Grâce à ses derniers titres de grande qualité, Ryu ga Gotoku Studio a su se faire une belle place sur le marché du développement vidéoludique. En effet, Yakuza 6 : The Song of Life, ainsi que Yakuza Kiwami 2 ont placé la barre très haute pour les prochaines productions du studio. Néanmoins, les développeurs ne comptaient pas en rester là, et une nouvelle entrée allait faire son arrivée. Spin-off de la série Yakuza, Fist of the North Star : Lost Paradise pose le pied sur la PlayStation 4, afin de distribuer, à son tour, une véritable pluie de coups de poings.
Pour celles et ceux s’intéressant un peu à l’univers de la licence Yakuza, ce Fist of the North Star: Lost Paradise n’est pas le premier spin-off auquel ces productions ont eu le droit. Cependant, cette nouvelle sortie constitue la première production se basant sur les mécaniques de Yakuza, mais pour un univers totalement autre, celui de Hokuto no Ken, ou Ken le Survivant en français. Une tentative quelque peu osée donc, mais qui pourrait très bien donner lieu à un subtile mélange, qui pourrait, qui sait, donner de bonnes idées à d’autres.
Par ailleurs, la notoriété grandissante de la série Hokuto no Ken a donné lieu à plusieurs adaptations vidéoludiques au cours des années. Malheureusement, elles ne faisaient pas toutes honneur à la production des années 80, donnant lieu à un mécontentement logique de la part des fans de Kenshirô. Malgré tout, la présence de Ryu ga Gotoku Studio derrière ce nouveau projet a de quoi réjouir. Mais, après un opus parfait, et un remaster exemplaire, le studio peut-il se targuer d’un spin-off d’excellence ? C’est ce que nous allons tenter de découvrir ensemble.
Sommaire
ToggleRyu ga Gotoku Studio en route pour un autre univers
Que vous soyez fan ou non de l’œuvre de Tetsuo Hara, le scénario proposé par l’équipe derrière les derniers Yakuza saura faire écho en vous. En effet, si l’introduction du titre de Ryu ga Gotoku Studio est une sorte de rappel/clin d’œil à la production d’origine, les développeurs et scénaristes ont pris à cœur de proposer une nouvelle aventure, inédite, de ce que Hara avait pu proposer pour Ken lors de ses pérégrinations durant les années 80. Ainsi, s’il sera toujours question de Yuria, l’intrigue se décalera un peu de ce que nous proposait, à l’époque, le manga, afin de nous proposer un titre original, et permettant aux fans de l’œuvre originelle de découvrir de nouvelles choses.
Par ailleurs, les membres de l’équipe en charge de ce projet ambitieux se sont attelés à faire vivre en harmonie ce qu’avait proposé le mangaka avec leurs propres idées. Des visages connus viendront ainsi crever l’écran, tandis que des nouveaux venus pourront aussi prendre part à la fête, que cela soit via la trame principale, ou via les quêtes annexes qui seront proposées à notre cher héritier du Hokuto Shinken.
L’intrigue se décalera un peu de ce que nous proposait, à l’époque, le manga, afin de nous proposer un titre original, et permettant aux fans de l’œuvre originelle de découvrir de nouvelles choses.
En parlant de ces quêtes annexes, pléthores d’entre elles sont présentes, comme nous en avons l’habitude avec les différentes productions du studio. Ces dernières sont très diversifiées, et permettent à cet opus d’adopter divers tons, afin de proposer des sensations tout à fait différentes au joueur, à mesure qu’il réalise ces dernières.
Malheureusement, l’intrigue se montre bien courte, et une grosse dizaine d’heures suffiront pour traverser l’ensemble de cette narration proposant un mélange de déjà-vu et de nouveautés. Bien que cela puisse sembler tout à fait honorable comme durée de vie, couplé à un contenu annexe assez important, le problème est que le joueur ne s’implique finalement que très peu dans ces quelques heures, fort bavardes. Ainsi, l’on passe du participant au simple acteur, qui ne peut que patienter gentiment entre les différentes phases d’action. Une certaine frustration s’installe donc là-dedans, puisque nous avons été habitués à mieux en terme d’implication du joueur. Surtout pour une trame se terminant rapidement.
De l’occupation, même en ces territoires désolés ?
Mais, si l’on peut, bien entendu, comparer rapidement cette production aux derniers Yakuza, ne serait-ce que sur le plan de l’écriture scénaristique, d’autres éléments peuvent être pris comme points de comparaison. En effet, pourquoi ne pas nous intéresser très rapidement aux combats, qui restent l’un des éléments centraux dans la vie de notre cher Ken. Eh bien il possède son style de combat bien à lui, et va employer l’ensemble des techniques du Hokuto Shinken afin de terrasser ses adversaires. Bien entendu, la mécanique cachée derrière le Heat de notre cher Kazuma Kiryu se voit ici quelque peu remplacée, ou du moins masquée, par un schéma des cicatrices de notre combattant. Une fois cette jauge revisitée suffisamment remplie, il pourra employer diverses techniques, ou tout simplement entrer en mode rage. Un fonctionnement qui se rapproche donc assez de ce à quoi nous sommes habitués. Fort heureusement, ce gameplay s’adapte plutôt bien à la licence ici reprise.
