Vous le savez, Hatsune Miku et moi-même, c’est une grande histoire d’amour. Et si je suis incontestablement un aficionado des jeux de rythme, la franchise de notre Diva fait partie de mes titres préférés. Alors quand on m’annonce qu’un nouvel épisode arrive dans nos contrées européennes, je jubile et trépigne d’impatience. Alors, que vaut réellement ce Hatsune Miku Project Diva X ?
Le test a été réalisé à partir d’un code éditeur sur PlayStation 4 après plus d’une cinquantaine d’heures de jeu.
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ToggleUne Diva pour tous les charmer
Après deux épisodes sortis sur nos PlayStation 3 avec Hatsune Miku : Project DIVA ƒ et Hatsune Miku : Project DIVA ƒ 2nd, Sega nous propose un nouvel opus, intitulé Hatsune Miku Project DIVA X et souhaite apporter un bon bol d’air frais aux inconditionnels de la licence. Mais avant de se plonger au cœur du sujet, petite mise en bouche sur l’univers des vocaloïds et son contenu.
Le jeu de rythme endiablé reprends l’univers de ces dernières, des divas virtuelles, de véritables stars au japon et si la franchise était tout d’abord exclusive au pays du soleil levant, SEGA a finalement tenté sa chance en Europe avec les derniers opus en date. Mais le phénomène très en vogue sur le territoire nippon n’est pas qu’un jeu du moment : non, c’est un véritable effet de mode qui perdure depuis des années, au point même où il existe des concerts pour notre belle Miku. Oui, des concerts digitaux mais particulièrement en vogue.
Le phénomène, qui a débarqué sur nos consoles portables PSP puis PlayStation Vita, s’est surtout fait connaître avec les deux très bons Project Diva F, sur PlayStation 3. De prime abord, si nous avions eu droit à une version boîte pour ces deux derniers, nous n’en avons pas pour cet épisode Project Diva X. Et ça, c’est un premier point qui nous attriste. Si l’épisode est localisé en Europe pour notre plus grand bonheur, une version physique n’aurait pas été de refus, surtout que c’est ici le premier titre à débarquer sur nos consoles nouvelle génération. Les collectionneurs sont déçus, et les potentiels nouveaux joueurs devront parcourir le PlayStation Store pour éventuellement tomber sur le soft. Dommage.
Une histoire pour sauver le monde en musique
Qu’on se le dise, les deux premiers épisodes de la série Project Diva étaient vraiment excellents et ne manquaient que d’un rien pour être parfait pour les fans. Et s’il n’y avait que peu de nouveautés entre ces deux derniers, ici, les développeurs ont souhaité apporter quelques changements, que ce soit au niveau de la progression, des Diva Room et de la plupart des autres features du soft.
Nous sommes ici directement propulsés dans un mini-scénario : pas d’écran principal, pas de menu, nous voici directement dans la chambre (Diva Room) de notre belle Miku et c’est la première chose qui nous fera tilt : Project Diva X possède son propre scénario et il n’est plus possible de parcourir les différents menus dès le début pour profiter des chansons comme on le désire. Adieu les menus austères et quelque peu classiques, bonjour la progression scénarisée, une belle excuse pour débloquer les musiques petit à petit.
Si l’histoire est clichée et sans véritable intérêt, on peut souligner ici l’effort du studio qui souhaite apporter un peu de vent frais aux fans. Bien sûr, le mode libre sera assez vite débloquer pour redécouvrir les musiques comme à l’ancienne, mais au moins, on ne peut bouder le fait qu’il y ai des prétextes à débloquer les musiques. Vous devrez ainsi, avec l’aide de vos compagnons, battre les scores imposés par l’histoire et satisfaire votre entourage avec de bons résultats. Cela vous permettra ainsi – grossièrement bien sûr, de sauver le monde en musique, après avoir sauvé plusieurs « clouds » (nuages), que l’on peut caractériser comme des univers/mondes si vous le préférez.
Chaque univers possédera ainsi plusieurs musiques à réaliser, plus ou moins classées par thème. Et plus vous avancez, plus votre équipe sera contente, avec des cut-scènes et quelques dialogues – pas du tout approfondis certes – et vous avancerez petit à petit dans l’histoire. Mais tout cela a vite ses limites, et s’il y a du bon à proposer quelque chose d’innovant et une histoire, certains points prêchent un peu.
En piste !
Si encore une fois on ne peut bouder l’équipe de vouloir proposer une histoire, le joueur, habitué à la progression habituelle, se sentira presque piégé et cette liberté que l’on avait avant, disparaît un peu : Vous devrez finir le premier univers (cinq musiques) pour pouvoir espérer partir en Free Mode, et donc, profiter de cette liberté que de choisir ses musiques, et surtout ses modes de difficulté : Parce que oui, vous allez devoir obligatoirement passer par le Facile ou Normal avant de pouvoir espérer toucher au Difficile et Extrême. Certes, cela ne change pas de l’accoutumé, mais ici, l’intégralité des musiques et des difficultés se débloquent à travers le mode Histoire.
De plus, une fois que vous allez entrer dans un univers – composé de 5 musiques, vous serez obligé de réussir l’intégralité des musiques proposées pour partir dans un autre thème. Impossible de partir à la conquête de nouvelles pistes sans avoir fini celles-ci. On se sent beaucoup plus guidé, et même si l’on reste dans un jeu de rythme, simple, on aimerait à la manière des précédents opus – ou même de tout autre jeu de rythme comme Just Dance, parcourir et débloquer facilement l’intégralité des pistes.
