Après avoir fermé ses portes en 2018, le MOBA/Hero Shooter Gigantic revient dans une nouvelle version intitulée Gigantic: Rampage Edition. Cette fois-ci disponible sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series dans une version payante, le titre développé par Abstraction Games composé d’anciens membres ayant bossés sur le jeu originel, compte bien retenter sa chance et pourquoi pas se refaire une place de choix dans le genre MOBA/Hero Shooter. Si le charme du soft opère toujours, vous verrez bien que les gros défauts du jeu d’origine n’ont pas été nécessairement corrigés.
Conditions de test : Nous avons joué à une trentaine de parties de Gigantic : Rampage Edition, incluant autant le mode rush que clash en testant au moins chaque personnage. Le titre a été testé sur PC principalement à la manette avec 32Go de Ram, une RTX 3070 et un i5-12400 (2.50 GHz).
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ToggleDes nouveautés de contenu discutables
Avant d’aborder la poignée de nouveau dans le contenu, il est bon de rappeler ce qu’est Gigantic. Il s’agit d’un titre orienté MOBA à la League of Legends, mais aussi Hero Shooter à la Smite ou Overwatch. Le cœur du jeu de Gigantic: Rampage Edition, réside dans son mode clash. Se jouant à 5 contre 5, le but est de terrasser le gardien adverse en faisant monter la jauge de votre gardien à 100, et ainsi dévoiler le point faible du gardien adverse pour lui faire des dégâts, jusqu’à lui détruire ses trois cœurs et remporter la partie. Pour invoquer d’ailleurs votre gardien, vous devrez récolter ces points de puissance en dézinguant des ennemis, ou en s’accaparant divers points d’intérêts sur la carte. Le tout, en invoquant des créatures sur ces derniers, permettant de donner du fil à retordre aux ennemis pour s’en emparer.
Voilà ce qu’est le concept du soft, et sachez que les nouveautés qu’apportent le soft ne sont hélas pas si légion que ça. Outre les 23 héros que l’on peut contrôler, deux nouveaux viennent se rajouter à la liste avec Roland et Kajir. Leur design est sympa, bien que l’on reproche au jeu de ne pas assez développer le lore de chaque héros, ce qui aurait pu être un gros plus. Mais bref, quant au reste du contenu ajouté, nous y retrouvons le District Azur et et la Baie de Picaro, en plus d’un nouveau mode de jeu qu’est le mode Rush.
Contrairement au mode Clash, il sera possible d’y effectuer des parties plus rapides, de changer de personnages en cours de partie, et tout se focalisera sur l’obtention des orbes de puissance sur chaque point d’intérêt, qui seront dénués de créatures la gardant. De plus, il n’est pas possible sur le mode rush de monter en niveau, comme sur le mode clash qui est finalement un mode plus complet et encore plus compétitif. Ce mode-là sera ainsi plus accessible pour les débutants qui auront la possibilité d’incarner n’importe quels personnages à volonté sur la partie en cours.
Vous l’aurez compris, hormis ce nouveau mode ainsi que ses deux nouveaux héros et cartes, Gigantic: Rampage Edition n’a que peu de nouveautés à offrir en supplément du contenu du jeu d’origine déjà en place. Tout ceci est clairement chiche. Même si un mode saison devrait pointer le bout de son nez bientôt et que son mode guide et tuto donnent la faculté de bien s’entraîner avec chaque perso, il va falloir faire vite pour les p’tits gars d’Abstraction Games s’ils veulent garder les nouveaux venus sur le jeu, voire les mordus de la franchise. Car en l’absence d’un mode saison qui n’est pas encore disponible et d’un mode classé qui n’est pas encore de la partie, il y a fort à parier sur les joueurs pourraient vite aller voir ailleurs. Surtout que l’on rappelle que le titre est payant à l’instar du jeu d’origine, qui était à la base Free-to-play.
Vivace, nerveux, mais avec des soucis évidents
Pour ce qui est de son gameplay, Gigantic : Rampage Edition reste sur les bases quand même solides du jeu d’origine. Rien n’a véritablement bougé, ce qui fait que l’on retrouve le même feeling manette en main sur chaque protagoniste. A savoir un déhanché un poil rigide, et des sensations assez pauvres au niveau des affrontements. S’ils sont toujours frénétiques et dynamiques, ces derniers manquent de punch que ce soit sur les attaques basiques, comme sur les capacités ultimes de chaque protagoniste. Pour ne rien arranger, les combats sont parfois trop brouillons pour que l’on puisse proprement s’y retrouver à cause d’un trop plein d’effets, et les capacités d’esquive sont clairement désuètes.
Néanmoins, force est d’admettre que les parties sont plutôt intenses et vivaces. Si le jeu a pris une ride sur la jouabilité, force est de constater que les parties s’enchaînent bien, et le côté stratégique est infiniment primordial pour mener à bien les affrontements jusqu’à la victoire finale. De plus, la complémentarité entre chaque classe de personnages (soutien, DPS, et première ligne), est bien ficelée, et permet une alchimie des plus agréables.
