Repoussé de multiples fois, Gangs of Sherwood voit le jour officiellement ce 30 novembre sur PC, PS5 et Xbox Series. Il faut dire que le titre n’a pas fait énormément de bruit depuis qu’il a été annoncé, mais son concept est prometteur. Développé par le studio belge Appeal Studios, il nous embarque dans l’univers de Robin des bois, où nous devrons défier une énième fois le Shérif de Nottingham dans un jeu d’action en coopération jusqu’à quatre joueurs. Si l’éditeur a quand même touché le gros lot récemment avec le succès critique et commercial de Robocop: Rogue City, il faut avouer que Gangs of Sherwood, comme vous pourrez l’observer dans notre test, n’est pas aussi réussi.
Conditions de test : Nous avons terminé les trois actes de Gangs of Sherwood en 7 heures, en jonglant entre les modes normal et héroïque du jeu. Nous avons principalement joué en coopération, et alterné entre l’incarnation de Robin, Marianne et Petit Jean. Le titre a été testé sur PC avec 32 Go de RAM, une RTX 3070 et un i5-12400 (2.50 GHz).
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ToggleDu Robin des bois à la sauce Steampunk
Le lore de Gangs of Sherwood n’est guère surprenant, puisqu’il reprend celui de Robin des bois qui a été adapté moult fois sous divers médias. Nous nous retrouvons toutefois dans un contexte steampunk où le cœur de lion, détenu par Richard, est malencontreusement tombé entre les mains du Shérif de Nottingham. Ce dernier s’est servi de l’artefact pour s’offrir une technologie avancée, et donc avoir la mainmise sur le peuple anglais. Bien entendu, nos résistants (Petit Jean, Robin, Frère Tuck et Marianne) vont devoir tout faire pour le mettre hors d’état de nuire.
Concrètement, ce n’est pas dans sa narration que Gangs of Sherwood va puiser sa force. En effet, c’est une histoire que l’on connait par cœur puisqu’elle a été adaptée énormément de fois, d’autant que la fin est on ne peut plus prévisible. Néanmoins, il faut admettre que les dialogues entre nos héros sont plaisants, et l’humour aura le don de faire sourire. C’est déjà ça de pris, et on sent que le studio a plutôt bien transposé l’univers de Robin des bois dans sa production. Sachez enfin qu’avant de débuter l’aventure, vous avez un petit prologue, vous permettant de vous familiariser au titre via un petit tutoriel bien expliqué dans l’ensemble.
Quant à sa direction artistique, elle est assez charmeuse. Ce mélange entre fantasy et médiéval fonctionne bien, tirant parfois vers le streampunk, et force est de constater qu’Appeal Studios s’est efforcé de proposer une certaine diversité dans son background. On retrouve ainsi des lieux plus ou moins iconiques de la licence comme l’arbre chêne ou encore les mines ou la forêt de Sherwood. Le studio belge a ainsi soigné l’habillage artistique du soft, qui est visuellement acceptable avec des textures soignées, et surtout des arrière-plans qui font leur petit effet. Qui plus est, le jeu est super fluide et sans le moindre accroc, même si quelques animations font parfois tiquer, comme certains modèles 3D manquant de finesse. Pour un AA, ce n’est pas surprenant.
Quatre personnages pour quatre fois plus de plaisir
Jeu d’action en coopération oblige, Gangs of Sherwood vous donnera la possibilité d’incarner pas moins de quatre personnages. Et sans conteste, l’alchimie entre ces derniers est des plus réussie. Vous aurez dans un premier temps Robin, avec sa capacité à effectuer des combos stylés avec son arc, mais aussi d’attaquer au corps à corps. Quant à Marianne, elle aura à disposition une épée pour les petits combos, une sorte de fouet pour les plus gros, mais aussi des dagues de Damoclès qui font des dégâts violents aux ennemis.
Par la suite, vous aurez Petit Jean et Frère Tuck, tous deux au corps à corps. L’un pourra utiliser ses poings qu’il pourra chauffer afin de faire des attaques enflammées dévastatrices, tandis que Tuck pourra, avec sa gigantesque masse, faire de gros dégâts sur son passage. Vous l’aurez compris, chaque personnage a ses propres spécificités, qui seront améliorables au fil du jeu. Il faut dire aussi que les bastons sont véloces, frénétiques, et proposent une palette de coups très agréable. Entre les attaques légères et lourdes, couplées aux compétences rebelles et l’instinct rebelle, il y a de quoi varier les plaisirs et avoir une certaine alchimie jouissive entre chaque protagoniste. Le titre s’étoffe également avec un système d’esquive bien fichu, à contrario d’une parade que l’on utilise assez peu. Cela dit, il y a quand même des exécutions très stylées, ce qui permet d’engranger de l’or supplémentaire.
Pour le reste, et après plusieurs sessions de jeu sur chaque niveau, vous vous rendrez vite compte qu’il y a des coquilles dans le gameplay. A commencer par un côté trop confus dans les batailles, et surtout un système de verrouillage très hasardeux qui manque de précision, au même titre que la caméra, pas folichonne non plus à certains moments. Qui plus est, on pourra aussi pester sur les quelques séquences de plateformes qui sont globalement ratées, la faute à une précision des sauts et dash rédhibitoire qui vous fera tomber les trois quarts du temps dans le vide. Sans ça, l’expérience de Gangs of Sherwood aurait pu être beaucoup plus agréable, et nous ressentons le petit budget.
