Si vous ne connaissiez pas Gungrave, sachez qu’il s’agit à la base d’un animé de 26 épisodes de 25 minutes, qui était sorti à l’origine en 2002. Suite à ça, un jeu du même nom déboulait sur PS2 la même année, suivi d’une autre production vidéoludique estampillé Gungrave en 2007, toujours sur la même console. Finalement, on ne revoit que cette franchise dès aujourd’hui dans son adaptation VR, et s’intitule très sobrement Gungrave VR. Et pour le résultat, autant le dire tout de suite ce n’est vraiment pas beau à voir, et n’a pas grand-chose à voir avec le premier volet du titre sorti en 2002.
Un scénario ? Quel scénario ?
Les développeurs ne se sont visiblement pas foulés au niveau du scénario car justement, il n’est même pas expliqué comme il faut. On se doute que Gungrave VR n’est qu’une mise en bouche car il s’agit d’un prologue pour Gungrave G.O.R.E. qui sortira prochainement sur PS4. Mais quand même, il aurait été décent d’expliquer au moins ce qu’il se trame, tout comme le background du jeu pour les joueurs qui ne connaissaient peut-être pas les précédents jeux, voire l’anime.
Du coup, pour l’histoire en elle-même, cela reste très basique. Vous incarnez Grave, un soldat mort-vivant réveillé de son sommeil de nouveau afin de combattre des Orgmen, c’est-à-dire des humains infectés par une drogue nommée SEED. Notre héros, respectivement dans Gungrave VR et Gungrave VR U.N. – deux jeux sont inclus dans Gungrave VR : The Loaded Coffin Edition en fait, va devoir éradiquer ces vilaines créatures à South City, ainsi que dans une mystérieuse usine chimique, alors qu’un individu parfaitement inconnu au bataillon l’observe attentivement. C’est tout ce qu’il faut savoir sur sa narration, franchement tellement survolée sur sa présentation dans les deux titres que l’on ne se concentrera finalement de tirer sur tout ce qui bouge, sans se soucier vraiment du synopsis.
Au-delà de ça, le titre nous envoie en premier lieu dans un bête didacticiel nous expliquant les touches, afin de s’habituer rapidement aux contrôles. Une fois cela fait, on se retrouve directement dans un Q.G.. Ce dernier nous permet tout d’abord de choisir notre personnage mais le souci, c’est qu’il y en a seulement deux de disponibles, et ils ne s’apparentent qu’à de simples skins. Une feature totalement inutile en somme. Ensuite, nous avons la possibilité de nous entraîner de nouveau via le centre d’entraînement, ou bien partir directement en mission via la section étapes. Niveau contenu, c’est déjà relativement chiche, surtout quand les deux titres proposent respectivement cinq et trois missions seulement… D’ailleurs, le tout se termine en seulement deux heures, sans potentiel de rejouabilité étant donné qu’il n’y a rien à débloquer. Vous pourrez toujours changer la difficulté en passant de normal, au mode difficile ou kick ass, même l’intérêt sera très limité hélas. Pour 39,99 €, soit l’édition incluant le jeu et le DLC, ça fait mal au portefeuille.
