Test Final Fantasy XV Episode Ardyn : Un final en demi teinte
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Rédigé par Ary
Et voilà, c’est terminé. Trois ans après sa sortie, Final fantasy XV sort enfin son tout dernier épisode mettant en scène l’antagoniste que tout le monde a aimé détester : Ardyn Izunia.
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ToggleRetour à Insomnia… pour la dernière fois
Alors que quatre DLC’s avaient été annoncés, la réalité a rattrapé très vite tous les fans. En novembre, Hajime Tabata quitte la production et la restructuration qui suit fait changer le calendrier. Trois des DLC’s annoncés vont finalement être supprimés au profit d’un seul. Celui que tout le monde demande depuis la sortie initiale du jeu. L’épisode centré sur le très controversé Ardyn Izunia, ou plus précisément Ardyn Lucis Caelum. Cet antagoniste qui nous aura tous donné de bonnes crises de nerfs, ou de larmes selon les sensibilités. Cet épisode était très attendu car la promesse était grande : lever les zones d’ombres entourant le chancelier et expliquer son attitude vis-à-vis de Noctis. Néanmoins, les changements de développement se feront sentir tout au long de ces quelques heures de jeu supplémentaires.
Afin de préparer le terrain, Square Enix a choisi de publier un prologue de 15 minutes sur Youtube. Celui-ci met en scène les trois principaux protagonistes de cet épisode : Ardyn, Area et Somnus. On y découvre un Ardyn dédié au peuple du Lucis. Doté du pouvoir d’absorber la force maléfique des daemons il voyage à travers le monde pour soigner les gens. Vu comme un héros, il est pressenti pour être le futur roi. Tout bascule le jour où Area, oracle de la maison Fleuret entre en contact avec les dieux. Ceux-ci choisissent Ardyn pour devenir le premier roi du Lucis, ce qui attise la jalousie et la haine de son frère Somnus. Il usurpera alors son trône. Les deux frères s’affrontent, causant le décès de l’oracle dont Ardyn est amoureux. Cet événement transformera alors Ardyn en démon, menant son frère à l’enfermer avant de devenir le premier roi du Lucis.
Maintenant que le contexte est posé, concentrons-nous sur le jeu en lui-même. Après un bref résumé du prologue, nous retrouvons Ardyn, 2 000 ans après cet événement, soit environ 30 ans avant le début de Final Fantasy XV. Le démon a été enfermé sur la fameuse île d’Angelgard, surveillé par la garde personnelle du roi. Il finit par être retrouvé et libéré par le jeune Verstael Besithia (encore lui !) directeur du centre de recherches de l’empire qui effectue des expériences sur les daemons. Le jeune homme recrutera alors Ardyn et l’aidera à accomplir sa vengeance envers la lignée royale. Pour cela, Ardyn aura même droit à l’aide d’Ifrit. Rien que ça ! Ensemble ils se rendront à Insomnia dans le but de raser la ville et réduire à néant la lignée du Lucis.
Tiens, j’ai déjà vu ça…
L’histoire promettait beaucoup, et ce scénario seul semble attractif. Mais une fois en jeu on commence à sentir que le développement a été chaotique, encore une fois. En effet, malgré de très beaux graphismes, on peut très rapidement sentir que les développeurs ont eu peu de temps pour leur jeu, et ont donc dû procéder à un (TRÈS) gros recyclage. Durant les 1h30 à 3h de DLC proposés, nous auront droit à trois décors : le décor d’Angelgard, très court et repris du jeu original. Le département scientifique de Gralea, repris également du jeu original. Et Insomnia. On a donc déjà une petite impression de déjà vu, même si parcourir les quelques salles du laboratoire sans qu’elles ne soient envahies de daemons peut être rafraîchissant au premier abord. Insomnia quant à elle est plutôt bien modélisée, malgré le fait qu’elle soit majoritairement composée de bâtiments. Cela lui donne un petit air de New York dans Spiderman, en particulier lorsque Ardyn explore la ville en courant sur les murs et en sautant de toits en toits.
Malheureusement, les décors ne sont pas les seuls à avoir eu droit à ce traitement. Sur les cinq personnages apparaissant dans cet épisode, seul un possède un visage original. En effet cela est flagrant lors des quelques gros plans, mais les développeurs ne se sont même pas donnés la peine de changer autre chose que des coiffures pour créer les personnages. Concernant Ardyn, il est normal qu’il n’ait pas changé physiquement puisqu’il dispose d’une immortalité bien pratique. Mais sa démarche est la même que Noctis et c’est très perturbant parfois en jeu. Area possède le même visage que Lunafreya. Vestael est simplement Prompto en armure (même le bouc est là !). Et Somnus est une version de Noctis avec une coupe de cheveux un peu plus courte. Même si cela peut se justifier par les liens filiaux qui unissent les personnages, quelques modifications n’auraient pas été de trop. C’est encore plus étrange lorsque le seul visage original est celui de Regis, qui est très différent de la version jeune de lui présente dans le jeu. Mais on va dire que c’est à cause des quelques années de décalage.