Dans sa progression pure, le titre ne fait pas mieux. Même si certains collectibles ou artefacts conférant des bonus non négligeables pour nos personnages sont générés procéduralement, il faut dire que chaque mission de chaque acte n’apportera guère de diversité. Nous progresserons toujours dans des environnements où il s’agira de faire un peu de plateforme imprécise, des combats en arènes, et des objectifs pour le moins génériques. Cela conduit à un jeu qui se répète inlassablement, et bien qu’il y ait parfois une utilisation du décor contre les ennemis, tout ceci ne suffira pas au titre à se renouveler.
Qui plus est, on finira par réaliser également les mêmes combos avec nos protagonistes, étant donné la limitation de ces derniers, qui auraient mérité d’être un peu plus approfondis, malgré l’ajout de compétences spécifiques. Néanmoins, le soft pourra compter sur des boss sympathiques à affronter, et l’aspect coopératif nous fera passer un très bon moment entre amis. Car malheureusement, y jouer en solo sera très vite ennuyeux, et surtout très lassant à terme, d’autant que vous devrez systématiquement payer de votre or pour revivre lorsque vous serez à terre.
On terminera cependant avec son level-design, qui fait tous les efforts du monde pour essayer de se tailler pour la coopération. Appeal Studios a fait en sorte de proposer divers chemins pour chaque protagoniste, notamment pour accéder à certains coffres renfermant de l’or ainsi que des artefacts nous donnant quelques avantages – augmentation de la défense, possibilité de ressusciter une seule fois etc… -. Il faut dire que ceci n’est pas trop mal amené, même si nous sentons un petit manque d’inspiration sur certains niveaux.
L’arbre chêne et ses upgrades
Après de rudes combats, vous avez bien évidemment votre hub avec le fameux arbre chêne. Le QG de vos résistants vous donnera la faculté d’améliorer les compétences de chacun des personnages. Moyennant de l’or que vous avez durement acquis à la fin de vos mission, vous aurez le loisir d’y déverrouiller de nouvelles techniques. Mais aussi de nouveaux emplacements pour vos artefacts ou pour votre jauge rebelle, servant à activer des compétences secondaires ainsi que l’instinct rebelle, qui régénère de la vie temporairement tout en vous permettant d’effectuer des attaques dévastatrices qui varient en fonction du héros choisi.
En supplément, il y a aussi les fragments à améliorer. Il s’agira d’acheter de nouvelles attaques légères, lourdes, de l’instinct et des compétences rebelles. Une fois acquises, vous n’aurez le droit d’en choisir qu’une seule de chaque catégorie. Cela contraint à faire des choix au niveau des attaques à emporter avec soi, avant de se lancer dans l’une des neuf missions du jeu. D’ailleurs, notez que le prix double ou triple à chaque achat, ce qui vous force réfléchir sérieusement à vos choix. Force est de constater que le système d’amélioration est bien huilé dans l’ensemble, et surtout très complet. De plus, cela permet plus ou moins de compenser la faible palette de coups proposées pour les personnages.
Outre l’amélioration, sachez qu’il y a bien entendu un côté cosmétique permettant d’acheter de nouvelles tenues, mais pas que. Vous pourrez aussi trouver sur votre chemin des PNJ proposant des quêtes annexes. Malheureusement il s’agit de quêtes d’une banalité sans nom – tuer des ennemis spécifiques, faire un nombre donné de parades etc… -, peu intéressantes et dotées d’une indication plus que douteuse. De plus, elles n’apportent finalement aucune récompense précise, ce qui prouve qu’elles ne sont là que pour faire du remplissage. Au passage, sachez que le titre peut se boucler en environ 7h.
Par la suite, vous pourrez toujours compter sur une certaine rejouabilité, car l’or récolté n’est pas transféré d’un héros à un autre, ce qui vous forcera à refaire les niveaux pour améliorer chacun d’eux. Pour gonfler la durée de vie, vous aurez également trois missions secondaire avec un combat de boss, un mode boss rush, et un mode vague. C’est classique dans le fond, mais assez efficace dans l’exécution, bien que les deux derniers modes aient des coupures qui cassent un peu le rythme.
On termine avec son multijoueur coopératif, tronqué par une feature pourtant vitale. Jouable jusqu’à quatre joueurs en ligne et bien qu’il soit aisé d’héberger une partie, nous déplorons le fait sur le soft ne propose pas de crossplay. Autrement dit, seuls les joueurs d’une même plateforme pourront jouer entre eux. Autant dire que c’est fort regrettable, même si c’est compensé par le fait de pouvoir rejoindre des parties d’autres joueurs via l’onglet social du soft, une fois que vous arrivez dans le hub. C’est déjà ça de pris, d’autant que tout l’intérêt du jeu réside dans son aspect coopératif.
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