Granblue Fantasy n’est pas encore bien connue dans nos contrées, à la différence du continent asiatique sur lequel la licence jouit d’une réelle popularité. Si de base il s’agit d’un gacha, c’est bien son arrivée remarquée sur le ring des jeux de combat en 2019, avec GBVS, qui l’a fit connaître par chez nous. Et si une suite est déjà là, Granblue Fantasy Versus Rising, c’est malheureusement à cause de la vie écourtée de son prédécesseur. La faute à un roster limité au lancement et, surtout, un timing de sortie complexe du fait de la crise du Covid.
S’en est suivi l’arrêt des compétitions online comme offline, ce qui ne permit pas au jeu de se forger une communauté à temps. Cela n’a pas permis non plus d’en faire une promotion efficace. Même si la scène compétitive ne représente qu’une minorité des joueurs et de joueuses, c’est en grande partie de cette fraction de personnes, et de la communauté dans son ensemble, dont dépend la survie d’un jeu de combat. GBVS Rising sonne donc comme une seconde chance, avec la lourde responsabilité de réussir à s’imposer.
Se frayer une place dans l’arène et faire entendre sa voix au milieu d’une redoutable concurrence : Street Fighter 6, Mortal Kombat 1, Guilty Gear Strive, ou encore KOF XV et l’incroyable Skullgirls avec leurs fidèles toujours présents. Entre l’annonce de 2B prochainement jouable aux côtés d’autres têtes attendues, mais aussi la sortie de Granblue Fantasy Relink le 1er février 2024, prometteur action-RPG que nous avons pu approcher, cette fois, vous allez entendre parler de la franchise. Et pour de bonnes raisons. Sachez qu’il existe une version gratuite au contenu limité, mais pouvant donner un bon aperçu.
Condition de test : Nous avons joué à la version PS4 pendant environ 20 heures, de quoi faire un bon tour du contenu. En outre, comptez aux alentours de 10 heures pour venir à bout du mode histoire.
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Chapeauté par Arc System Works, studio réputé dans le milieu et à qui l’on doit la franchise Guilty Gear, entres autres, ainsi que le premier volet GBVS. La suite qui nous intéresse, Granblue Fantasy Versus Rising, est en fait une version ++. Cette dernière amène d’abord un roster conséquent, reprenant l’entièreté du casting du premier volet, en plus de quatre nouveaux personnages. Mais surtout des évolutions notables dans le gameplay, suffisantes pour transcender son aîné, sans trahir les fondations établies en 2019. Les connaisseurs ne seront pas dépaysés.
Nous avons mentionné le roster limité au lancement du premier opus, et bien la leçon a été retenue par les développeurs. Conscient qu’une grande partie du succès d’un jeu de combat se décide sur le lancement et les premières années, les équipes d’Arc System Works ont vu les choses en grands avec 28 personnages pour débuter. Une offre immédiatement alléchante. De surcroît avec autant de variété dans les styles de jeu, comme dans le chara design inspiré de chacun. Excepté peut-être côté antagoniste, nous avons vu plus impactant.
C’est amplement suffisant pour satisfaire divers profils de joueurs et joueuses. Sur le fond comme sur forme. Et s’il y a une chose que faisait déjà bien la licence en 2019, c’est nous mettre son roster entre les mains. Granblue Fantasy Versus Rising en reprend la fonction du mode histoire pour, là aussi, l’utiliser dans le but de nous familiariser avec le casting. En effet, le scénario se construit comme une sorte de visual novel entrecoupée de quelques combats. Nous en parlions avec plus d’attention dans le test de 2019.
Dans GBVS Rising, l’esthétique change mais la structure est similaire, hormis les timides mécaniques RPG maintenant délaissées pour une approche plus limpide. Divisée en trois segments à la durée inégale, le scénario suit une quête principale autour du héros, Gran, tout en proposant des quêtes secondaires dans lesquelles, souvent, nous jouerons un autre personnage et en apprendrons un peu sur lui. Si le scénario se laisse suivre, il n’est finalement guère passionnant. La mise en contexte est absente et les personnages sont peu mis en valeurs. En revanche, trop de dialogues sont inintéressants et les péripéties manquent.
Causalité
C’est dommage qu’aucune émotion parvienne à ressortir, surtout qu’il faut compter peut-être 10 heures pour terminer l’histoire. L’écriture a une place privilégiée dans GBVS Rising. Qui plus est, les quelques séquences animées ne mettent pas vraiment en scène ce que l’on voudrait voir. Il y a de beaux cadrages et nous profitons de charmants visuels, même sur PS4, mais rien de marquant. Quoi qu’on en dise, ce mode de jeu reste une très bonne initiative qui, dans les faits, se laisse parcourir sans trop rechigner. Les combats y sont d’ailleurs pour beaucoup.
Outre le fait de changer de personnage, et même de jouer des combats avec le combattant de son choix, à condition de l’avoir débloqué via une quête secondaire, le plaisir provient de l’aspect Beat’em up 2D. Nous sommes loin d’un Streets of Rage ou d’un Tekken Force, cependant nous retrouvons les vagues d’ennemis divers à dérouiller, en plus de Boss. Nous restons par contre sur un seul écran, il n’y a pas vraiment de défilement horizontal comme dans les exemples cités. Ce qu’il y a dans Granblue Fantasy Versus Rising par contre, c’est une liste de compétence à équiper.
