God Wars : Future Past est un J-RPG tactique qui est disponible chez nous depuis le 16 juin sur PlayStation 4 et PS Vita et il a la particularité d’apporter une direction artistique très particulière. Néanmoins, est-ce que cette originalité lui suffira à s’imposer parmi les meilleurs jeux du genre ?
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ToggleL’art du Folklore japonais
God Wars : Future Past nous raconte une histoire de dieux, de créatures folkloriques japonaises et d’une ambiance vraiment unique. Tout commence dans un monde appelé Mizuho où trois nations vivaient en paix, il s’agit de Fuji, Izumo et Hyuga. Comme une paix n’est jamais vraiment durable, les habitants de ce monde ont appris à faire la guerre et à déchaîner la fureur des dieux. C’est ainsi que les catastrophes naturelles se sont multipliées sous toutes les formes que l’on peut trouver… séisme, volcan en éruption ou encore, inondation.
Pour calmer les dieux, la reine de Mizuho, Tsukuyomi, a sacrifié sa jeune fille Sakuya et a enfermé sa deuxième fille Kaguya dans un sceau en bambou. Au moins, cela permet d’en mettre une de côté en cas de besoin d’un nouveau sacrifice. Malheureusement pour la reine, l’ami d’enfance de sa fille est intervenu treize ans plus tard après le premier sacrifice… Du nom de Kintaro, le jeune homme n’était pas partant pour laisser son amie être sacrifiée et pendant une émeute, il la libéra. C’est ici que les choses sérieuses commencent…
Très vite, on se rend compte qu’en fait, la reine a complètement disparu de la circulation et que les dieux sont toujours aussi énervés… Vous voilà parti en compagnie de Kintaro, Kaguya et tous les futurs compagnons que vous rencontrerez dans le jeu. Pour information, ils seront quatorze. L’histoire est en tout cas très agréable à suivre et si elle semble assez classique avec un certain manque de profondeur pendant les premières heures, les magnifiques visuels et les chara-designs des personnages nous feront oublier cela très vite.
En fait, ce que l’on entend par « manque de profondeur », c’est le fait que le rythme est clairement différent de tous les autres J-RPG tactiques façon visual novel à l’image du très récent Utawarerumono : Mask of Deception. Effectivement, ici, les combats tactiques s’enchaînent et laissent place à des séquences de dialogues très raisonnables ! On passe clairement plus notre temps à massacrer du monstre, des humains et des créatures folkloriques qu’à lire des lignes de texte. Néanmoins et pour ceux ont besoin d’une dose de lecture, on trouve de très nombreuses informations supplémentaires sur l’écran Picture Scroll.
D’ailleurs, que les choses soient claires, God Wars : Future Past est malheureusement un J-RPG tactique de plus que l’on retrouve intégralement en anglais… Impossible pour les anglophobes de faire l’aventure et c’est bien dommage. Par contre, il y a bel et bien les voix japonaises. On notera également que les cinématiques ne sont pas sous-titrées en anglais… C’est également dommage et il faudra avoir l’oreille !
Comme on le disait, God Wars : Future Past aborde une direction artistique vraiment particulière… Graphiquement, le jeu est somptueux et s’inspire d’esquisses et de gravures sur bois traditionnelles japonaises pour montrer son univers. L’ensemble est assez bluffant et charmeur à la fois. Côté personnages, si l’on n’échappe pas aux caractères parfois stéréotypés, il faut avouer que cette inspiration japonaise fonctionne plutôt bien. Ce qui est assez déroutant, c’est cette impression de maturité que ce design dégage avec des personnages parfois traditionnels couplés avec des bimbos à l’image de la belle blonde Aome. Cela apporte de la variété même si c’est un peu perturbant au départ.
Si le chara-design des personnages est signé Mino Taro, connu sur la franchise Love Plus, on doit les créatures folkloriques à Sawaki Takeyasu qui est connu pour s’être occupé d’Okami. Forcément, en vue de certaines créatures de toute beauté, on comprend mieux pourquoi elles sont si réussies. Pour accentuer cette ambiance, on peut également compter sur des mélodies très particulières et pleines de charme qui nous emmènent complètement dans le monde de God Wars : Future Past. Celles-ci ont bien évidemment des consonances au folklore japonais et il faut avouer que la retranscription générale de cette époque et de cet univers est plutôt bien implantée.
