. Ce système apporte une réelle profondeur dans vos joutes et rend les combats vraiment addictifs. On cherchera alors la meilleure stratégie avant de rentrer en combat et il faudra souvent faire des concessions après quelques parties perdues.
Pour accentuer le tout, chaque personnage aura à sa disposition des permis avec une grille de compétences. C’est ici que l’on pourra vraiment personnaliser l’identité de notre combattant et que l’on débloquera par exemple, des lignes de gambits supplémentaires, la possibilité de porter tel ou tel artefact ou encore, augmenter ses points de vie et de magie. Ce combo permis/gambit était particulièrement adulé à l’époque et le fait de l’approfondir ici va forcément faire des heureux…
Quelles sont les nouveautés de The Zodiac Age ?
Mais rentrons dans le vif du sujet. Final Fantasy XII a sans doute déjà été retourné par bon nombre d’entre vous. Cet épisode Zodiac Age permet surtout d’apporter les modifications faites avec la version Zodiac International. On y découvre un nouvel angle du Zodiac Job System avec non pas un seul écran de permis mais plusieurs classes prédéfinies. Douze sont au programme et vous y retrouverez notamment l’Archer, le Mage Noir, le Ravageur, le Chevalier et tous les autres visualisables sur l’image ci-dessus. Reprenant les signes du zodiaque, ce nouveau système évite le fouillis que l’on avait auparavant. Certes, le système initial permettait vraiment de personnaliser comme on le souhaitait. Mais à la fin, avouons-le, c’était un vrai bordel. Un guerrier au corps à corps pouvait se soigner sans bien mal avant de se la jouer mage noir avec des sorts dévastateurs.
Ici, nous sommes obligés de partir sur une spécialisation d’entrée de jeu et cela nous force à faire un choix. On aura bien évidemment encore des décisions à prendre sur l’évolution de notre personnage avec des ramifications en vue mais cette alternative est vraiment plaisante. Quelques permis ont également été implantés mais rien de bien incroyable ceci dit. Cet ajout est davantage présent pour étoffer le contenu d’une grille qui se voit forcément amputée par rapport à celle de base.
Final Fantasy XII The Zodiac Age ajoute également d’autres ajouts comme la fonction accélérée. Certains la connaissent déjà, notamment de part sa présence sur d’autres portages et permet de rendre les actions 2 ou 4 fois plus rapides. Il suffit de presser la touche L1 pour passer du mode normal au mode rapide et il faut avouer que pour certaines traversées du désert, c’est une option non négligeable. De même pour les joueurs qui ont déjà saigné le jeu de base et qui veulent passer certains chapitres qu’ils n’aiment guère. Mais il faut avouer que cela donne un air vraiment niais à nos personnages qui gigotent comme s’ils étaient sous speed. Nos protagonistes hyperactifs en perdent leur charme et l’on ne peut que vous conseiller de profiter de l’aventure sans ce mode. M’enfin, précisons qu’il est bien sûr optionnel et il suffit d’une simple touche pour l’activer. D’ailleurs, on peut aisément passer du x2 au x4 via les options qui sont toujours accessibles.
C’est une précision importante. Certains jeux ne proposent pas de changer des paramètres importants et là, on peut facilement opter pour ce genre d’options. Cerise sur le gâteau, on peut passer des doublages anglais aux voix japonaises en deux temps trois mouvements et c’est une aubaine pour les puristes qui souhaitent s’émerveiller de la VO. Bande-son de qualité, celle-ci a aussi été retravaillée pour The Zodiac Age et encore une fois, on peut opter pour l’une ou l’autre version directement en jeu. Déjà magnifique en 2006, redécouvrir les musiques dans des morceaux réarrangés nous fera frémir à chaque nouvelle note.
Vaan et ses amis en ont aussi profité pour se faire une beauté. Il est toujours délicat de caractériser l’aspect graphique sur un portage mais quoiqu’on dise, pour un titre de plus de dix ans, Square Enix a vraiment prodigué de beaux efforts. Le 1080p est assumé et l’oeuvre est sublimée, elle qui était déjà de toute beauté en 2006. Malgré tout, si l’on ne peut qu’apprécier la découverte de la refonte des permis et l’ajout du HD, les quelques nouveautés sont oubliables et relèvent de l’anecdotique, comme l’arrivée d’un Colisée à l’écran titre où il faut enchaîner les combats.
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