Présenté comme l’un des premiers gros jeux de la nouvelle génération, Godfall a suscité la curiosité des joueurs avec une esthétique assez clinquante qui entrouvre la porte des productions de la nouvelle génération de consoles. Le titre développé par Counterplay Games, à qui l’on doit le jeu de cartes Duelyst (qui a fermé ses serveurs en janvier 2020) et édité par Gearbox ne brille malheureusement pas autant que ses armures.
Conditions de test : Nous avons joué à la version PS5 pendant une quinzaine d’heures en mode performance et avons bouclé la campagne.
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Macros est l’antagoniste principal de Godfall et un nom que vous allez entendre constamment dans la bouche de votre avatar parmi les rares paroles qu’il ou elle prononce. Malgré des cinématiques et une architecture qui laissent penser le contraire, le titre ne met pas du tout en avant son lore et ne brille surtout pas par sa narration. Nous sommes donc face à un univers assez vide qui ne laisse place qu’à une lutte fratricide entre deux frères. L’un est Macros tandis que l’autre est contrôlé par le joueur.
Après une défaite cuisante, vous cherchez vengeance en regagnant votre puissance d’antan. Une tâche qui va de pair avec l’affaiblissement de votre ennemi qui cherche à atteindre une certaine ascension divine. Le but sera donc ici de vaincre tous ses lieutenants avant de pourvoir affronter le boss final. Cela passe par l’exploration de différents royaumes qui vont vous permettre de grimper les étages d’une tour.
Le schéma décrit ici est un bon indicateur de l’un des premiers défauts du jeu qui est la répétitivité dans sa progression. Il est à chaque fois question de progresser dans un royaume (terre, air et eau) dont les limites s’étendent au fur et à mesure des missions pour ensuite affronter le lieutenant de Macros et rebelotte. Il n’est pas facile de combler ou cacher cette sensation de faire constamment la même chose mais Godfall n’y parvient pas du tout.
On l’oublie souvent mais ces petits événements (mécaniques, dialogues et bien d’autres) dans un jeu permettent de ne pas installer une routine trop brute lorsque le joueur avance. C’est malheureusement l’une des erreurs de Godfall qui installe des plans trop carrés et sans surprise.
Satisfaisant à petites doses
Malgré tout, Godfall a quelques qualités qui le rendent agréable à petites doses. Tout d’abord son gameplay orienté action à la troisième personne fonctionne plutôt bien avec un large choix d’armes offrant différentes approches (épées, lances, marteaux, doubles lames). Nous ne sommes clairement pas sur du Souls-like mais le principe à base d’esquives, de parades, et d’attaques est plutôt bien géré. Les combats se révèlent ainsi satisfaisants et sont renforcés par un bestiaire assez fourni qui nous oblige à constamment nous adapter. Ls armes donnent de bonnes sensations lors d’impacts, et le tout est très dynamique.
Un arbre de compétences nous permet de personnaliser notre style d’attaque en dépensant un point gagné à chaque niveau atteint. Acquérir de nouvelles techniques, augmenter la puissance ou au contraire la résistance, les choix sont nombreux et il est à tout moment possible de redistribuer tous les points d’un coup au cas où vous changeriez d’avis. Toujours en matière de personnalisation du gameplay, on note également les différentes armures ou Valorplates.
Bien qu’elles possèdent des designs superbes, les armures de Godfall ne sont pas vraiment à la hauteur des attentes d’autant qu’elles ont été largement mises en avant. Si vous comptez jouer en multijoueur, vous ne verrez pas vraiment de différences entre elles. A part le visuel et le genre du personnage, concrètement opter pour une armure ou une autre ne vous apportera qu’un passif et une attaque ultime uniques. Là encore la répétitivité vient lui mettre un grand coup car on ressent très vite les limitations des armes et des armures à la longue.
- A lire également : Notre guide complet de Godfall
Pour les débloquer, il va en plus falloir les forger. Si Godfall réussit le pari de ses combats avec quelque chose de plus que correct, c’est moins vrai pour le reste. L’exploration est ainsi plus que limité et ne se cantonne qu’à des ressources (une par royaume) et quelques lancées de bouclier sur des contenants. Comme on le disait plus haut, les frontières des royaumes sont repoussées à chaque mission, malheureusement cela participe à cette impression de tourner en rond puisque l’on repart à chaque fois du début pour aller un peu plus loin.
Pire encore, on se retrouve aussi souvent à chercher les objectifs secondaires afin de gagner un maximum de récompenses. Disponibles après chaque mission principale complétée, ils peuvent se trouver grâce à une vision spécifique qui permet de voir les éléments du décor en surbrillance, toutefois le champ de vision se révèle assez pénible car les murs cachent les halos lumineux que l’on cherche.
Très joli mais c’est à peu près tout
Godfall met également en avant le fait ce que ce soit un « looter », mais là encore il se loupe dans sa manière d’aborder ce trait qui peut vite devenir addictif. Le jeu est édité par Gearbox, mais le studio Counterplay Games n’a pas su d’inspirer du talent de la saga Borderlands en la matière. Très vite, on comprend la structure des loot et ce que l’on va avoir dans tel ou tel coffre sans parler des monstres. Il manque clairement ce grain de sel permanent lorsque l’on ouvre un coffre.
N’attendez rien non plus du doublage ou des musiques que l’on oubliera très vite. Par contre, toujours dans notre histoire de progression, on retiendra un manque de contenu flagrant. En effet, on a clairement l’impression d’avoir tout vu une fois que l’on débloque la forge pour améliorer nos équipements. Rien ne vient vraiment nous étonner par la suite.
On ne peut toutefois pas lui enlever son esthétique très soignée. Godfall fait partie de ces titres qui nous permettent d’entrevoir ce sur quoi va tendre la génération désormais actuelle des consoles PS5 et Xbox Series X | S en ce qui concerne l’aspect graphique et technique. Les environnements, bien qu’étriqués, sont magnifiques et bourrés de détails quel que soit le type (une forêt, des ruines, un désert, sombre, aquatique…). Lors des affrontements, et ce malgré beaucoup d’ennemis à l’écran, on ne constate pas de ralentissements. Clairement on peut dire que nous avons ici un standard attendu sur ces nouvelles consoles de salon.
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