Moto GP, Ride, Valentino Rossi : The Game… Tels sont les derniers jeux de course qu’a développé le studio Italien Milestone, qui avait envie de changer d’air en confectionnant une nouvelle licence, centrée sur les courses tout-terrain. C’est ainsi chose faite avec Gravel qui, s’il n’est pas exempt de défauts, s’avère être au final une assez bonne surprise.
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TogglePrêt pour les Off-Road Masters ?
Comme dans certains jeux de course qui se respectent, Gravel nous propose dans un premier temps de nous faire un peu la main. En effet, une course s’offre directement à nous en guise d’échauffement. Une fois cela terminé, on peut enfin découvrir le premier gros mode de jeu de Gravel, qui n’est autre que Off-Road Masters. Ce mode-là prendra la forme d’un bête mode carrière, mais en un peu trop simplifié à notre goût. En fait, vous ferez dans ce mode carrière des bêtes successions de courses, et le tout est découpé en 15 épisodes, où vous aurez la possibilité de parcourir dans pas moins de quatre circuits par épisode, voire parfois trois.
Evidemment entre temps, vous aurez des épisodes spéciaux, où vous aurez le plaisir de concourir contre des pilotes comme Scott Baker, et j’en passe. Bien évidemment, et au niveau de la progression de ce mode carrière, un système d’étoiles sera de la partie. Lorsque vous remplissez les objectifs qui vous sont demandés – remporter la course, finir 2ème, 3ème, premier etc… -, vous glanez des étoiles, et cela vous servira à débloquer les prochains épisodes et donc des nouveaux circuits, si vous avez suffisamment d’étoiles. En somme, on pourra qu’être déçu par ce mode carrière un peu bridé et répétitif, surtout qu’il n’y a à aucune moment la possibilité de personnalisation de véhicules, ce qui est franchement dommage pour un jeu de course tout-terrain. Alors oui, vous pouvez personnaliser en globalité avant la course tout ce qui est suspension, frein et bien d’autres joyeusetés, mais cela se fera via un simple menu où vous pourrez modifier ces caractéristiques à votre guise, et rien d’autre…
Le contenu est plutôt dense dans Gravel, mais saboté par un système de progression et de carrière d’ores et déjà vu, et surtout assez bridé.
Egalement, lorsque vous serez en pleine course avec votre joli bolide, vous marquerez des points via diverses actions que vous effectuerez – vitesse élevée, drift, saut, atterrissage parfait etc… -. Cela sera pour le coup comptabilisé en fin de course, et ces points précieusement glanés vous feront monter de niveau, ce qui vous fera débloquer systématiquement de nouveaux tracés et véhicules pour le mode course libre par exemple, ou bien encore de nouveaux skins pour votre voiture. Encore une fois, même si le système est en soi bien pensé, cela reste évidemment beaucoup trop classique dans la progression, c’est bien dommage. A noter que dans ce mode carrière qui plus est, vous ferez en général du mode course avec checkpoints, par tour, des courses par élimination où le dernier pilote sera systématiquement éliminé toutes les 25 secondes, ainsi que du contre-la-montre traditionnel. Un mode Smash up est de la partie également, mais il est juste inutile, car il s’agit de faire du contre-la-montre, et il faudra taper les panneaux verts à défaut des panneaux rouges, qui vous ralentissent… Niveau originalité et utilité, on a vu mieux.
Cela dit, au-delà d’un mode Off-Road masters sympathique mais décevant sur pas mal de points, le bougre aura le don de vous tenir facilement en haleine un bon paquet d’heures pour tout faire à 100%, et tout débloquer. Pour prolonger l’expérience, vous pourrez faire du mode course libre où vous serez libre de modifier ce que vous voulez en terme de météo, de difficulté, et j’en passe. Ensuite, il y aura le mode contre-la-montre traditionnel, des défis hebdomadaires à réaliser, ainsi qu’un mode multijoueur pour vous tenir en haleine. Seul petit hic sur le multijoueur en ligne, notamment sur PC, c’est que ce dernier est malheureusement déserté sur des heures où il devrait y avoir du monde – dans l’après-midi ou en soirée par exemple…-.
Des serveurs dédiés auraient été bienvenus pour le coup, et dommage que le multijoueur en écran splitté soit totalement aux abonnés absents… Pour le reste, on pourra profiter de véhicules avec les marques officielles – Ford, Chevrolet, Toyota, Porsche etc… -, en passant par des tracés dépaysants vous faisant voyager aux quatre coins du monde de la Namibie, en passant par le Mont Blanc, l’Océan Pacifique, l’Alaska, et bien d’autres circuits somme toute sympathiques. En revanche, on regrettera que certains tracés manquent un peu d’originalité dans les différents cheminements, et certains finissent par devenir vite redondants et sans inspirations.
