Belle petite découverte lors de notre passage à la gamescom 2017, Hacktag est enfin sorti de son accès anticipé ce 14 février. Et quoi de mieux que la fête des amoureux pour sortir un jeu coopératif qui mise tout sur son gameplay asymétrique ? Si vous cherchez une expérience à faire à deux, mettez un peu de côté vos habitudes et jetez un œil à cette production française.
Sommaire
ToggleL’un sur le terrain, l’autre en retrait
Développé par les frenchies de Piece of Cake, Hacktag est donc un jeu d’infiltration asymétrique. Bien qu’il dispose d’une dimension solo, le titre se tourne principalement vers sa composante coopérative asymétrique plutôt bien pensée sur le papier qui met en avant deux personnages. Le premier, un agent de terrain, va devoir se rendre dans différents niveaux pour collecter des données de manière furtive. Le second lui, jouera le rôle du hacker et devra s’infiltrer dans le système pour ouvrir certains passages ou désactiver des caméras par exemple.
On se retrouve alors avec deux rôles complètement différents mais qui fonctionnent du tonnerre. Cette complémentarité se traduit par bon nombre d’actions : l’agent qui sera sur place pourra du coup interagir de manière physique avec la plupart des éléments comme ouvrir des portes, s’occuper de pirater des données pour voler des ressources, s’occuper de l’ouverture de point relais et j’en passe. Le hacker quant à lui, peut aussi effectuer certaines actions de son binôme comme le piratage de données des portes mais devra quant à lui s’occuper de déverrouiller les portes fermées ou encore distraire les gardes pour permettre à l’autre de passer (faire un café, allumer le téléphone etc…).
Très rapidement, le concept fait mouche, on prend très rapidement du plaisir à jouer avec quelqu’un et il est vraiment capital de jouer la communication pour réussir sa mission dans les temps. Le hacker devra par exemple secourir son agent de terrain lorsqu’il s’est fait prendre par un ennemi en claquant une porte sur celui-ci tandis que l’agent doit quant à lui désactiver les pares-feu pour que son compagnon passe sans se faire détecter par les défenses informatiques. D’ailleurs, même au niveau des déplacements, les bougres n’ont pas les mêmes mécaniques. Si notre agent infiltré devra se la jouer finesse, éviter de courir pour faire du bruit et donc avancer doucement, le hacker peut quant à lui se déplacer bien plus vite mais sur un chemin bien plus prédéfini en parcourant le réseau. Les deux rôles sont du coup à la fois très différents et se complètent finalement très bien.
Un parfait jeu coop local et en ligne
Bien sûr, cela ne s’arrête pas à simplement avancer à travers les différents niveaux et arriver d’un point A à un point B. Les joueurs devront parcourir et contourner un certain nombre d’obstacles en raflant quelques objectifs nécessaires pour finir le niveau (récolter un certain nombre d’argent, obtenir un mot de passe, etc…). Il est donc nécessaire de bien faire chacune des salles même si dans les premiers niveaux, cela se fait de manière naturelle vu que le terrain est pensé de cette façon. Pour avancer, le hacker devra compter sur l’agent infiltré pour désactiver un pare-feu et avancer tandis que l’agent infiltré alertera les gardes s’il passe devant une caméra, une caméra que le hacker pourra désactiver aisément.
Le duo fonctionne très bien et il est capital de ne pas se faire voir. Si le hacker peut s’échapper plus facilement des virus, principale menace pour lui, il n’en reste pas moins plus restreint dans ses déplacements à cause des lignes du réseau qui lui sont imposé. Il doit penser différemment que la personne sur le terrain qui peut se cacher de différentes manières. Mais il est logique d’anticiper ses déplacements et d’éviter la confrontation. On passera alors les différentes portes, on temporise à certains moments et on avance. Mais si l’un des deux se fait prendre, il est placé en « quarantaine » et l’autre joueur devra venir le libérer manuellement en une dizaine de secondes. Petit coup de stress puisqu’il faudra absolument venir le délivrer avant la fin du temps imparti sans se faire chopper. Ceci dit, si cela arrive, le système est loin d’être punitif et n’influera que sur votre score puisqu’il sera tout de même possible de reprendre au dernier checkpoint. Si certains jugeront le fonctionnement trop facile, d’autres le trouveront au contraire parfait pour se la jouer sans trop de prise de tête. Bref, un parfait équilibre pour le coup.