Ceci dit, on est loin d’avoir un impératif et un manque de liberté, la progression se fait assez aisément et l’on peut bien évidemment, comparer aux épisodes antérieurs, avec l’obligation de finir une musique pour en avoir une autre. Mais l’on a ici beaucoup moins de motivation et je me suis senti presque hésitant à continuer l’aventure à plusieurs reprises.
Un gameplay toujours aussi propre et terriblement efficace
Mais si bien sûr nous avons droit à un scénario, c’est également l’occasion pour les développeurs d’incruster directement les fameuses Diva Room qui prenaient une place importante dans les autres jeux de la série. Plus besoin de parcourir les menus pour venir s’occuper de notre star, tout ce fait plus ou moins au même endroit et pourrait déboussoler un peu au premier abord. Et qu’on se le dise, c’est l’opportunité pour les développeurs d’effacer un peu le manque de contenu, sur lequel on reviendra un peu plus tard.
Parce que oui, la principale interrogation des fans et des nouveaux joueurs, c’est de savoir ce qu’il en est du gameplay : Et qu’on se le dise, celui-ci est toujours aussi efficace, si ce n’est surprenant. Les touches se dressent facilement, la prise en main est immédiate et les possibilités sont tellement nombreuses : Que vous soyez joueur érudit ou nouveau joueur, vous y prendrez forcément votre pied. Les difficultés sont bien dosées, les mécaniques de jeu sont particulièrement bien ficelées et il n’y a vraiment rien à redire sur le gameplay : Parfait, comme toujours.
On notera qu’il n’y a pas de véritables nouveautés dans cet opus sur cet aspect-là. Si nous avions eu droit aux Etoiles « reliées » en plus entre le Project Diva F et Project Diva F 2nd, ainsi que les Doubles Etoiles, on notera uniquement la présence de notes en surbrillance, qui augmenteront plus facilement votre jauge de Voltage. Les deux types d’étoiles ont donc sauté pour laisser place à ces fameuses notes Rush qu’il faudra marteler à leur passage. Les Zones Techniques et Chance Time sont toujours de la partie et si nous n’avons plus vraiment de fin alternative quand on loupe cette dernière, on aura droit à une animation lorsque l’on débloque un module. L’un dans l’autre, cela reste sensiblement pareil.
Un contenu limité et maladroit
Si le gameplay prend bien évidemment une place importante dans la notation, difficile de l’expliquer davantage puisqu’il est sensiblement le même que ses prédécesseurs et est toujours aussi bon. Là où Hatsune Miku Project Diva X viendra décevoir les fans, c’est particulièrement au niveau de son contenu et de ses finitions.
Premièrement, si la playlist est vraiment intéressante, elle ne comporte que 30 musiques. Oui oui, vous avez bien entendu. Bien que les titres joués sont pour la plupart excellents – et d’un avis personnel, les goûts et les couleurs ne se discutent pas, bien évidemment – la présence de seulement 30 morceaux est vraiment regrettable. Surtout que dans ces 30 pistes, on retrouve 6 compilations, que l’on découvre en fin d’univers dans le mode histoire.
Nous n’avons donc que 24 sons iconiques et cela reste léger quand on sait que l’on se rapprochait sensiblement des 40 dans les épisodes précédents. On soulignera tout de même que ces Medleys sont plutôt sympathiques et il est appréciable de jongler entre plusieurs musiques au cours d’un seul concert et d’une seule partie, où le joueur devra faire attention au rythme et à la transition entre chaque.
Un bon épisode, marqué par une franchise forte mais qui pourrait être facilement oublié
D’autres features ne sont pas présentes et si elles sont pour vous anodines, elles sont pour le fan que je suis, terriblement décevante : l’éditeur de clips manque avec un Edit Mode tout simplement amputé, les Live Quests sont bâclés et les magnifiques artworks que l’on avait en écran de chargement entre les divers menus se sont tout simplement envolés. Un détail me direz-vous, mais qui venait sublimer la rétine pendant les temps d’attente.
Autre point à souligner et qui prouve un peu la fainéantise de cet épisode : les clips sont particulièrement ennuyants. Si nous avons toujours une direction artistique au top et des graphismes alléchants, les chorégraphies sont minimes. Souvenez-vous des mini-histoires que l’on avait ou que l’on pouvait se faire dans les Project Diva F et oubliez-les, ici, et pour la major-partie des morceaux, nous n’avons que nos personnages qui bougent, dansent et gigotent sur la scène.
C’est vraiment dommage puisque l’on avait auparavant de véritables clips et les connaisseurs savent de quoi je parle : Souvenez-vous du pseudo affrontement entre Luka et Miku dans World’s End Dancehall. Rappelez-vous du « côté obscur » (ahah) de Tokyo Teddybear ou encore de la bagarre entre les jumeaux Rin & Len dans Remote Controller. Ici, les cinématiques sont légères et l’on a que très peu d’intérêt à regarder nos vocaloïds qui ne font que se dandiner.
Enfin, dernier aspect qui peut faire grincer les dents : C’est l’absence quasi-totale des autres personnages. Si l’on avait certes pour habitude d’avoir des morceaux principalement centrés sur notre belle Hatsune Miku, ici, c’est encore plus prononcé : une seule musique véritablement pour chaque vocaloïd et Miku prends vraiment une place trop importante. Si l’on voit Megurine Luka, Rin, Len, Kaito et Meiko dans l’histoire principale, ils sont complètement effacés dans les morceaux.
Petit point technique pour finir, si le portage PS4 est un peu plus perfectible que sur Vita, là où les joueurs vont vraiment prendre leur pied, on notera l’efficacité du 1080p et 60fps sur grand écran et une visibilité indéniable des notes. Tout est beau, tout est plutôt fluide.
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