Des Metroidvania il y en a à la pelle. Un genre toujours aussi populaire et qui a encore de beaux jours devant lui. Pourtant, s’il y a beaucoup de prétendants, peu sortent véritablement du lot. Pleinement conscient de ses influences empruntées du côté de chez Super Metroid et Hollow Knight, le nouveau venu, Ghost Song, pourrait se positionner comme une proposition plus intéressante qu’elle n’y paraît.
Développé par Old Moon, nom derrière lequel se cache une seule personne, le projet s’est concrétisé après un Kickstarter et plusieurs années de développement. Une invitation à l’exploration, quelque part dans l’univers. Le soft est actuellement disponible sur le Game Pass depuis le 3 novembre.
Condition de test : Nous avons joué sur Xbox Series via le Game Pass. Terminer l’aventure et explorer la totalité de la map devrait vous prendre plus ou moins 10 heures.
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Ghost Song c‘est donc un Metroidvania dans la pure tradition du genre. Nous avons mentionné l’influence explicite de la franchise Metroid et c’est peu dire. Que ce soit dans le design de certains ennemis, le blaster sur l’avant bras ou encore la construction des niveaux, le rapprochement est évident. Embarqué dans une aventure mystérieuse, nous nous réveillons dans la peau d’une nécro-armure et il sera alors nécessaire d’explorer les lieux, d’abord sans but précis, avant que des éléments scénaristiques fassent émerger un objectif, une quête à suivre.
Le parti pris du voyage vers l’inconnu est pertinent dans le titre de Old Moon. Cela participe à l’ambiance très marquée. Entre les décors et créatures extraterrestres, quand ce n’est pas robotiques, sans compter les zones aux parois organiques, l’horreur cosmique n’est pas loin. Très porté sur l’exploration, Ghost Song envoûte rapidement grâce à son esthétique, mais aussi à son OST d’ambiance d’un très bel effet. On ressent bien le côté spatial et énigmatique de l’œuvre. Pour ajouter à cette atmosphère, on peut noter les dominantes de couleurs, oscillant généralement entre le bleu et le violet, bien que les zones traversées soient finalement plutôt variées. Dans leur colorimétrie dominante comme dans les décors.
Et que serait cette ambiance sans une histoire. Distillée en partie via de courts monologues de notre personnage, quand ce n’est pas en discutant avec des PNJ croisés, il finit par se dessiner une histoire qui à des choses à raconter. De quoi retenir quelques réflexions intéressantes ainsi que des révélations qui font leur effet. On ne l’attendait pas sur ce point et pourtant cela fonctionne plutôt bien. Ceci étant dit, toutes ces bonnes choses peuvent être ternies par de petits soucis. Comme avec le level design, trop basique pour pleinement apporter une dimension supérieure au titre et pouvant faire défaut à la dimension explorative.
Péril sur la Lune
Cela ne rend pas le jeu mauvais pour autant, loin de là. Malgré tout, on perd de l’intérêt sur le backtracking, une composante majeure des Metroidvania. C’est le fait de devoir rebrousser chemin pour accéder à des lieux jusqu’alors inaccessibles, mais nécessitant de récupérer des capacités de mouvement. Ghost Song mise là-dessus et le fait avec de bonnes intentions, en atteste les nombreuses récompenses offertes aux plus curieux, sans compter les boss optionnels que vous croiserez. Pour autant, comme dit plus haut, le level design n’est pas assez inspiré pour transcender l’expérience ni renouveler convenablement la progression.
Des défauts qui se retrouvent durant un point précis du jeu où l’on doit récupérer des objets importants pour la quête principale. Le soft choisit de nous montrer leur emplacement sur la carte, nous sortant alors de l’approche voyage vers l’inconnu. Logique vu que l’on connaît mieux la map à ce stade. Cependant, plusieurs moments fastidieux vous attendent. Déjà parce que, peu importe l’emplacement de l’objet convoité, trouver le bon chemin pour l’atteindre n’est pas intuitif. De surcroît, ramener ledit objet vous empêchera de vous téléporter et vous fera croisez des ennemis en tout genre.
L’aventure ne grouille pas d’ennemis non plus, mais le jeu sait amener son lot de surprises et la mort, même en mode normal, peut vite survenir. D’autant que vous n’êtes pas à l’abri de tomber contre un boss optionnel, car il y en a pas mal. Or, ils ont la fâcheuse tendance à vous faire combattre dans un espace délimité et restreint. Ce qui ne serait pas aussi gênant si la maniabilité de notre protagoniste ne manquait pas de précision. Que ce soit sur les sauts ou la mobilité, particulièrement dans les airs, ce n’est pas évident d’être en pleine possession de ses moyens.
Perdus dans le temps
La mort guette, avec de petits piques de difficulté pas toujours justifiés, surtout quand votre armement peut faire la différence. Arsenal à récupérer sur des cadavres de boss secondaires, entre autres. Au moins un décès n’est pas très punitif, vous ne perdrez qu’un maximum de PV et votre monnaie, récupérable sur le lieu du crime. Bien entendu, ce qui fait office d’argent se récupère sur les créatures vaincues et va servir à améliorer vos statistiques reprises de ce qui se fait dans les jeux FromSoftware. Concernant l’action, Ghost Song est plutôt agréable, si on omet les imprécisions déjà mentionnées.
Le principe est simple. Votre blaster à l’avant-bras est à munitions illimitées et impose des affrontements à distance. Cependant, à force de mitrailler vous causerez une surchauffe qui diminuera votre puissance de feu. En contrepartie cela dit, vous gagnez un bonus de dégâts pour vos attaques aux corps-à-corps. Vous l’aurez deviné, il faudra jongler entre les attaques à courtes et longues portées, de quoi pimenter et dynamiser les combats. En outre, vous pourrez compter sur des modules à équiper, qui ne sont pas sans rappeler le principe des charmes dans Hollow Knight. Divers bonus sont octroyés, bien sûr, vous ne pouvez en équiper qu’un nombre limité.
Enfin, un tir secondaire est disponible sous forme de module là aussi. En posséder plusieurs d’actifs permet de multiplier les offensives et de garantir votre survie. Mais encore une fois il faudra gérer avec l’emplacement alloué. Par ailleurs, nous ne l’avons pas dit, mais Ghost Song embarque une jauge d’endurance. Cette dernière ne va diminuer que lors de sprints, pour quelques compétences ou les attaques aux-corps-à-corps.
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