Ghostrunner, c’est clairement l’un des titres qui n’a pas énormément fait parler de lui, mais qui avait le don d’attirer les joueurs avides d’univers cyberpunk avant même sa sortie. Autant dire que le jeu était attendu quelque part, et nous avait même laissé une assez chouette impression sur la démo que nous avons pu tester avant sa sortie le 27 octobre dernier sur PC, PS4, Xbox One et Switch.
D’ailleurs, il faut savoir que le soft est développé par One More Level, un studio polonais composé de 30 personnes fondé en 2014, et basé à Cracovie. Les bougres ne sont au passage pas tant méconnus que ça, dans la mesure où ils avaient à l’origine développé un certain God’s Trigger, qui n’est autre qu’un shooter en vue du dessus et rappelant furieusement Hotline Miami dans l’esprit pour son côté shooter et die & retry.
C’est justement ce que les développeurs ont voulu transposer dans Ghostrunner qui est quant à lui en vue FPS, et au passage co-développé par deux autres studios que sont 3D Realms ou encore Slipgate Ironworks, dont ces derniers étaient derrière le développement de Rad Rodgers, un jeu de plateforme honnête. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Ghostrunner est une très bonne pioche en attendant un autre jeu polonais ultra attendu, qui n’est autre que Cyberpunk 2077.
Conditions de test : Nous avons terminé Ghostrunner en 7h de jeu sans chercher à avoir tous les collectibles. Le jeu a été testé sur PC avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleLe réveil du Ghostrunner
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Ghostrunner se dote d’une intrigue autant passionnante qu’envoutante. Après une cinématique d’introduction, nous voici lancé dans le corps d’un être cybernétique venant tout juste de reprendre connaissance, ayant perdu la mémoire et dont une mystérieuse voix lui demande de le libérer. Situé dans un monde après un violent cataclysme mondial, notre héros nommé Ghostrunner devra atteindre la tour de Dharma étant le dernier refuge de l’humanité, et ainsi y terrasser la maîtresse de clés tyrannisant son propre peuple.
Il faut le dire, Ghosrunner adopte une narration classique dans un premier temps, mais compensée par une trame efficace, plaisante à suivre avec des personnages hauts en couleur. De manière globale, si tout est prévisible de bout en bout avec un gros air de déjà-vu, le fil rouge de Ghostrunner est franchement intéressant en dépit de ses rebondissements que l’on voit venir. Effectivement, par sa mise en scène bougrement ébouriffante, ses nombreux thèmes abordés et bien traités, et surtout un côté stylé dans la direction artistique, tout est cohérent et fonctionne bien.
En sus d’une belle variété dans les décors, Ghostrunner fait aussi très fort sur son aspect visuel. Le titre jouit de textures et d’effets de lumière de toute beauté, d’arrière-plans franchement saisissants comme fourmillant de détails hallucinants et d’une fluidité exemplaire.
Même si nous n’avons pas pu tester le titre en mode ray tracing faute du matériel adéquat, on ne doute pas que cela devrait sans problème sublimer les graphismes du soft, déjà super jolis. Incontestablement, Ghostrunner est d’une beauté graphique à en pleurer et même si quelques bugs sont de la partie notamment sur les collisions, l’aspect cyberpunk est terriblement agréable pour la rétine visuellement via ses divers effets graphiques bougrement réussis.
Un excellent mélange entre Mirror’s Edge et Hotline Miami
Concernant son gameplay, le bébé de One More Level n’est pas en reste. Comme les développeurs l’avaient si bien fait sur God’s Trigger, Ghostrunner propose du die & retry à la Hotline Miami, saupoudré d’un mélange action/parkour curieux. Et disons-le, ces aspects sont diablement maîtrisés.
Vous aurez tout d’abord ces phases de parkour tout droit sorties d’un Mirror’s Edge où le timing sur les sauts, le fait de courir sur les murs ou bien attraper divers points d’accroche via votre lasso est clairement serré. Vous serez ainsi contraints d’être super précis et concentré sous peine de devoir recommencer encore et encore le passage en question jusqu’à le maitriser.
