Présenté comme un monde ouvert aux allures minimalistes, Goliath, bien qu’ambitieux et avec de bonnes idées, s’emmêlent les pinceaux dans des défauts techniques qui ne rendent pas hommage au soft.
Mayday ! Mayday !
L’histoire de Goliath est très simpliste. Nous contrôlons Andrew Gromov, un pilote/ingénieur/mécanicien qui, suite au crash de son avion, et en attendant d’obtenir l’aide des secours, va découvrir un environnement aussi utile qu’hostile et va devoir survivre en construisant un Goliath, sorte d’armure géante dévastatrice qui protégera notre héros des différents ennemis qui se dresseront sur sa route.
Si le postulat de départ est maigre, nous pouvons nous dire que c’est souvent le cas dans les survivals, où le scénario est volontairement laissé en retrait pour mettre le gameplay plus en avant. Cependant, cette méthode fonctionne lorsque le reste tient la route, ce que le titre ne propose malheureusement pas.
Nous déboulons donc dans la première zone, où il faut rapidement se mettre en quête de bois ainsi que d’autres matériaux pour commencer à agrémenter notre petite base de fortune. Bien qu’en plein air, celle-ci est entourée d’un halo qui nous sert de protection contre les ennemis, il est donc de bon ton (même si c’est un peu lâche) d’attirer les créatures jusqu’à notre campement pour les canarder tranquillement et ainsi récupérer le précieux butin tombé au sol.
Très rapidement, nous obtenons de quoi crafter notre premier Goliath. Car, oui, le crafting est un des éléments essentiels du gameplay et vous propose tout un tas de recettes afin d’améliorer votre golem (et votre base). Si le concept paraît aguicheur aux premiers abords, l’ergonomie absolument inutile et mal pensée des menus rend le tout obsolète d’entrée de jeu. Du coup, on passe notre temps à détruire différentes ressources pour les amasser, afin de nous rendre ensuite dans notre tente (qui fait office d’atelier) pour construire ce dont nous avons besoin. Cependant, les informations mal structurées et pas toujours lisibles ainsi que certains crafts véritablement inutiles donnent la sensation de « partir au travail » et supprime donc tout le fun de la récolte.
Concernant les géants, en ce sens là, il n’y a pas erreur sur la marchandise, ils sont très efficaces, peut être un peu trop, car si leur intégration est vraiment essentielle et bien amenée, ils facilitent trop le jeu. En revanche, les personnaliser est jouissif et très grisant, car on ressent véritablement la montée en puissance !
Les « niveaux » étant assez limités, le tour en est fait rapidement, car ils sont souvent assez vides, et si vous pensiez mettre la main sur un monde ouvert, vaste et propice à l’exploration, passez votre chemin, car si les zones sont générées de manière procédurales, elles sont bel et bien « coupées » entres-elles. De fait, on se téléporte de l’une à l’autre. La durée de vie est ainsi conséquente, puisque l’aléatoire permet d’avoir quelques surprises et relance constamment l’intérêt de la découverte, c’est déjà un bon point. Ceci dit…
Une petite catastrophe, plus une petite catastrophe, plus une petite catastrophe… ça fait ..?
En effet, le plus gros défaut de Goliath est… qu’il en accumule beaucoup ! Une des plus déstabilisantes au début et le fait de ne pas pouvoir changer les touches du clavier pour les reconfigurer. Ainsi, vous avez le choix entre jouer en Qwerty (clavier anglais) ou bien brancher une manette de Xbox/PS4, et ne pas proposer plus d’options est vraiment regrettable.
Le gameplay, pourtant intéressant, souffre également du manque de profondeur. Une attaque faible, une attaque forte, et en pressant une gâchette, la possibilité de lancer une attaque beaucoup plus puissante, qui se recharge avec le temps. Classique, certes, mais pourtant, le soft parvient même à rendre cette mécanique lourde et inconfortable pour le joueur.
La personnalisation des golems, elle, est en revanche assez bien ficelée. On peut ajouter des armes, privilégier la défense, utiliser plusieurs gadgets, bref, c’est intuitif, mais les combats étant aussi lents et barbants que le craft et la récolte, on ne prend malheureusement pas de plaisir lors des joutes, d’autant qu’il n’y a pas de difficulté réelle : il suffit de farmer un petit moment pour prendre une longueur d’avance sur les adversaires. Résultat : pas de challenge véritable !
Côté graphisme, le parti pris est harmonieux et se confond bien avec l’univers. Nous avons donc un rendu en cel-shading très appréciable, façon bande-dessinée qui sert très bien le soft. Les Goliaths ainsi que les ennemis sont bien modélisés et transpirent leur puissance, ce qui est encore plus accentué par la bande originale qui s’intègre bien au jeu et le relève un peu. Au final, nous avons une sensation assez étrange, car Goliath est rempli de bonnes idées, mais aucunes n’étant réellement exploitées à fond. On ressent plutôt de l’inachevé dans la technique et le contenu proposé, un peu comme s’il manquait quelques mois de développement pour être vraiment bon.
Bien entendu, Whalebox Studio publie régulièrement des patchs pour améliorer son bébé, mais en l’état, il cumule vraiment trop de mauvais points pour être considéré comme agréable à jouer et l’erreur était peut être d’avoir sorti ce projet un peu trop tôt.
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