Après avoir fait un petit tour dans un pur MMO voire dans l’espace, Goat Simulator 3 – ou plutôt Goat Simulator 2 mais chut il ne faut pas le dire ! -, toujours développé par Coffee Stain Studios, revient nous rendre à nouveau chèvre. Plutôt convaincant lors de notre session de jeu à la Gamescom 2022, ce nouvel opus de la licence a de quoi surprendre, tout en restant embourbé dans ses nombreux défauts connus des précédents jeux.
Conditions de test : Nous avons terminé Goat Simulator 3 en 8h de jeu, en prenant notre temps pour parcourir la carte ouverte, faire pratiquement tous les événements du jeu et récupérer de-ci de-là quelques babioles en chemin. Le soft a été testé sur PS5.
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ToggleUne épopée atypique
Bien que l’on ne joue pas vraiment à Goat Simulator 3 pour son histoire, il en a plus ou moins une cependant. Vous vous réveillez dans une charrette avec une intro parodiant fortement le début de Skyrim, et vous apprenez que vous avez été capturé par votre nouveau propriétaire, un vieux fermier. Ce dernier a eu vent de vos derniers exploits à Boucville, Chèvre City Bay ainsi que dans l’espace, et c’est pour cela que le bougre vous a mis le grappin dessus. Par la suite, vous faites la connaissance de votre nouveau chez vous, le château chèvre.
La narration de Goat Simulator 3 est atypique et étrangement efficace. Le tout s’axera principalement sur le château chèvre, qu’il faudra débloquer petit à petit en réalisant divers événements faisant office de quêtes, et ainsi ouvrir l’ultime porte afin de voir ce qu’il s’y cache. Qu’on se le dise, la fin est à l’image de tout le jeu, à savoir du grand n’importe quoi débilement drôle. Vous ne serez donc clairement pas en reste, et il faut dire que l’histoire, bien que tenant sur une feuille de papier toilette, n’en reste pas moins hilarante et nous fait passer un bon moment. Qui plus est, on notera aussi les nombreuses références à la pop culture très appréciables – Skyrim, Counter Strike, Wolfenstein, Star Wars…
Après cette bonne surprise bourrée d’autodérision tout le long, la direction artistique est toutefois relativement paresseuse. Concrètement, il n’y aura que des décors purement fermiers et urbains à se mettre sous la dent en matière sur ce Goat Simulator 3. Il y a bien quelques folies par moments, sur certains éléments du décor qui changent plus ou moins à la fin de chaque événement, mais au-delà de ça, nous resterons un peu sur notre faim sur l’habillage artistique, trop quelconque et faisant penser aux précédents opus de la franchise.
Totalement chèvre de bout en bout avec ses côtés discutables
Concrètement, Goat Simulator 3 se repose sur la base de ses prédécesseurs, tout en ajoutant quelques nouveautés. Effectivement, il est désormais possible de personnaliser votre chèvre des cornes aux pattes, en débloquant divers éléments moyennant des jetons lorsque vous accomplissez des actions, ou en terminant les événements faisant office de quêtes. Outre leur aspect cosmétiques, ces tenues et éléments divers vous octroieront également de petits bonus passifs anecdotiques, ou bien des accessoires ou armes à utiliser. Des lance-fusées, en passant par un sextuple sabre laser voire des skins différents ou un casque VR pour passer à la première personne, autant dire que l’expérimentation est de mise et l’aspect personnalisation a un vrai impact sur le gameplay.
En somme, Goat Simulator 3 est totalement fun dans son gameplay, bien qu’il ne soit pas non plus reluisant. Si l’on retrouve des possibilités rigolotes telles que lécher les passant pour les emmener avec nous, voire réaliser divers saltos ou encore donner des coups de cornes chargés ou classiques, l’imprécision règne dans son gameplay. Les sauts ne sont pas toujours précis quand il s’agit de grimper des immeubles, et la caméra part elle aussi parfois en vrille quand nous avons justement besoin d’elle sur des actions claires à réaliser. Qui plus est, notre chèvre a aussi la désagréable habitude d’entrer en collision avec les textures, ce qui n’arrange pas les choses. En fait, le bébé de Coffee Stain Studios a gardé les défauts des jeux orignaux, qui nuisent quelquefois à l’expérience de jeu, pourtant très fun de base.