Les restes des mécaniques RPG. Ce sont des bonus pour faciliter les combats. Rien de bien folichon, c’est à base de boost d’attaque, de régénération de santé, etc.. Mais ça reste sympa. Surtout que les boss sont parfois un peu énervés. Heureusement, nous ne sommes pas tout seul sur le terrain pouvant vite devenir un foutoir visuel, aussi plaisant que gênant à de rares moments. A défaut de composer avec une I.A qui fait le job pour combattre à nos côtés, un ami en local ou en ligne peut venir jouer en coopération. S’il fallait un argument valable sur le solo, le voici.
Un mode conseillé pour appréhender Granblue Fantasy Versus Rising, les petits tutos seront suffisants pour apprendre à utiliser les coups spéciaux du casting et comprendre leur fonction en combat. Pour un réel approfondissement, ce sera du côté de l’entraînement qu’il faudra se tourner. Nous y reviendrons un peu plus loin. Avant cela, nous allons aborder les autres modes de jeu destinés au contenu solo, souvent la partie délicate dans pléthores de jeux de combat.
Guilty Blue Fighter
Au fil des jeux de combat, la question du contenu solo revient toujours. Aspect toujours compliqué, nous constatons tout de même des efforts globaux de fait. Si Mortal Kombat fait figure de l’élève à suivre, et ce depuis l’époque PS2, le fraîchement sorti MK 1 a plutôt fait un pas en arrière par rapport à son prédécesseur, tandis que SF 6 s’est imposé avec des intentions louables sur le contenu solo. Pour Granblue Fantasy Versus Rising, les studios voient apparemment les choses différemment.
Le mode arcade fait acte de présence, sauf que l’absence d’une récompense au moins narrative en fin de parcours le rend finalement peu engageant. Et puis, il ne faudra pas compter sur d’autres récompenses à débloquer. Si dans King of Fighters XV nous pouvions déverrouiller des OST, dans GBVS Rising ce sont des goodies discutables essentiellement cosmétiques. Mais pas à destination des personnages. Non, pour eux, les éléments de personnalisations esthétiques devront être payés avec la monnaie glanée en ligne.
Aucun mode survie, pas de boss rush non plus, ce qui se serait bien prêté au soft. En réalité, Granblue Fantasy Versus Rising désire ouvrir les portes du online. Pas nécessairement en classé, mais il faut passer en ligne ne serait-ce que pour débloquer les couleurs de costumes. Il faut aussi passer en ligne pour participer aux mini-jeux divers et variés allant du simili Fall Guys au football. Pas d’accès en solo. Cela étant dit, force est de constater que l’idée reste bien venue. Ajoutons le cross plateforme et le rollback.
Nous le disions en intro, les leçons sont apprises. Parce que la véritable force de Granblue Fantasy Versus Rising, et des jeux du studio en général, c’est l’apprentissage. C’est simple, en terme d’entraînement, nous sommes dans le haut du panier. De quoi faire pâlir la concurrence. Toutes les mécaniques sont clairement détaillées, les combos personnages, mais aussi des tutoriels dédiés aux match-up et à des coups spécifiques pouvant poser problème.
Born to Fight
Couplé à la facilité d’accès du titre, il devient aussi plaisant qu’aisé de progresser et d’acquérir un niveau décent dans Granblue Fantasy Versus Rising. Si le gameplay change peu depuis 2019, les ajouts de cette version n’en sont pas moins notables, avec un impact réel sur le gameplay. La spécificité première de GBVS, c’est le cool down sur les coups spéciaux de personnages, qui sont aussi visibles à l’écran. C’est-à-dire qu’ils se rechargent après utilisation. A la différence des autres jeux de combat, il est ici possible de ne plus pouvoir lancer de basiques coups spéciaux.
En plus d’une jauge de Super, il faut donc gérer ses coups spéciaux. En outre, cette nouvelle version du jeu amène une ressource supplémentaire, les points de Bravoure. Au nombre de trois, ils servent à contrer l’adversaire ou bien à exécuter les deux mécaniques propres à GBVS Rising : Le Raising Strike, qui peut être suivi d’un Raising Chain afin de prolonger un combo. Cela ressemble un peu au Striking Force de KOF XV. En plus d’avoir de bons feedback visuels et sonores sur l’enclenchement de la mécanique, le Raising Strike se marie très bien avec le dash suivi d’une attaque ainsi que la triple attaque.
Par contre, en l’absence de points de Bravoure, la défense en prend un sévère coup. Une ressource précieuse qui peut également être réduite en subissant une Super. Encore des ajouts qui viennent enrichir le gameplay et offrir de meilleures options offensives et défensives. Elle étaient nécessaires et ont le mérite de ne pas encombrer inutilement, ni de trop alourdir la charge cognitive. Granblue Fantasy Versus Rising respecte son maître-mot qu’est « accessibilité », sans rogner sur la profondeur de jeu.
Privilégiant les enchaînements courts et refusant la complexité, toute la saveur des combats passera par le feedback, mais pas que. Nous l’avons déjà dit, visuellement le jeu est beau, les couleurs et effets pyrotechniques en mettent plein la vue. Et que dire des animations jouissives lors d’une Super aussi belle que dévastatrice. Ne faisons pas les surpris, avec Arc System Works aux commandes, le spectacle est garanti. Nos oreilles ont de quoi passer un bon moment elles aussi, malgré le peu de morceaux. Un ensemble fonctionnel et de qualité, dont se démarque une ou deux musiques moins convaincantes.
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