Dans cette nouvelle aventure, c’est une maison créé pour l’occasion qui est mise à l’honneur. La famille Forrester, fidèle à la famille Stark, du moins ce qu’il en reste, partage nombre de points communs avec cette dernière, notamment un destin tragique. L’histoire prenant place juste après les noces pourpres, on ne sera pas surpris de la découvrir dans une position peu favorable. La famille Forrester est en tout cas tiraillée entre l’honneur et le respect des valeurs du nord, et la nécessité de faire allégeance aux Lannister, bien installé sur le fameux trône de fer. On apprendra également que c’est l’exploitation d’arbres appelés Ferrugiers, sous le contrôle de notre bastion Ironrath, qui attire l’attention, ceux-ci permettant de faire des boucliers et autres outils en bois infiniment plus résistant que la normale.
Cette ressemblance dans les enjeux politiques, et la lutte pour la survie en Westeros ne s’arrête d’ailleurs pas là. En effet la plupart des protagonistes font écho aux héros de la célèbre série télévisée. C’est d’ailleurs l’un des défauts majeurs de l’histoire écrite par les scénaristes du studio derrière le jeu. A trop vouloir singer une trame connue de tous les fans de la série, on a l’impression d’en voir une copie conforme. Entre le jeune fils forcé de devenir Lord par la force des choses, le bâtard envoyé au mur, ou encore la fille ainée gérant les intrigues à Port-Réal, c’est un sentiment de déjà-vu qui domine. Heureusement l’histoire d’Asher, fils exilé de la famille Forrester, se déroule à Essos et est un peu plus exotique que les autres.
Cette similarité est avant tout là, et cela saute aux yeux, pour nous faire côtoyer les têtes d’affiche de la série. On y retrouvera, entre autre, Tyrion et Cersei Lannister, Jon Snow ou encore Daenerys Targaryen. Du beau monde qui bénéficie de doublages réalisés par les acteurs officiels, un plus non négligeable il faut l’avouer, d’autant que ceux-ci font de l’excellent travail.
Un Telltale (trop) classique ?
Partageant la même ADN que le reste des jeux du studio, on ne sera pas surpris de devoir faire des choix à l’apparence cruciale. Comme il est de coutume, chaque fois qu’une conversation, ou action, importante pour la suite des évènements a lieu, une petite indication apparait en haut de l’écran pour nous dire que tel personnage s’en souviendra. Habitué de la série ou des précédentes productions vidéoludiques des développeurs, vous vous en doutez il va y avoir de la casse. Malgré tout, et c’est habituel aussi, les choix restes assez superficiels et l’on dévie finalement peu en fonction de ceux-ci. D’autant plus que l’univers Game of Thrones ne peut pas être bouleversé, et donc que l’avenir est déjà gravé dans le marbre.
Le gameplay quant à lui ne réserve que peu de surprise. On est toujours face à un jeu narratif, parsemé de QTE plus ou moins réussi, et des phases d’explorations très rigides. Autant le dire tout de suite, ce n’est pas le meilleur travail de Telltale de ce côté-là. C’est encore une fois l’arc scénaristique d’Asher qui s’en sort le mieux, il reste en effet plus dynamique que le reste de l’aventure. À contrario, toute la partie se déroulant à Port-Réal ne présente aucun intérêt en matière de jouabilité, politique oblige, on utilisera ici plus les dialogues que les poings.
Techniquement daté, artistiquement réussi ?
Comme vous avez déjà pu le voir dans les images illustrant ce test, le rendu graphique du titre opte pour une approche stylisée, assez différente que ce que l’on a pu voir par le passé. On pourrait rapprocher le résultat à une sorte de peinture à l’aquarelle ou à l’huile, et il faut avouer que certains paysages sont du plus bel effet. C’est le cas de la majorité des plans larges qui nous sont proposés, que ce soit Ironrath, Port-Réal ou encore le fameux mur de la garde de nuit, les artistes ont réalisé un travail remarquable malgré le moteur vieillissant du jeu.
En revanche on ne peut pas en dire autant quand la caméra se rapproche un peu plus. Les personnages sont ainsi peu détaillés, et certaines textures vous paraîtront bien fades. C’est assez dommageable quand des gros plans sont utilisés, bien que soyons clair, cela n’a jamais était le point fort d’un jeu Telltale. Les animations sont elles aussi loin d’être à la hauteur, reproche récurent dans le catalogue du studio, c’est d’autant plus saisissant dans les moments où l’action s’emballe un peu.
Pour finir on peut signaler que la musique s’en sort très bien, avec par exemple un générique reprenant l’excellent thème de la série de HBO. L’histoire se laisse suivre sans mal, mais la fin vous laissera sur votre faim avec une chute brutale, préparant l’arrivée d’une deuxième saison.
Cet article peut contenir des liens affiliés