Il n’est pas toujours facile pour les jeux indépendants de se démarquer de la masse et de se mettre en avant. Une mécanique de gameplay innovante ou encore une direction artistique alléchante sont autant d’atouts qu’ils doivent avoir. Ces exemples, les développeurs d’Hauntii les ont bien compris. En effet, le studio Moonloop Games nous propose ici un twin-stick shooter porté par des décors faits main et reposant sur un line-art animé et une palette bicolore. Le résultat nous a immédiatement séduit et nous avions hâte d’en voir plus manette en main.
Conditions de test : Nous avons terminé l’histoire principale et récupéré une majeure partie des étoiles du jeu en un peu plus de six heures. Nous avons commencé le test sur PlayStation 5 puis fait intégralement sur Xbox Series X suite à des bugs de sauvegarde (corrigés depuis).
Sommaire
ToggleL’importance des souvenirs
Dans Hauntii, nous incarnons un petit fantôme perdu dans les abysses. Rapidement rejoint par une entité angélique, il va tenter de réaliser “l’Élévation” en sa compagnie. Malheureusement, notre personnage est retenu par des chaînes et retombe, seul. Notre quête est alors double, retrouver notre amie angélique et parvenir à briser nos liens pour réussir “l’Élévation”.
Cette aventure va nous faire voyager dans quatre biomes différents, chacun est divisé en plusieurs niveaux. Durant notre progression, nous ferons la rencontre de différents fantômes et personnages plus ou moins importants. Très vite, l’un d’entre eux va nous offrir une étoile et nous expliquer qu’elle représente des fragments de nos souvenirs. Pierres angulaire du jeu, ces dernières sont réparties dans les différents niveaux.
De manière générale, une grosse partie des étoiles n’est pas difficile à trouver si l’on se donne la peine de chercher un peu. Et, si un minimum est à trouver pour progresser dans les niveaux et par extension l’aventure, il n’est pas nécessaire de trouver l’intégralité des étoiles pour terminer le jeu. Ajouté à cela, des pièces sont aussi à trouver dans chaque biome. Totalement secondaires, elles permettent d’acheter des couvre-chefs pour notre fantôme.
Nous avons mis entre six et sept heures pour terminer Hauntii en récoltant une grosse partie des étoiles du jeu et un peu plus de la moitié des pièces à collecter dans chaque région. On devrait donc atteindre la dizaine d’heures pour compléter le titre à 100 %. Une durée de vie plutôt correcte, pour une aventure qui ne manque jamais de souffle et parvient à se renouveler tout du long.
L’envoûtement au bout du joystick
Manette en main, Hauntii propose un gameplay plutôt classique pour les twin-stick shooter. On se déplace avec le stick gauche et on tire avec le droit en l’orientant dans la direction souhaitée. En plus de cela, on peut faire un dash vers l’avant, permettant aussi bien d’éviter des attaques adverses que de franchir certains gouffres.
Cependant, le titre a tout de même une carte dans sa manche pour se différencier de la concurrence. En plus d’infliger des dégâts, les boules d’énergie que l’on tire peuvent aussi servir à hanter des objets ou des personnages. Chacun d’entre eux possède des capacités différentes, et si un arbre n’a pas d’autre utilité que générer quelques pièces ou cœurs de santé, en revanche d’autres sont bien plus utiles. On trouve par exemple des tourelles, des plantes tirant des projectiles, des individus permettant de sauter et d’infliger des dégâts en tombant et bien d’autres. Les possibilités sont plutôt variées et on prend plaisir à tenter de posséder tout ce qui nous entoure, ce qui nous récompense parfois par des pièces spéciales ou des étoiles.
Mais attention, cette faculté n’est pas totalement gratuite et utiliser les pouvoirs de l’individu ou objet possédé consomme une ressource spécifique qu’il faudra accumuler en chemin. Pas de réelle inquiétude cependant, elle est assez abondante et nous n’avons jamais été à court lors de notre partie.
Du côté des affrontements justement, le bestiaire est plutôt généreux et se compose d’ennemis ayant chacun ses attaques et caractéristiques propres. On y retrouve évidemment des sbires fragiles, mais nombreux, et des ennemis plus imposants, plus résistants et surtout plus dangereux. Ces ennemis s’accompagnent également très souvent d’une sorte de poudre rougeâtre, empêchant de recharger son énergie et nous infligeant des dégâts si on y reste trop longtemps. La seule solution pour s’en débarrasser consiste à tirer dedans pour libérer une voie sûre, nous obligeant ainsi à constamment nous déplacer en combat et rendant le tout plus dynamique et intéressant. Enfin, Hauntii propose également quelques combats de boss, chacun avec sa propre mécanique, que nous avons beaucoup apprécié.
En plus des affrontements, le jeu mêle également des phases plus axées “platformer” et dans lesquelles le plus grand ennemi est l’obscurité. En effet, dans tous les niveaux se trouvent des zones d’ombre qu’il faut éviter sous peine de se voir infliger des dégâts si l’on y reste trop longtemps. L’écran s’assombrit peu à peu et la musique se distord afin de nous faire comprendre qu’il est grand temps de retourner sur le chemin.
Malheureusement, si Hauntii nous a convaincu dans sa globalité, on regrette tout de même quelques passages, imprécis ou trop chargés (ennemis, décors et projectiles cumulés) venant ternir un peu la copie. Heureusement, ces derniers demeurent rares.
La musique et le style graphique, les maîtres-mots dans la génération d’émotions
Nous l’abordions rapidement en introduction, Hauntii propose des décors faits main et reposant sur un line-art animé et une palette bicolore. Le résultat est tout simplement saisissant et nous avons régulièrement été en admiration face à ce que le titre nous mettait devant les yeux.
On a beaucoup aimé ces éléments de décors et personnages dessinés à la main et encore une fois leur variété. Chaque biome, en plus de disposer d’une palette bicolore différente, offre des environnements et ambiances totalement différents, passant d’une forêt pleine de vie, à une fête foraine toute en lumière, feux d’artifices et attractions, au calme du désert du néant et ses quelques caravaniers, pour finir par des décors urbains.
Les petites cinématiques représentant les souvenirs du petit fantôme sont elles aussi faites main, et racontent en quelques traits simples des instants tantôt tristes, tantôt heureux du passé de notre personnage.
Sans jamais parler, Hauntii parvient plus d’une fois à nous procurer des émotions plus ou moins fortes selon la sensibilité de chacun. Et ça, il le doit, en plus de ses visuels, à ses musiques. Part très importante de l’expérience, la musique est constamment à nos côtés. Là aussi, le biome parcouru a un impact sur cette dernière. Plutôt douce dans la forêt, festive dans la fête foraine, parfois totalement silencieuse dans le néant et plus dynamique lors d’un danger, elle est un véritable vecteur d’émotions.
Enfin, pour donner encore plus de vie à notre aventure, le titre joue par moment avec la caméra en zoomant ou en dézoomant afin de mettre en valeur certains décors ou scènes contemplatives.
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