Cela fait plus de quatre ans que les fans de handball se sentaient lésés de ne pas avoir un nouveau titre estampillé Handball digne de ce nom. Aujourd’hui, c’est enfin le cas quatre ans plus tard avec Handball 21. Le titre est toujours développé par Eko Software, qui nous avait sorti le très peu convaincant Handball 17 mais aussi les Rugby 18 et Rugby 20, passablement exécrables.
Pour autant, le studio était pourtant parvenu à redresser un peu la barre avec un Warhammer Chaosbane quand même sympa. Le genre de jeu est différent certes, mais il y avait de quoi avoir une petite lueur d’espoir quant à ce Handball 21, supposé redorer le blason de la franchise. Et manque de bol, il semble bien que le studio français n’ait pas retenu la leçon, et s’embourbe une fois de plus dans ses vieux démons avec un opus malheureusement très peu convaincant et qualitatif…
Conditions de test : Nous avons effectué plus d’une quarantaine de matchs sur Handball 21 dans les modes championnat, match rapide, solo ainsi qu’en ligne. Le titre a été testé sur PS4 Pro.
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ToggleUn contenu trop léger…
En quatre ans, Handball 21 a-t-il fait de gros efforts sur le contenu ? Pour être honnête, pas réellement et tout a été retravaillé au niveau des modes. Dans un premier temps, sachez que vous retrouvez un mode championnat. Ici, vous devrez choisir le championnat et l’équipe en question, puis enchainer une succession de matchs en tentant de finir premier au classement. Très classique et pas innovant en somme. D’ailleurs, sachez qu’en gagnant des matchs, vous obtiendrez de l’expérience. Cela vous fera monter en niveau, et vous gagnerez ainsi des crédits pour vous donner la possibilité d’acheter des boosters à la manière d’un FUT.
En parlant de boosters, ces derniers serviront pour le mode solo. Prenant la forme d’un mode carrière, celui-ci vous demandera de bâtir votre propre équipe du nom, en passant par la couleur ainsi qu’un outil de personnalisation très générique et peu complet. Une fois cela fait, vous devrez enchainer les matchs avec votre équipe fraichement bâtie via vos boosters, et participer à la finale de la saison. Par la suite, vous devrez choisir ensuite un autre championnat sur la saison suivante et ainsi de suite jusqu’à atteindre les sommets.
Globalement, l’idée était bonne sur le papier, mais très maladroite dans la pratique. Tout cela donne une sensation d’irréalisme dommageable comme les simulations des matchs, pas forcément super folichonnes et elles aussi simplistes. Il y a bien une tentative louable d’inclure dans le gameplay divers défis et bonus utilisables via des cartes en matchs mais qu’on se le dise, ce mode est beaucoup trop sommaire et peu profond pour que l’on prenne un plaisir monstre dessus. Un mode MyClub chez PES qui est pourtant loin derrière FIFA Ultimate Team fait mieux…
Outre ce mode solo qui inclut d’ailleurs des événements beaucoup trop répétitifs et vraiment peu intéressants sur la longueur, vous aurez enfin du match rapide et en ligne. Rien de bien original car il s’agit là de faire des matchs génériques comme un mode coup d’envoi, tandis que le mode online est déjà déserté par les joueurs. Ce qui est bien regrettable comme sa structure, dénué d’un système de division… De ce fait, l’intérêt de ces deux modes de jeu reste trop limité finalement.
Pour terminer, que vaut le contenu en matière d’équipes et de licences ? En toute honnêteté, Eko Software a fait un joli boulot de ce côté-là. Handball 21 réunit tout de même pas moins de 129 équipes et cinq championnats majeurs entre les championnats Français – avec la Starligue et Proligue -, Espagnol, Polonais, Allemand et même Néerlandais.
Le titre est parfaitement généreux au niveau des équipes, mais il y aura de quoi amèrement regretter l’absence des équipes nationales, ce qui est parfaitement scandaleux pour un jeu de cette trempe quand on sait que le handball est indéniablement beaucoup plus suivi sur la scène internationale. On espère avoir cela dans un probable prochain épisode car clairement, il y avait matière à faire un mode Euro ou coupe du monde à la FIFA ou PES…
Un gameplay qui manque tout
Si nous pensions qu’Eko Software avait appris de ses erreurs, ce n’est pas le cas sur Handball 21. D’ores et déjà, la construction du jeu est complètement bancale, très simpliste et dotée d’animations hachées, rigides et peu réalistes. Autant dire que l’on ne prend pas une seule seconde de plaisir sur ce point-là, étant donné que les mêmes actions finissent presque systématiquement par un but. Mention spéciale au tir à la hanche qui passe d’ailleurs 9 fois sur 10, en sus du fait que les défenses laissent clairement peu d’espace pour tenter de placer au moins un tir dans la surface, notamment sur les séquences de contres car le défense se place trop rapidement et de manière robotisée…
Handball 21 ne part clairement pas sur un bon pied. D’ailleurs, cela continue avec l’IA des adversaires. Il n’y a pas à dire, cette dernière est littéralement aux fraises, vous pousse très souvent hors de la surface sans la moindre faute, sans que l’on ne puisse bouger notre joueur à notre guise, et avec des collisions particulièrement hideuses. Qui plus est, les actions des équipes adverses sont elles aussi peu variées et même prévisibles comme les gardiens, qui laissent pratiquement tout passer et qui ne sont rien d’autres que des passoires en plein match.