Un gameplay entre arcade et simulation qui fonctionne parfaitement
Le grande satisfaction néanmoins sur Gravel résidera dans son gameplay, plutôt bien amené et qui pourra attirer les vétérans de jeux de course, comme les nouveaux venus. En effet, le titre de Milestone possède une jouabilité assez accessible étonnamment, et contrôler notre véhicule est directement intuitif. Votre véhicule ne glissera pas forcément comme une savonnette quand il s’agira d’aborder des virages. Il faudra user et abuser du freinage, et de l’accélération pour drifter, et ainsi les passer sans problème. La conduite est globalement un pur bonheur et le tout se manie bien, sauf quand parfois, le moteur physique des véhicules part un peu en cacahuète.
On retrouve en soi un gameplay totalement arcade, et puis quel plaisir de voir que chaque bolide n’aura pas la même conduite. En effet, si vous prenez un véhicule assez imposant, vous ressentirez incontestablement une inertie assez lourde tandis que sur un véhicule beaucoup plus petit, on ressentira incontestablement un peu plus de légèreté dans la conduite globale. Le titre est tout le long fun, avec au passage une sensation de vitesse bien foutue, et surtout un gameplay entre de l’arcade et un chouïa simulation franchement bien trouvé. Effectivement, l’aspect simulation se ressent un peu, dans la mesure où l’on sent que Milestone a voulu ajouter quelques éléments comme l’eau qui arrive directement sur votre écran quand vous accélérez sur des étendues d’eau en l’occurrence, ou les effets météorologiques – qui se ressentent un peu pour le coup sur la conduite -. Chaque terrain sera complètement différent dans sa conduite que ce soit dans la boue, une route goudronnée ou bien tout simplement quand vous êtes sous la neige ou la pluie.
La conduite est un pur bonheur sur ce Gravel, entachée hélas par quelques soucis d’I.A., de moteur physique, agrémenté d’une répétitivité qui se fait ressentir.
Et même si le soft est plus que plaisant dans la conduite des véhicules, il n’en reste pas moins décevant sur plusieurs points. Pour commencer, certains hors pistes sont un peu exagérés, dans la mesure où vous pouvez très bien recommencer à un certain point du circuit parce que vous avez effectué un tout petit hors piste de rien du tout. Egalement, on pourra aussi pester sur une I.A. totalement à la ramasse, car cette dernière aura parfois tendance à vous rentrer dedans, ou même à littéralement se vautrer lamentablement dans certains circuits. Egalement, on lui reprochera parfois d’être complètement démesurée au niveau de sa vitesse, car il se peut que vous aillez parfois bien du mal à rattraper le premier de la course, alors que vous êtes à vitesse égale. Vous l’aurez compris, l’I.A. du soft est bien trop inégale, et on pourra aussi pester sur une localisation des dégâts sur les véhicules, particulièrement inexistante. On pourra néanmoins se consoler avec les dégâts cosmétiques, c’est déjà ça.
Ces choses-là viennent ternir l’expérience mais heureusement, on retrouve avec grand plaisir les différentes vues pour évoluer avec votre véhicule. On pourra donc adopter la vue traditionnelle où vous voyez votre bolide, la vue cockpit un peu simpliste mais qui fait le boulot, ainsi que la vue FPS, et la vue capot. Il y en a clairement pour tous les goûts, et ces vues-là sont de toute façon à chaque fois présentes dans n’importe quel jeu de course.
Graphiquement en dent de scie pour une bande-son du tonnerre ?
Qu’on soit clair d’entrée de jeu, Gravel n’est pas une claque graphiquement parlant, mais arrive néanmoins à se défendre comme il peut. Certains effets de lumière comme les circuits de nuit sont en globalité bien rendus, comme pour les véhicules plutôt bien modélisés. On aura aussi des dégâts cosmétiques qui rendent globalement, et quelques effets de pluie, de neige, ou d’eau qui arrivent sur votre écran directement sont plus que convenables. Mais malheureusement, on lui reprochera parfois quelques circuits un peu vides et manquant de vie, un public pas vraiment folichon graphiquement parlant, mais aussi des textures qui ont parfois quelques ratés. Le moteur physique, que nous avons évoqué un peu plus haut, fait aussi parfois des siennes. Mais au-delà de ça, Gravel arrive à donner un rendement global plutôt correct, car tout n’est pas à jeter et ce, en dépit de quelques textures parfois pas terribles, et surtout pas au niveau d’un jeu PS4 ou Xbox One. Néanmoins, on pourra lui faire des louanges sur son optimisation PC pas vilaine, et tutoyant à chaque fois les 60 FPS constants, hormis quelques légères saccades à quelques endroits, mais rien de bien méchant.
Enfin, il y a la bande sonore. Gravel dispose d’une tracklist orientée rock relativement sympathique à écouter, et parvient à dynamiser et à rendre au moins vivantes certaines courses, et ses divers décors malheureusement vides. La voix française du commentateur en revanche fait le boulot, mais elle n’est pas pour autant au niveau de la V.O., qui reste quant à elle plus convaincante. Concernant les bruitages des véhicules, ils restent en soi particulièrement crédibles, et on reconnait bien là le savoir-faire du studio Milestone, qui a maintenant de la bouteille en termes de jeu de course.
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