Pour le reste, le soft dispose d’un monde ouvert pour le moins honnête, sans que ce soit non plus la folie. Concrètement, vous devez tout d’abord synchroniser des tours chèvres pour révéler la map. Par la suite, vous aurez des quêtes à accomplir. Une fois terminées, vous obtenez en général de la monnaie pour acheter des tenues ou objets cosmétiques, voire des jetons chèvres pour déverrouiller des récompenses dans le château chèvre. Concrètement, sans être exceptionnel, le concept est finalement honnête. Le contenu est satisfaisant avec des éléments de personnalisation des collectables et des babioles à récupérer, ou encore des rampes à trouver afin d’effectuer quelques figures de style.
Cependant, malgré son côté purement jubilatoire intervenant en faisant tout exploser, en volant la voiture des passants ou en martyrisant les divers PNJ de la carte, Goat Simulator 3 se relève finalement redondant au bout d’un certain temps. La faute à un côté lassant en solo, mais aussi des quêtes qui deviennent vite répétitives voire barbantes pour la plupart, même si certaines n’en restent pas moins drôles, loufoques, bien pensées et dans le ton du jeu.
À contrario, il faut savoir que le mode coop de Goat Simulator 3 est fendard. Vous pouvez parcourir le monde en ligne ou en local avec trois autres amis pour y mettre un joyeux bordel et aussi jouer à des mini-jeux, présents sur la map. Il s’agit là d’une bonne idée pour passer du bon temps sur le soft, mais aussi accroitre le côté fun bien moindre lorsqu’on y joue en solo. Le seul point noir de ce mode coop réside finalement dans le fait qu’il n’y a pas de serveurs dédiés, et qu’il faudra jouer soit avec des potes en local, ou avec des amis via votre liste d’amis… Dommage, et avoir des bots pour pouvoir jouer à ces mini-jeux aurait pu être une bonne idée…
Mais bref, le titre dispose d’une durée de vie des plus convenables. Pour un jeu tarifé à 29,99€, Goat Simulator 3 se termine en 8h, en prenant le temps de faire tous les événements dont certains secrets, mais aussi de récupérer de-ci de-là quelques babioles et chercher quelques rampes à grinder. C’est vraiment correct, d’autant que Goat Simulator 3 peut rallonger sa durée de vie avec le reste des événements secrets à trouver, les instincts qui sont de petits objectifs à remplir pour gagner de la monnaie, divers objets à découvrir sur la map mais aussi les sept mini-jeux rigolos et atypiques à faire en coop.
La technique, peut mieux faire
Sur le point technique, non, Goat Simulator 3 ne fait aucun miracle. Bien que le titre ait fait des efforts par rapport à ses prédécesseurs pour proposer une aventure visuellement dans les standards actuels, il demeure tout juste passable sur les graphismes. On retrouve hélas pas mal de bugs de collisions gênants, il est possible de se coincer dans les décors – heureusement que l’on peut réapparaitre via une option dans le menu -, et le soft se paie le luxe de se doter de freezes à certains passages.
Coffee Stain Studio n’a donc pas réellement peaufiné son optimisation sur PS5. Il faut également noter que les textures, que ce soit sur les murs ou le sol, ne sont clairement pas dignes d’une PS5, avec des effets convenables sur le feu voire les reflets, sans plus. On aura certes un petit effet ralenti via la pression d’une touche pour accentuer le ridicule et l’aspect débile de la situation mais au-delà de ça, Goat Simulator 3 est une petite déception sur l’habillage graphique, qui aurait pu prétendre à bien mieux.
De plus, ce sera la même chose sur la bande-son. Deux musiques tournent en boucle sur ce monde ouvert, ce qui vous donnera vite envie de baisser le son de votre télé afin de ne pas avoir ces thèmes encrés dans votre cerveau. À part ça, les bruitages et les doublages sont honnêtes, histoire de sauver le sound design.
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