De la tactique traditionnelle
God Wars : Future Past est donc un J-RPG tactique et il propose, comme les autres titres du genre, des cartes quadrillées où il vous faudra déplacer chacune de vos unités pour attaquer, se défendre ou utiliser un objet ou un skill. Il y aura des coffres communs et spéciaux à récupérer sur chacune des cartes afin de remporter de l’équipement, des objets ou de l’argent. Rassurez-vous tout de même, si vous loupez un coffre pendant une carte de l’histoire principale, celui-ci sera à nouveau disponible si vous sélectionnez une bataille annexe se déroulant sur cette même carte… C’est assez logique au final mais attention tout de même, certains coffres peuvent être piégés… Sachez également que sur la carte, il y aura parfois des cases qui brilleront un peu plus. Ici, il suffit d’amener le personnage adéquat et de lui faire utiliser un skill permettant de récolter l’objet en question. Cela peut être des herbes, ou encore des minerais de valeur à revendre. Pour exemple, c’est Kintaro qui ramasse l’herbe tandis que Aome récupérera les minerais…
En tout cas, God Wars : Future Past reste très classique dans son approche tactique et les cartes nous rappelleront forcément Disgaea ou encore, Final Fantasy tactics au niveau de leur architecture. D’ailleurs et comme d’habitude, les hauteurs sur les maps afin que vous puissiez prendre l’avantage et réfléchir à vos tactiques. Dans tous les cas, si vous attaquez par les côtés, par derrière et dans le mesure où vous êtes plus en hauteur que l’ennemi que vous attaquez, vous aurez l’avantage. Sur le papier, c’est facile à dire, en pratique, c’est un peu plus compliqué. En tout cas, trois niveaux de difficulté sont disponibles pour débuter et en début de partie, on a dû passer par la carte quête annexe pour venir à bout de quelques missions principales. Cela étant dit, une fois que le niveau de vos troupes est ajusté, il est assez facile de progresser dans la quête principale.
Passons maintenant à la partie gameplay pur et dur. Chaque personnage est équipé de trois classes. Une principale qui définit les objets que l’on peut s’équiper, la distribution et la croissance des points de statistiques que récupèrent le personnages et les skills acquis par ce job. Une secondaire qui permet d’obtenir les skills de cette dernière et enfin, une classique unique à chaque personnage avec des compétences et des skills bien particuliers. Au total, ce sont plus de 30 classes qui vous seront proposées pour personnaliser vos héros et les amener dans la direction que vous souhaitez. A noter que chaque classe peut être montée jusqu’au niveau dix et que lorsque vous les utilisez, vous gagnez des points en combattant qui servent ensuite à débloquer les skills disponibles dans chacune d’entre elles. Il est possible de changer de classe quand on le souhaite en dehors des combats ce qui laisse une très grande liberté. On ajoute à cela la possibilité de s’équiper de trois compétences passives par héros selon celles que l’on a appris via les classes que l’on a pu essayer. Une bonne idée encore une fois pour tester des combinaisons de classes avec les skills passifs qui vont avec.
Autrement, même une fois le niveau dix atteint, il vous faudra probablement continuer d’utiliser la classe utilisée si vous souhaitez améliorer les skills jusqu’à leur maximum. Effectivement, ce sont de véritables arbres à compétences qui vous attendent pour chaque classe et les techniques que vous pouvez apprendre peuvent être améliorées. Pour exemple, une technique pour soigner peut être apprise et au plus vous l’améliorez, au plus le soin sera efficace et vous fera gagner des points de vie. Néanmoins, plus le sort devient puissant, plus celui-ci coûtera des points de magie.
En tout cas, les techniques sont très variées et entre la magie, l’archerie, les compétences nécessitant une arme, les sorts infligeant des altérations ou encore, les techniques secrètes qui s’utilisent à l’aide d’une jauge que vous débloquerez plus tard dans l’aventure. Il y a tout de même plus de 400 skills et pourtant, le seul regret que l’on peut avoir, c’est qu’avec la somptueuse direction artistique, les animations des combats et certains décors font un peu tâche. Effectivement, la barre est placée tellement haute avec les personnages, les cinématiques, de l’ambiance et la musique qu’au final, on se serait attendu à quelque chose d’aussi grandiose au niveau des animations, des attaques spéciales et des plateaux de jeu. Rien de grave néanmoins puisque le gameplay est top et il fallait qu’on le signale et cela manque, à notre goût, d’un petit quelque chose !
D’ailleurs, au sujet des altérations d’état, contrairement aux autres jeux du genre, God Wars : Future Past apporte sa petite particularité. Effectivement, chaque malus a deux niveaux différents. Pour exemple, si vous tirez une flèche empoisonnée sur un ennemi et que ce dernier entre en état Poison, il est possible d’amplifier son état en recommençant la même technique. Si vous parvenez à le toucher de nouveau, son état passera en Venom et il perdra encore plus de points de vie ! Avec l’altération Slow, votre personnage pourra se déplacer sur moins de case et s’il reçoit une nouvelle fois cet état, il passera en altération Stop ce qui aura pour effet de le rendre immobile.
