Officialisé en juillet 2020 et programmé dans un premier temps pour le printemps 2023 sur PC, Xbox Series X|S et le Xbox Game Pass, Forza Motorsport sera disponible dès demain, ce jeudi 5 octobre, en accès anticipé pour les possesseurs des éditions Deluxe et Premium et le 10 octobre prochain pour les autres joueurs et joueuses. Pensé par Turn 10 Studios comme un véritable retour aux sources pour la franchise, d’où l’absence du chiffre « 8 » dans son nom, ce nouvel opus est très attendu par les fans de jeux de course simcade.
Non seulement il tranche avec le rythme de commercialisation bisannuel de la licence en débarquant six ans après Forza Motorsport 7 mais, en plus de ça, il se doit de surpasser son principal concurrent sur le marché, Gran Turismo 7, qui a rencontré un joli succès auprès du public l’an dernier. Alors, quasiment un mois après nous avoir livré un premier aperçu prometteur, cette itération est-elle à la hauteur de nos espérances ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé avec une manette Xbox One sur un PC équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz), d’une NVIDIA GeForce RTX 2060, d’une mémoire vive de 16 Go de RAM et d’un écran 1080p. Le titre a tourné en configuration graphique Intermédiaire (ray tracing désactivé, NVIDIA DLSS activé en mode « Qualité Ultra (DLAA) ») pendant environ 21h, temps nécessaire pour atteindre le niveau de pilote 51. Au total, nous avons terminé une cinquantaine d’événements en Carrière ainsi que participé à plusieurs épreuves dans le cadre des modes Jeu Libre, Rivaux et multijoueur. Pendant la majeure partie de la session, nous avons opté pour les réglages suivants : niveau de difficulté des drivatars fixé à 6 sur 8, application du règlement de course expert (simulation des dégâts, du carburant, des pneus et système de pénalités totales activé, rembobinage désactivé), utilisation modérée des aides à la conduite (trajectoire dynamique complète, ABS activé, accélération non assistée, contrôle de traction et de stabilité « Sport », boite de vitesses automatique).
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ToggleUn gameplay simcade profond et parfaitement huilé
Conçue pour rassembler à la fois les néophytes mais aussi les habituées et habitués de la saga dont les débuts remontent déjà à 2005, la conduite est sans surprise, le principal point fort de ce Forza Motorsport. Dès les premières minutes de jeu, les développeurs nous gratifient de toute leur expertise et de leur savoir-faire dans ce domaine. Accélération, freinage, vitesse, contacts, collisions, réaction des pneus et des suspensions en fonction de notre pilotage, passage sur les vibreurs, dans l’herbe ou les graviers, évolution de l’adhérence… nous avons presque le sentiment de pouvoir ressentir la moindre facette du comportement et des performances de notre bolide manette en mains. Le tout sans être puni en permanence à la moindre erreur d’appréciation comme dans d’autres titres axés simulation. C’est très impressionnant et surtout plaisant à souhait.
Le gameplay est d’une extrême profondeur et semble parfaitement huilé pour être rapidement et naturellement accepté et apprécié par un large public. Cependant, maîtriser tout le potentiel des différents véhicules disponibles demande forcément plus de temps que dans une expérience davantage orientée arcade comme Forza Horizon 5 ou The Crew Motorfest par exemple. Beaucoup d’efforts ont également été fournis pour faire en sorte que chaque voiture dispose d’une maniabilité unique et il existe de nombreux autres paramètres à prendre en compte pour espérer réussir à en tirer le meilleur dont les aides utilisées, les réglages effectués, les améliorations apportées ou encore les conditions dans lesquelles nous roulons (heure de la journée ou de la nuit, météo, type et qualité de la piste…).
Associez à cela un système de dégâts moins austère que celui de GT7, pouvant avoir des conséquences esthétiques et mécaniques sans aller jusqu’à faire voler les morceaux de tôle ou nous contraindre à l’abandon. On pense aussi à l’excellente qualité du sound design offrant une immersion sonore idéale pour nos oreilles et, très honnêtement, nous profitons ici d’un des meilleurs gameplay qu’il nous ait été donné d’avoir pour un jeu de course simcade. Sans mauvais jeu de mots, certains et certaines d’entre vous risquent de trouver que nous en faisons peut-être des caisses mais, nous avons beau chercher, nous ne lui trouvons absolument aucun défaut. Et ça, ça n’arrive pas tous les jours.
Un contenu de lancement qui reste très solide
Bien qu’il ne se montre pas aussi généreux que celui de Forza Motorsport 7, le contenu de lancement de Forza Motorsport reste très solide sans compter qu’il continuera de s’étoffer dans les mois et années à venir. Outre les 500 véhicules inclus au catalogue qui peuvent tous être « tunés » (800 améliorations à débloquer au total) et personnalisés selon nos envies, le titre intègre vingt circuits et près d’une cinquantaine de tracés différents tels que Spa-Francorchamps (Belgique), Suzuka (Japon), Silverstone (Grande-Bretagne), le Mugello (Italie), Maple Valley, le Watkins Glen International (États-Unis) ainsi que celui des mythiques 24h du Mans (France).
Concernant les modes de jeu, la Carrière devrait logiquement être celui où vous passerez le plus de temps. Successeuse spirituelle de celles présentes dans Forza Motorsport 3 et 4, elle nous invite à retracer à sa manière l’histoire de l’automobile. Cela passe par l’accomplissement de séries d’événements façon mini-championnats mettant en avant un modèle, une catégorie ou encore une classe de bolides spécifique.
