Les simulations de jardinage au sens strict ne courent clairement pas les rues, et Sillalive Studios en a logiquement profité en sortant Garden Life: A cozy Simulator. Disponible depuis le 22 février dernier sur pratiquement toutes les plateformes, le titre des créateurs de la licence Bus Simulator s’attaquent ainsi à une nouvelle simulation assez peu commune. Cette dernière vous entrainera dans la gestion d’un jardin communautaire où il faudra effectuer moult tâches en la mémoire de Robin. Il s’agit d’un jeu qui donne envie d’avoir la main verte, même si le studio fait encore face à des lacunes que l’on connait bien.
Conditions de test : Nous avons vadrouillé durant une dizaine d’heures dans le mode histoire de Garden Life: A Cozy Simulator, ce qui nous a permis de voir globalement ce que le jeu avait à nous proposer. Nous nous sommes ensuite perdus une petite heure supplémentaire sur son mode créatif. Le titre a été testé sur PC avec 32 Go de RAM, une RTX 3070 et un i5-12400 (2.50 GHz).
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ToggleSécurisons le jardin communautaire en la mémoire de Robin
Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Garden Life: A Cozy Simulator a une histoire, même si elle n’est pas passionnante. Le titre vous explique dans sa cinématique d’introduction que Robin n’est plus de ce monde, laissant derrière elle un jardin communautaire en perdition. C’est à ce moment là que vous entrez dans la danse. Votre mission sera de rendre hommage à Robin une dernière fois en embellissant de nouveau ce jardin qui lui tenait tant à cœur.
Qu’on soit clair, la production de StillAlive Studios a fait de son mieux pour proposer un fil rouge intéressant, mais celui-ci se révèle assez peu prenant et trop en surface. Malgré quelques personnages que l’on rencontre au fil de notre aventure, le soft nous laisse une impression de vide peu agréable. Effectivement, vous ne verrez les protagonistes qu’au travers d’illustrations, via des lignes de dialogue, sans jamais les croiser dans le village ou à proximité de votre jardin.
Outre une histoire peu engageante et sans réel intérêt, c’est le manque de vie qui fait peur dans cette simulation de jardinage. Effectivement, que ce soit en dehors de votre petit jardin ou dans le village, vous ne croiserez jamais personne. On se croirait presque dans un village fantôme tout rikiki. Une chose qui est bien rageante quand on sait que les développeurs avaient fait de gros efforts sur Bus Simulator 21, en proposant justement des villes plus ou moins vivantes. On pourra se consoler comme on peut avec des musiques toutefois reposantes, et un doublage des protagonistes en VO qui s’avère convaincant.
Au moins, la direction artistique du soft nous offre quelque chose d’aussi singulier que plaisant. A mi-chemin entre cartoon et réalisme, le style graphique employé donne un cachet atypique au titre. Même si cet habillage artistique sert finalement de cache misère aux graphismes. En effet, ils sont très loin des standards actuels que ce soit en matière de textures ou tout simplement d’effets visuels, assez moyens dans l’ensemble. De plus, l’optimisation est actuellement une horreur sur PC, cumulant des gros plantages mais aussi des saccades qui n’ont pas lieu d’être vu la qualité des graphismes… Des bugs sont aussi à noter, mais ça on a l’habitude avec StillAlive Studios… On se doute qu’une mise à jour viendra corriger le tir, mais le mal est déjà fait.
Les joies du jardinage, ou presque
Pour une simulation de jardinage, Garden Life: A Cozy Simulator reste honnête dans son exécution. En plus de rencontrer de nouveaux personnages qui viendront vous parler au fil du mode histoire, vous devrez aussi réaliser les nombreuses commandes de différents clients. Des boutures de fleurs, en passant par des bouquets voire des éléments spécifiques à crafter, voilà ce que vous devrez faire dans ce jardin communautaire, dont vous débloquerez de nouveaux segments au fil de votre progression dans le mode histoire. C’est efficace dans l’idée, mais hélas diablement répétitif en termes de gameplay, celui-ci peinant à se renouveler.
En effet, vous devrez majoritairement enlever les mauvaises herbes, planter vos futures fleurs via un sachet de graine, pour ensuite attendre qu’elles poussent pour pouvoir les récolter, et ainsi satisfaire vos clients. Vous aurez pour ce faire à disposition une pelle pour enlever certaines plantes si besoin, ou bien au choix un sécateur pour la récolte, ainsi qu’un arrosoir ou un tuyaux d’arrosage fraichement acheté pour donner à boire à votre flore. Certes c’est grisant au début, mais vous allez vite déchanter quand vous allez galérer après plusieurs heures de jeu à faire du farm de graines pour obtenir un genre de fleur spécifique (ici, nous voulions avoir un Lys violet), et ainsi pouvoir les récolter une à une pour terminer la commande d’un client, dans le but de débloquer le reste du jardin.