Un gameplay très vieillissant malgré des nouveautés
Si vous avez joué au premier jeu Gungrave en 2002 sur PS2, oubliez tout ce que vous avez vu. Effectivement, en matière de niveaux, le jeu est déjà bien différent de l’opus original, mais conserve néanmoins les différentes features que vous avez déjà certainement vu par le passé. Il sera donc possible de tirer avec nos pétoires de manière traditionnelle, les refroidir quand elles entrent en mode surchauffe, utiliser le reaper time faisant office de bullet time, se servir de notre cercueil en guise d’attaque de mêlée, et bien évidemment se doter de deux attaques spéciales. Pour activer ces dernières, il vous faudra au minimum avoir 100 battements. Pour les obtenir, vous devez tirer tout simplement sur vos cibles pour augmenter vos battements, et ainsi pouvoir appliquer une sorte d’onde de choc avec notre cercueil, ou bien l’attaque tir de démolition. A ce moment-là, concernant la seconde attaque spéciale par ailleurs, votre personnage entrera en vue FPS, et vous devrez directement viser les ennemis avec votre casque VR. Concrètement, Gungrave VR dispose d’une belle palette de coups, mais dont on ne se servira rarement. La plupart du temps, nous utiliserons notre attaque basique, soit nos simples pétoires couplés avec le reaper time. En sus, le mode surchauffe devient vite pénible, surtout pour un jeu qui est censé être ultra nerveux de base…
Côté maniabilité, Gungrave VR a quand même vieilli. Les contrôles de notre personnage sont assez mollassons, et répondent par moments avec une latence parfaitement agaçante, notamment sur le DLC Gungrave VR U.N., qui semble quant à lui mal optimisé pour le PSVR. De plus, il est parfaitement scandaleux de voir que le titre ne se joue qu’à la manette, et non au PlayStation Move voire au Aim Controller. Du coup, pour viser les ennemis dans les niveaux, nous devrons nous contenter de les viser directement avec la gyroscopie du PlayStation VR, ce qui en finira par vous donner des torticolis à bouger votre tête dans tous les sens. Le mélange vue FPS et TPS n’est finalement pas transcendant, surtout que la partie FPS n’en reste que trop statique, et pas forcément aussi immersive que les mastodontes du genre. Des séquences en 2D viennent en sus s’immiscer dans Gungrave VR U.N. notamment, et force est de constater que ces dernières sont complètement inintéressantes, et ne renouvellent jamais le gameplay qui consiste à avancer, tirer, avancer encore, tirer de nouveau, puis affronter un boss. Niveau progression, c’est extrêmement faible et peu grisant.
Avec un scénario qui n’est pas vraiment là et des mécaniques de gameplay vieillottes qui ne favorisent pas l’immersion, Gungrave VR est finalement un titre qui ne rend pas hommage à l’anime, et ni à l’opus original.
Le titre pêche également dans son level design et sa progression, beaucoup trop tronqués. En effet, la construction des niveaux de deux jeux VR Gungrave est juste faiblarde. Les décors changent peu, et les niveaux ont le dont d’être vides, peu détaillés, et manquant cruellement d’inspirations. La progression est également tronquée par des changements de zones incessants sur Gungrave VR U.N., mais aussi des phases de jeu qui s’enchaînent sans vraiment de cohérences sur Gungrave VR. En somme, on s’apercevra très rapidement que le jeu est creux, répétitif, et ne fait absolument pas honneur à l’anime, ni au titre original qui proposait au moins une certaine homogénéité dans l’enchaînement des niveaux.
La partie technique n’en est que purement archaïque en sus. Les textures sont autres que vétustes, la modélisation de nos ennemis est usée par le temps, et nous avons droit qui plus est à des arrière-plans totalement feignants tentant de cacher la misère. Le style graphique sauve cependant les meubles tout comme certaines animations de notre héros, relativement stylées. Mais clairement pour le reste, et en matière d’optimisation, le tout reste mi-figues mi-raisins entre Gungrave VR, et Gungrave VR U.N.. Le premier est plutôt fluide tandis que le second s’offre quelques légères chutes de framerate, et même quelques décalages entre le moment où nous appuyons sur la touche, et que le personnage exécute l’action à l’écran. En supplément, on notera aussi des chargements vraiment longs entre les niveaux, et une immersion en VR pas vraiment impressionnant vu les graphismes, très en deçà de ce qui se fait en VR actuellement… Cela dit, on se consolera par un style musical qui colle bienheureusement à l’univers du soft, avec la possibilité d’y mettre les doublages en anglais comme en japonais. Evidemment, on ne vous recommandera que chaudement les doublages en japonais, bien plus convaincants.
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