Le gros point faible d’Handball 21 proviendra aussi du système de défense, passablement injouable. Si sur le papier, l’idée paraissait pour le moins séduisante, elle l’est beaucoup moins en pratique. En effet pour faire simple, vous contrôlez tout le rideau défensif avec le joystick droit. Cela vous permet en fait de passer d’un joueur à l’autre, avec possibilité de contrôler les joueurs un par un avec la gâchette L2 afin de bloquer l’offensive adversaire en contrant sa frappe, ou en le poussant.
Sauf qu’en définitive, cette idée de game design est maladroite, et défendre devient rapidement un véritable cauchemar étant donné que la maniabilité est non intuitive et les contres des joueurs devenant vite inutiles. Vous en viendrez vite à contrôler uniquement le bloc défensif finalement, et ensuite prier pour que le joueur contrôlé par l’IA se rate ou que le gardien parvienne à faire un arrêt miraculeux via des ralentis pas si vilains. En somme, Eko Software aurait dû opter pour un système plus traditionnel qui marchait bien sur Handball 17, d’autant plus que le titre n’est même pas doté d’un tutoriel pour nous aider à maitriser le gameplay…
Le gameplay ne s’arrête pas dans la catastrophe car l’arbitrage comme la physique de balle ne sont pas au rendez-vous. A aucune moment vous ne verrez l’arbitre siffler une faute cohérente, et sera toujours dans l’abus. Le bougre ne viendra pas non plus siffler même si les joueurs adverses vous poussent trop en dehors de leur surface à répétition. De ce côté-ci, Eko Software en a donc oublié de faire un arbitrage juste et réaliste, et nous propose quelque chose de bougrement haché et totalement insipide.
Pour la physique de balle, ce n’est pas folichon non plus. Elle reste tantôt correcte, tantôt surréaliste à l’image des tirs faisant office de ricochets sur les gardiens pour des buts improbables. Qui plus est, hormis le fait que les tirs soient variés – tirs à la hanche, à rebond ou classique -, les effets de balles sont quant à eux vieillots et nous sommes clairement loin de ce que proposent d’autres jeux en matière de moteur physique… En clair, tout est véritablement vétuste, et ce n’est vraiment pas si joli à voir.
Pour terminer sur le gameplay, il faut savoir que Handball 21 est absolument très confus dans sa lisibilité. Sur une remise en jeu de votre gardien en l’occurrence, il sera souvent difficile de reconnaitre quel joueur est en possession de la balle. La faute à l’absence d’un curseur un peu plus voyant, ce qui aurait pu grandement aider. On oublie pas le fait qu’il n’existe pas de une-deux à la FIFA ou PES pour dynamiser la construction, ce qui fait que l’on obtient là un résultat tout bonnement creux sur ce Handball 21, qui aurait mérité mieux jusqu’à dans on système tactique, qui fait de la peine à voir car tout est beaucoup trop sommaire.
Graphismes et bande-son, ce n’est pas du haut niveau
A moins d’une grosse surprise non, Eko Software a visiblement repris le moteur graphique de Rubgy 20 pour y développer son Handball 21. Par conséquent, on s’attendait à un résultat tout bonnement mauvais avec des animations à la ramasse, des gardiens passant à travers les décors ou les cages, voire des bugs graphiques hallucinants sur les joueurs qui sont au passage bien peu détaillés. Le titre reste néanmoins correctement optimisé, sauf quand le jeu décide parfois de crasher sur PS4 Pro pour des raisons inconnues.
En somme, on s’y attendait, Handball 21 est indigne d’un jeu de fin de vie des consoles actuelles. Même le public ou les divers ralentis ne mettent absolument pas le titre en valeur. Résultat, on se retrouve avec un moteur graphique déjà dépassé, même s’il est vrai que ce sera déjà mieux que les graphismes d’un Handball 17 qui eux étaient immondes. En résumé, Handball 21 n’est à aucun moment flatteur pour la rétine.
Enfin pour le côté purement sonore, Handball 21 se paie le luxe de faire pire que son prédécesseur d’il y a quatre ans. Le bébé d’Eko Software est dénué de commentateurs sur cet opus, et l’ambiance sonore au niveau des supporters est à la limite du vide intersidéral. Les bruitages sont même pratiquement absents et si la tracklist est passable sur les menus, cette dernière ne doit compter grosso modo que deux ou trois musiques qui se répètent. En d’autres termes, c’est la tristesse sur ce sound design qui méritait mieux.
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