Autre particularité, le niveau Impurity. Ce niveau est représenté par un chiffre et il est possible de le faire monter ou descendre en attaquant des ennemis ou en utilisant des sorts pour gérer son niveau. Plus l’impureté d’un personnage est haute, plus les ennemis s’en prendront à lui. Cela est vraiment pratique lorsque l’on veut se servir de personnages de types Tank et faire passer des magiciens ou des archers sans trop de risque. Un élément stratégique vraiment bien pensé en tout cas.
Enfin, si vous pouvez récupérer des points de magie par l’intermédiaire des objets, sachez qu’à chaque bataille, vous débuterez avec un faible nombre de MP. Chaque personnage est doté d’un taux de récupération par tour et pour améliorer ce dernier, il existe des sorts et des compétences. Ainsi, la tactique est vraiment de rigueur et il faudra bien réfléchir à comment vous utilisez vos précieux points…
God Wars : Future Past propose donc un gameplay traditionnel mais avec quelques idées et originalités plutôt bien pensées. On trouve à côté de cela d’autres références au folklores japonais à l’image du temple pour les requêtes et le fait de déposer des offrandes…
Les dieux sont parmi nous, il n’y a pas d’Injustice
Effectivement, les dieux ont une grande place dans God Wars : Future Past puisque souvenez-vous le topo, ceux-ci sont en colère car les différentes nations se font la guerre et détruisent toute la nature qui compose la planète… Ainsi, dans les temples, il est possible de faire des offrandes et cela a pour effet de vous attribuer des bonus pour la prochaine bataille. Par exemple, vous pouvez obtenir 2% pour les attaques, 3% de SPD, 4% de bonus défensif etc… Pour faire monter le pourcentage et augmenter la liste des bonus de statistiques octroyés, il vous faut faire des offrandes et passer certains paliers. Effectivement, le temple prend des niveaux grâce à votre argent et plus vous en ferez, plus vous aurez des bonus de statistiques intéressants.
D’ailleurs, c’est aussi au temple que vous retrouverez une multitude de batailles annexes qui vous permettront de faire du level-up mais aussi, d’obtenir de l’équipe et des objets. Dans God Wars : Future Past, il y a les objets communs et ceux qui sont écrits en bleu et en orange. Les équipements bleus et oranges ont des effets bénéfiques supplémentaires et on a forcément envie de les posséder. En plus de cela, certains éléments changent l’apparence sur nos personnages à l’image d’ailleurs des armes utilisées ! Bref, pour avoir les objets les plus intéressants aux requêtes du temple, il faudra d’abord faire toutes les demandes simples pour ensuite débloquer la requête finale… Celle-ci est généralement plus difficile mais les ennemis vous lâcheront souvent des objets bleus et à la fin, vous obtiendrez un item orange… Ainsi, on est facilement tenté de se laisser prendre au jeu ce qui rajoute à n’en point douter du temps de jeu conséquent. Une bonne chose encore et sachez au passage qu’il y a plus de 250 équipements. Ainsi, God Wars : Future Past se dote d’une durée de vie générale plus que convaincante et ce, surtout si l’on se laisse séduire par cet univers charmeur et que l’on souhaite le faire à 100%.
Pour les moins patients qui auraient un peu de mal sur certaines missions et qui en auraient marre de recommencer, il est possible d’attribuer un rôle à chaque unité. Cela a pour effet de laisser l’intelligence artificielle les contrôler… Une option intéressante dans certains cas même s’il faut être honnête, on préfère jouer plutôt que de laisser le jeu jouer pour nous. Néanmoins et toujours côté assistanat, une option est présente dans les menus et au magasin afin de pouvoir équiper ou faire des achats recommandés pour vos personnages. En effet, il est possible de laisser le jeu choisir l’équipement de vos personnages en fonction du rôle que vous leur administrez. C’est plutôt pratique pour ceux qui ne veulent pas perdre de temps chez le vendeur ou dans les menus afin d’avoir le meilleur équipement possible… Le système est très bien géré et vous pouvez choisir entre attaquant sur le front, défenseur sur le front, à mi-distance et à longue distance. A partir de ces quatre choix, le jeu équipera automatiquement le matériel adéquat.
Avant de finir, on notera un petit oubli de réglage pour les menus. Effectivement, la musique redémarre à chaque fois que l’on change d’onglet… Heureusement, on fait guère d’allers-retours dans ces derniers et généralement, on passe le clair de notre temps dans l’onglet Edit… Vous comprendrez vite pourquoi si vous vous laissez tenter par God Wars : Future Past et son folklore japonais…
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