Dans les jeux indépendants qui essaient de casser les codes du rogue-lite, nous avons Firegirl: Hack’n Splash Rescue. Développé par le studio Dejima Games, le titre avait su directement attirer l’œil lors de ses nombreuses présentations par sa direction artistique mélangeant 2D et décors en 3D. Désormais disponible depuis le 14 décembre dernier sur PC, Firegirl: Hack ‘n Splash Rescue reste une bonne expérience, mais paye son manque de finition dans pas mal de domaines. Explications dans notre test.
Conditions de test : Nous avons terminé Firegirl: Hack ‘n Splash Rescue en 7 heures en prenant notre temps pour ugprader pratiquement toutes les compétences et récupérer tous les grimoires de feu pour accéder à la fin du jeu. Nous avons ensuite refait une nouvelle partie sur le jeu afin de vérifier si le jeu pouvait se finir un peu plus rapidement. Le titre a été testé sur PC avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleFiregirl, une pompière à la rescousse
Comme le nom du titre l’indique, la production de Dejima Games nous glisse dans la peau de Firegirl. Fille d’un pompier décédé dans les flammes jadis, notre héroïne reprend le flambeau de son défunt père, et devra combattre divers incendies où les flammes prennent la forme de monstres menaçants. C’est ici que démarre le pitch du soft, et nous rencontrerons au cours de notre progression divers personnages clés. Nous en saurons évidemment plus sur l’origine de ces créatures de flamme menaçant de brûler toute la ville du maire, un autre protagoniste du soft.
Bien que la trame soit sympathique au départ, on se rend vite compte qu’en définitive, elle n’est pas si palpitante. Pire, l’histoire devient trop prévisible, et avec des rebondissements qui se voient à des kilomètres, et disposant d’un lore beaucoup trop timide et d’une Firegirl dénuée de charisme et ne parlant pas de tout le jeu. C’est bien dommage, et même si de base les rogue-lite ne sont pas censés apporter des histoires extraordinaires, une narration plus poussée à la façon d’un Hadès n’aurait pas été du luxe.
Il y aura de quoi avoir des regrets sur cette narration sous-exploitée qui méritait infiniment mieux. De même, la fin ne surprend guère comme la plupart des personnages, clichés, fades, peu développés et surtout creux… En voulant préserver le mystère, Firegirl: Hack’n Splash Rescue nous sert finalement une histoire assez maladroite, faible et qui aurait dû être mieux maitrisée dans la pratique, ce qui n’est pas son cas en l’occurrence.
Toutefois, la direction artistique de Firegirl: Hack ‘n Splash Rescue est de toute beauté. Avec ses décors 3D très bien foutus et des sprites en 2D façon pixel art pour les personnages et les ennemis incandescents, force est de constater que Dejima Games a bien maitrisé son sujet. Ces environnements chatoyants et colorés sont directement accrocheurs et surtout cohérents. Qui plus est, les divers panoramas sont des plus sympathiques, même si on reprochera au jeu de se doter de seulement quatre environnements différents, ce qui reste trop peu pour un jeu dans le genre rogue-lite.
Une formule qui joue un peu trop avec le feu
Si le jeu est plus ou moins réussi esthétiquement, Firegirl: Hack ‘n Splash Rescue s’offre quand même des soucis dans sa progression, trop répétitive. Concrètement, pour avancer dans l’aventure, vous devrez récupérer 12 grimoires de feu en tout pour accéder à la fin du jeu. Cette mécanique est donc liée à la narration, qui ne pourra avancer que par le fait de récupérer à chaque foi un grimoire.
Et pour ce faire, vous devrez vous amuser à en trouver un dans chaque mission, tout en sauvant le nombre de survivants indiqués pour réussir totalement ledit niveau avant la fin du temps imparti. Sympathique au début, cette feature n’en devient hélas que trop rébarbative, à cause d’une répétition infame des niveaux. Si les décors sont petits à petits générés procéduralement au fil de notre progression dans les diverses missions, on finira hélas par en faire trop vite le tour, avec parfois une impression de déjà-vu désagréable sur la disposition de chaque décor.
Ce sera donc mi-figues mi-raisins, même si le gameplay de Firegirl: Hack ‘n Splash Rescue est tout de même bien ficelé. Notre héroïne est armée d’une hache pour défoncer les portes mais aussi de son fameux tuyau à incendie afin de l’utiliser comme jetpack et ainsi éteindre les divers monstres de flammes afin de progresser tranquillement. Le tout, dans des missions chronométrées et dont l’élimination des ennemis de flammes permet de vous faire gagner de précieuses secondes supplémentaires pour mener à bien vos missions de sauvetage.