Pour continuer son bout de chemin, il faudra débloquer certains mécanismes qui se traduisent par des petites énigmes et autres séances de QTE. Par exemple, ouvrir une porte fermée ou débloquer un point réseau demandera au hacker de faire un enchaînement de touches dans un laps de temps assez court. Particularité intéressante, il est parfois nécessaire de réaliser ce petit casse-tête à deux où il faudra par exemple relier des fils coupés ou encore trouver la même combinaison, toujours avec un timing serré.
Mais Hacktag pousse la coopération un peu plus loin en proposant un système de scoring. Certes, on se retrouve avec un système de points tout à fait classique où le but est de réussir les objectifs le plus rapidement possible mais fait intéressant, c’est que chaque joueur dispose de son propre tableau de score. Alors, même si le but est de réussir la mission ensemble, notre partenaire sera finalement aussi un peu considéré comme un rival. Si l’on ne s’amusera pas trop de cette rivalité lors des premières parties histoire de prendre en main le jeu, on prend finalement assez de plaisir à laisser son coéquipier emprisonné quelques secondes de plus le temps de collecter des données et donc augmenter son propre score. Mais attention, pas trop longtemps, sinon le groupe entier est pénalisé. On a là une expérience coopérative particulièrement grisante et c’est sans aucun doute le plus gros point fort du jeu. Aussi bien en ligne avec un pote que dans son canapé en local.
Attention à la répétitivité
Côté scénario, il est vrai que l’on n’a pas encore abordé cet aspect, mais sans grande surprise, celui-ci n’a pas une grande importance ici. On est plongé en 2029 où les animaux anthropomorphiques peuplent le monde et nos héros seront recrutés en tant que mercenaires pour réaliser des missions d’espionnage. Il est d’ailleurs possible de se créer plusieurs profils lorsqu’on lance le titre en optant pour diverses options de personnalisation mais le tout est fichtrement basique au lancement avec juste un choix de races et de vestes. Plus tard, on pourra changer sa couleur et opter pour quelques accessoires (chapeaux, lunettes…) mais ça reste léger pour le moment.
Rien de péjoratif là-dedans, ce ne sont que des objets cosmétiques, mais cela n’aurait eu aucune incidence si l’on ne nous avait pas intégré un système de lootboxes. Loin des caisses payantes de certains concurrents rassurez-vous, mais il est possible de récolter des coffres-forts à la fin des missions et de les ouvrir pour obtenir aléatoirement des objets de personnalisation. Cela ne devrait pas devenir une source de revenus alternative mais le système n’est pas forcément bien pensé. Pour le moment, le contenu cosmétique n’est pas assez complet pour justifier la présence de ces coffres et il est nécessaire de revenir sur l’écran titre pour les utiliser ; il aurait été plus judicieux de les intégrer autrement.
Ceci étant dit, on regrette aussi que pour le moment, les objectifs ne soient pas suffisamment diversifiés. Bien sûr, les amateurs de scoring referont sans doute régulièrement les niveaux pour tirer le meilleur d’eux-même et faire d’excellents scores mais il n’y a pas vraiment de prétexte à recommencer inlassablement les parcours. Si sur le papier les objectifs peuvent être différents et les niveaux très bien pensés, le cheminement reste similaire d’une mission à une autre et l’on espère que de nouvelles cartes suivront rapidement avec pourquoi pas, un système généré de manière procédurale ou un autre mode de jeu. Pour le moment, seule prétexte à avancer si ce n’est le plaisir de la découverte, c’est un système de compétences (passives ou actives) qui se débloquent au fur et à mesure de votre niveau.
Pour terminer, on précisera que l’on a eu droit à de (trop) nombreux soucis techniques. Baisses de framerate, coupure de la mission, bugs de progression nous poussant à recommencer… Il semblerait que la chance ne soit pas de notre côté puisque plus de la moitié de nos parties ont été catastrophiques mais il est vraiment culotté qu’un jeu qui a joui d’une période d’accès anticipé sorte aussi buggé. C’est dommage puisque cela vient entacher un cachet visuel coloré vraiment réussi couplet à une bande-son loin d’être déplaisante. Précisons tout de même qu’un patch a depuis été déployé et les développeurs bossent actuellement sur les divers correctifs pour améliorer tout cela.
Cet article peut contenir des liens affiliés