Autrement dit, le gros point fort provient justement de ces protagonistes. Chacun a ses propres capacités spéciales, et les joueurs auront pour le coup l’embarras du choix sur quel personnage contrôler. Il y en a clairement pour tous les goûts, et chaque héros dispose évidemment d’une capacité ultime différente, utilisable uniquement une fois la jauge remplie pour celle-ci. On peut passer d’un Roland ayant un tromblon et usant d’un drone de soutien, au Margrave qui peut emboutir tout sur son passage, et faire de sérieux dégâts comme enflammer ses adversaires.
Tout ceci est quand même jouissif dans l’ensemble, bien qu’il subsiste des soucis d’équilibrage évidents. Il n’est pas rare de se faire poutrer par une classe soutien, alors qu’un DPS est techniquement plus balèze, et est censé faire plus de dégâts. Egalement, il est fréquent à cause des combats trop confus, de se faire laminer d’on ne sait où par un autre protagoniste sans que l’on ait rien demandé.
Ce gros écueil d’équilibrage est hélas présent sur le jeu d’origine que n’a pas corrigé Abstraction Games au même titre que les serveurs, qui subissent de régulières déconnexions, nous forçant à devoir relancer inlassablement une recherche pour avoir enfin accès à une partie. De plus, on regrette tout l’aspect répétitif des diverses parties, qui peinent à se renouveler malgré l’ajout des deux nouvelles maps, au level-design honnête…
Pimp ton héros
Dans les parties avant d’arriver sur le côté purement personnalisation, il est possible sur le mode clash d’améliorer les compétences de son personnage. En effet, une fois que votre protagoniste monte d’un niveau pouvant aller jusqu’au niveau 10 maximum, vous pouvez utiliser un point d’amélioration. Ceci aura pour objectif d’upgrader certaines de ses compétences, et ainsi considérablement les renforcer (faire plus de dégâts, être plus résistant, réduire la recharge d’une compétence etc.). Cette mécanique fonctionne encore très bien, et permet de voir plus ou moins la montée en puissance de notre héros, même si cela peut paraître parfois minime.
Qui plus est, l’une des forces de Gigantic: Rampage Edition réside dans la personnalisation des builds de chaque héros. En allant sur l’onglet héros du menu, il est possible d’en choisir un, et ainsi personnaliser ses diverses compétences. Ainsi, vous serez à même de choisir les bonus actifs ou passifs de votre protagoniste, que vous pourrez ensuite sélectionner lors de vos parties lorsqu’il faudra utiliser un point d’amélioration. Cet ensemble vous donnera pour le coup la possibilité de personnaliser d’y apposer votre propre style de jeu, et ainsi vous en sortir un peu mieux lors des parties en mode Clash ou Rush.
Concernant ensuite le système de progression, il n’en reste pas moins archaïque et doté d’une interface un peu austère. Concrètement à chaque fin de partie, votre héros choisi s’octroie de l’expérience qui fait monter en niveau son niveau de maîtrise, ce qui aura aussi pour effet de monter en niveau votre niveau de profil. Tout cet ensemble aura pour effet de vous débloquer de nouveaux cosmétiques pour votre héros, voire un bon de héros, servant justement à déverrouiller les quelques héros verrouillés.
De même, vous pourrez glaner des couronnes en réalisant divers défis via les cartes des destins du héros ou hebdomadaires, permettant d’acheter de nouveaux emotes ou skin à dépenser via la boutique du jeu. S’il y a un constat à faire, c’est que le soft nous donne la sensation d’avoir retravaillé très rapidement son système de progression et économique, pour que cela colle pile poil à la version payante de Gigantic: Rampage Edition.
Cela permet d’avoir juste de la monnaie, des skins ou emotes à glaner en jouant. Nous pourrons clairement reprocher à la production d’Abstraction Games de ne pas avoir effectué une vraie refonte de la progression, qui n’en reste pas moins austère et peu valorisante, sauf si on ne s’intéresse qu’à l’aspect cosmétique du titre.
Amélioration graphique, le zéro absolu
Sur le plan graphique, n’attendez pas d’améliorations puisqu’il n’y en a aucune. Alors que l’on aurait pu espérer a minima une refonte graphique digne de ce nom, ce n’est pas le cas. Le titre reste embourbé sur le même moteur graphique que le jeu originel, soit de l’unreal engine 3. Du coup, nous aurons forcément des textures relativement grossières, et des effets qui sont clairement d’un autre temps.
Les options graphiques sur PC sont elles aussi très chiches. Pour un jeu sorti en 2024 c’est très limite, ce qui nous laisse penser qu’Abstraction Games s’est juste contenté de reprendre juste le moteur du jeu initial, sans apporter une seule retouche. Et même si la direction artistique tout en cel-shading permet au soft de bien vieillir, il n’aurait pas été du luxe d’avoir un jeu bien plus joli, d’autant qu’encore une fois, il s’agit désormais d’une version payante.
Même la bande-son pour finir, n’a pas changé du tout. Il y a bien un doublage français pour chaque perso ce qui est une bonne chose. Toutefois, les thèmes musicaux n’auront rien de transcendant, tout en manquant de personnalité.
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