Grosso modo, si le gameplay est très agréable au début avec notamment la jauge de pression de l’eau à gérer, Firegirl: Hack’n Splash Rescue devient lui aussi vite frustrant sur de nombreux points. Tout d’abord, la jouabilité s’avère un peu lourde, et avec des imprécisions dans l’utilisation du jetpack ou des animations qui pénalisent le joueur pour un rien. En sus, la hitbox des ennemis est désastreuse, et peut parfois vous balancer à des kilomètres. Des dégâts de chutes sont présents, mais tellement mal gérés qu’ils en deviennent totalement abusifs.
En somme, Firegirl: Hack’n Splash Rescue n’a pas assez peaufiné son gameplay sur ces points là, et cela ternit l’expérience de jeu comme la génération procédurale dans certains niveaux, parfois buguée. On pourra certes toujours apprécier à sa juste valeur son mélange entre plateformes et « combat » en 2D, mais ces écueils gâchent le tout. Son aspect un peu scripté aura aussi de quoi faire tiquer au début également…
Un système d’amélioration bien vu pour un ratio risque/récompense déséquilibré
En dehors de ces quelques points noirs regrettables, le titre de Dejima Games s’offre un système d’amélioration des plus plaisants. En sauvant les nombreux survivants des immeubles, forêts ou trains en feu, vous débloquerez des volontaires. Une fois engagés, ils pourront vous proposer leur service que ce soit au niveau des soins, de votre lance à incendie, des revenus récoltés en fin de mission voire les fans ou les dons des fans, augmentant principalement en sauvant des petits chats ou ours des flammes.
Evidemment, tout ceci s’achète en dollars, et vous permet ainsi de monter en puissance au fil du jeu. Cela se ressent indéniablement bien, et le plaisir de jeu se décuple réellement à ce moment là, un peu trop même. Effectivement, si vous farmez énormément de missions et donc de l’argent que vous récoltez, vous pourrez très vite tout débloquer et surtout trop rapidement rouler sur le jeu sans scrupule. C’est clairement le bât qui blesse, bien que le concept de faire apparaitre des améliorations diverses et variées au fil du jeu via la caserne de pompier est bougrement bien ficelé.
Concernant par la suite le ratio risque/récompense, ce n’est pas non plus folichon. En effet, si la génération procédurale des missions est convenable sans non plus nous faire sauter au plafond, force est de constater que le fameux ratio risque/récompense lié est déséquilibré sur ce rogue-lite. Il peut arriver que l’on gagne parfois beaucoup d’argent sur une mission en la finissant rapidement, a contrario d’une mission que l’on finit plus tranquillement et longuement sans avoir une grasse récompense, même en sauvant un maximum d’animaux en sus des survivants.
Cet aspect là est donc bel et bien gênant sur la durée, entrainant de la frustration en sus des autres défauts cités. Egalement, la plupart des récompenses sont bien trop maigres avec peu de magasins qui font leur apparition dans les missions, et quelques bonus de temps ou de remplissage de la lance à incendie qui apparaissent certes tout le temps ou presque, mais n’en restent pas moins anecdotiques.
Bienheureusement, la durée de vie tourne à minima autour des sept heures sur une première run, voire un peu plus pour les personnes ayant un skill au dessus de la moyenne. Cela reste relativement correct, même si la rejouabilité peut être finalement assez peu engageante et suffisamment intéressante.
Un bien bel habillage flamboyant, à peu de choses près
Sur l’aspect purement graphique maintenant, Dejima Games a frappé fort. Avec des sprites en 2D des décors entièrement en 2D, Firegirl: Hack’n Splash Rescue propose un habillage graphique non seulement super beau, mais aussi singulier comme on l’aime. Les nombreux arrière-plans et effets visuels sont flatteurs pour la rétine, et si certains sprites 2D manquent parfois d’un peu plus de détails, le titre n’en reste pas moins accrocheur visuellement parlant. A contrario, on déplorera les nombreux bugs de génération procédurale, mais aussi des hitbox discutables voire des bugs généraux ou de collisions tout bonnement hallucinants, qu’il faudrait corriger au plus vite dans un éventuel patch.
Au-delà de ça, le soft est quand même purement divin dans sa bande sonore. Dans un esprit très rétro et entraînant, les thèmes musicaux sont suffisamment d’assez bonne qualité pour s’y faire. En revanche, ils restent très peu nombreux et finissent inévitablement par se répéter, ce qui est dommage. Quant aux bruitages, le mixage aurait pu être meilleur mais cela suffira amplement. Concrètement, le résultat est satisfaisant pour un petit studio indépendant.
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