Dans le monde des studios de développement à plus petite échelle que les mastodontes de l’industrie, Zoink Games commence à faire son petit bonhomme de chemin. Avec des productions telles que l’enchanteur Fe (bien qu’imparfait), ou encore Stick It to the Man!, le studio a su se démarquer avec des styles uniques et des expériences bien différentes. Mais avec Flipping Death, on peut sentir un doux parfum de nostalgie nous ramenant à Stick It to the Man!, ne serait-ce que par sa direction artistique identifiable au premier coup d’oeil, mais pas que.
Faucheuse par intérim
Au premier abord, on pourrait même dire que Flipping Death est une suite spirituelle de Stick It to the Man!, tant les ressemblances sont criantes. Un parti pris qui s’accompagne néanmoins d’un setup différent, bien plus macabre que le précédent jeu du studio. Vous incarnez ici Penny, une jeune fille qui s’ennuie terriblement dans son boulot, bien trop plan-plan pour elle. Après s’être fait virer, la pauvre va subir un coup du sort en ayant un accident de la route. Elle et son compagnon en sortent indemnes, jusqu’à ce que Penny finisse par mourir en chutant sur un rocher. Une sacrée mauvaise journée en somme.
Elle atterrit alors dans le Royaume des Morts, un peu déboussolée par sa mort jusqu’à ce qu’elle fasse la rencontre de la Mort elle-même. Loin d’être effrayante, la grande Faucheuse a terriblement besoin de vacances (sur la Lune, histoire d’être tranquille), et suite à un malentendu, c’est à Penny de reprendre le lourd fardeau de la Mort, ce qui semble plus l’amuser qu’autre chose. Armée de sa faux, de sa nouvelle tenue et de sa folie, Penny va se rendre compte que ce nouveau boulot demande plus d’efforts que prévu, surtout pour réparer certaines injustices.
La carte maîtresse de Flipping Death est sans conteste son humour, qui se traduit aussi bien visuellement que dans des dialogues absurdes.
Avec un pitch tel que celui-ci, le studio a pu se lâcher complètement sur la direction artistique. On retrouve le même style visuel que Stick It to the Man!, où tout semble être fait de carton en 2D. Si ce style est unique en soi, on fera rapidement le parallèle bien trop évident avec le travail de Tim Burton, qui est forcément la principale inspiration artistique. On retrouve également le même type d’humour que dans les films du réalisateur, et c’est là que Flipping Death fonctionne le mieux. L’absurdité effarante de certaines situations parviennent sans mal à nous faire décrocher un sourire, tout comme les dialogues savoureux des personnages, tous plus grotesques les uns que les autres.
Tout miser sur l’humour est quelque chose de rare dans le médium, alors quand cela est exécuté avec brio comme dans Flipping Death, on en redemande aisément. Cet humour nous permet même de ne pas trop nous ennuyer durant les temps de chargements, peu nombreux mais terriblement longs. Un narrateur brisant le 4e mur saura vous occuper durant cette longue attente, en résumant l’histoire de Penny. Du moins, si on a de la chance ou si on comprend l’anglais, car même si les textes sont tous traduits en français, les sous-titres n’en font parfois qu’à leur tête. Heureusement que ce problème reste rare.
Un faux pas pour la Mort
Afin de bien effectuer son job, la jeune Faucheuse devra jongler entre le monde réel et celui des morts, qui ne sont en fait que deux faces d’une même pièce. Le titre s’articule autour d’un jeu de pistes et d’enquêtes, entremêlé par quelques moments de plateformes. Chaque monde possède son propre gameplay. Dans celui des morts, Penny pourra se déplacer à son aise à travers les niveaux, grandement aidée par sa faux. En la projetant au loin, elle peut se téléporter là où l’arme atterrit, ce qui lui permet d’accéder à des endroits qui seraient inaccessibles avec un simple saut.
On ne pourra pas dire pour autant que cette mécanique est pratique à utiliser, car elle est bien trop imprécise. La prise en main n’est pas vraiment ergonomique, surtout avec cette action là. Le constat est aussi le même sur les sauts. Flipping Death ne brille pas vraiment lorsqu’il est question de plateforme, notamment à cause d’une physique bien particulière, complètement désarticulée des personnages. Même si le résultat à l’écran est plutôt comique à voir, la frustration nous gagne rapidement manette en main, même lorsque que l’on se trouve hors des phases de plateforme.
On s’amusera plus dans le monde des vivants que celui des morts, grâce aux actions absurdes que l’on peut effectuer en prenant le contrôle des PNJ.
Pour interagir avec le monde des vivants, Penny peut s’immiscer dans l’esprit des gens avec une mécanique similaire à celle de Stick It to the Man!. Elle a également le pouvoir de prendre le contrôle d’une partie de leur corps ou d’un objet qui leur appartient (en échange d’âmes collectées dans le monde des morts), nous permettant alors d’amener le PNJ en question là où on le souhaite. La complexité des énigmes n’est pas des plus ardues, mais le jeu dispose tout de même d’un système d’aide bien pratique pour nous aiguiller, ce qui est pratique lorsqu’un niveau est rempli à ras bord de personnages différents. Il faut donc savoir quel PNJ choisir afin de débloquer telle situation et résoudre les énigmes, mais aussi afin d’accomplir certains défis annexes tout aussi loufoques que le scénario de base. En faisant cela, vous pourrez débloquer des cartes à collectionner à l’effigie des personnages, ce qui augmente de manière un peu artificielle la durée de vie du titre, proche des 5 heures pour l’aventure seulement.
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