Entre courir sur les murs, sauter, utiliser le dash voire prendre de la vitesse en se baissant, tout est un pur bonheur en matière de maniabilité, et il faudra évidemment faire attention à tous ces détails pour réussir les différentes phases de plateformes, allant crescendo sur la difficulté.
Dans la construction globale, le level-design est aux petits oignions avec systématiquement de nouvelles mécaniques de gameplay qui viennent enrichir le titre. En effet au fil du jeu, de nouveaux pièges ou mécaniques s’ajoutent sur l’aspect purement plateforme et parkour. Cela aura donc le don de varier les plaisirs, et d’offrir de surcroit un renouvellement constant, et de vous obliger à vous surpasser au niveau du timing.
Le côté hardcore est donc présent et il va falloir s’accrocher, à l’image des séquences d’action où il s’agira de défourailler vos ennemis. En sus des séquences de parkour, il y aura bien des moments où vous devrez dézinguer vos adversaires à coups de sabre pour progresser. Pour faciliter votre tâche dans chaque niveau, votre Ghostrunner sera doté d’un mode focus ralentissant temporairement le temps, et vous donnant la possibilité de bouger à gauche ou à droite pour esquiver les tirs ou ennemis en plein bullet time, et lâcher le bouton pour ensuite asséner un bon vieux coup de sabre à l’ennemi.
Divers pouvoirs seront de la partie, et vous faciliteront la tâche pour éliminer plusieurs ennemis d’un coup, voire les contrôler. Concrètement, les combats restent dynamiques, très tendus, et demandent de la réflexion sur vos prochains coups car si vous êtes touché une seule fois, le game over vous attend et vous serez bon pour recommencer la séquence. De nouveaux ennemis apparaissent également tout au long de votre aventure afin de faire évoluer la progression et la difficulté. Cela vous forcera de surcroit à changer votre stratégie d’approche pour les éliminer et ainsi passer à la séquence suivante.
Entrez dans le Cybervoid et ses améliorations
Le gameplay de Ghostrunner se renouvèle donc sans cesse sur ces aspects-là, et tuer nos ennemis à coups de sabre rend le tout non seulement stylé, mais également fun et jouissif instantanément. On notera également la présence de petits bonus dans chaque niveau, permettant de ralentir le temps, sauter plus haut pour progresser voire des shurikens électriques qui peuvent être utiles pour actionner divers mécanismes. Voilà encore un exemple de variation de gameplay, permettant de passer à un peu de réflexion pour passer avec brio certains passages.
De plus, Ghostrunner s’offrira quelques phases dans le cybervoid, un environnement virtuel forçant votre protagoniste à résoudre des énigmes légères, et à ainsi déverrouiller de nouveaux pouvoirs. Vous gagnez par la suite des améliorations à implanter sur notre personnage à la manière d’un Tetris. En somme, le titre est parfaitement équilibré de A à Z sur pratiquement tous les aspects, comme sur les boss. Ils sont inventifs, originaux à combattre et saupoudrés d’une mise en scène vachement chouette.
Les seules ombres aux tableau seront peut être un level-design qui se veut parfois confus, et quelques imprécisons de gameplay sur les collisions, parfois démesurées et pouvant devenir frustrantes sur les séquences en mode parkour. Mais bref, le titre reste cependant relativement bien fichu sur le gameplay dans l’ensemble, comme sa durée de vie globale.
Le titre se finit une première fois en 7h voire 8h de jeu, sans chercher tous les collectibles et autres épées. Il faudra ainsi compter un tout petit peu plus pour les récupérer et pour un titre tarifé à 29,99 €, cela reste assez honnête.
Pour finir, Ghostrunner excelle également sur son aspect purement sonore. Dans les doublages jusque dans les thèmes musicaux électro/synthé, le titre de One More Level transpire le cyberpunk à plein nez. Tout est parfaitement bien orchestré sur les musiques et l’acting, même si nous reprocherons aux sous-titres français de s’offrir quelques coquilles, mais rien de bien méchant toutefois.
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