Enfin, et encore une fois cela risque de frustrer les possesseurs des autres contenus additionnels, mais le fil rouge du jeu ressemble beaucoup à celui de l’épisode Ignis. Il s’agira ici de détruire des tours réparties dans Insomnia et y affronter des ennemis pour conquérir les différents territoires de la capitale. Certains ajouts bien pratiques ont été mis en place et réduisent grandement la difficulté du jeu. Par exemple on peut collecter des trésors à vendre pour pouvoir acheter des potions. Il y a également des magasin vendant des chapeaux permettant d’augmenter les capacités d’Ardyn. Cela reste relativement semblable à ce que Square Enix a déjà pu proposer. De plus, seulement trois quartiers seront obligatoires pour faire avancer le scénario, le reste étant totalement optionnel et rallongeant de façon artificielle la durée de vie.
Parce que c’est ton destin !
Malgré cet aspect recyclé, l’épisode Ardyn reste relativement agréable à jouer. Contrôler le chancelier est un vrai bonheur et la prise en main est assez semblable à celle de Noctis. Vous pouvez en effet utiliser les assauts éclipses et les armes fantômes. Vous avez même quelques nouvelles fonctionnalités sympathiques. Par exemple, après cinq coups successifs sur un ennemi, Ardyn aura la possibilité de « démonifier » un ennemi, lui infligeant de très gros dégâts. Mais la grosse nouveauté est la possibilité de faire équipe avec Ifrit. Et autant le dire, il va être bien utile. A la manière de Final Fantasy XII, vous pourrez l’invoquer sur le terrain et il restera un temps limité pour vous aider, infligeant de très gros dégâts aux adversaires présents. Les combats sont donc très dynamiques, orchestrés de plus par des remix de certaines musiques emblématiques de l’épisode principal. On retrouve notamment Somnus qui est définitivement partout dans ce DLC ou Hellfire dans sa version originale. De quoi rappeler de bons souvenirs.
De plus, chose assez inédite pour être soulignée, Ardyn dispose d’un arbre de compétences à quatre branches. Celui-ci lui prodigue de nouvelles attaques, augmente ses points de vie et augmente la puissance d’Ifrit. Le tout rend la progression assez simple, même lorsque les ennemis sont nombreux. Et ils le seront puisque littéralement toute la garde royale du Lucis sera à vos trousses à travers la ville.
Mais attardons-nous sur la vraie force de cet épisode, c’est-à-dire Ardyn lui-même. En effet, beaucoup étaient impatients d’enfin connaître l’histoire de ce personnage. Et on se surprend à basculer très facilement de son côté tout au long de l’histoire et à se mettre à sa place. On comprend sa soif de vengeance le menant à collaborer avec l’empire. Son but étant principalement de revoir son frère et de lui faire admettre sa trahison. La narration est juste et rappellera certains passages poignants de l’épisode principal. Ardyn, malgré sa ressemblance avec un personnage biblique bien connu sait distiller son histoire avec justesse. Il sortira toujours les bonnes répliques au bon moment, abaissant quelque peu la tension qui s’installe au début du récit, cela le rendant même attachant.
L’épisode aurait pu être excellent rien qu’avec ce pitch de base, simple et efficace. Malheureusement, la fin de l’épisode est totalement bâclée. On peut saluer l’apparition éclair de Regis qui gagne le titre de personnage le plus inutile de Final fantasy XV. Lui qui aurait pu briller dans cet épisode, il n’aura eu pour seule et réelle utilité d’être le père de Noctis. Voilà qui est triste lorsqu’on pense au potentiel du personnage. Mais la conclusion de l’épisode met en avant des facilités de scénario complètement rocambolesques. Cela met presque à mal l’essence même du jeu original ainsi que son intérêt. Je vous laisse bien évidemment la découvrir par vous-même. Malgré tout ça, elle à le mérite d’être vue, même pour rigoler un bon coup. C’est à se demander sérieusement comment Square Enix a pu trouver ce lien entre l’épisode Ardyn et Final Fantasy XV pertinent. Cette fin est vraiment regrettable lorsqu’on voit à quel point les promesses pouvaient être alléchantes et à quel point cela commençait bien au départ. Dommage.
Pour conclure, l’Episode Ardyn aurait pu être absolument magistral. Malheureusmeent le contexte a fait qu’il risque de décevoir certains fans pointilleux qui espéraient réellement une fin en grandes pompes. Entre le recylage flagrant des graphismes et la fin tirée par les cheveux, voilà qui laisse un goût amer. Néanmoins le gameplay reste plaisant et l’exploration est rendue agréable par le contenu assez fourni et le caractère même du personnage principal.
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Date de sortie : 29/11/2016