Au cours de chaque épreuve, nous participons d’abord à une petite séance d’essais libres pour apprendre à nous familiariser avec la voiture que nous avons choisie sur le tracé et les conditions dans lesquelles le titre a décidé de nous placer. Puis, une fois que nous avons procédé à nos réglages de dernière minute et à défaut d’avoir droit à une vraie séance de qualifications comme en multijoueur, nous choisissons notre position sur la grille de départ. Une façon de nous inciter à prendre des risques, ou pas, dans le but d’obtenir des récompenses bonus à la fin de la course.
Précision importante d’ailleurs, la production nous laisse toujours l’opportunité de modifier le type de règlement que nous voulons voir appliqué à propos de la gestion des dégâts, des pénalités et de la mécanique du rembobinage lors de chacun de ces événements. Il en va de même pour ce qui est du niveau de difficulté de l’IA (de 1, la plus lente, à 8, la plus rapide). A ce sujet, sachez que celle-ci a su nous imposer un challenge et adopter une attitude à la hauteur de nos attentes. Certes, elle est un peu plus bagarreuse mais dans le bon sens du terme. Toutefois, ce n’est pas tout le temps le cas.
Pendant notre session, il lui est arrivé de tenter quelques actions frustrantes comme nous bloquer sur un tour chronométré alors qu’elle vient de quitter la voie des stands et tenter des sorties et retours en piste un tantinet osés. Rassurez-vous, si nous nous retrouvons piégés au cœur de la mêlée, une IA commissaire de course est là pour analyser le moindre comportement suspect lié à un passage hors-piste ou aux collisions. Là encore, sa conception n’est pas irréprochable mais sa capacité à sanctionner, ou non, reste très convaincante dans l’ensemble, surtout si nous devons la comparer à celle des jeux de F1 de Codemasters.
Après avoir bouclé une épreuve, nous enchaînons ensuite avec celles qui suivent jusqu’aux résultats finaux qui influeront sur la quantité de crédits et d’expérience reçus et sans jamais nous empêcher d’accéder à la prochaine compétition sur notre chemin. Eh oui, dans cet épisode, performer reste intéressant mais moins que de profiter à notre rythme de la conduite, d’où la présence d’un niveau de maîtrise propre à chaque véhicule qui ne cessera de monter au fur et à mesure que nous roulons avec.
Vous l’aurez compris, il y a de quoi s’amuser et la progression est bien huilée mais demeure effectivement très classique et assez répétitive pour la licence et le genre. Afin de varier davantage les plaisirs, il ne faut donc pas hésiter à se tourner vers les autres modes de jeu, à savoir le multijoueur, public ou privé, Rivaux, qui est l’équivalent ici du contre-la-montre, ou le Jeu Libre, très complet au point d’embarquer une quantité monstrueuse d’options dans le seul but de nous permettre de créer l’événement de nos rêves.
Nouvel épisode, nouvelle vitrine technologique ?
Que ce soit dans le cadre des jeux Motorsport ou Horizon, la franchise Forza est réputée depuis plusieurs années pour être capable de repousser les limites de ce qu’un jeu de course peut proposer sur le plan technique. Il est donc logique que les joueurs et les joueuses attendent de cet opus qu’il suive l’exemple de ses prédécesseurs sur cet aspect. Malheureusement, dans notre cas, donner l’avis le plus qualitatif possible est particulièrement délicat, notre PC possédant des composants aux performances trop limitées pour réussir à faire tourner le titre à fond.
Contraint de nous cantonner à une configuration graphique Intermédiaire avec le DLSS activé en mode « Qualité Ultra (DLAA) » pour prioriser un 60 fps constant à l’écran, le Forza Tech Engine a affiché des limites graphiques qui ne rendent vraiment pas honneur aux prouesses qu’il peut habituellement accomplir avec la machine adéquate. Cependant, il faut reconnaître que le résultat est loin d’être horrible, d’autant plus lorsque nous faisons usage du traditionnel mode Photo. Et ça, c’est une très bonne surprise.
Forza Motorsport : On y a joué une poignée d’heures, nos premières impressions
Même si cela peut dépendre à plus ou moins grande échelle du circuit, de l’heure et/ou des conditions météorologiques dans lesquelles nous évoluons, le rendu global parvient à être joli, voire très joli, essentiellement grâce à tout le travail effectué autour de la modélisation des véhicules, de l’asphalte et du ciel photoréaliste. Les caprices de Dame Nature liés à la pluie sont également très agréables à observer. En revanche, nos yeux nous ont remercié de ne pas chercher à rouler en plein brouillard plus d’une ou deux fois seulement.
Encore une fois, dans notre situation, difficile d’affirmer que vous prendrez une claque ou profiterez d’une vraie vitrine technologique sur un bien meilleur PC ou sur Xbox Series X|S, bien que notre preview était très satisfaisante sur console. Cependant, nous nous montrons tout de même optimistes sur la capacité du studio américain à tenir cette promesse. Déjà en raison du passif de la licence sur ce point et aussi parce que nous avons répertorié des soucis de finition et d’optimisation divers et variés qui ne nous semblent pas entièrement liés aux limites de notre configuration (bugs, saccades, temps de chargement un peu longs, etc.) Même si ces problèmes ne sont jamais venus gâcher notre plaisir de jouer, nous nous attendons, et même nous espérons fortement, qu’un ou deux patchs soient déployés en marge de l’accès anticipé et du lancement officiel pour venir peaufiner et corriger tout ça.
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