Inxile Entertainment, que l’on connait dernièrement pour l’excellent Wasteland 3, s’est aussi mis à la VR cette année avec un titre multijoueur nommé Frostpoint VR: Proving Grounds. Sous ce titre là se cache donc un jeu totalement multijoueur en 10V10, et dont il s’agit du tout premier titre en réalité virtuelle du studio. Et sur cette première tentative du studio à proposer un titre VR solide, force est de constater qu’il y a de quoi être refroidi…
Conditions de test : Nous avons effectué un peu plus de 10 matchs sur Frospoint VR: Proving Grounds en testant les deux modes de jeu disponibles lorsque nous arrivions enfin à trouver une partie. Le soft a été testé sur Oculus Rift S avec une GTX 1070, 16 Go de RAM et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleUn contenu très maigre
En sus d’avoir un scénario inexistant – deux équipes s’affrontent dans une base militaire abandonnée en antarctique alors que des ennemis mécaniques sont dans les parages -, Frostpoint VR: Proving Grounds se tape hélas un contenu très limite derrière. Effectivement, le titre de InXile Entertainement se dote de seulement deux modes de jeu avec match à mort en équipe et conquête. Il s’agit forcément de deux modes trop génériques, et c’est malheureusement tout ce qu’il y aura à se mettre sous la dent.
En effet il n’y a déjà aucun mode solo, et le soft a à son actif une toute petite poignée de maps se comptant sur les doigts d’une seule main. Si ces dernières s’offrent un level-design cohérent, on en fait bien trop vite le tour et ces dernières finissent par se suivre et se ressembler à la longue. Et comme évoqué plus haut, il est bien dommage que le scénario n’ait même pas été étoffé à minima, voire incorporé directement sur les différentes maps avec une petite mise en scène.
Nous attendions en somme bien mieux du studio qui nous avait pourtant bluffé avec Wasteland 3. Néanmoins, nous pourrons dans un premier temps nous consoler au moins avec la large panoplie d’armes à feu ou à énergie à essayer. Il y aura également le QG plutôt immersif, et vous donnant la possibilité d’accéder aux menus pour le multijoueur, tout en vous entraînant sur des cibles avec toutes les armes mises à disposition.
Ce sont les deux seuls points positifs car bien entendu, il y aura de quoi pester sur le fait qu’il soit impossible de trouver une partie complète. Il ne sera aussi pas possible du tout de faire du match à mort en équipe. Effectivement, seul le mode conquête trouve systématiquement une partie avec un ou deux joueurs qui se courent après à contrario de l’autre mode, qui devrait pourtant attirer des joueurs.
Des parties pas si folichonnes
Avant toute chose, et au risque de radoter à chaque test VR, sachez que l’on retrouve un gameplay pratiquement similaire à énormément de FPS en VR. En clair, on se déplace avec le joystick droit, on tourne la caméra avec le gauche, et on ramasse les diverses armes avec la gâchette au niveau de l’indexe. Qui plus est, on sprinte en enfonçant le joystick droit, et on tire avec les gâchettes arrières de l’oculus touch. Concrètement, la disposition est somme toute classique dans la jouabilité, et n’est pas foncièrement mauvaise.
Par conséquent, force est de constater que le retour des armes est assez crédible avec un super recul des diverses pétoires, et on prend toujours un malin plaisir à manier nos armes comme dans la réalité, augmentant donc la sensation de réalisme. Tout est donc bien calibré de ce côté-là, mais les gunfights manquent de patate. Pour faire simple, les gunfights en multijoueur restent extrêmement mollassons, et pas foncièrement intéressants en soi. Qui plus est, l’impact des balles est ridicule sur les ennemis comme dans les animations, ce qui a le don de casser fatalement l’immersion.
Cela dit, InXile Entertainment a quand même tenté un coup de poker avec l’implémentation du PvE dans le PvP. Sauf qu’ici, la mayonnaise ne prend pas pour la simple et bonne raison que l’IA des ennemis est tout bonnement idiote, et que ces ennemis ne sont pas si effrayants ni dangereux dans l’absolu. Du coup, cette idée est directement tuée dans l’œuf, comme l’IA de nos alliées et des ennemis, peu réactive au possible et n’ayant même pas la présence d’esprit de venir vous réanimer lorsque vous êtes à terre.
Néanmoins, et outre des modes de jeu ultra basiques et n’apportant aucune fraîcheur à ces derniers, Frostpoint VR: Proving Grounds joue la carte de l’immersion à fond. Pour faire simple, vous commencez chaque partie dans votre base et avec de l’argent de départ. Cet oseille vous permettra de choisir dans votre base vos armes, grenades, armures et boucliers disposées sur les divers murs. Le choix est super large ce qui fait bien plaisir, et notez que vous gagnez de l’argent en restant en vie et en faisant des frags ou capturant des points de contrôle si vous êtes en mode conquête.
Au-delà de cette mécanique sympa mais déjà vue dans un Counter Strike, le soft est dénué d’un véritable système de progression donnant envie de continuer l’aventure. Pour la faire courte, vous gagnez de l’expérience à chaque fin de partie ce qui vous fait monter en niveau et c’est tout. Du coup, vous ne gagnez rien de plus, que ce soit des améliorations ou autres. C’est ce qu’il manque cruellement au bébé de InXile Entertainment pour être vraiment intéressant, sans compter les quelques contrôles capricieux vous empêchant de ramasser ou prendre vos armes derrière votre dos de manière efficace et précise…
Une technique et une bande-son qui pouvaient mieux faire
Pour la technique, on ne peut pas dire que Frostpoint VR: Proving Grounds vous fera sauter au plafond visuellement parlant. Les modèles 3D ne sont à aucun moment folichons, les textures sont relativement faibles et baveuses pour de la VR. De plus, la plupart des effets d’explosions sont indignes de cette génération actuelle. Autant dire que l’immersion marche à moitié car même si la modélisation des armes est correcte, les arrière-plans comme l’ensemble graphique du soft pouvaient largement faire mieux comme son optimisation, juste passable.
Vient enfin ce bon vieux sound design. Hormis quelques vagues doublages en V.O. fortement oubliables, le titre d’InXile Entertainement n’est tout simplement pas marquant. La bande-son en partie est vide à part les 20 premières secondes de celle-ci, et les armes claquent de manière convenable, sans être par exemple au niveau d’un Medal of Honor: Above and Beyond. En clair, le travail n’a pas été peaufiné jusqu’au bout, et c’est vachement regrettable.
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