Groundhog Day: Like Father Like Son, si vous ne le saviez pas encore, est bel et bien la suite du film de 1993, Un jour sans fin. Le titre suit cette fois-ci le fils de Phil Connors, qui va vivre la même mésaventure que son père, soit revivre le même jour. Pour une suite d’un film mythique, le titre VR développé par Tequila Works – auteur de l’excellent Rime -, disponible depuis le 17 septembre sur Oculus Rift, HTC Vive et PSVR, n’est finalement pas aussi excitant qu’on aurait pu l’imaginer.
Conditions de test : Nous avons fini Groundhog Day: Like Father Like Son en 5h de jeu. Le titre a été testé sur PlayStation VR via la PS4 Pro.
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ToggleSur les traces de son père
Contrairement au film Un jour sans fin, nous ne verrons pas ce bon vieux Phil Connors Sr. interprété par Bill Murray. En effet, le titre nous permettra de prendre le contrôle de son fils, Phil Connors Junior. Le bougre revient dans la ville de Punxsutawney après l’avoir quittée auparavant, afin d’y retrouver sa famille le temps d’une journée pour deux raisons.
Son père est en effet malheureusement décédé en premier lieu, et une cérémonie en son honneur aura lieu dans un second temps, que notre personnage veux filmer pour son vlog. Mais notre protagoniste y passera la pire journée de sa vie, se déroulant avant le fameux jour de la marmotte. Et tout comme son père, il sera bloqué par une boucle temporelle, ce qui aura pour effet de lui faire revivre en boucle le même jour jusqu’à ce qu’il répare ses nombreuses erreurs dans cette journée unique.
Sans surprise, Groundhog Day: Like Father Like Son reprend les mêmes ingrédients que l’adaptation cinématographique. Cela donne du coup un résultat ultra fidèle au film d’Harold Ramis. On retrouve effectivement de nombreux personnages du film ayant désormais pris de l’âge entre Ned Ryerson ou encore Rita. Pas mal de références à l’oeuvre cinématographique sont de la partie dans le soft, ce qui ravira les personnes qui avaient vu Un jour sans fin à l’époque. Mais pour les autres, ce sera difficile d’y dénicher les moindres références, forcément…
En somme, il y a donc un fan service certain, ce qui ne plaira pas à tout le monde. Toutefois, on ressentira indéniablement des moments d’émotion assez forts notamment sur la fin, et avec le thème de cette boucle temporelle métaphorique relativement plus approfondie que dans le film. Le soft se dotera également de cinématiques en illustrations réussies, qui nous montrera une relation père/fils clichée certes, mais furieusement émouvante. Finalement, le tout est réussi, même si on ruminera sur une fin un peu balancée hâtivement, sans sommation.
Groundhog Day… or not
Comme nous l’avions évoqué plus haut dans ce test, Groundhog Day: Like Father Like Son va nous faire revivre exactement le même jour tout le long, notre protagoniste étant coincé dans une boucle temporelle infinie. Du coup, vous revivrez forcément les mêmes dialogues ou situations, mais qui pourront radicalement changer. Pour ce faire, il sera tout le temps question de résoudre des énigmes comme des mini-jeux.
A ce propos, la plupart de ces puzzles ou mini-jeux restent de manière générale plutôt variés, et nous forceront parfois à utiliser soit notre matière grise, ou tout simplement notre dextérité. Reproduire des notes à la guitare en passant par la confection de cocktails voire de tags et de nombreux autres mini-jeux et puzzles, voilà à quoi vous devrez vous attendre dans le soft. Les situations diffèrent en clair, mais nous pesterons sur le calibrage des Move foirés à cause de la PlayStation Camera. Cela agacera rapidement, et rendra du coup certains puzzles ou mini-jeu trop imprécis.
C’est l’un des gros problèmes de cette mouture PSVR, qui aura toujours le don de nous brider au niveau de la liberté de mouvement. Un autre défaut se glisse dans le soft, qui est son côté « contemplatif ». Outre ces séquences d’énigmes ou de puzzles, il y aura bien des moments où vous devrez assister et subir certaines scènes de parlotte. Vous pourrez parfois répondre via un système de choix de dialogues, mais cela n’influence rien du tout, si ce n’est la suite de la progression dans le jeu.
Voilà en clair un aspect qui deviendra redondant et ne plaira pas à tous les joueurs qu’on se le dise, même si l’intention de créer une atmosphère narrative est louable. Cela dit, on adhère complètement au fait que les énigmes ou puzzles résolus changent littéralement la donne dans les divers contextes auxquels on assiste dans cette journée. Mais la réalité nous rattrape bien vite avec un système de téléportation pour les déplacements VR, qui restent beaucoup trop linéaires, et nous bridant beaucoup trop dans les déplacements, scriptés.
Groundhog Day: Like Father Like Son n’arrange pas aussi son cas dans les indications pour avancer dans le jeu. Si au départ le tout est clair sur quoi faire, on peut vite s’y perdre sur l’ordre des choses à réaliser pour progresser. Il faudra de surcroît bien écouter les personnages en somme, dont notre Phil Junior national qui peut nous donner parfois des indices. Mais au-delà de ça ce sera tout, et ce ne sera pas le téléphone qui vous sert également d’interface dans le soft qui vous sera d’une grande aide.
En effet, il vous arrivera quelquefois d’utiliser votre tablette ou smartphone au cours de votre aventure. Outre la possibilité de prendre des photos ou bien d’aller dans les paramètres si vous voulez rejouer la scène en question voire le jour entier, nous aurons à disposition les contacts, une map, mais aussi le bloc notes et la galerie photos. Si cela accentue l’immersion qu’on se le dise, on abusera très souvent du bloc notes au détriment du reste, juste inutile. Dommage de sous-exploiter une feature qui aurait pu être intégrée au gameplay.
Néanmoins, on restera satisfait de l’interaction avec les nombreux éléments du décor, ce qui est déjà ça de pris. Au passage, notez que la durée de vie de Groundhog Day: Like Father Like Son est honorable. Cinq voire six heures de jeu pour les plus lents vous suffiront pour venir à bout du jeu, surtout si vous séchez sur bloquez sur certains passages en particulier. Pour prolonger la durée de vie c’est le néant total par contre, étant donné que la rejouabilité n’est pas assurée, sauf pour les chasseurs de trophées/succès à la rigueur.
Une technique pas toujours bien rodée
Groundhog Day: Like Father Like Son est en premier lieu accrocheur dans son style. Le bébé de Tequila Works propose des graphismes typés cartoon qui flattent directement la rétine, avec quelques textures pas des plus vilaines qu’on se le dise. Hélas, le soft est en revanche rattrapé un peu trop rapidement par quelques bugs de collisions, des temps de chargement longuets, des modèles 3D plutôt datés, mais aussi de l’aliasing à noter même sur PS4 Pro…
Par contre, Groundhog Day: Like Father Like Son reste finalement pas trop mal optimisé sur PSVR. Le tout est parfaitement fluide avec une bonne immersivité, l’absence de motion sickness, et une distance d’affichage relativement décente pour une production VR. En somme, le titre de Tequila Works souffle le chaud et le froid sur l’aspect purement technique.
Pour le sound design histoire de clôturer le test, c’est dans l’ensemble correct. Les thèmes musicaux sont plus ou moins dans la lignée du film et collent bien à chaque contexte auxquels nous assistons devant notre écran. Les doublages en V.O. sont très bons, au détriment d’une traduction des sous-titres français qui laissent vraiment à désirer. En clair, c’est de bonne facture, mais loin d’être transcendant dans son ensemble.
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