Parmi les jeux VR horrifiques du moment, un certain HappyFunland a fait son apparition. Sorti le 22 mars dernier, le titre orienté comédie et horreur est développé par Spectral Illusions, qui est aussi éditeur sur cette production. Le studio n’est pas super connu, et a pondu quelques titres oubliables comme Astral Domine ou, plus récemment, Ghost Town Mine Ride & Shootin Gallery. HappyFunland est ainsi leur vrai premier gros jeu, pour un résultat beaucoup trop en dents-de-scie pour nous faire ressentir le moindre enthousiasme.
Conditions de test : Nous avons terminé HappyFunland dans la souffrance en 2h de jeu. Le titre a été testé sur le PlayStation VR 2.
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ToggleDisneyland si Mickey et son créateur pétaient une durite
L’histoire débute d’une manière très générique. Alors que vous n’aviez jamais entendu parler d’un parc nommé HappyFunland, vous décidez tout de même d’y faire la rencontre d’un certain Larry au début du jeu. Ce dernier vous donne un casque pour rester en contact avec lui puis une caméra pour tout filmer. Vous devrez enquêter sur ce qu’il s’est passé dans ce parc abandonné sous la houlette de Randy Rodent, son créateur. Bien entendu, des choses bien étranges vont s’y dérouler.
Bien que la trame ait un potentiel certain, HappyFunland n’est jamais surprenant. La plupart des rebondissements se font grandement ressentir à l’avance, et l’une des mascottes que l’on entraperçoit lors de notre périple est sous-exploité. De même pour les événements surnaturels du soft, qui font hélas dans le cliché le plus total. Tout y est ainsi prévisible, et la fin est une déception sans pareille. D’ailleurs sachez qu’il y a deux fins, qui ne dépendent que de deux choix à réaliser dans les dernières minutes du jeu.
La déception est donc palpable, même si le côté Disney macabre fait son petit effet. Il y a pas mal de références à la marque aux grande oreilles, et l’inspiration des diverses creepypasta qui ont pullulé jadis sur la toile est une bonne idée. C’est bien ce point là que réussira HappyFunland en plus de l’implémentation de nombreuses références à la pop culture horrifique. De plus, la mise en scène a quelquefois de très bonnes idées pour nous maintenir éveillé, mais on restera sur notre faim à cause de son histoire. En effet, celle-ci manque finalement de surprise et de mordant dans son ensemble.
A contrario, la direction artistique employée est vraiment chouette. La production de Spectral Illusions nous plonge dans un Disneyland-like cradingue avec des attractions à thèmes qui font bougrement plaisir. Bien que les thèmes de chacune d’entre elles soient relativement basiques, force est de constater qu’elles restent plaisantes à parcourir, avec cette ambiance qui oscille entre le cartoonesque et le glauque. Il n’y a pas à dire, Spectral Illusions a fait du bon boulot sur l’esthétique de HappyFunland, accrocheuse et plutôt immersive.
HappyBrokenland
En termes de gameplay, HappyFunland reprend plus ou moins les codes du jeu d’horreur en VR. Vous progressez dans cet immense parc d’attraction où vous devrez à la fois combattre des animatroniques vous cherchant des noises, vadrouiller à travers diverses attractions à thèmes, et évidemment explorer les profondeurs obscures en résolvant quelques énigmes très légères.
Le programme est alléchant au début, jusqu’à ce que l’on se rende compte que la jouabilité est terriblement vieillotte. Effectivement, les déplacements de notre personnage sont déjà assez peu souples et vivaces, et même les combats contre les animatroniques sentent l’archaïsme. Que ce soit à mains nues ou via une épée que vous trouvez voire d’autres objets comme un club de golf, votre but sera de les frapper en singeant le geste, jusqu’à détruire leur tête.
Cette mécanique au potentiel pourtant intéressant de base, se révèle cassée à cause d’une collision abominable sur les ennemis. On ne sait jamais si on leur fait beaucoup de dégâts ou non. Forcément, cela rappelle beaucoup les premières heures de la VR et tout ce qui n’allait pas à l’époque. De plus, l’IA de ces animatroniques est à la rue, et devient drôle malgré elle. Autant dire que cette partie du gameplay est décevante et n’évolue jamais, à cause des mêmes geste à faire et du bestiaire peu diversifié.
L’autre gros problème d’HappyFunland, c’est sa progression qui ne fait que se répéter tout le long du jeu. En supplément des combats bancals cité plus haut, il y aura des énigmes peu inspirées avec des clés à trouver pour déverrouiller des mécanismes et avancer, ou bien plusieurs grand huit sur des thèmes différents, nous laissant simplement spectateurs. Qui plus est, vous devrez parfois avancer en répétant inlassablement un horrible jeu de mini-golf, servant à débloquer des mécanismes, et ainsi continuer votre exploration à travers le parc.
Indéniablement, ces deux heures de jeu ne parviennent que trop peu à se renouveler. On regrette aussi l’absence d’un inventaire pour stocker le peu d’armes que l’on peut acquérir durant le jeu. Pour ne rien arranger, si l’ambiance pesante fait le boulot, les jumpscares sont hélas beaucoup trop prévisibles, mal placés par moment, et cela atténue beaucoup trop la surprise en se contentant juste de copier certains éléments déjà vus dans d’autres jeux, comme In Sound Mind.
Dommage, car seuls la dernière partie du jeu et le dernier grand huit dans le manoir hanté proposent une once d’originalité, et encore. Notez aussi que le titre est dénué de mode de difficulté, et que la mort n’est jamais punitive. Autrement dit, vous pouvez tout à fait continuer un combat en cours même si vous mourrez. On se demande du coup à quoi servent les photomatons qui font office de points de sauvegarde…
Des écueils graphiques et sonores
Sans être une baffe graphique, HappyFunland s’en sort correctement. En dépit de quelques textures grossières et d’un moteur physique qui n’est clairement pas au niveau des standards actuels, le titre a le mérite de proposer un habillage qui reste plus ou moins honnête. Les animatroniques sont bien modélisés pour accentuer le côté dérangeant du parc, et l’optimisation du soft sur PSVR 2 s’en sort plus que bien. Quelques arrière-plans offrent des panoramas sympathiques, en phase avec l’atmosphère du jeu, bien qu’il subsiste hélas des bugs de collision et de script évitables.
En revanche, le sound design est très moyen. La production de Spectral Illusions ne propose pas de sous-titres du tout, et même pas de version française. Un énorme point noir qui peut risquer de rebuter les anglophobes, et le mixage sonore entre la musique du jeu et les dialogues est très mal équilibré. Mais soyons sérieux, les dialogues que vous balancent sans s’arrêter Larry n’ont que peu d’intérêt, en plus d’être insupportables. Et au-delà d’un ou deux morceaux, les thèmes musicaux du soft sont aussi quelconques qu’oubliables, malgré une belle ambiance qui arrive tout juste à sauver les meubles.
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