Outre cela, c’est le système de progression de Yakuza qui a aussi été réutilisé. Et il en va de même pour le reste des éléments du gameplay, du moins pour ce qui est de la base. De ce fait, vous gagnerez de l’expérience lorsque vous vaincrez vos ennemis, mais aussi lorsque vous terminerez les diverses quêtes annexes qui sont proposées durant l’aventure. A la suite de cela, vous pourrez acheter diverses techniques, voire améliorer vos statistiques, comme vous pouviez le faire lorsque vous exploriez Kamurocho. Néanmoins, une petite originalité est à souligner, c’est l’invocation de personnages emblématiques issus de la série. Bien que ces derniers ne puissent être appelés que rarement, grâce à un cool down plutôt long, les divers bonus que ces derniers octroient les rendent pour le moins efficaces, et surtout très utiles.
Le système de progression de Yakuza a aussi été réutilisé. Et il en va de même pour le reste des éléments du gameplay, du moins pour ce qui est de la base.
Ceci étant dit, nous allons pouvoir nous tourner vers l’aspect technique de ce soft, qui est probablement son gros point faible. Bien que tournant à hauteur de soixante images par seconde, l’utilisation de l’ancien moteur du studio (celui de Yakuza 0), rend le jeu moins beau que ce à quoi il aurait pu prétendre. De plus, cela constitue un véritable retour en arrière, notamment à cause de légers soucis techniques, ainsi que des temps de chargement auxquels nous n’étions plus habitués pour les autres titres des développeurs. Globalement, on se sent vraiment lésés par rapport aux dernières productions de l’équipe. Néanmoins, on peut au moins dire qu’un certain soin a été apporté à Ken, qui reste plutôt bien présenté. Et puisqu’il s’agit du personnage principal de ce titre, c’est plutôt bienvenu.
Fist of the North Star : Lost Paradise, un simple Yakuza ?
Mais, afin de ne pas rester sur cette note plutôt négative, intéressons-nous à d’autres éléments qui caractérisent ce titre. Au niveau de l’environnement, Fist of the North Star : Lost Paradise se déroule dans un monde ouvert, divisé en plusieurs quartiers comme nous en avons l’habitude dans vous savez quelle licence. Néanmoins, cet opus apporte sa petite nouveauté, en proposant de piloter un buggy, afin de traverser les zones désertiques qui parsèment le jeu. Et malheureusement, ces phases sont plutôt dérangeantes, puisque le pilotage de l’engin est assez peu plaisant. Une tentative d’installer un petit peu de fraîcheur dans les adaptations de Ken le Survivant, mais ce n’est pas vraiment la réussite à laquelle nous aurions pu nous attendre.
Si l’intrigue principale peut se boucler assez rapidement, quelques activités viennent s’y greffer, afin de rallonger l’espérance de vie du soft.
Malgré tout, le jeu parie également sur un contenu plutôt imposant en ce qui concerne l’annexe. Si l’intrigue principale peut se boucler assez rapidement, quelques activités viennent s’y greffer, afin de rallonger l’espérance de vie du soft. Ainsi, nous pouvons voir apparaître les activités de barman, joueur de baseball, gérant de bar à hôtesses, et bien d’autres. Autant d’annexes que ce que nous croisons dans les autres titres du studio. Véritable tentative de tenir le joueur plus longtemps devant l’écran, manette à la main, ces quelques invitations à vous détourner de la quête principale sont toujours très bien réalisées. Seul bémol : les bornes d’arcade, qui n’ont pas vraiment leur place dans le titre.
Par ailleurs, si certains aspects des annexes sont (et n’importe qui le verra) copieusement pompés de la série sur Kazuma Kiryu, cela ne s’arrête pas là. En effet, la réutilisation va jusqu’aux comédiens, qui changent de costume afin de prendre part à l’aventure sous d’autres traits. Fort heureusement, la qualité du casting rend ce choix tout à fait acceptable et, bien que l’on tiquera au début, le tout rend plutôt bien. Et heureusement que le studio a gardé tous ses droits, car la ré-exploitation des musiques de Yakuza est également présente. Il y avait donc une véritable envie de proposer une adaptation digne du manga d’origine, mais les fonds ne suivaient pas forcément assez pour proposer quelque chose de totalement novateur pour le studio.
Cet article peut contenir des liens affiliés