Vous l’aurez compris, cette boucle de gameplay finit par devenir frustrante, bien que le titre ne démérite pas en matière de game design. Sachez que la simulation de Stillalive Studios dispose d’un cycle jour/nuit, mais aussi de saisons. Un automne pluvieux vous laissera tranquille dans l’arrosage des plantes, tandis qu’un été d’une rude chaleur vous forcera à alimenter vos plantes en eau plus souvent. Cette mécanique est sympathique, et notez qu’il faudra parfois veiller à ce que vos plantes ne tombent pas malades, auquel cas un petit spray anti parasitaire les soignera instantanément.
Indéniablement, ces événements à prendre en compte sont bien amenés, mais encore une fois ils sont bien trop peu nombreux pour renouveler l’expérience de jeu, qui n’arrive pas à s’approfondir comme on l’aurait voulu. Avoir autre chose que des fleurs aurait pu casser cette routine, mais ce n’était pas au programme. Qui plus est, il est dommage que les jours passent bien trop vite, ce qui nous force à passer au suivant alors que nous n’avions pas forcément terminé ce que l’on avait à faire. C’est un détail qui peut avoir son importance, même s’il est toujours possible de terminer les commandes en cours le lendemain, et d’en prendre de nouvelles via la boite aux lettre à notre disposition. Sachez également qu’en finissant des commandes, vous récoltez des florins, la monnaie du jeu, qui vous donnera la possibilité de faire un petit tour au village.
Les systèmes d’inventaire et de craft restent cela dit efficaces, bien qu’ils auraient aussi pu bénéficier d’un meilleur traitement. L’inventaire fourni via votre personnage et le sac à dos deviennent très vite imbuvables. Idem pour le stockage des outils, décorations ou graines peu sexy dans cette interface peu intuitive et mal fichue. Le craft s’offre aussi quelques menus et sous menus austères, à tel point que l’on passe parfois quelques minutes avant de trouver l’élément que l’on veut fabriquer. Ces petits couacs nuisent un peu à la jouabilité, pourtant très relaxante, et où le game over n’est finalement pas le but. Parce que le titre se veut très accessible, et dispose d’un didacticiel fourni, expliquant bien les bases.
En lot de consolation, si vous préférez commencer une partie avec tous les éléments de disponibles, vous aurez le mode créatif. Pour faire simple, il s’agit du mode histoire, mais avec tous les éléments déjà débloqués. Vous aurez ainsi le loisir d’avoir l’entièreté du jardin mais aussi la serre, afin de planter vos diverses fleurs. D’ailleurs, on soulignera la limitation parfois ridicule des plantations dans le jardin et des décorations via deux jauges, ce qui peut vite devenir pénible car nous serons forcément obligés de faire des concessions. En matière de contenu, le titre aurait pu vraiment mieux faire.
Il faut au moins noter un panneau à l’entrée du jardin, qui apporte une minuscule plus value. Ce dernier permet de personnaliser, moyennant des florins, quelques éléments débloqués comme le pont voire la serre ou votre maisonnette. C’est anecdotique, mais ça a le mérite d’être là, au même titre que le livre des fleurs, vous en apprenant plus sur ces dernières, et montrant un aperçu des couleurs des plantes déverrouillées. Cette flore est quand même bien travaillée, et dispose d’un nombre conséquent d’espèces, ce qui est au moins ça de pris.
Panique au village
Après le jardin, le seul et unique endroit que vous pourrez visiter ne sera autre que le village. Dans ce petit patelin, vous pourrez tout d’abord déposer vos marchandises (engrais, fleurs ou bouquets), et ainsi récolter le lendemain vos recettes, afin de récupérer quelques florins. Le côté commerce est sympa, même si une fois encore il reste sous-exploité.
Outre cela, un magasin sera aussi à disposition. Il sera possible d’acheter différents types de graines, mais également de l’équipement supplémentaire pour se faciliter la vie, comme un système d’arrosage automatique, et bien d’autres joyeusetés. Cela apporte un petit plus non négligeable, bien que l’on puisse pester sur le fait que nous ne débloquons pas d’autres types de graines une fois que nous l’avons fait de notre côté, ce qui n’a pas vraiment de sens et peut vite devenir ennuyeux. En effet, cela nous force à faire du grind de graines, en étant obligés d’acheter un engrais précis qui permet aux fleurs de donner des graines plus rapidement.
Enfin, il y aura le pavillon dans ce village. C’est une sorte de grosse quête fastidieuse, où il faudra décorer chaque statues avec des fleurs particulières. Une fois cela fait, vous pouvez gagner quelques récompenses, qui ne sont guère intéressantes. En somme, c’est tout ce que l’on trouvera sur ce village, qui se dote hélas d’une aire de jeu assez restreinte, au même titre que le jardin.
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