Fracked, c’est l’un des petits jeux VR qui avait fait une première apparition plus ou moins remarquée en mars dernier de par son aspect visuel et survolté. Autant dire que le titre développé par nDreams, à qui l’on doit notamment un certain Phantom: Cover Ops – un FPS militaire convaincant en VR –, fait littéralement envie sur le papier. Mais dans la pratique, le soft a pourtant un mal fou à convaincre malgré un gros potentiel à la base.
Conditions de test : Nous avons terminé Fracked en 2h40 de jeu. Le titre a été testé sur le PlayStation VR via la PS5.
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ToggleUn complexe fracturé et pas très catholique
Fracked a qu’on se le dise le chic de nous plonger d’entrée de jeu dans sa narration. Votre héros, armé d’un pistolet de détresse et largué sur une montagne où un complexe douteux y est installé, va devoir faire sa petite enquête en compagnie d’une certaine Rosalez, à bord de son hélico. Nos deux comparses devront ainsi pénétrer dans ledit complexe et arrêter le dirigeant de cette dernière qui ne semble pas faire des expérience très saines, en sus de menacer la planète à cause d’un forage visant à récupérer de mystérieux cristaux assez dangereux.
Autrement dit, vous devrez sauver le monde, tandis qu’une armée d’ennemis interdimensionnaux viendront vous mettre des bâtons dans les roues. Dans son inspiration james bondienne, Fracked arrive à séduire dans un premier temps. Qui plus est, le soft, assez basique sur son pitch de départ, parvient à nous délivrer quelques rebondissements bien vus et amenés. En revanche, hormis une écriture convenable, les deux héros se révèlent finalement plats comme le méchant de l’histoire, assez peu accrocheur et cliché pour le coup.
C’est bien dommage, car la direction artistique est aussi convaincante, à peu de choses près. Dans son esthétique cel-shading à la Borderlands et ses nombreux environnements neigeux qui en jettent, Fracked a un potentiel fou. Seulement voilà, le titre VR fait la malheureuse erreur de renouveler un peu trop grossièrement ses différentes maps au fil de notre progression, ce qui nous laisse de surcroit un sentiment de recyclage et de répétition extrêmement répétitif et ennuyeux. Dommage de ce côté-là, car le départ est pourtant canon.
Tirer oui, skier non merci
Dans une ambiance qui se rapprocherait presque d’un Blood & Truth, Fracked reprend pas mal de choses du titre de London Studio. Que ce soit dans les déplacement traditionnels via le PS Move – même si le feeling est évidemment différent sur le titre de nDreams que l’on soit clair -, en passant par le déplacement de la caméra via une touche pour aller à gauche et une autre pour aller à droite, on retrouve quelque chose d’assez traditionnel d’un jeu PSVR.
Cela dit, même si les contrôles peuvent paraitre assez peu intuitifs – surtout si vous avez déjà goûté à l’excellent Oculus Quest 2 -, on s’y refait assez vite, et le tout répond finalement bien. Fracked réussit également avec brio ses gunfights relativement nerveux, avec une visée assez manuelle et exigeante pour notre bon plaisir. Le rechargement se fait également assez facilement et naturellement en mimant le geste, ce qui demandera évidemment de la dextérité face aux nombreux ennemis qui vous attendent dans certains passages.
Les séquences de plateformes proposées sont également d’assez bonnes factures. Effectivement, elles restent relativement diversifiées au niveau des situations, et dotées d’une mise en scène très efficace. L’immersion est donc totale, et on retrouve quelque chose d’aussi infaillible que ce que nous avions sur Blood & Truth. Par contre, on reprochera sur ces phases de grimpette une difficulté parfois inutilement relevée, notamment vers la fin histoire de gonfler artificiellement la durée de vie de manière ridicule.
Et justement sur Fracked, les problèmes commencent tout d’abord avec sa durée de vie, trop courte. Comptez 2h40 pour venir à bout des divers chapitres du soft, avec une rejouabilité quasiment nulle. On notera également des phases en ski qui s’offrent un gameplay désastreux dans la maniabilité, les déplacements se faisant à l’aide du casque VR en bougeant votre tête. Attendez-vous à recommencer moults fois ces types de séquences, imbuvables et absolument pas amusantes une seule seconde.
Dans les autres problèmes à souligner, nous aurons la diversité des ennemis, son IA ou encore ses checkpoints. Sur le premier point, il est incroyable de voir la pauvreté des ennemis proposés, et avec un pattern pas souvent très futé, l’IA étant parfois peu réactive et aussi intelligente qu’une huître. Les checkpoints ne sont également pas mieux car ils sont mal placés, et vous obligent parfois à recommencer des passages qui vous prendront la tête sans scrupule, comme celles en ski ou près de la fin du jeu. On pourra aussi notifier en coup de vent des armes qui restent assez chiches sur le nombre avec seulement deux pétoires, et trois autres qui font office d’armes temporaires une fois ramassées…
Le dernier élément à voir sur Fracked, ce sont les quelques passages où il s’agit parfois de réaliser des puzzles légers. Ne vous attendez pas à vous casser la tête dessus très longtemps, ceux-ci étant d’une facilité déconcertante, et où l’activation des divers mécanismes ne sont pas non plus sorciers, en sus de ne pas varier le gameplay. En somme, en supplément des soucis de gameplay, le bébé de nDreams ne réussit jamais vraiment à se renouveler tout le long et nous laisse sur notre faim, comme sa calibration.
Le PSVR commence réellement à se faire vieux
La calibration est carrément la fameuse némésis du Playstation VR. Agé de six ans, le casque VR de Sony commence à montrer un peu plus en évidence ses limites, et donc ses soucis de calibration sur ce Fracked avec une PlayStation Caméra qui peine à suivre vos mouvements à 360 degrés comme le ferait sans sourciller un Quest 2. De fait, vous aurez grosso modo les trois quart du temps le doigt appuyé sur la touche start afin de recalibrer en permanence le bousin, en priant pour que le calibrage soit plus acceptable pour mieux négocier les séquences de grimpettes voire de gunfights.
Néanmoins, le soft est au moins immersif, et surtout joli. Son esthétique à la Borderlands fourmille de détails, la finition des textures est excellente et les différents effets irrésistibles. Mis à part les arrière-plans un peu papier peint et pas forcément agréables pour la rétine, Fracked s’en tire super bien tout en dotant d’une fluidité optimale, notamment sur PS5. Mais bien évidemment, vous devrez vous doter d’un adaptateur pour la Playstation Caméra – à dégoter gratuitement via le site de Sony par ici -, afin de pouvoir jouer sur la dernière née de Sony.
En dépit des nombreuses coquilles, Fracked termine sur une bonne note – sans mauvais jeu de mots -, avec l’ambiance sonore. Les divers thèmes musicaux ont cette particularité hypnotisante de rythmer parfaitement les gunfights et moments calmes, et c’est ce qui arrive un tant soit peu à nous immerger correctement dans ce background si particulier. Le doublage VO n’est pas en reste car il reste de qualité, et dotés de sous-titres français qui sont évidemment de la partie.
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