Le jeu de rôle papier est un genre qui connaît depuis quelques temps un regain de popularité. Pourtant compliqué à mettre en place, du fait des joueurs, de la longueur des parties et de la préparation nécessaire en amont, nous pouvons nous réjouir de voir des développeurs tenter cette expérience sur le terrain du virtuel : le jeu vidéo proposant des raccourcis bienvenus et plus pratiques.
Qui suis-je ? Où vais-je ? Que fais-je ?
L’ambiance du jeu, obscure, fantastique et pourtant chaleureuse nous prend à la gorge dès le lancement d’une nouvelle partie. On ne sait absolument rien de notre héros (ou de notre héroïne, au choix), ainsi que de sa présence chez son hôte particulièrement mystérieux : le Maître du Jeu. Celui-ci parle avec des euphémismes, des doubles-sens ainsi que diverses allégories qui pourraient presque le mettre en concurrence avec le Père Fourras.
Très vite, celui-ci nous lance dans la partie. Des cartes sont déposées face à nous, symbolisant notre progression, et à chaque tour, nous devons en dévoiler une. L’élément de surprise est qu’on ne sait jamais vraiment sur quoi nous allons tomber, puisque chaque carte représente un événement. Une rencontre avec un personnage ? Un duel ? Une ville ? Un trésor ? Le seul moyen de le savoir est de tirer la carte en question.
C’est ainsi que se déroule votre progression au sein du jeu, des régions et des différentes histoires qui vous seront proposées. De nombreux choix, plus ou moins moraux, se présenteront. Selon vos décisions, la suite de la trame narrative peut être amenée à changer, en bien ou en mal.
Hand of Fate 2 propose un mélange de genres subtil et furieusement addictif !
Il est cependant intéressant de noter que les combats que vous devrez mener le sont en temps réel : vous êtes embarqué dans une arène close et devez vaincre vos adversaires avec une palette de mouvements plutôt limité et lourdingue, mais suffisante pour dynamiser un minimum les joutes. De fait, il en découle que vous pouvez équiper votre héros avec de meilleures armes, armures et accessoires. Un petit côté RPG propre au jeu de rôle papier qui trouve ici toute sa place.
Une fois le « set » de cartes (symbolisant une région) est terminé, vous pouvez passer à la région voisine. Dès lors, vous aurez un choix crucial à faire : celui de composer efficacement votre deck. En effet, durant vos pérégrinations, vous obtiendrez plusieurs cartes (des compagnons, des objets, des denrées, etc.). Il faut choisir avec quel deck commencer la visite d’un nouveau lieu sous peine de tomber à court de ressources et de devoir recommencer.
Ce système, sans être révolutionnaire, se greffe à merveille aux autres mécaniques présentes et apporte une bonne dose de stratégie (en plus du reste). De plus, cet aspect sait récompenser le joueur : une bonne préparation vous sera rendue plus tard. Pour le reste, il ne faut pas hésiter à faire des essais-erreurs afin de trouver une combinaison qu sait s’adapter aux différentes situations. En effet, nous ne sommes jamais à l’abri d’un événement hasardeux qui viendrait mettre son petit grain de sable dans nos plans.
Un contenu généreux, mais trop imprévisible !
Hand of Fate 2 donne une grande place au hasard. En effet, lors d’une première partie, il n’est jamais facile de deviner ce qu’il peut se passer. Même si nous considérons avoir fait le meilleur choix possible au vu de la situation, les retombées peuvent en être toutes autres.
Cela donne donc une sensation d’errance plus que de progression. Soyons clair, cela reste un plaisir dans tous les cas, mais amoindrit un peu l’immersion du joueur quand il s’agit de faire des choix.
Pourtant, Hand of Fate 2 est bien loin d’être avare en contenu. Entre les trésors, équipements, scénarios et tout le reste, vous aurez largement de quoi et sur le long terme. De plus, la rejouabilité du titre est ici toute trouvée, puisque d’une partie à l’autre, bon nombre d’éléments peuvent changer. De quoi relancer l’intérêt du soft.
Bien qu’intéressants, les combats restent lourds et manquent de maîtrise !
Côté direction artistique, nous avons à boire et à manger. Si les effets 2D, les lumières et l’incroyable ambiance prenante sont un atout évident, il faut bien admettre que ce n’est pas toujours le cas, notamment lors des séquences de combats. Cependant, l’OST, techniquement propre et collant parfaitement au titre, favorise cette immersion que nous sommes venu chercher.
Même imparfait, cela reste de l’excellent travail, qui profite d’une mise en scène élégante et qui propose une réelle expérience de Jeu de Rôle papier en solitaire. Certes, il faut se laisser happer par le titre, car il est certain que tous ne seront pas accrochés par le genre, mais l’expérience sera à la hauteur pour celle ou celui qui sautera le pas.
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