Petit jeu indépendant chapeauté par le suédois Rickard Paulsson, de chez Ricpau Studio, et édité par Red Art Games, Gunborg : Dark Matters est un mix entre un run n’ gun et un plateformer. Avec son style arcade 2D, son ambiance futuriste et sa bande-son synthwave, le titre nous emmène au sein d’un vaisseau extraterrestre afin d’y terrasser toutes sortes de créatures. Une aventure très orientée die and retry.
Sachez que le jeu s’est offert des sorties en versions physiques sur divers supports, mais les stocks sont limités. Le prix est par ailleurs un poil plus élevé que dans ses versions dématérialisées, mais reste abordable.
Condition de test : Jeu testé sur PlayStation 4. Nous avons terminé le jeu en mode normal en 3 ou 4 heures environ. Ajoutez potentiellement le double si vous souhaitez tenter le mode Hardcore, faire du scoring et/ou récupérer la trentaine de collectibles.
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ToggleLe 8e passager
Gunborg : Dark Matters ne va pas par quatre chemins. Les intentions sont claires ; proposer une expérience jouissive et sans temps morts. Dès lors, nul besoin de s’encombrer d’un quelconque scénario, les quelques moments narratifs ne sont que prétexte en posant brièvement un contexte. Un vaisseau, des pièges et des ennemis, à vous de faire le ménage là-dedans. Armé de votre sabre futuriste et de votre bouclier, vous devrez vous frayer un chemin au travers de la dizaine de niveaux proposés, jusqu’à atteindre le boss final.
Chacun des niveaux est divisé en petite portion dont chaque début servira de checkpoint. Une approche qui permet au soft de maintenir son rythme effréné en ne vous obligeant pas à recommencer entièrement un niveau si vous mourrez. Les segments sont relativement courts, de même que les niveaux, et c’est agréable de pouvoir se concentrer sur ce genre de proportion sans avoir à craindre un prochain checkpoint trop éloigné.
De surcroît, le délai de réapparition après un échec est quasi inexistant. Cela permet d’enchaîner les tentatives rapidement, sans chargement ni rien, participant à rendre l’expérience addictive. Difficile de décrocher d’un segment dans ces conditions. Exigeant mais jamais injuste ni même frustrant, et ce même si la moindre erreur sera fatale, Gunborg : Dark Matters est dynamique et d’une fluidité exemplaire. Il vous demandera de bien maîtriser les mouvements de votre personnage afin de vous en sortir dans le jeu, car le skill est de la partie.
Equilibrium
Conscient de l’importance de soigner le gameplay pour ne pas entacher l’expérience, Rickard Paulsson a tout donné pour rendre la prise en main parfaitement intuitive, avec seulement quatre touches d’actions (attaquer, prendre/jeter une arme ennemi, activer son bouclier et sauter). Ces touches sont d’ailleurs réservées aux gâchettes. En outre, la réponse des inputs est au poil, le framerate tient parfaitement aussi. Puis, que vous soyez au sol ou dans les airs, le personnage reste maniable comme il faut. Une bonne chose puisque vous allez passer pas mal de temps à sauter dans tous les sens grâce au quadruple saut, sans compter votre capacité à rebondir et vous agripper aux parois murales.
Offensivement, en plus de votre sabre, vous pouvez utiliser les armes des ennemis, qui n’ont pas énormément de munitions, ou encore profiter de votre bouclier comme d’une arme de contact. Ce dernier peut infliger des dégâts aux adversaires en plus de renvoyer tous les projectiles. Vous pouvez même vous en servir pour rebondir sur des pics dans les niveaux, ou sur des ennemis. Une mécanique plutôt stylée, mais on aurait aimé plus de situations et de possibilités autour de ça. Le soin apporté au gameplay et aux mouvements offrent des phases de plateforme très réussies et pertinentes. Gunborg : Dark Matters sait vous forcer à tirer parti de votre dextérité et vos capacités mobiles.
Les combats en profitent aussi puisque l’on peut virevolter librement et appréhender les espaces, tout en jonglant entre des attaques et le bouclier. Le bestiaire rend plutôt bien honneur à ces séquences avec des monstres convaincants et disposant de patterns spécifiques. Si sur la durée leur variété est limitée, en l’état cela fonctionne sans être visuellement redondant. Entre la nécessité d’apprivoiser le terrain et bien choisir l’ordre dans laquelle éliminer les créatures, l’approche n’est pas sans rappeler Doom Eternal, à une échelle différente évidemment. Notez aussi que votre bouclier se décharge assez vite quand on l’utilise mais qu’il va se recharger tout aussi vite et automatiquement. Vous pouvez aussi bénéficier d’un boost de dégâts en enchaînant quelques ennemis sans se faire toucher.
Running women
Par contre, les combats de boss, bien que sympathiques, manquent clairement de folie. Un constat qui va se retrouver dans la construction du level design. Si comme dit plus haut, l’ensemble incite à bien utiliser son personnage, dans le fond cela manque d’ambition et est assez générique, voir répétitif avec du recyclage dans les situations. Notamment la poursuite du laser. Cela va aussi de pair avec le manque d’évolution du gameplay. Du début à la fin, vous n’apprendrez aucune compétence, pas de mouvements supplémentaires ou autre.
Dommage surtout que le titre soit très court. Pourtant, Gunborg : Dark Matters offre une rejouabilité convenable, grâce à son gameplay d’une part, mais aussi au scoring et aux petits bots à dénicher dans les niveaux. En posséder suffisamment vous permettra de débloquer des niveaux bonus, au nombre de trois. Pour le reste, le contenu est absent. Tout repose sur le gameplay. Au point que la direction artistique soit oubliable. Le soft ne profite pas d’un univers visuel qui aurait pu apporter plus d’identité à l’ensemble.
Surtout que notre héroïne est plutôt stylée et que les animations, dans l’ensemble, sont très propres et lisibles. Plus d’attention n’aurait pas été de trop. On traverse donc des niveaux aux décors des plus génériques et minimalistes, pour ne pas dire sans âme. L’univers futuriste du jeu peine à s’imprégner. Ceci étant, au moins l’ost fait le travail escompté. La touche synthwave est cohérente, offrant même quelques morceaux percutants. De quoi donner un souffle nécessaire à l’expérience, la musique étant importante dans ce genre de titre. Encore plus quand aucun univers vient s’imposer.
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