La licence Gears a le vent en poupe ces dernières années avec les arrivées récentes de Gears 5 ou même Gears Pop! sur mobile. C’est désormais au tour de Gears Tactics de se montrer et une chose est sûre, le studio The Coalition aura pris quelques risques avec ces épisodes. Un épisode mobile, un Gears 5 offrant plus de liberté avec des mondes ouverts et désormais un jeu tactique au tour par tour. Le studio n’a pas chômé et nous allons voir si cette prise de risque porte finalement ses fruits.
Conditions de test : Test réalisé sur un PC équipé d’une grosse configuration pouvant faire tourner le jeu en ultra. Nous avons fini la campagne principale en un peu plus d’une vingtaine d’heures en difficulté normale.
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ToggleGears Tactics et technique…
La prise de risque est louable et surtout logique lorsque l’on connaît un temps soit peu le gameplay des épisodes principaux. La licence offre des combats nerveux et brutaux tout en restant stratégique avec notamment la mécanique de couverture toujours aussi efficace depuis de nombreuses années maintenant. La recette semble contenir les ingrédients parfaits pour un jeu du genre stratégie au tour par tour.
Dès le début, le souhait de ses créateurs aura été de respecter l’essence même de cette saga devenue mythique aux yeux des joueurs Microsoft. Apporter la licence à un public plus large tout en offrant une expérience différente mais tout aussi intéressante. Gears Tactics reste finalement un spin-off mais aura tout de même un rôle à jouer dans le lore de la série. Cet épisode vient éclairer une part d’ombre de l’histoire autour de la famille de Kait Diaz, la protagoniste de Gears 5.
Pour résumer, l’histoire se déroule avant le tout premier Gears of War et viendra impacter directement les personnages les plus récents. Ce qui finalement reste intéressant dans la narration pour les intéressés sans pour autant perdre les fans ne voulant pas jouer à ce Gears Tactics. The Coalition aura tout de même réussi l’exercice de raconter une histoire dans un genre porté par son gameplay plus que par sa trame scénaristique. L’oeuvre le doit énormément à ses nombreuses cinématiques fleurissantes entre la plupart des missions.
Alors ? Gears ou pas Gears ?
Cela peut sembler bête à dire, mais Gears Tactics pue la licence Gears à tous les coins de rue. Le style de jeu a complètement changer certes, mais nous sommes convaincus de participer à une campagne Gears of War. On y retrouve toutes les petites choses que l’on aime, comme les exécutions à la tronçonneuse, les armes, les ennemis et les manières de se déplacer. Ce sera tout simplement jouissif pour un fan de la première heure. Gears Tactics ne trahit pas une seule seconde son patrimoine.
Alors oui l’emballage est très soigné mais tout n’est pas si parfait dans le cœur du jeu. En effet, nous sommes obligés de reconnaître que Gears Tactics reprend les bases du genre avec beaucoup de réussite et apporte même une touche de dynamisme dans son ensemble avec la possibilité de trois actions par personnage. Ce qui sera largement extensible par la suite en fonction de votre personnalisation et des classes. Le titre reprend les bases et parvient même à trouver sa propre identité au genre.
Avant de décortiquer les mécaniques de jeu, impossible de ne pas s’étendre un peu plus sur son emballage si soigné. Gears Tactics vous obligera à jouer avec des protagonistes principaux pour le bien de la trame scénaristique. Cependant, vous aurez tout de même la possibilité de recruter d’autres soldats et de les personnaliser comme bon vous semble.
Que ce soit pour les protagonistes principaux ou les recrues, vous allez pouvoir changer la couleur de leurs armures, armes ou même les personnaliser avec l’aide de nombreux objets esthétiques. Les possibilités restent tout de même proches de l’univers mais sont nombreuses.
Quelques maladresses
Maintenant que vous êtes rassurés sur la direction prise par cet opus, rentrons dans le vif du sujet. La première chose qui saute aux yeux en allumant le jeu, c’est le manque de contenu malheureusement, car seulement une campagne solo est disponible au menu. Celle-ci est tout de même longue avec une trentaine d’heures de jeu en moyenne mais on aurait aimé un peu plus de possibilités.
On rappelle que Gears Tactics aura profité d’un temps de développement particulièrement confortable, à savoir plus de quatre années. Même si la campagne est particulièrement soignée avec de nombreuses cinématiques, une narration convaincante et des personnages plutôt bien travaillés, malheureusement, on ne pourra pas en dire autant des missions. En effet, le jeu s’articule autour de deux phases, les missions principales et annexes qui devront obligatoirement être remplies pour passer à la suite.
Face à vous se dresse un tableau des missions et chaque acte propose soit une mission principale, soit un échantillon de plusieurs missions annexes. Vous aurez par exemple l’obligation de remplir deux missions annexes parmi les cinq propositions. Ce qui vous laisse le choix de choisir en fonctions de vos préférences d’objectifs et défis proposés. Finalement, au bout de quelques heures cela nous semble très plat. À la longue, l’expérience laisse l’impression de lancer des missions sans réel enjeu. La seule récompense sera celle de récolter des boîtes renfermant des améliorations pour vos gears.
Les récompenses justement parlons-en. Même si elles ont une allure de lootboxes, sachez que Gears Tactics ne propose aucune microtransaction. Le loot se fera aléatoirement avec un système de couleurs représentant la puissance de l’objet, comme dans la plupart des jeux de nos jours. Les possibilités seront très nombreuses et grâce à tout cet arsenal, vous pourrez par exemple spécialiser un soldat dans les dégâts critiques ou même dans sa capacité à recharger ses compétences par exemple.
Dans son ensemble, le titre est généreux mais possède un contenu vraiment trop maigre. On n’aurait pas forcément aimé plus de contenu, mais plus de variantes dans ce qu’il propose. Car même si les défis présents permettent de vous forcer à modifier votre façon de jouer, le titre ne fait aucun effort pour se renouveler au fur et à mesure des heures.
83 % réussite et pourtant…
Durant votre progression, vous allez rapidement ressentir le sentiment de lassitude. On enchaîne les missions sans vraiment prendre conscience d’une évolution de nos troupes ou de notre expérience globale. On regrette donc l’absence d’une gestion de nos équipes en dehors des missions avec notamment des missions rapides ou autres aspects bien connus du genre. Il est par exemple possible de recruter une vingtaine de gears, mais vous allez rapidement vous rendre compte que vous jouez uniquement avec la même poignée de soldats.
La faute à la récupération de vie après chaque mission, ce qui entraîne peu d’enjeu sur l’encaissement de dégâts de vos unités au cours des expéditions. Gears Tactics frustrera ou ennuiera rapidement les fanatiques du genre tactique au tour par tour. Il fait quelques erreurs bien trop lourdes pour les vétérans de ce type de jeu. Pourtant, il restera intéressant et agréable à jouer pour une majeure partie des joueurs.
Vous l’aurez donc compris, la rejouabilité de ce Gears Tactics est quasi nulle. On vous conseille donc de profiter au maximum du titre en augmentant la difficulté et en essayant de compléter les défis durant vos missions. Ils offrent quelques challenges pouvant rapidement vous mettre à l’épreuve. Pour finir, il faudra espérer que la qualité du gameplay et de son emballage soit assez suffisante pour venir masquer la répétitivité de certaines missions et de sa progression globale.
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